Live stacking

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Après des débuts difficiles, un long apprentissage pour rattraper des années sans pratique, je vais enfin pouvoir me lancer dans l’astro photographie. Je n’avais pas déjà écrit que j’en faisais un peu ? Ben en fait, juste un peu.

L’étape une fut d’acheter un instrument, certes pas le plus adapté à la photographie de la voute céleste, mais un instrument.

Ensuite, il fallut comprendre comment fonctionnait la monture motorisée, moi qui n’avait connu qu’une monture Pierre Bourges avec un télescope Newton de 200 mm.

L’alignement polaire, par exemple, m’a demandé quelques efforts pour que l’instrument pointe correctement les objets et continue à les suivre au cours de la nuit.

Puis j’ai fixé un appareil photo au foyer du Celestron et tenté mes premières images. 

J’espérais réaliser des poses de plus de trente secondes mais dès la moitié de ce temps de pose j’obtenais un filé d’étoiles sur mes images, ce qui n’était pas le but poursuivi. C’est là que j’ai compris les limites d’une monture comme la mienne avec une optique ouverte à f/10.

J’ai alors équipé mon installation d’un ordinateur et d’une caméra pour réaliser un auto guidage fin de la monture. Simple sur le papier, la solution s’est révélée très complexe au final.

Il fallait déjà fixer l’Asiair à la monture ou au télescope et ni l’une ni l’autre n’avait ce qu’il fallait pour ça. Ce fut le début du bricolage. D’abord un écrou fixé dans un pas de vis pas vraiment adapté, ensuite un premier support instable en PLA, un second déséquilibrant l’installation, puis un troisième nettement plus fonctionnel. Heureusement que mon fils possède plusieurs imprimantes 3D.

Pour simplifier et complexifier le problème, j’ai laissé tomber le Celestron 8 ouvert à f/10 pour utiliser une focale nettement plus raisonnable. En astro photographie, beaucoup recommandent les lunettes de 400 mm apochromatiques ouvertes à f/4 ou f/5. Sauf que cela coûte cher, très cher.

Alors j’ai sorti mon objectif 500 mm ouvert à f/5.6 pour voir si je pouvais l’utiliser comme instrument principal. J’avais la queue d’aronde adaptée pour la monture, restait à fabriquer un support pour fixer l’Asiair, la lunette guide et la caméra. Après plusieurs itérations avec mon fils aîné, nous avons accouché d’un nouveau support acceptable qui ne déséquilibre pas la monture.

Il fallait ensuite comprendre le fonctionnement de l’Asiair, le paramètrage de l’auto guidage, les réglages du boîtier photo pour réussir un premier suivi d’objet et les clichés. 

Malgré plein d’essais, mon appareil résistait aux commandes de l’ordinateur, ne réalisant qu’une photo sur deux et s’interrompant en pleine série sans raison avec un message incompréhensible.

Étant donné qu’à chaque tentative je devais sortir le matériel dans le jardin et disposer d’un ciel clair, toutes ces expérimentations m’avaient déjà pris deux mois de patience.

J’ai alors décidé de résoudre le problème à la maison. J’ai simulé un ciel étoilé avec un cache percé de trous très fins et j’ai couplé l’Asiair au boîtier photo. Après quelques heures de tests par élimination, j’ai enfin trouvé la fonction qui posait problème et l’appareil a lancé un premier empilement sans interruption.

Du coup, dès qu’il a fait presque beau, disons entre deux grosses averses, j’ai sorti le setup au fond du jardin et j’ai pointé la monture vers la galaxie d’Andromède. Après une longue mise en station et une heure de patience, j’avais obtenu quarante neuf clichés de soixante secondes chacun.

Reste à maîtriser le logiciel Siril pour empiler les images, réduire le bruit et améliorer le rendu pour obtenir un visuel un temps soit peu artistique. Parce que, tant qu’à photographier le ciel, j’aimerais que le résultat soit un minimum esthétique.

Asiair Plus

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J’ai donc équipé mon télescope d’un ordinateur pour gérer le pilotage, la photographie et le guidage de la monture. Je pensais me simplifier la vie mais pour l’instant je galère comme pas possible. 

