Sur la Lune

Image

Sur la Lune poursuit la série Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal après un Vers Mars pas aussi convaincant que le magnifique Vers les étoiles

Et comme son nom l’indique, le roman se passe principalement sur la Lune.

Cette fois, outre l’uchronie, Mary s’essaie au thriller de politique fiction. Le programme spatial subit les attaques d’un mouvement en faveur de la vie sur Terre, Earth First.

Pendant plus de sept cents pages le lecteur va suivre les aventures de Nicole Wargin, la femme du sénateur et candidat aux présidentielles. 

Elle part sur la Lune avec de jeunes colons et le moins que l’on puisse dire c’est que son séjour en sixième de gravité ne va pas être de tout repos : alunissage raté, pannes de courant à répétition, épidémie, sabotage, tout se ligue contre les pionniers sélénites pour que la base Artemis devienne un enfer.

Nicole et ses amis se débattent entre les problèmes à résoudre pour la survie des colons et une enquête complexe afin de retrouver le ou les saboteurs du programme spatial.

Sur la Lune n’est pas le meilleur roman de Mary Robinette Kowal mais il se laisse lire grâce à de nombreux rebondissements et ses personnages relativement fouillés. Vous y trouverez un mélange d’acronymes de la NASA datant du programme Apollo, de technologie d’une autre époque, de politique fiction et un regard posé par des femmes sur une société dominée par les hommes blancs chrétiens.

Lady Astronaute

Image

Chaque livre a une histoire. Celui-ci n’échappe pas à la règle. Mon épouse a emprunté Vers Les Étoiles de Mary Robinette Kowal à la médiathèque mais ne l’a pas lu (elle fait ça souvent). 

Je venais de commencer le dernier Ken Follet sans conviction (j’ai calé à la page cinquante) lorsque je suis tombé sur le bouquin de Mary Robinette Kowal, et que je me suis décidé à y jeter un œil. Il faut avouer qu’un ouvrage salué par quatre prix littéraires prestigieux de SF, cela mérite bien un coup d’œil. 

Mais pas de chance, mon épouse devait le rendre à la médiathèque d’urgence. Elle aurait pu le prolonger d’un mois mais je lis parfois lentement. Alors je l’ai acheté chez mon libraire. Et je crois que j’ai bien fait. Non pas parce que j’ai mis longtemps à le lire (je l’ai dévoré en cinq jours) mais parce que c’est le genre de livre à garder ensuite à vie dans sa bibliothèque. Vers Les Étoiles est un roman exceptionnel.

Il s’agit d’une uchronie revisitant la course aux étoiles façon L’Etoffe des Héros mais racontée à la première personne par une femme qui rêve de devenir astronaute en 1952.

Cette année là, la terre est percutée de plein fouet par une météorite et cette catastrophe met en péril la survie de l’espèce humaine sur sa planète. Le programme spatial balbutiant semble être l’unique ticket de sortie pour l’humanité. 

Elma, l’éroine juive de notre roman, ancienne pilote WASP pendant la seconde guerre mondiale et brillante physicienne travaillant comme calculatrice au programme spatial, rêve de partir dans l’espace aux commandes d’un vaisseau, mais bien entendu, de nombreux obstacles barrent son chemin.

Vers Les Étoiles, raconte cette course désespérée à l’espace et le combat de cette femme brillante pour faire évoluer les préjugés et les mentalités dans une société où l’homme travaille quand l’épouse fait la cuisine et s’occupe des enfants, où les gens de couleurs subissent encore la ségrégation, et où, face à la réalité d’une catastrophe à venir, les politiciens vivent dans le déni.

Le roman ne se contente pas d’une bonne histoire d’uchronie, c’est la vie d’une femme qui y est racontée, c’est également un message fort envoyé à ceux qui refusent la réalité du réchauffement climatique, c’est une passionnante épopée scientifique, une magnifique histoire d’amour et d’amitiés, un roman qui m’a ému et passionné du début jusqu’à la fin.