Le choix d’une série

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Pour la seconde année consécutive je vais exposer mes oeuvres à l’automne. Je dois proposer cinq photographies formant une série cohérente pour séduire les visiteurs. Des séries j’en ai beaucoup mais si je me fie à leur accueil sur Flickr, je ne suis pas certain de posséder grand-chose d’exposable.

Mon premier critère de choix est de présenter un travail dont je suis relativement fier. Et je me suis rendu compte que ce qui me faisait vibrer n’emportait pas forcément l’enthousiasme général. Il faut donc que je trouve un terrain d’entente entre mes goûts étranges et ceux de la majorité des gens. Pas au point de vendre mon âme en exposant des photos de petits chats, mais un juste milieu entre des noirs et blancs hyper contrastés et les chatons. Des chatons en noir et blanc contrasté ?

J’ai parcouru de nombreuses fois mes photos les mieux notées sur Flickr et ma collection de clichés favoris sur Lightroom pour essayer de dégager une tendance. Sans résultat. Sur Flickr les images sont mises en favoris uniquement lorsque que le groupe Explore les sélectionne. Je ne dis pas qu’il s’agisse de mauvais choix mais ce ne sont pas forcément les miens. Quant à les goûts, je les partage juste avec moi-même.

Alors je suis revenu à mon projet initial, les portraits de chefs d’orchestre en noir et blanc. Mais comme je doutais de mon choix, j’ai préparé une série en backup au cas où, à savoir mes premières images d’astro photographie.

Dans le logiciel Lightroom je classe mon travail par thématiques et chronologie. Un répertoire pour les concerts, les voyages, les paysages, les portraits, les shootings, l’astronomie, les oiseaux, l’architecture, la street photo etc. Cela permet de retrouver plus vite mes petits. Les photographies retenues sont marquées avec un drapeau, celles que j’aime particulièrement sont notées avec des étoiles et elles comportent toutes des mots clés pour les référencer : année, matériel, lieu, thème, noir et blanc ou couleur…

Je peux rapidement à l’aide d’une collection dynamique sélectionner les photos cinq étoiles marquées ayant le mot clé chef d’orchestre par exemple. 

C’est ça l’organisation. J’ai plein de défauts mais je suis très organisé. Certainement un conséquence directe de ma feignantise.

Pour chacune des séries, j’ai exploré ma collection de photos, les concerts classiques d’un côté et l’Astronomie de l’autre, puis j’ai sélectionné dix de celles qui me paraissaient les plus pertinentes. J’ai repris pour chacune d’elles un travail de développement et de retouche puis j’ai ensuite procédé à une seconde sélection. J’ai également fait appel à cet étape à des regards extérieurs, surtout pour les chefs d’orchestre.

Au bout de ce tri, il me restait deux séries de cinq photos. J’ai préparé les tirages papier de chacune d’elles et testé un nouvel imprimeur pour sortir les photos. Pas question cette année de me ruiner avec du papier high quality pour des clichés à peine regardé. J’ai fait dans le standard mat parce que les supports brillants ne me plaisent pas vraiment.

Une fois les images imprimées, j’ai procédé à une nouvelle présentation des deux séries sur un public trié sur le volet qui a été unanime, les chefs d’orchestre en noir et blancs seraient le clou de l’exposition. Alors oui, ma femme aime la musique et le sujet lui parle, en plus elle connaît bien les victimes de l’objectif. Mon fils lui a trouvé les photos astro jolies mais a estimé qu’elles n’étaient pas représentatives de mon travail en photo. Alors que les chefs correspondaient plus à une démarche artistique que j’avais commencée il y a plusieurs années. Il a dit aussi que tant qu’à exposer, autant se faire plaisir, rien à foutre du public. Et tout d’un coup j’ai hésité: espace frontière de l’infini colorée ou austères chefs d’orchestre en noir et blanc. Damned que c’est compliqué de choisir.

Si vous voulez voir nos oeuvres, l’exposition aura lieu les 26 et 27 octobre à la Salle des Fêtes d’Illkirch-Graffenstaden.

