Quarante jours

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Je suis en train de battre un record personnel. Voilà quarante jours que je n’ai pas eu de migraine. Cela ne vous semble peut-être pas exceptionnel mais lorsque que vous subissez jusque trois crises par semaine, il s’agit d’un miracle.

Durant ces quarante jours, tout n’a pas été parfait mais avec une sieste ou trois gouttes de CBD sous la langue j’ai pu m’épargner des anti antalgiques.

Ce genre de pause dans mes attaques ne s’est pas produit depuis au moins dix années, lorsque je ne prenais pas encore de triptan pour soigner mes migraines. 

A priori, ma vie actuelle n’est pas la cause de cette accalmie. Au travail c’est l’enfer, à la maison c’est toujours un peu compliqué, je ne fais plus de sport qui me permettait d’évacuer le stress depuis six ans et mes voisins me gavent toujours autant.

Par contre, cela fait cinquante jours que je n’ai pas pris de triptan… Y aurait-il un lien de causalité ? 

J’avais remarqué que plus je prenais cette molécule, plus mes migraines de rebond augmentaient, d’ailleurs pour éviter la surdose le médecin m’avait prescrit des ampoules de morphine, du Doliprane Codéiné et m’avait conseillé d’essayer le CBD. J’ai remarqué également, car je suis mes crises sur l’application MigraineBuddy, que la prise d’un Doliprane Codéiné espaçait notablement les jours de maladie.

Le Doliprane Codéiné est compliqué à prendre car il laisse la migraine en sourdine et baisse notablement mon niveau d’attention. En gros, si je suis au travail, je fais conneries sur conneries. C’est un peu pareil pour Ce Bon Darmanin mais en moins prononcé. Les triptans possèdent l’avantage de soulager rapidement et quasi complètement la douleur, à en oublier la migraine, si le produit n’avait pas quelques effets secondaires désagréables comme la perte d’équilibre chez moi.

J’en suis presque à me demander si les triptans, la molécule miracle contre la migraine, ne serait pas recommandée aux patients pour entretenir leur état et vendre encore plus de triptans. Car à la clinique de la douleur, c’est la seule option que le médecin a proposé pour soulager mon enfer, en plus des beta bloquants que je prends en traitement de fond depuis quelques temps.

Les femmes connaissent une nette diminution des migraines à la ménopause, alors, si ça se trouve, je rentre dans ma pré-andropause. C’est ma chérie qui va être contente !

En attendant je profite avec bonheur de cette trêve bienvenue dans mon cycle infernal et mon corps apprécie à sa juste valeur cette désintoxication salutaire. Après, je suis quand même un peu shooté au CBD.

Ce bon Darmanin

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Je ne sais pour quelle raison l’état français a autant de mal à légaliser l’usage des drogues douces. N’ont-ils pas encore compris qu’en les taxant, comme les cigarettes, l’alcool et l’essence, ils pourraient se faire des couilles en or et occuper les forces de police à des choses plus utiles que traquer la fille du fumeur de joints.

Mon propos n’est cependant pas celui de la légalisation du cannabis, j’ai arrêté d’en consommer quand j’ai cessé de fumer, et consommer est un bien grand mot si on considère les dix pétards que j’ai partagé dans ma vie.

Cependant, un jour, mon médecin, à court de solution miracle pour mes migraines, m’a conseillé d’essayer du CBD pour soulager mes crises. Le CBD est un cannabinoïde présent dans le cannabis. Rien à voir avec le THC qui provoque l’addiction et possède un effet psycho actif sur le cerveau. Le CBD est un produit légal vendu en pharmacies quoi qu’en pense Gérald Darmanin. Il se présente sous plusieurs formes, huiles parfumées, feuilles et cristaux. 

Pour ma part j’ai opté pour l’huile, parfum citron car chocolat ou poire-vanille sont à gerber. Et quand une migraine pointe son nez, ce n’est pas le moment d’avoir dans la bouche un truc au goût vomitif.

Le CBD soulage certaines douleurs, détend, réduirait les crises d’épilepsie et serait une des pistes contre le cancer du sein d’après Wikipedia. Bref un produit miracle.

Bon, pour tout dire, des migraines, je n’en fais plus beaucoup, la dernière date d’il y a trente et un jours, un véritable record après des années à deux ou trois crises par semaine. Ça, c’est le miracle de mon traitement au Metoprolol, un bêta bloquant qui me réussit vraiment bien. Mais lorsque les premiers symptômes d’une tempête s’annoncent, plutôt que de partir tête baissée avec l’artillerie lourde des triptans, en l’occurence l’Almogran, j’essaye depuis peu le CBD. 

C’est mon fils aîné qui m’a initié à la chose. Il en consomme en traitement de fond pour vivre plus facilement en société. Lui, a opté pour poire-vanille, je vous le déconseille encore une fois.

La première tentative ayant été plus que concluante, sorti du goût persistant synthétique dans la bouche, je vérifie maintenant s’il ne s’agit pas d’un effet placebo. Deux gouttes à 10% sous la langue pendant une minute et le CBD se répand dans mon corps lentement. Une sensation de léger engourdissement survient alors, sans pour autant enlever la lucidité.  C’est moyennement confortable mais comparé aux effets secondaires des triptans que j’utilise (perte d’équilibre, rigidité cadavérique, assoupissements), le CBD c’est clairement de la rigolade.

Chez moi, la prise de CBD permet de calmer l’angoisse induite par la crise – quand vous aurez vomi pendant vingt-quatre heures avec la tête martelant comme les tambours du Bronx, allongé avec une compresse froide sur la tête, plongé dans noir, incapable de boire ou de manger, dans un état de panique inimaginable et qu’il faut appeler un médecin à deux heures du mat, vous comprendrez -. Le CBD permet aussi de prendre de la distance avec la douleur, qui devient alors une menace sourde dans un coin de la tête. Ça n’est pas parfait, mais c’est toujours mieux que la chimie habituelle.

Un flacon de 10 ml concentré à 10% coûte la bagatelle de vingt-cinq euros. Plus la concentration est forte, plus c’est cher et ce n’est pas remboursé par la Sécurité Sociale bien évidemment. Vous pouvez l’acheter en pharmacie mais également dans les coffee shops français, les boutiques à CBD.

Si vous souffrez comme moi de migraine, je crois que cela vaut la peine d’essayer. Sait-on jamais.