Norferville

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Norferville est une ville imaginaire du grand nord canadien. Une ville construite à proximité d’une mine de fer et d’une réserve autochtone innu. Une ville où le mercure descend sous les moins quarante degrés Celsius et où les habitants deviennent rapidement fous. 

C’est là qu’est retrouvé le corps atrocement supplicié de Morgane Schaffran, la fille d’un criminologue de Marseille. 

La lieutenant Leonie Rock, une jeune femme métis, qui a fuit cette ville minière à l’adolescence, est dépêchée à Norferville pour enquêter sur ce qui ressemble à un crime abominable.

Teddy Schaffran, le père de la victime, et Leonie, vont joindre leurs efforts et leurs compétences pour résoudre cette sordide affaire dans cette petite ville isolée, située à treize de train de toute forme de civilisation et peuplée de rudes mineurs et d’autochtones vivants au ban de la société.

Le roman de Franck Thillez vous entraîne à un rythme soutenu plein de rebondissements dans cet enfer glacé où certains hommes sont des bêtes. 

Mêlant à sa fiction la terrible réalité autour des disparitions de femmes autochtones dans le grand nord canadien, l’écrivain nous plonge dans une enquête sordide et violente où ses deux héros vont devoir affronter les démons de leur passé comme ceux nettement plus tangibles qui hantent Norferville.

J’ai dévoré ce roman, fasciné par les descriptions des paysages comme la violence du récit. Un excellent polar redoutablement efficace.

Ravage

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Un ravage, ce sont ces traces que laisse un troupeau de cervidés dans la neige lorsqu’ils se regroupent en horde. C’est également un endroit parfait pour dissimuler son passage lorsque l’on est poursuivi par des hommes.

Ravage est le roman d’une traque, celle d’un trappeur dans le grand nord canadien entre le 23 décembre 1931 et le 17 février 1932. Une traque démesurée à chiens de traineaux par moins quarante degrés dans le blizzard pour retrouver un seul homme, un certain Jones, d’abord accusé de trapper sans autorisation. C’est également une histoire vraie.

Une trentaine d’hommes, une quinzaine de traîneaux, un avion, dix kilos de dynamite, des blessés, des morts et vingt-six jours dans le froid glacial du Canada à la poursuite d’un inconnu qui déjoue tous les moyens mis en oeuvre pour le retrouver.

J’avais entendu parler de Ian Manook pour son roman A l’Islande que je n’ai toujours pas lu, Ravage était l’occasion de découvrir l’auteur.

Moi qui aime les paysages glacés, la neige, la solitude, le silence, j’ai été servi pendant 342 pages. Mais Ravage est d’abord un roman sur les hommes qui s’affrontent, Walker le gendarme, Wright le pilote, Jones le trappeur. Des rapports humains complexes et brutaux dans cette nature hostile.

Ravage possède de magnifiques temps fort et quelques passages où on aimerait bien que cette chasse à l’homme s’abrège. Les personnages en sortiront tous changés par cette traque impitoyable.

A lire si vous aimez les grands espaces, la neige et les hommes.