L’ordinateur en question est un Asiair Plus 32 couplé à une caméra de guidage ZWO 120 Mini et le Nikon Z6. Beaucoup de câbles… L’idée était d’assurer un guidage fin du télescope puisque manifestement, avec un Schmitt Cassegrain ouvert à f/10, c’est compliqué.

Mes deux premières tentatives se sont soldées par des manœuvres incompréhensibles et dangereuses du télescope. La monture, au lieu de pointer l’objet demandé, s’égarait dans la voute céleste à la recherche de je ne sais pas quoi. Je me suis même retrouvé avec le tube pointé vers le sol. Bref.

Après avoir suivi un excellent tuto sur Youtube, j’ai modifié la manière d’alimenter la monture qui passait initialement par l’Asiair. Car d’après les informations glanées ici ou là, il semblerait qu’il faille d’abord mettre en station la monture puis allumer l’Asiair et non l’inverse. N’empêche que ça ne fonctionnait pas, jusqu’à que je comprenne que l’ordinateur utilisait le boîtier photo pour se repérer dans le ciel, et comme il réalise des clichés de courte durée, il est nécessaire de booster les ISO pendant cette phase. Et la miracle, l’Asiair a pointé les objets demandés avec une excellente précision.

Par contre l’autoguidage apportait plus d’erreurs à la monture que sans l’utilisation de la caméra. Mes photos en autoguidage ressemblaient a des filés d’étoiles merdiques. C’est là que j’ai trouvé un autre tuto, en français pour le coup, sur l’autoguidage. Un tuto pour « débutant » heureusement car je n’en ai pas compris la moitié avec ses formules, calculs et explications. Par contre, j’ai bien compris que je l’y prenais comme un manche. Vous savez cette habitude de ne pas lire la notice et d’essayer tout de suite, quitte à faire après quelques ajustements. Ben en astronomie, mieux vaut lire la notice.

Le dernier test, un dimanche soir frisquet, était nettement plus prometteur. Après une rapide mise en station, la monture a pointé la galaxie d’Andromède du premier coup et l’autoguidage a fonctionné également. J’ai fait une dizaine de clichés de trente secondes sans filé d’étoiles, un record, par contre l’Asiair semblait avoir des problèmes de dialogue avec l’appareil photo. Je pensais que cela venait du wifi de l’iPad puis du câble USB mais je pense que c’est lié à la mise en veille du boîtier.

Dans le même temps, j’ai commandé une pièce imprimée en 3D à mon fils pour fixer l’Asiair directement sur la monture afin d’y accrocher une nouvelle lunette guide ZWO. L’idée c’est de monter mon APN avec un objectif 500 mm ouvert à f/5.6 au lieu du télescope 2032 mm ouvert à f/10 et de piloter l’ensemble via l’Asiair. Cela en ferait une lunette pour l’astrophoto d’assez bonne qualité à moindre coût.

Le déport de l’Asiair sur le côté avec la lunette guide posée dessus s’est révélé une très mauvaise idée. La monture était complètement déséquilibré en déclinaison rendant impossible n’importe qu’elle recherche d’objet dans le ciel, même après un très bon réglage. J’ai dû renoncer à la petite pièce en PLA conçue par mon fils et opter pour un bricolage plus hasardeux qui remet l’Asiair et la lunette guide au centre de gravité de la monture.

Y a plus qu’à tester…

Des pelotes de câbles

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Je viens d’équiper le télescope d’un ordinateur de pilotage. C’est un petit boîtier rouge long de dix centimètres et épais de trois doté de quatre ports USB, d’une prise RJ 45, de quatre sorties d’alimentation et d’une entrée secteur. 

Ce mini ordinateur sans disque dur peut piloter des caméras, la monture, l’auto focus, gérer l’empilement des photos et assurer le guidage du télescope lors de poses longues.

De base, la monture était déjà branchée de partout. Un câble d’alimentation, un câble pour l’ascension droite et un autre pour la raquette GoTo. C’est déjà assez fun à brancher dans le noir.

