Mostly Autumn Chez Paulette

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Le café concert, perdu dans la campagne de Toul, a rouvert ses portes après une longue absence et l’association ArpegiA, qui organise des concerts de rock progressif dans ce lieu assez unique, a pu reprendre son activité restée trop longtemps en suspens. Et pour débuter la saison comportant trois dates, c’est le groupe Mostly Autumn qui était à l’honneur.

Et ne nous mentons pas, je ne suis pas un fan de Mostly Autumn. Mais l’occasion était trop belle de retrouver mes amis lorrains et de les soutenir avec mes petits moyens, une association qui fait beaucoup pour le rock progressif dans notre région.

J’ai écouté le dernier album en date du groupe intitulé Seawater, et sorti du dernier morceau, je n’ai pas été franchement emballé. Pour corser le tout, je m’étais couché le jour même vers 3h00 du matin après une longue nuit étoilée.

Plus de deux cents personnes avaient répondu présent à l’invitation d’ArpegiA, un bon début de saison pour l’association qui se poursuivra avec le groupe Weather Systems le 23 mai et Mystery le 25 octobre.

Comme dit plus haut, je ne suis pas un inconditionnel de Mostly Autumn et leur nouvel album ne m’a pas laissé de souvenir impérissable. Je n’avais donc pas de grosse attente pour ce concert et finalement j’ai été agréablement surpris. Même si certains titres sont un peu faciles façon Floyd cover, si les soli de guitares sont d’un grand classicisme, le groupe assure un show bien rodé et plusieurs morceaux, dont le long ‘Seawater’, m’ont transporté. J’ai beaucoup aimé les passages où le folk rencontre et prog et un peu moins les moments où la batterie cogne sur les fûts.

Sur scène sept musiciens, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un clavier, une chanteuse et caché dans un coin une flûtiste jouant également des claviers. La petite scène de Chez Paulette est bien chargée. Alors sorti de la chanteuse qui bouge et fait le show, le spectacle reste assez statique. Ceci dit Alex Cromarty, le batteur, semble bien s’éclater pendant que ses comparses restent très concentrés. 

C’est un concert à trois voix avec évidemment Bryan, Olivia et Chris, le second guitariste, à la voix fluette. Le chant d’Olivia, qui ne m’avait pas emballé outre mesure sur Seawater, m’a agréablement chatouillé en live, comme quoi on peut être parfois surpris.

J’ai reconnu plusieurs titres de Seawater pendant le concert mais étant donné que je ne possède que deux albums de Mostly Autumn à la maison, ne m’en demandez pas plus sur la setlist de la soirée. Un show avec entracte et pas de première partie pour pas loin de trois heures de musique qui ont passé très vite malgré la fatigue. 

J’ai en plus, comme toujours, retrouvé plein de connaissances que je n’avais pas croisé depuis longtemps, un des charmes de Chez Paulette qui est un peu ma seconde maison du rock progressif.

Je me rend compte avec horreur en écrivant ces lignes, que plusieurs des musiciens de Mostly Autumn jouent ou ont joué également dans Riversea, un groupe que j’aime beaucoup. J’aurais dû rester après le concert pour taper la discute avec Alex et Iain. Mais bon, j’avoue qu’à 23h30, mes yeux commençaient sérieusement à piquer et il me restait encore deux heures de route devant moi avant de me coucher.

Ce fut une très belle soirée, alors merci à ArpegiA de nous proposer ces concerts et merci à Mostly Autumn pour leur belle performance.

Vous trouverez toutes les photos du concert sur mon compte Flickr.

Halloween Party

Assis dans mon canapé, je découvre le nouvel album de MDS, The Story Of Rose Ola Seks. Il est 9h du matin et je suis rentré sous une pluie battante il y a six heures de Pagney Derrière Barine. 

C’est là que se déroulait le second concert organisé par ArpegiA depuis le début de la pandémie. Au menu cette fois, MDS et Lazuli. 

Pour rien au monde je n’aurais manqué ce rendez-vous. Déjà ce concert me permettait d’échapper aux sales gosses déguisés qui sonnent à votre porte en braillant un truc débile et qui me réclament ensuite des bonbons, mes bonbons. Pas question de partager avec des mioches. 

Ensuite, je n’ai jamais eu l’occasion de voir le groupe Monnaie de Singe en live et comment manquer un rendez-vous avec Lazuli, surtout pour découvrir leur concept sur scène.

Les yeux piquent un peu. Je n’ai eu que quatre heures trente de sommeil avant qu’un rigolo ne sonne à notre porte ce matin. Les cartes SD des appareils contiennent deux cent cinquante clichés mais comme ma Magic Mouse est déchargée, il va falloir patienter. Je suis totalement déshydraté mais la migraine ne s’est pas encore installé, à croire que mon traitement fonctionne. Un lendemain de concert en fait.

A Pagney j’ai retrouvé pas mal de connaissances comme à chaque fois, la grande famille du prog comme on l’appelle. Mais elle n’est pas si grande finalement, et la salle n’est pas bondée. Il y a un peu plus de monde pourtant que pour Esthesis et Galaad, nettement moins que pour Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. On ne joue pas ici dans la même catégorie et Pagney Derrière Barine est quand même bien paumé et il n’y a pas de réseau.

Après un café, bien léger à mon goût, pris au comptoir de Chez Paulette, MDS se met en place et joue un set composé d’extraits de The Last Chance, The Story Of Rose Ola Seks et un titre d’Error 404 pour finir, leurs trois derniers albums.

Anne Gaelle, la chanteuse, n’a pas le coffre pour le live mais elle compense largement par son énergie débordante. Jean-Philippe résume les histoires de manière un peu trop débonnaire pour accrocher l’auditoire avant d’attaquer les morceaux à la guitare. On sent que c’est un peu joué à la bonne franquette, un groupe amateur éclairé qui se fait plaisir avec ce concert. Je ne suis pas certain qu’ils aient totalement convaincu l’auditoire de Chez Paulette mais eux semblent très contents d’être là ce soir.