Trois jours, trois boitiers

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A quoi sert-il de posséder plusieurs boîtiers de photo, sinon se la jouer devant d’autres photographes ? A part dans de rares occasions où il est bien pratique de passer d’un objectif à l’autre sans avoir démonter l’optique du boîtier en très peu de temps comme lors des concerts, à rien ou presque.

Cependant le week-end dernier, j’ai réussi à utiliser trois boitiers en trois jours.

Le vendredi, je suis allé au centre ville de Strasbourg avec le Z6 II histoire de faire quelques photographies. Mes p as m’ont rapidement conduit au sommet de la cathédrale qui offre une vue incroyable sur les toits de la ville. 

Pourquoi avec le Z6 II ? Parce que dessus j’ai un objectif Z 24-70 ouvert à 2.8 très polyvalent. L’ensemble est assez lourd mais reste encore passe partout, permettant des images de paysages ou de la street photo avec un fabuleux piqué. C’est en redescendant que j’ai trouvé la photo. Une rosace s’ouvrait sur les toits de la ville. Les escaliers sont étroits et les ouvertures fermées par des grilles. Il a fallu glisser l’objectif entre les barreaux, laisser passer les visiteurs qui descendaient, cadrer au petit bonheur. Après quelques essais, j’ai obtenu le résultat souhaité.

Le lendemain, je suis allé découvrir le nouveau skate parc de ma commune. Les jeunes s’y retrouvent avec leurs trottinettes, rollers, vélos et skate pour s’essayer à des figures acrobatiques.

Pour ce genre d’image, l’objectif Tamron 70-200mm à 2.8 est parfaitement adapté. Le Z6 II avec la bague FTZ n’est pas assez réactif avec cette optique, surtout pour l’autofocus et pour les photos de sport je préfère un grand capteur. Alors j’ai ressorti ce bon vieux D810 qui a fait ses preuves en maintes occasions. L’idée était ici de privilégier la vitesse pour capturer les jeunes dans ls airs. Le plus difficile à été de trouver le bon spot et de repérer le plus dégourdi des jeunes. Mon sujet s’est prêté au jeu et après quelques réglages, j’ai obtenu des images tête en bas, pied en l’air, sans bougé, bien exposée et surtout au point, car une cible mobile qui fonce vers vous au 1/850 eme ça n’est pas de la tarte.

Le lendemain, jour du seigneur, je suis parti avec madame pour une promenade bucolique dans le Kochersberg. Le but ici n’était pas de faire de la photographie mais de se dégourdir les jambes, donc pas question d’emporter la grosse artillerie. Cette fois, j’accroche autour du cou un Panasonic Lumix GX9 avec un objectif 12-32 mm rikiki. Un combo qui tient presque dans la poche et réalise d’assez belles images malgré tout. Un bon compromis pour les balades au cas où il y aurait quelques chose à photographier. Et il y a toujours quelque chose qui pourrait faire une belle image, sinon ce ne serait pas une belle promenade. C’est l’Ukraine qui m’a inspiré, le grenier de l’Europe, un champ de colza en fleurs sous un ciel bleu avec quelques nuages. L’atmosphère était relativement humide et il a fallu pas mal de travail pour faire ressortir le ciel de donner du relief au chant. Cela se voit au petit liserée blanc à la limite terre/ciel.

Après, il est toujours possible de partir avec son smartphone trois objectifs. Ca coûte moins cher, ça tient dans la poche, le capteur n’est pas si mal et certains modèles permettent même de photographier en mode natif. N’empêche, j’aime bien trimballer mon gros sac à dos avec ses optiques super lourdes, ça me donne l’impression de faire de la photo.

Cruel dilemne

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Une chronique par semaine me semble un rythme raisonnable pour bien écouter un album, me plonger dans les textes, le faire sonner au casque, sur les Triangles et le smartphone. Cela me laisse du temps pour coucher sur le papier mes impressions et fixer sur la pellicule la chronique. 

Mais comme je suis un boulimique de musique, j’écoute nettement plus d’albums que je n’en présente en vidéo. J’aimerais parler de chacun d’eux, enfin ceux qui présentent un certain intérêt pour moi mais ça n’est pas possible, une année ne comprend pas assez de semaines pour tout vous montrer. 

