Grand déballage

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Avez-vous déjà acheté une boite de biscuits conservés dans leur sachet fraîcheur ? Un emballage cartonné et des pochettes plastiques autour de chaque gâteau. Plus d’emballage que de contenu alimentaire et une grande partie non recyclable. Vous arrive-t-il d’acheter de la nourriture à emporter dans un fast-food ? Avez vous contemplé ce qu’il reste de papier, de polystyrène, de carton, de plastique une fois que vous avez ingurgité cette mal bouffe saturée en acides gras ? Avez-vous acheté de yaourts dans leur verre plastique, par pack de quatre, lui-même emballé dans du carton inutile ou ces briques de lait entourées de carton et plastique ?

Quand je fais mes courses, même en restant sur mes gardes, je remplis la poubelle papier au quart et la poubelle destinée à l’incinération d’un volume équivalant à chaque fois. Que des emballages qui ne servent qu’au transport magasin maison ou pour faire joli. Alors oui, c’est vrai, les magasins de distribuent plus de sacs de transport, ils les vendent, les fruits et légumes sont depuis peu dans des sacs en amidon de maïs, donc recyclable. Bel effort. L’amidon de maïs vient du maïs, vous vous en doutiez, une céréale qui pour pousser, a tellement besoin d’eau, que dans certaines régions françaises, elle assèche les réserve d’eau. Même chez mon boulanger, à 50 mètres de la maison, il mettent la baguette dans un sac en papier et quand je leur demande de ne pas le faire, ils m’expliquent qu’ils n’ont pas le droit. Alors je reviens chez eux tous les jours avec un vieux sac papier fatigué. Ils n’ont pas d’autre choix que d’accepter de mettre le pain dedans, mais me rappellent à chaque fois qu’il va bientôt se déchirer. Pourquoi ne pas proposer un sac en tissu tout simplement ?

Pourrait-on limiter ces emballages ? Des solutions bobo existent, ces magasins où les écolos de gauche viennent avec leurs propres tupperwares pour faire leurs courses. On pèse le récipient vide , on le remplit, on le pèse à nouveau et on paye. Cela permet d’acheter la quantité désirée, ni plus ni moins, de ne pas jeter d’emballage et de se donner bonne conscience. Mais à grande échelle est-ce viable ? Et je fais comment avec le sable pour chat, le miel, les chips, le beurre et le déodorant ?

Ne pourrait-on pas simplement réglementer un peu plus les pratiques de l’emballage ? Des paquets neutres, du carton et juste un code barre avec une affichette à côté pour présenter le produit et ses ingrédients en gros. Ne pourrait-on pas cesser tout mettre dans des sachets ‘fraîcheur’ qui emballent ce qui est déjà empaqueté ?

Quelque chose ne tourne pas rond chez nous. Les océans abritent des continents flottants de déchets, nous brûlons chaque jour des tonnes de produits non recyclables et les pays comme la Chine qui nous rachètent (pour quelque temps encore) nos déchets deviennent les poubelles de l’occident.

Il faut relancer la consommation pour alimenter la croissance et sauver l’emploi, voila ce qu’affirment nos politiques. Et la planète, vous-vous en balancez ?

Les appareils sont aujourd’hui conçus avec une obsolescence programmée afin d’alimenter la machine capitaliste libérale. Les publicités vous signifient que vous êtes un loser si vous ne possédez pas le dernier modèle en date de la grosse pomme. Le gouvernement vous persuade que changer de modèle de voiture pour un moteur moins polluant va sauver la planète. Sérieusement, avez-vous pensé à l’énergie et aux matériaux nécessaires à sa fabrication, au déchets et à la pollution générés par la destruction de l’ancienne ? Les écolos louent la voiture électrique, solution ultime à la pollution urbaine. Quid des accumulateurs ultra polluants ? Et l’électricité, d’où va-t-elle sortir, des centrales éoliennes, du solaire ? Ben voyons. Si tout le monde passait à l’électrique, certes il n’y aurait plus de pots d’échappements polluants dans nos rues, à la place il faudrait juste des centrales thermiques et nucléaires pour fournir tous ces petits moteurs en électricité. Alors des vélos électriques, c’est écolo non ? Non. Pédalez, ça vous musclera, vous donnera de jolies fesses et vous fera perdre la graisse accumulée en mangeant chez Burger Truc.

Cette année nous avons commencé à consommer nos ressources planétaires à crédit le 2 août paraît-il. C’est a dire que nous avons consommé plus en huit mois que ce que la planète est capable de produire en un an. Les subprimes des ressources naturelles en quelque sorte. A quand la crise ?

Pollution, déchets, réchauffement climatique, course à la consommation, guerres, nous sommes vraiment mal barrés, mais en avez-vous conscience de temps ne temps ?

