Le plan Marshall

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Les factures d’énergie explosent et si nous ne sommes pas à la rue, cela pourrait ne pas durer éternellement au train où vont les choses.

L’objectif est donc de réduire la consommation de notre foyer et notre bilan carbone.

Pour ce qui est de la voiture, nous roulons peu, pas besoin de faire la queue devant les stations Total pour remplir le réservoir. Nous allons au travail à vélo. Pour les longues distances nous privilégions le train. Reste la promenade du week-end et les vacances dans la région où nous roulons un peu plus. Nous pourrions faire plus de promenades à vélo, prendre le train, mais il faut avouer que monter dans les Vosges à bicyclette demande une forme physique que nous n’avons jamais eu.

Le gaz lui, est un problème majeur. Nous vivons dans une passoire thermique difficilement isolable sauf en cassant tout pour la reconstruire enduite. 

La solution qui s’impose naturellement est de chauffer moins, ce que nous faisons avec un thermostat à 17 degrés lorsque nous sommes chez nous, 15 lorsque la maison est vide et durant la nuit. Difficile de faire moins ou alors il faudra dormir dans la même pièce que les animaux.

L’eau chaude sanitaire provient également de cette chaudière. Là c’est plus facile. Il suffit de raccourcir la durée des douches et de n’en prendre au maximum qu’une par jour. En plus d’économiser le gaz, cela préserve les ressources en eau de la planète. Il est même possible de remplacer une douche par une toilette de chat. Ne pas en abuser tout de même, car un chat ça pue.

Pour l’électricité, tous les appareils qui possèdent un mode veille sont sur des interrupteurs mécaniques et éteints lorsque nous n’en avons pas besoin. Deux exceptions à cette règle toutefois, la box Internet et l’Apple TV qui n’ont pas vraiment été conçues pour des arrêts prolongés, mais je vais y réfléchir.

Après quels sont les appareils électriques énergivores ? Fer à repasser, micro onde, plaques, four, éclairages halogènes, radiateurs électriques, sèche linge, réfrigérateur…

Nous allons essayer de ne plus utiliser le sèche linge sauf absolue nécessité, nous allons dégivrer plus souvent le congélateur, et regrouper les lessives. 

Nous n’avons pas de radiateur électrique hormis un poêle en céramique d’appoint lorsqu’il fait moins 15 dehors ce qui devrait arriver de moins en moins fréquemment. Il nous reste deux lampes halogènes. J’ai bien acheté des ampoules LED pour les remplacer mais ça ne fonctionne pas. Il faudrait changer les luminaires ce qui, rapport au bilan carbone, est très discutable. On va donc éviter de les allumer. 

Difficile de se passer du four et des plaques pour cuisiner à moins de manger cru et froid. Je ne suis pas prêt à cette extrémité même si j’adore les sashimis. Le micro onde peut dégager en faisant quelques efforts. Le fer à repasser aussi. Je ne suis pas très regardant sur ma tenue vestimentaire même si arriver tout fripé au travail peut faire désordre.

Le problème de l’éclairage se résout en n’éclairant que les pièces où nous sommes et en utilisant des LED autant que faire se peu.

Restent la télévision, le vidéo-projecteur, la chaîne, les téléphones et les ordinateurs. Ils consomment aussi, mais un peu moins. Une utilisation modérée et réfléchie permet de limiter la casse. Le Mac n’est allumé qu’en cas d’utilisation comme la chaîne et le vidéo-projecteur. En passant moins de temps devant les écrans et plus dans les livres, nous pourrions réduire notre facture énergétique comme notre bilan carbone. Mais soyons honnête aussi, nous sommes d’incorrigibles geeks.

L’étape suivante consiste à acheter moins, et là le chantier est de taille.

Rien que le poste la musique est un réel problème. Pour ma défense, j’achète de plus en plus de musique dématérialisée (pas en streaming) mais cela me fruste beaucoup. De temps en temps je fonce chez le disquaire faire une orgie de vinyles. Et ça c’est très mal.