Du coup, j’accumule peu à peu du retard, le Leprous qui vient de sortir ne sera en ligne au mieux que mi novembre et je vais passer sous silence pas mal de sorties comme Atmospherics, Homesick ou Migration.

Je pourrais (encore) copier Alias et enregistrer des brèves. Mais mes chroniques sont déjà brèves alors faire plus court risque de se résumer à pas grand chose au bout du compte. Alors à quoi bon ?

Le pire c’est que malgré la fermeture du webzine je reçois encore dans ma boîte aux lettres quelques promotions. Je remercie à chaque fois et explique que je ne chronique plus les promotions. Mais il m’arrivera peut-être de déroger à la règle car je suis faible de nature, surtout quand cela vient d’artistes que je connais et apprécie.

L’étape suivante pourrait être de trouver d’autres beaux gosses photogéniques pour enregistrer des vidéos de rock progressif, on pourrait appeler ça Neoprog par exemple et passer brutalement de 15 vues à 150.

Non je plaisante, je n’ai aucune envie de replonger, j’ai déjà assez à faire avec mon travail en ce moment.

Les chroniques en images vont se concentrer sur les albums qui me font vibrer sans tenir compte de leur date de sortie ni de la notoriété du groupe. Après tout je n’ai de compte à rendre qu’à moi même.

Mon dilemme se situe au niveau des choix, quel album chroniquer dans la liste de ceux que j’ai écouté. Vais-je parler de Dream Theater, de Marillion ou d’un obscur groupe allemand amateur ? Vais-je vous faire partager mon coup de cœur pour un vieux Cult of Luna ou une violoncelliste britannique ? Pas facile de choisir…

Les Chroniques en Images contrairement au webzine Neoprog ne suivent pas l’actualité musicale et ne font pas la promotion de la scène française pas plus que les grands labels européens. Elles reflètent mes envies musicales du moment tout simplement.

Ma chérie a dit oui

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Après plus de vingt quatre années de vie commune, ma chérie a dit oui. Oui mais à une condition, que je finisse d’abord les travaux de la salle de bain.

Vous ne trouvez pas qu’elle abuse un peu ? C’est une forme de chantage tout de même ? Mettre dans la balance une demande aussi importante pour notre vie et du vulgaire bricolage, certes qui a un peu en retard, mais du bricolage, c’est presque honteux.

Par chance la salle de bain est presque terminée, une petite fuite de rien du tout à colmater, une double porte à poser qui devrait bientôt être livrée, un peu de silicone et deux plinthes à coller et ce sera terminé. L’affaire d’un ou deux ans de travail si tout va bien, si je ne tombe pas à nouveau de vélo entre temps.

Mais maintenant qu’elle s’est enfin décidée, j’hésite. C’est vrai, il s’agit d’un engagement à long terme et ce n’est pas une mince affaire tout de même. Et si nous faisions le mauvais choix ? Des années durant j’ai tergiversé, est-ce vraiment utile, à qui cela fait donc plaisir, que vont en penser les autres, y aura-t-il un juste retour sur investissement ?

Mon précédent mariage, a connu des hauts et des bas, sans doute comme tous les mariages, mais cette fois je voudrais que tout soit parfait, l’entente totale, la fusion des âmes. Si je dis oui, je signe au moins pour six ans, sinon ce serait franchement du gâchis. Mais qu’est-ce que mes enfants vont penser ? Que je fais ma crise de la cinquantaine ? Que je ne sais pas quoi faire de mon argent ?

Tout aurait été plus simple si elle avait dit non. D’abord je n’aurai pas la pression pour finir cette fichue salle de bain, ensuite je ne serai pas en train de me torturer le neurones pour rechercher la meilleure configuration pour cette union, enfin je ferai de substantielles économies.

J’hésite encore, mais comme je l’aime beaucoup alors bon… Je pense que je vais me jeter à l’eau, je vais acheter un iMac et laisser tomber Windows.

Le choix dans la date

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Après avoir mis au propre une chronique pour relecture, la question qui se pose juste après est la suivante : que vais-je critiquer maintenant ? Pas que vais-je écouter, comprenons-nous bien, mais quel album vais-je faire tourner en boucle pendant des heures, afin de le mettre en avant ensuite dans les colonnes du magazine.

