Trois années de dur labeur

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Fin mars 2016, je décidais de rénover l’unique salle de bain de la maison. Un petit coup de jouvence.

Etape une, arracher le papier peint moisi. Ma femme, heureuse de cette initiative improbable voulu aller plus loin, et tout repenser dans la pièce, nouvelle chaudière, WC suspendu, carrelage, meuble de lavabo, douche etc…

Nous en étions là dans de nos puissants projets lorsqu’un coup du destin stoppa net ce bel élan, une gamelle à vélo et plus de six mois avant d’envisager le moindre effort physique.

Janvier 2017, toujours très handicapé, je décidai de faire appel au services de professionnels. Verdict sans appel, des devis explosifs. Radins comme nous sommes, nous optâmes pour la version économique, à savoir changer juste la chaudière et donner un coup de jouvence à la pièce.

Le plafond fut un grand problème, et une fois les murs défoncés, l’électricité fut compliquée, mais rien d’impossible. Câblage, montants, placo, joints, peinture, ne restait qu’à poser un revêtement de sol, siliconer les joints, installer un meuble vasque Ikea et commander une double porte de dressing Leroy Merlin.

Le revêtement sol, théoriquement facile à poser fut un vrai enfer, le meuble s’installa sans encombre à part une fuite longue à gérer mais la dépose du précédent lavabo fut épique, et trouver les bonnes pièces pour la plomberie, une vraie partie de chasse à l’oeuf.

Nous étions déjà en 2019, et les travaux traînaient. Entre les concerts, les migraines, le webzine, j’avais peu de temps à consacrer à la salle de bain et encore moins l’envie de finir les travaux. Mais grâce à une grosse carotte, enfin plutôt une pomme, le chantier se relança illico, la double porte fut commandée, la plomberie terminée et en quelques jours, et malgré un emploi du temps chargé, la salle de bain fut achevée.

Enfin… presque. Il reste bien quelques broutilles ça et là, des machins pas franchement finis, des trucs à fignoler, mais mon épouse ne le sait pas alors j’ai pu aller chez Mac d’eau.

Maintenant, ma chérie envisage sérieusement de refaire la cuisine. Je pense commencer par des devis, afin de lui montrer tout ce que l’on pourrait économiser et ensuite négocier une petite récompense une fois le chantier terminé.

L’homme a besoin de motivation pour avancer dans la vie.

Ma chérie a dit oui

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Après plus de vingt quatre années de vie commune, ma chérie a dit oui. Oui mais à une condition, que je finisse d’abord les travaux de la salle de bain.

Vous ne trouvez pas qu’elle abuse un peu ? C’est une forme de chantage tout de même ? Mettre dans la balance une demande aussi importante pour notre vie et du vulgaire bricolage, certes qui a un peu en retard, mais du bricolage, c’est presque honteux.

Par chance la salle de bain est presque terminée, une petite fuite de rien du tout à colmater, une double porte à poser qui devrait bientôt être livrée, un peu de silicone et deux plinthes à coller et ce sera terminé. L’affaire d’un ou deux ans de travail si tout va bien, si je ne tombe pas à nouveau de vélo entre temps.

Mais maintenant qu’elle s’est enfin décidée, j’hésite. C’est vrai, il s’agit d’un engagement à long terme et ce n’est pas une mince affaire tout de même. Et si nous faisions le mauvais choix ? Des années durant j’ai tergiversé, est-ce vraiment utile, à qui cela fait donc plaisir, que vont en penser les autres, y aura-t-il un juste retour sur investissement ?

Mon précédent mariage, a connu des hauts et des bas, sans doute comme tous les mariages, mais cette fois je voudrais que tout soit parfait, l’entente totale, la fusion des âmes. Si je dis oui, je signe au moins pour six ans, sinon ce serait franchement du gâchis. Mais qu’est-ce que mes enfants vont penser ? Que je fais ma crise de la cinquantaine ? Que je ne sais pas quoi faire de mon argent ?

Tout aurait été plus simple si elle avait dit non. D’abord je n’aurai pas la pression pour finir cette fichue salle de bain, ensuite je ne serai pas en train de me torturer le neurones pour rechercher la meilleure configuration pour cette union, enfin je ferai de substantielles économies.

J’hésite encore, mais comme je l’aime beaucoup alors bon… Je pense que je vais me jeter à l’eau, je vais acheter un iMac et laisser tomber Windows.

Molly dans le plâtre

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Pour les vacances, nous avions décidé Molly et moi, d’escalader le piton du Haut Koenisgbourg. En Alsace, les températures descendent parfois bien en dessous des moins quinze degrés Celsius et de bonnes fourrures ne sont pas de trop pour se préserver du froid. Ainsi couverts, nous pouvions aller au bout du monde. Mais hélas les chevilles de Molly sont fragiles. C’est en montant les pentes abruptes des Vosges quelle a souffert le martyre et pour la soulager, je n’ai rien trouvé de mieux que de lui proposer un petit rail de coke. Rechargée à bloc, elle a dévalée une pente glissante et s’est brisée la malléole latérale. La voila maintenant dans le plâtre pour quelques semaines avec des vis dans les os. Le gros malin que je fais… En plus ça douille l’hôpital et les démarches administratives auprès de son employeur m’ont donné du fil à retordre. J’avais vraiment peur de disjoncter avec ces vacances foutues alors pour m’occuper l’esprit, je me suis lancé dans la réfection de la salle de bain. Mais quelle idée !

Passez de bonnes fêtes, on se retrouve en 2018.

La vérité est ailleurs

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Les apparences sont trompeuses et tout le monde nous ment. Nous sommes impliqués dans un vaste complot mondial visant à masquer la vérité…

Vous vous souvenez du plafond en lambris qui soutient la cloison de la douche ? Et bien la vérité est ailleurs. Après avoir découpé à la scie sauteuse les jolies lattes vernies, au risque de m’électrocuter en cisaillant un câble électrique, j’ai fait une terrible découverte…

J’avais laissé dépasser 20 cm de lambris du côté douche, tenus par un tasseau pour maintenir la cloison debout. A priori, ces 20 cm se prolongeaient derrière la cloison pour continuer le plafond de la pièce contiguë. D’où de nombreuses interrogations depuis des mois sur la manière d’entreprendre ce chantier.

En prenant ma douche un soir, une de ces petites lattes de 20 cm est tombée du ciel… Intrigué, habillé du plus simple appareil, j’essayais de bouger la latte suivante, qui tomba aussitôt par terre. J’ai failli sortir de la salle de bain en hurlant, à la manière de Dominique.

C’est un complot. Après maintes vérifications avant de commencer le chantier, je me rend compte aujourd’hui que le lambris a bien été posé après la cloison. Je déteste le bricolage !