Les quatre saisons – hiver

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Comment représenter les quatre saisons en photographie ? Voici la thème de ma série hebdomadaire. L’occasion de recycler des images de paysages en mode panorama prise au fil des saisons sur plusieurs années. Ces clichés n’avaient pas pour but au départ d’illustrer le cycle de notre planète, mais comme elles n’avaient pas encore été publiées, l’occasion me paraissait trop belle pour ne pas l’exploiter.

L’hiver c’est avant tout pour moi la neige et le froid. Cette photographie a été prise au pied du Mont Saint-Odile, près de La Chapelle Saint Nicolas cet hiver. L’appareil est au raz de la neige avec une grande profondeur de champ pour détailler la couche blanche comme les sapins en arrière plan. Le contraste des lumières, la texture de la neige et ces deux diagonales m’ont interpellé suffisamment pour que je me couche dans la neige pour prendre la photo.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/250s, f/11, ISO 140, 24 mm

Le cabanon sépia

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Lorsque je roule sur l’autoroute en arrivant à Strasbourg, je passe souvent devant ce cabanon perdu au milieu des champs et chaque fois je songe à trouver le chemin qui y conduit pour prendre une photographie. Un dimanche matin neigeux, en partance pour une promenade dans les Vosges, j’ai fait un petit détour pour trouver le chemin menant au cabanon. Je vous propose cette semaine trois déclinaisons du cabanon.

Bien entendu, la première version se devait d’être en noir et blanc. Hélas mon monochrome très contrasté ne se prêtait pas à l’exercice alors j’ai opté pour le sépia, un traitement vintage que je n’utilise pas souvent.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/250s, f/11, ISO 64, 180 mm

Le chat a fait caca

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Pourquoi ne publie-t-on que des vidéos de chatons trognons ? 

Pourquoi ne pas enfin montrer la vérité, celle d’un gros chat moche en train de pourrir sa caisse dans la cuisine pendant le repas ?

L’hiver est là dirait John Snow. La neige a saupoudré l’Auvergne et notre chatoune de dix kilos ne sort plus dehors se prélasser au soleil. Il fait trop froid. Elle dort contre le radiateur, squatte les couvertures et n’ouvre un œil que pour les croquettes du matin et la pâtée du soir. Deux repas frugaux par jour, beaucoup de miaulements de frustration, la grosse est au régime.

Comme elle ne sort plus, il lui faut de nouveau utiliser la luxueuse caisse avec trappe et filtre (trappe anti odeur que l’on a dû enlever car elle lui faisait peur) située dans notre cuisine, pièce qui fait également office de salle à manger car nous sommes pauvres (tout juste si on ne dort pas avec nos animaux).

Comme il se doit, un chat a besoin d’un public pour se soulager et quel meilleur moment dans la journée que le petit déjeuner et le repas du soir pour vider sa vessie et ses intestins, je vous le demande ?

Notre chatoune, bien éduquée par sa maman, gratte bien, de ses petites papattes griffues, sur le fond de la caisse, mais, comme elle est très conne, elle n’a pas compris l’intérêt du geste, elle le fait par habitude. Elle ne recouvre jamais ses étrons fumants.

Si vous l’ignorez encore et que vous envisagez d’adopter prochainement un de ces ravissants félins, sachez que les excréments de chats empestent tout particulièrement, un peu comme un jour de gastro ou de coloscopie.

A partir de là imaginez vous, tôt le matin, pas franchement réveillé, devant votre bol de céréales, encore un peu nauséeux du réveil, assister à la danse du ventre du chat rentrant dans sa caisse, prenant une position caractéristique de la dépose solide, jusqu’à l’instant fatidique du floc floc suivi des émanations pestilentielles qui se mêlent au parfum vanille cannelle banane qui remonte de votre bol.