Vous pensez sans doute qu’il s’agit d’une décision simple, « ben tu n’as qu’à prendre le truc qui te fait plaisir mon gars », oui mais non. Disons que c’est un peu plus compliqué que cela. Mettre en ligne une chronique, c’est donner un coup de projecteur sur un album, un artiste, un label, saluer le travail de plusieurs mois, présenter la carrière d’un groupe, l’originalité d’une démarche, vous faire découvrir une rareté.

Parmi les nombreuses promotions que nous recevons et les achats que je fais régulièrement, il y en a pour tout les goûts. Des vieux routards dans de grands labels, des petits nouveaux auto produits, des rééditions, des lives, des américains, anglais, français, indiens, mexicains. Rien qu’avec le catalogue de labels comme Inside Out et Kscope, nous pourrions publier deux articles par semaine voire plus, des albums gravitant autour de Wilson, Hackett et consors. Avec ce genre de publications, nous serions certains de faire le plein de lecteurs et d’écouter la plupart du temps de très bons albums, la sécurité.

Mais n’est-il pas de notre devoir de proposer autre chose que l’offre Fnac ? De nous aventurer en terres inconnues, d’écouter des musiques improbables qui demain seront peut-être parmi les grands. Qui aurait misé un penny sur Porcupine Tree à leurs débuts ?

Le choix d’un album dépend de nombreux critères :

  1. Présenter les classiques incontournables du moment pour ramener un minimum d’audience sur le site mais également pour se faire plaisir.
  2. S’ouvrir à de nouveaux genres à tendance progressif pour sentir l’évolution de la musique au fil du temps.
  3. Donner un éclairage sur de jeunes talents prometteurs et totalement inconnus du grand public faute de distribution et label.
  4. Mettre en avant la production française souvent trop méconnue.
  5. Sélectionner un album qui va sortir prochainement.
  6. Se décrasser les oreilles des mélodies progressives alambiquées avec une dose dose de métal.
  7. Donner un coup de pouce à un artiste qui le demande gentillement.
  8. Se faire plaisir également.

Vous voyez, ce n’est pas si simple de choisir. Au moment ou j’écris ces lignes, je pourrai prendre le dernier Leprous (une valeur sure) ou le Caligula’s Horse mais je viens de finir un autre album de chez Inside Out. Je pourrai me faire plaisir avec le dernier Cosmograf mais priorité aux promos en souffrance, je pourrai me plonger dans le Meta de Christian Bruin mais je viens de publier le nouveau Sky Architect. Pas facile tout ça. Choix cornélien. Alors je regarde les trucs zarbis, pas connus que j’ai sur mon iPhone et je zappe d’un album à l’autre, Telepaty, Bodhi, Professor Tip Top, Dead Blonde Stars, Kal-El, Impure Wilhem, Erudite Stoner, Buttered Bacon Biscuit, Alwanzatar et Tuesday The Sky… Mon oreille revient sur Dead Blonde Stars, d’où est-ce qu’ils sortent ceux là ? Aucune idée, je ne les vois même pas dans le tableau des promos et puis je me souviens, c’est un code que j’ai obtenu avec l’achat du dernier Amplifier, ce n’est donc pas une promo, je ne l’avais pas encore écouté. Du rock alternatif pas très connu avec assurément quelque chose que interpelle mes oreilles, c’est vendu, j’ai trouvé ma prochaine chronique.

Cette fois, avec Dead Blonde Star, je mélangerai soutient à un jeune label, Rocosmos, présentation d’un jeune groupe (fondé en 2012), décrassage d’oreille (après je jazz prog de The Tangent) l’alternatif repose, et plaisir immédiat car leur album Resolution est prometteur. Seul inconvénient de ce choix, nous allons prendre encore du retard sur plusieurs dossiers brûlants comme le nouveau Leprous, tant pis, il attendra.

Pour la petite histoire, au début de ce billet, je ne savais vraiment pas ce que j’allais chroniquer. Je venais de finir The Slow Rust Of Forgotten Machinery de The Tangent et mon cerveau avait besoin d’un retour à une forme musicale plus directe pour faire une pause.