Ayant participé au crowdfunding de leur nouvel album, je me pointe au stand pour voir s’ils distribuent les lots. Le CD et le teeshirt sont là en effet. Anne Gaelle parcourt la liste des participants mais ne me trouve pas. Elle semble sincèrement désolée et moi soudain je doute. Ai-je bien contribué à leur album ? Puis soudain, éclair de génie, je lui propose de chercher à Neoprog au lieu de mon nom. Et bingo, oui Neoprog a bien contribué pour un CD, vinyle et teeshirt. C’était encore du temps du webzine. Le vinyle devrait arriver en janvier mais en attendant, je repars avec un nouveau teeshirt et le CD que j’écoute en écrivant ces mots.

Lazuli prend la suite, le temps d’installer tout leur bazar. Ils achèvent ici leur première tournée depuis longtemps avec Arnaud, leur nouveau guitariste. Une tournée qui est l’occasion pour eux d’étrenner leur dernier album, Le Fantastique Envol de Dieter Bohn.

C’est d’ailleurs avec ce concept, joué intégralement, que Lazuli commence la soirée avant de rejouer des classiques de leur répertoire. En fond de scène, ils projettent des images, une nouveauté chez Lazuli, mais ce n’est pas la seule.

Arnaud, le petit nouveau se la pète un peu, ce qui ne ressemble guère à l’esprit de Lazuli, du moins pas l’idée que je m’en fait. S’il joue très bien, il aura du mal à détrôner le sage Ged dans mon coeur. 

Malgré l’évidente fatigue des musiciens, leurs sourires sont communicatifs et leur musique soigne toutes les blessures de l’âme. Comme à chaque fois la magie opère, je suis sous le charme.

Les trois petites boulottes latino et leur copain géant on failli gâcher ma soirée. Leur enthousiasme bruyant, leur forte consommation de bière et la propension qu’avait l’une d’entre elle à me coller en se trémoussant a mis en péril la qualité des clichés sans me procurer de plaisir. Je n’ai jamais eu autant de bougés sur la pellicule, je ne shoote pourtant pas au vingtième comme mon ami Laurent. Bon ceci dit je n’arborais pas de pass presse comme à l’époque de Neoprog, mais seulement un pass sanitaire, je ne suis pas certain que cela aurait changé grand chose.

A la fin du concert, pour fêter Halloween, ma copine Pierrette distribue des bonbons, chic des frites Haribo ! En voilà encore que les mômes ne mangeront pas. Je discute quelques minutes avec Music In Belgium, Laurent et quelques connaissances avant de reprendre la direction de l’Alsace sous des trombes d’eau. 

Ce fut une belle soirée, comme toujours Chez Paulette. Le prochain concert sera à la Maison Bleue à Strasbourg avec Soen, le sept décembre. D’ici là je vais essayer de me réhydrater et de dormir un peu.

Une nouvelle expérience

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Voila bien des années que je vais aux concerts, en fait depuis 1983. J’ai, à plusieurs reprises, vu certains artistes et groupes, comme Peter Gabriel, Marillion, Fish, Transatlantic, RPWL, Pendragon, Elora, Weend’ô et j’en passe. Par contre, je n’avais jamais assisté à deux concerts d’un même groupe au cours de la même tournée, encore moins deux concerts consécutifs. J’ai réparé cette lacune ce weekend avec la fin de la tournée Torn Apart de Franck Carducci. Le groupe jouait vendredi à Pagney derrière Barine le vendredi et à Barr le samedi, donc dans mon secteur.

L’expérience, au delà du plaisir d’écouter deux fois un groupe que j’apprécie beaucoup, est édifiante, car on découvre des artistes présentant la même set list ou presque dans deux environnements différents, avec un public également différent.

Je ne suis pas ici pour vous livrer un live report, il viendra en son temps, mais pour souligner les ambiances assez dissemblables de ces deux lives. D’un côté le groupe Chez Paulette, dans une salle pouvant contenir 300 personnes, avec une sono pro, des éclairages en pagaille et une belle audience, de l’autre, le Garage 67, un ancien garage automobile reconverti, une salle à la sonorisation sommaire, avec peu d’éclairages, de retours et une capacité de 50 personnes.

Au Garage, il s’agissait de la fin de tournée, un concert privé, un public invité, connaissant le groupe, bref un public acquis à leur cause. Dans une étuve sans ventilateurs, les fans étaient au taquet avant même le début du concert et le groupe nettement plus détendu. Chez Paulette, même si le lieu est convivial, l’ambiance était nettement plus professionnelle et les musiciens plus rigoureux (il faisait également moins chaud). Le public n’était pas non plus forcément acquis à leur musique, le groupe devait se ‘vendre’ un peu plus.

Mais ce qui ressort le plus, c’est que le show, que je croyais très préparé, laisse en réalité beaucoup de place à la créativité des musiciens. Avec quelques jalons, le duo de guitares, le thérémine, l’Alice aguicheuse, les artistes occupent la scène et font le spectacle avec beaucoup d’improvisation réussie comme les trois choristes qui s’invitent sur scène le dernier soir. Voila la leçon que j’ai retenue de ces deux dates, outre la différence de salle, de scène et de public, c’est l’adaptation fabuleuse du groupe à leur l’environnement qui change chaque soir.

Pour ma part, ce furent deux soirées très différentes, une consacrée à la photo, l’autre à la musique, et même s’il faisait très chaud, que le groupe était plus brouillon sur quelques passages, c’est le deuxième soir que j’ai le plus aimé le concert.