Le danger en diminuant le temps d’écran c’est de surpeupler la planète ou de lire trop de bouquins. Et les livres, à moins de les emprunter, il faut les acheter. Même si je leur offre une seconde vie après les avoir dévoré, j’en conserve quand même quelques uns. Idéalement il faudrait que je reprenne un abonnement à la médiathèque mais que deviendrait mon libraire ?

Je ne parle pas de la photo, ça on y touche pas.

Le briques Lego c’est plus problématique. J’adore construire et chaque nouveau set de la marque me fait saliver. Ce genre de loisir est totalement immature, polluant (c’est du plastique après tout) et prend beaucoup beaucoup de place. Pour l’instant le compromis trouvé avec moi-même consiste à recycler mes briques et à n’acheter que de la seconde main. Enfin presque.

Pour l’alimentation, la viande rouge sort peu à peu de nos menus mais pas les protéines animales. Nous mangeons plus d’œufs et de fromage, moins de produits transformés si on oublie les bonbons Haribo. Car comme pour la photo, il faut savoir aussi se faire plaisir parfois.

Le jardin nous fournit pommes de terres, poireaux, tomates, navets, haricots, carottes, potirons, poires, raisins, courgettes, salades en petite quantité à cause de la sécheresse, mais c’est déjà ça, et pendant que je jardine, je ne suis pas devant un écran comme maintenant.

Une autre source d’économie non négligeable serait de virer les deux Tanguy qui squattent la maison. Bon là c’est un peu mission impossible pour l’instant. Mais ils finiront bien par se lasser de vivre avec deux vieux radins à 17 degrés et sans wifi en mangeant des pommes de terre.

Au travail, le temps est également aux économies. Nous devons effectuer moins de déplacements (là je rigole très fort), éviter de prendre l’avion (cette année aucun vol à mon actif), baisser le chauffage et la climatisation à respectivement 19 et 26 degrés (19 c’est deux degrés de plus qu’à la maison autant dire le luxe), éteindre autant que faire ce peut les ordinateurs et les écrans (no problemo, surtout pendant ma sieste), rouler en voiture électrique (là clairement ça se complique) et trier nos déchets (va falloir en éduquer certains).

Malgré tout ces efforts consentis, il y a deux choses auxquelles je ne renoncerai pour rien au monde : mes ballades en jet ski autour du fort de Brégançon et mes aller-retour Paris/Nantes en jet privé. C’est vrai quoi, faut pas se foutre du monde non plus.

Décroissance

La Terre se réchauffe, inutile de se voiler la face. 2014 puis 2015 et enfin 2016 ont été les trois années les plus chaudes qu’a connue notre planète depuis que nous effectuons des mesures de températures sur le globe. Les climato septiques résistent encore, soutenus en cela par les lobbying pétroliers, les industriels et quelques chefs d’états imbéciles mais le constat est accablant. Depuis 1950, notre belle planète bleue connaît une augmentation moyenne de la température de l’ordre de 0.6°C. Si nous ne faisons rien, d’ici moins d’un siècle, la température du globe aura gagné de 2.5°C à 7.8°C selon les modèles. La cause la plus probable à cette brutale augmentation de la température est l’impact de notre activité sur la délicate écosphère qui nous protège. Les phénomènes violents vont sans cesse croissant, tempêtes, orages, sécheresses, pluie diluviennes, tornades, ouragans, typhons, vagues de froid. Oui vagues de froid, vous avez bien lu. L’hiver 2016-2017 est bien froid n’est pas ? -13°C en Alsace, on avait jamais vu ça. Vous avez juste la mémoire très courte, vous ne vous souvenez que des dernières années exceptionnellement douces. -13°C n’est pas une valeur rare dans ma région, même en plaine, je me souviens d’un -23.6°C. Ce n’est pas parce qu’il fait froid en sur la France cet hiver que globalement la planète ne se réchauffe pas, voyez plus loin que le bout de votre nez congestionné.