Maintenant, avec l’Asiair (c’est le nom de ce petit ordinateur), je passe à une autre échelle. La caméra fixée sur la lunette guide est reliée à l’Asiair avec deux câbles, un USB et un RJ 45. L’appareil photo est lui-même branché à l’ordinateur avec un câble de déclenchement spécifique et un USB 3. L’Asiair est lui-même relié au GoTo via un autre câble USB. La monture est alimentée par l’Asiair et lui puise son énergie dans une batterie douze volts. Je ne parle même pas de la clé USB qui va servir de mémoire de masse.

Trois câbles USB partent de l’Asiair, plus un cable RJ 45, un câble de déclenchement, deux câbles d’alimentation et la monture est elle-même reliée avec deux autres câbles. Cela fait au final huit câbles qu’il faut brancher et qui pendouillent ensuite autour du télescope, des câbles qui ne doivent pas s’entortiller lorsque la monture bouge pour trouver un objet où compenser la rotation de la terre sinon c’est la catastrophe.

Outre les câbles, il faut maintenant que j’apprivoise le logiciel de l’Asiair. J’ai réussi à faire fonctionner la caméra guide, non sans mal, à piloter le Nikon Z6 II, à bouger la monture, à lancer un suivi d’étoiles et à utiliser le catalogue des objets. Par contre, impossible de trouver une galaxie ou nébuleuse à partir du logiciel, sans doute à cause d’un problème de réglage de l’APN. Bref, c’est compliqué mais je viens de tomber sur un excellent tuto en anglais que je vais suivre à la lettre.

Z comme

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En ce début d’année j’ai dû acheter un accessoire photo à usage unique, cher, inutile mais dont j’avais absolument besoin.

Généralement, lorsque que vous devez mettre à jour la version logicielle d’un appareil, son constructeur vous invite à la télécharger sur son site et à l’installer gratuitement sur le dit appareil, ceci afin de corriger des erreurs ou améliorer des fonctionnalités.

C’est le cas des systèmes d’exploitation des consoles, des ordinateurs, des firmwares des appareils photos, des chaines hifi, des smartphones et j’en passe.

Hélas, chez Tamron, un des leaders de l’objectif photographique multi-montures, si vous voulez mettre à jour le firmware de votre objectif, il faut acquérir un accessoire valant une centaine d’euros, le Tap-in.

L’accessoire en question permet d’autres taches que la simple mise à jour comme le réglage fin de la mise au point, mais jusqu’à il y a quelques jours, je n’en avais absolument pas l’usage.

Je possède deux cailloux Tamron en monture Nikon. Un vieux 70-300 et un magnifique 70-200 ouvert à 2.8, bête de course parfaitement adaptée aux concerts et que j’utilise avec un Nikon D810.

Mais voilà, je suis obligé de mettre à jour le 70-200 aujourd’hui et le fameux Tap-in est devenu introuvable sur le marché de l’occasion depuis Noël. Alors j’en ai commandé un neuf. Tout ça pour pouvoir continuer à utiliser un objectif que j’ai déjà payé une fortune il y a deux ans.

Mais pourquoi cette mise à jour et cette brutale pénurie au fait ?

La gamme Z de chez Nikon vient de donner naissance à sa seconde génération. La gamme Z, ce sont les hybrides sur lesquels Nikon base sa nouvelle stratégie commerciale, l’an passé le Z5, le Z6, le Z7, le Z50 et maintenant le Z6 II et le Z7 II.

Mais quel rapport avec le Tamron me direz-vous ? Patience, j’y arrive !

La gamme Z de Nikon fonctionne avec des objectifs monture Z contrairement à mon D810 qui est en monture F. Heureusement pour les photographes, Nikon vend une bague adaptatrice FTZ, comprenez de monture F vers monture Z, afin que leurs anciennes optiques fonctionnent également sur les boitiers à monture Z.

Oui mais non, en fait c’est plus compliqué que ça n’en a l’air. Seuls certains objectifs monture F (principalement les AF-S) fonctionnent avec cette bague. Nikon fournit un tableau pas tout à fait exhaustif sur le sujet et est particulièrement obscur lorsqu’il s’agit de parler des autres marques d’objectifs en monture Nikon comme Samyang, Sigma ou Tamron. Bref c’est compliqué. Heureusement il y a Internet.