Branle bas de combat, votre mission même si vous ne l’acceptez pas, est de plonger en apnée jusqu’à la porte, l’ouvrir en grand, inspirer une goulée d’air glacial venant de dehors, revenir vers la caisse, la prendre à deux mains, sans rien renverser, très important de ne rien renverser, sinon vous être dans la merde,  et courir dehors pour évacuer son fumet délicat.

Par chance, il existe une seconde option mesquine. Celle de partir au travail précipitamment, sans déjeuner, laissant la caisse fumante au prochain qui descendra manger.

Les longues veillées de Noël

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J’étais adolescent.

Lors d’une des fêtes mémorables qu’organisait régulièrement mon grand frère et auquel il ne manquait jamais de me convier, je fis la connaissance d’une délicieuse femme d’une trentaine d’année, délaissée par son époux. Les bouteilles de vin aidant, la glace fondit et si j’avais été moins niais… Mais tout cela n’est que fantasme et notre relation ce soir là fut purement littéraire. Je lui parlais de Frank Herbert, de celtisme, de progressif elle me parla de The Hobbit. Dans les vapeurs de Monbazillac et de Beaujolais, tout ce qui me resta de cette fabuleuse soirée fut un beau visage et le titre d’un livre, The Hobbit.

Je me rendis dans une librairie, l’unique de ma petite ville, et demandais s’ils avaient The Hobbit (Internet n’existait pas à l’époque si bien que l’association titre auteur était beaucoup plus complexe que maintenant). Le libraire m’informa que le bouquin était de J.R.R. Tolkien mais qu’il ne l’avait plus en stock. A la lettre T, dans le rayonnage des auteurs, il y avait bien du Tolkien en livre de poche, il s’agissait du Simarillion. Oui mais attention le tome 2, s’eût été trop simple sinon. Ne sachant à quoi m’attendre, j’achetais le précieux et plongeait avec étonnement et émerveillement dans les légendes de Terre du Milieu sans tout comprendre. Après avoir dévoré le second livre, je commandais le tome 1 et découvrais enfin la genèse de ce monde fantastique qui servira plus tard de base à nombre de mes parties de jeux de rôle. Une fois avalé les récits inachevés de Tolkien, je trouvais Le Seigneur des Anneaux, dans l’ordre cette fois, une aventure fabuleuse, d’autant plus belle que je connaissais bien les fondations de l’univers de Tolkien maintenant. Enfin, un jour, bien plus tard en réalité, je tombais par hasard sur The Hobbit et me souvins de la belle dame qui m’avait conseillé l’ouvrage. La boucle était bouclée.

Depuis j’ai lu les Comtes et Légendes inachevés, Faéries, le Rois Arthur et bien d’autre brouillons laissés par Tolkien à sa mort et repris par son fils Christopher. Nombre de réalisateurs ont rêvé de mettre en images Le Seigneurs Des Anneaux comme Ralph Bashi en 1978 mais le seul qui arriva au bout du projet colossal, ce fut Peter Jackson en 2001.

Non content du fabuleux succès de sa trilogie, le barbu décida de se lancer dans The Hobbit, là encore sous forme de trois films, sans doute un peu moins respectueux de l’histoire cette fois.

Mais tout ça vous le savez sans doute déjà. Ce que vous ignorez probablement, c’est que tous les ans, quand le ciel s’assombrit, que les neiges blanchissent les sommets des Vosges et que le chauffage tourne à plein régime dans la maison, je me pelotonne dans mon salon, et me replonge dans la saga cinématographique de Tolkien. Au début je n’avais que la Communauté de l’Anneau version longue, soit 3h30 de film, ça allait. Aujourd’hui je possède les deux trilogies, fatalement c’est plus long à visionner. Je viens de regarder des deux premiers ‘épisodes’ de The Hobbit avec mon petit dernier, encore un et nous attaquerons le plat de résistance, Le Seigneur Des Anneaux en version longue. Par chance, je suis en vacances… Je vous laisse, un nain vient de frapper à ma porte et j’ai perdu mon anneau quelque part dans le salon.