Que faire ? Bonne question. Les énergies fossiles sont en grande partie responsables du réchauffement climatique, libérant du CO² dans l’atmosphère qui produit ce que l’on appelle l’effet de serre. Vous avez déjà fait la sieste dans une serre en plein été ? C’est la même chose. Le CO² présent en grande quantité dans notre atmosphère retient l’énergie du soleil. Plus il y en a, plus l’énergie reste et plus la température augmente, c’est aussi simple, nous sommes dans une serre de plus en plus efficace. Alors cessons immédiatement d’utiliser des produits pétroliers ! Vous êtes prêt à renoncer à votre voyage à la Réunion annuel en avion, à votre 4×4 et à marcher jusque la boulangerie, troquer votre chaudière à gaz ou au fioul pour une isolation digne de ce nom ? Par chance il y a les voitures électriques pour les courts trajets, formidable technologie qui n’a quasiment pas évoluée depuis son invention avant que l’on parle de réchauffement climatique, il y a le chauffage électrique et Solar Impulse. Nous sommes sauvés, troquons les énergies fossiles pour le tout électrique.

Mais au fait, comment produit-on de l’électricité ? Centrale thermique (mauvaise idée), on déplace le problème. Nucléaire, vous avez entendu parler de Three Miles Island (1979), Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), il y en a plein d’autres en réalité. Le prix est un lourd à payer, d’autant que dans plusieurs siècles, la contamination sera toujours là, n’allez pas croire que le problème de Tchernobyl est réglé depuis la pause du nouveau coffrage, il est juste repoussé, quand à Fukushima… Restent les énergies renouvelables, éolien, hydraulique, photovoltaïque. Les projets de développement de ces énergies ‘vertes’ sont au ralenti, cela coûte cher, les élus s’opposent à l’implantation de parcs éoliens, le photovoltaïque ne possède pas un bon rendement et n’est pas si propre que l’on veut bien l’affirmer. Bref si nous cessons d’utiliser les ressources pétrolières et le nucléaires, nous sommes mal.

Y a qu’à laisser faire, nos enfants trouverons bien une solution. Justement nos enfants, ce sont eux qui vont se prendre un probable +5°C avant la fin de leur vie, avec que ce que cela implique, montée du niveau des océans, changement de la faune et de la flore, augmentation des phénomènes climatiques extrêmes, migrants climatiques, êtes vous certains de vouloir cela pour vous enfants ?

Je n’ai entendu qu’un seul homme politique s’exprimer clairement sur ce qui me semble être l’unique solution à cette catastrophe planétaire en suspens, un anarcho franco/allemand que je ne porte par vraiment dans mon cœur, Daniel Cohn Bendit. La seule solution c’est la décroissance.

Qu’est que cela signifie ? Tout simplement l’opposé de la croissance. Moins consommer et être moins nombreux sur Terre. Oui ça fait mal, à l’ère de l’Internet, du smartphone, du 4×4, des voyages intercontinentaux de la surconsommation de viandes et du gâchis ambiant. Nous consommons depuis peu les ressources de la planète à crédit. Et ‘nous’, cela signifie principalement les sociétés occidentales. Les chinois s’y mettent, bientôt les indiens et puis viendra le tour de l’Afrique. S’ils se jettent comme nous dans l’orgie consommatrice, le bilan carbonne va exploser, les ressources en eau se tarir, les protéines bientôt manquer pour nourrir tout le monde. Le réchauffement climatique ne sera plus un gros problème.

Faire moins d’enfants, ralentir notre consommation, drôle de programme. Mais vous pouvez commencer toute de suite de manière modeste : chauffer moins votre domicile, y a des pulls dans les armoires, éteindre les appareils électriques inutiles, cesser de lancer des requêtes dans les moteurs de recherche à tout bout de champ, n’utiliser votre voiture que si vous n’avez pas d’autre solution, limiter vos déplacements en avion, renoncer à la cheminée ou le poêle à bois, consommer moins de viande, privilégier les circuits courts de distribution, cesser de changer votre smartphone tous les ans, arrêter de lire ce blog débile et vous réchauffer au lit avec votre conjoint mais pas comme des lapinous.

L’enjeu est la survie de l’espèce humaine à long terme, la planète, elle, sans remettra très vite si nous disparaissons.