Pour les Samyang et Sigma pas ou peu d’information sur la toile si ce n’est des bruits de couloir comme quoi cela fonctionnerait et même avec les optiques DX pour certains modèles. Pour Tamron tout dépend du numéro de série ou de la version du firmware.

Mais à quoi bon ce Tap-in puisque je travaille avec un D7200 et un D810 ? Tout simplement parce que depuis l’an passé, je me posais la question du passage à l’hybride et que j’ai franchi le pas en fin d’année.

Plusieurs options de modernisation s’offraient à moi en restant chez Nikon. La première consistait à ne rien changer, si ce n’est acquérir un zoom grand angle plein format. La seconde passait par l’achat d’un D850, le petit frère du D810. La troisième consistait à me lancer dans la gamme Z. J’aurai pu opter pour de D6 également, mais je doublais voire triplais d’un coup le budget alloué à l’opération.

Pour faire simple le D850 c’est un D810 plus moderne avec plus de pixels et un écran tactile orientable. Le modèle n’est pas tout neuf et coûte la bagatelle de trois mille euros neuf. Mais il faut l’avouer, c’est de la belle quincaillerie.

Le Z7 est l’hybride haut de gamme de chez Nikon avec quarante sept millions de pixels, comme le D850, sans doute un peu trop pour mon usage, d’autant qu’il coûte presque aussi cher que son homologue reflex avec une bague d’adaptation mais propose une électronique dernier cri et deux processeurs.

Reflex ou hybride ? Il y a un an je n’aurais sans doute pas hésité mais avec l’acquisition du Panasonic Lumix GX9 il y a quelques mois pour m’accompagner dans mes promenades, j’ai découvert les joies de la stabilisation cinq axes et me suis habitué au viseur à pixels. Je n’étais plus anti-hybride.

J’ai joué avec le Z7 et c’est un revendeur qui m’a convaincu de franchir le pas. Il m’a rassuré quant à la compatibilité de certaines optiques, m’a vendu les mérites de la luminosité de l’appareil, de sa stabilisation cinq axes et surtout m’a recommandé le Z6 plutôt que le Z7 étant donné l’usage que j’en fais au quotidien. C’est vrai que 47 Mo pixels pour un photographe du dimanche, c’est clairement de la confiture donnée aux cochons. Restait une chose qui me chagrinait dans la gamme Z, c’était cette carte mémoire Sony, alors je n’ai pas hésité lorsque Nikon est arrivé avec le tout nouveau Z6 II, proposant deux emplacements de cartes mémoires, dont un dédié aux cartes SD.

Du coup me voila avec mon cinquième boitier depuis que j’ai repris la photographie. Après mes premiers pas sur un Nikon D5100 emprunté au travail, je le suis offert un D7100 puis un D7200 et suis passé au plein format avec le D810. Puis j’ai testé l’hybride GX9 avant de passer au plein format Nikon Z6 II. Bien entendu je ne cherche pas à collectionner les boitiers. Je conserve deux boitiers plein format pour les concerts et le GX9 pour la promenade. J’ai revendu le D7100 à l’arrivée du D810 et je viens de me séparer pendant un week-end de folie le D7200 ainsi que des objectifs pour APS-C qui allaient avec, mais c’est une autre histoire.

Mais que va m’apporter le Z6 II à part calmer un caprice d’enfant gâté ? L’ouverture vers une nouvelle gamme d’objectifs de qualité encore plus cher signée Nikon, une stabilisation cinq axes, un boîtier très lumineux, une montée en ISO impressionnante, un écran tactile orientable, une nouvelle électronique et 300 grammes de moins dans la main.

Et que vais-je perdre avec lui ? La vision directe de la lumière captée par l’objectif, un Samyang 8 mm, le Sigma Art 18-35 mm ouvert à 1.8 qui fonctionnait à merveille mais avec moins de pixels, un Nikkor 18-140 mm passe partout, un Nikkor 24-85 mm pas terrible et un Tamron 70-300 mm fatigué. Je vais aussi perdre beaucoup d’argent car énervé d’avoir à acheté un Tap-In j’ai commandé le grip en même temps.

Une des premières photos réalisée avec le Nikon Z6 II équipé d’un Sigma Art 18-35 mm ouvert à 1.8