Décroissance

La Terre se réchauffe, inutile de se voiler la face. 2014 puis 2015 et enfin 2016 ont été les trois années les plus chaudes qu’a connue notre planète depuis que nous effectuons des mesures de températures sur le globe. Les climato septiques résistent encore, soutenus en cela par les lobbying pétroliers, les industriels et quelques chefs d’états imbéciles mais le constat est accablant. Depuis 1950, notre belle planète bleue connaît une augmentation moyenne de la température de l’ordre de 0.6°C. Si nous ne faisons rien, d’ici moins d’un siècle, la température du globe aura gagné de 2.5°C à 7.8°C selon les modèles. La cause la plus probable à cette brutale augmentation de la température est l’impact de notre activité sur la délicate écosphère qui nous protège. Les phénomènes violents vont sans cesse croissant, tempêtes, orages, sécheresses, pluie diluviennes, tornades, ouragans, typhons, vagues de froid. Oui vagues de froid, vous avez bien lu. L’hiver 2016-2017 est bien froid n’est pas ? -13°C en Alsace, on avait jamais vu ça. Vous avez juste la mémoire très courte, vous ne vous souvenez que des dernières années exceptionnellement douces. -13°C n’est pas une valeur rare dans ma région, même en plaine, je me souviens d’un -23.6°C. Ce n’est pas parce qu’il fait froid en sur la France cet hiver que globalement la planète ne se réchauffe pas, voyez plus loin que le bout de votre nez congestionné.

Que faire ? Bonne question. Les énergies fossiles sont en grande partie responsables du réchauffement climatique, libérant du CO² dans l’atmosphère qui produit ce que l’on appelle l’effet de serre. Vous avez déjà fait la sieste dans une serre en plein été ? C’est la même chose. Le CO² présent en grande quantité dans notre atmosphère retient l’énergie du soleil. Plus il y en a, plus l’énergie reste et plus la température augmente, c’est aussi simple, nous sommes dans une serre de plus en plus efficace. Alors cessons immédiatement d’utiliser des produits pétroliers ! Vous êtes prêt à renoncer à votre voyage à la Réunion annuel en avion, à votre 4×4 et à marcher jusque la boulangerie, troquer votre chaudière à gaz ou au fioul pour une isolation digne de ce nom ? Par chance il y a les voitures électriques pour les courts trajets, formidable technologie qui n’a quasiment pas évoluée depuis son invention avant que l’on parle de réchauffement climatique, il y a le chauffage électrique et Solar Impulse. Nous sommes sauvés, troquons les énergies fossiles pour le tout électrique.

Mais au fait, comment produit-on de l’électricité ? Centrale thermique (mauvaise idée), on déplace le problème. Nucléaire, vous avez entendu parler de Three Miles Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il y en a plein d’autres en réalité. Le prix est un lourd à payer, d’autant que dans plusieurs siècles, la contamination sera toujours là, n’allez pas croire que le problème de Tchernobyl est réglé depuis la pause du nouveau coffrage, il est juste repoussé, quand à Fukushima… Restent les énergies renouvelables, éolien, hydraulique, photovoltaïque. Les projets de développement de ces énergies ‘vertes’ sont au ralenti, cela coûte cher, les élus s’opposent à l’implantation de parcs éoliens, le photovoltaïque ne possède pas un bon rendement et n’est pas si propre que l’on veut bien l’affirmer. Bref si nous cessons d’utiliser les ressources pétrolières et le nucléaires, nous sommes mal.

Y a qu’à laisser faire, nos enfants trouverons bien une solution. Justement nos enfants, ce sont eux qui vont se prendre un probable +5°C avant la fin de leur vie, avec que ce que cela implique, montée du niveau des océans, changement de la faune et de la flore, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, migrants climatiques, êtes vous certains de vouloir cela pour vous enfants ?

Je n’ai entendu qu’un seul homme politique s’exprimer clairement sur ce qui me semble être l’unique solution à cette catastrophe planétaire en suspens, un anarcho franco/allemand que je ne porte par vraiment dans mon cœur, Daniel Cohn Bendit. La seule solution c’est la décroissance.

Qu’est que cela signifie ? Tout simplement l’opposé de la croissance. Moins consommer et être moins nombreux sur Terre. Oui ça fait mal, à l’ère de l’Internet, du smartphone, du 4×4, des voyages intercontinentaux de la surconsommation de viandes et du gâchis ambiant. Nous consommons depuis peu les ressources de la planète à crédit. Et ‘nous’, cela signifie principalement les sociétés occidentales. Les chinois s’y mettent, bientôt les indiens et puis viendra le tour de l’Afrique. S’ils se jettent comme nous dans l’orgie consommatrice, le bilan carbonne va exploser, les ressources en eau se tarir, les protéines bientôt manquer pour nourrir tout le monde. Le réchauffement climatique ne sera plus un gros problème.

Faire moins d’enfants, ralentir notre consommation, drôle de programme. Mais vous pouvez commencer toute de suite de manière modeste : chauffer moins votre domicile, y a des pulls dans les armoires, éteindre les appareils électriques inutiles, cesser de lancer des requêtes dans les moteurs de recherche à tout bout de champ, n’utiliser votre voiture que si vous n’avez pas d’autre solution, limiter vos déplacements en avion, renoncer à la cheminée ou le poêle à bois, consommer moins de viande, privilégier les circuits courts de distribution, cesser de changer votre smartphone tous les ans, arrêter de lire ce blog débile et vous réchauffer au lit avec votre conjoint mais pas comme des lapinous.

L’enjeu est la survie de l’espèce humaine à long terme, la planète, elle, sans remettra très vite si nous disparaissons.