La gueule de bois

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Entre de multiples déplacements dans le Grand Est pour le travail, une nuit tardive au Champ du Feu, un régime draconien avant une prise de sang, un concert Chez Paulette, ce foutu passage à l’heure d’été et un nouveau rhume qui m’est tombé dessus samedi, j’ai une sévère gueule de bois.

Par chance j’avais enregistré ma Chronique en Images mercredi et j’ai encore deux albums d’avance dans les tiroirs. Parce que je serai bien incapable d’analyser quoique ce soit en ce moment. J’écoute en boucle un disque de métal grec depuis presque une semaine sans être capable d’écrire une ligne à son sujet. Je me traîne du canapé au lit, le ventre creux, le nez bouché et les paupières lourdes, lisant quelques pages d’un roman avant de sombrer dans les bras de Morphée pour une heure ou deux.

Les prévisions annoncent du ciel clair pour la semaine, mais étant donné mon état et un nouveau déplacement programmé à Reims puis à Langres, je ne sais pas si j’aurais le courage de sortir la lunette pour la nuit.

Ne vous y trompez pas, je ne me plains pas. Je m’éclate entre la photographie, la musique et l’astronomie (le travail c’est une autre affaire). Mais la privation de fromage, de biscuits, de sucreries et de grignotage entre les repas met à rude épreuve ma volonté. 

Mon généraliste s’inquiète du bon fonctionnement de mes reins, de mon taux de cholestérol. Mon urologue s’inquiète du niveau de mes PSA et moi pour mon estomac qui gargouille. J’ai déjà perdu deux kilos en quinze jours en évitant la pause café de neuf heures avec les collègues et en bannissant les biscuits et le comté de la liste des courses. Par contre je bois de l’eau, beaucoup d’eau, des litres d’eau, ce qui fait de moi un homme fontaine.

Vous n’avez rien à déclarer ? J’ai faim. Qu’est-ce que vous avez là ? Un creux.

Tout ira mieux après la prise de sang. Je pourrais boire de la bière à la place de l’eau, me jeter sur les plateaux de fromages avec un verre de vin et du pain, et me bâfrer de viennoiseries. Certes je triche un peu, mais qui a envie de passer au bloc, de prendre un traitement supplémentaire ou de recommencer toute une batterie d’examens douloureux et intrusifs ? Vous ?

Vendredi si tout va bien, je pourrais reprendre un régime gascon et monter au Champ du Feu refaire la photographie de la nébuleuse de la méduse que j’ai lamentablement gâchée vendredi dernier en croyant bien faire. Presque 4h d’images bonnes à mettre à la poubelle en voulant pousser trop loin la sensibilité de la caméra. Je monterai avec un gros bout de fromage, du pain, des tranches de cake aux fruits confits et une bière rousse pour faire tout passer.

Je me sens déjà mieux tout à coup. 

Le régime miracle

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Tous les magazines ne parlent que de ça chaque année sans apporter de solution : comment perdre quelques kilos avant les fêtes pour ne pas finir obèse au premier janvier ?

Moi j’ai la solution infaillible. Écoutez bien.

Je tombe souvent malade pendant les vacances. Tout particulièrement pendant les fêtes, à Noël ou au premier de l’an. 

Pourtant je vous assure, je ne suis pas de ceux qui détestent la période de la fin d’année, tout simplement parce que j’adore les pâtes de fruits, les marrons glacés et les cadeaux.

Avec une migraine en moyenne tous les cinq jours, les chocolats, la nourriture grasse et l’alcool, la probabilité de crise monte en flèche inévitablement pendant cette période, même si je fais très attention.

Il y a également l’effet dépressurisation. Car à force de repousser les congés pour une réunion, un déplacement ou pour assurer l’intérim d’un collègue, je finis par trop tirer sur la corde.

Le 23 décembre tout allait bien avant de commencer à tousser juste avant de me coucher. Le 24 j’avais de la fièvre, le nez qui coule et une toux de chien crevé. 

Nous, Noël on le fête le 24. Pas de chance… J’ai mangé deux pâtes de fruits, une noix de Saint-Jacques, un marron glacé, j’ai déballé mes cadeau, perdu toutes mes courses à Mario-Kart et regardé des épisodes de Camelot saison 3. A 21h30 j’étais au lit, laissant mon fils et mon épouse devant la bûche au chocolat.

Le 25 je suis resté au lit avec un ramequin de compote et une bouteille d’eau, alternant triptans et Doliprane, glissé sous la couette avec une capuche, hésitant entre frissons, bouffées de chaleur et nausées.

Le 26 j’avais contaminé toute la famille. Par chance, moi j’allais un peu mieux. Pendant la nuit j’étais quand même tombé en sortant du lit, renversant au passage un des projecteurs du studio où j’avais ironiquement élu domicile pour éviter d’infecter tout le monde. Plus de peur que de mal, seules deux baleines de la soft box sont pliées. 

Le 27 je me réveillai dans la purée de poix avec un appétit de moineau après une nuit fiévreuse. Et pour faire bonne mesure, une nouvelle migraine pointait son nez. Il faut dire que la veille j’étais resté debout au moins une heure pour préparer un repas que personne n’a mangé. 

Nous sommes aujourd’hui le 28 décembre je crois. Je ne suis pas bien certain… Le jugement de la balance est sans appel : j’ai perdu trois kilos à Noël. Probablement trois kilos de masse cérébrale vu que je n’ai pas de gras et que je me traîne comme un légume dans la maison.

Le chat a fait caca

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Pourquoi ne publie-t-on que des vidéos de chatons trognons ? 

Pourquoi ne pas enfin montrer la vérité, celle d’un gros chat moche en train de pourrir sa caisse dans la cuisine pendant le repas ?

L’hiver est là dirait John Snow. La neige a saupoudré l’Auvergne et notre chatoune de dix kilos ne sort plus dehors se prélasser au soleil. Il fait trop froid. Elle dort contre le radiateur, squatte les couvertures et n’ouvre un œil que pour les croquettes du matin et la pâtée du soir. Deux repas frugaux par jour, beaucoup de miaulements de frustration, la grosse est au régime.

Comme elle ne sort plus, il lui faut de nouveau utiliser la luxueuse caisse avec trappe et filtre (trappe anti odeur que l’on a dû enlever car elle lui faisait peur) située dans notre cuisine, pièce qui fait également office de salle à manger car nous sommes pauvres (tout juste si on ne dort pas avec nos animaux).

Comme il se doit, un chat a besoin d’un public pour se soulager et quel meilleur moment dans la journée que le petit déjeuner et le repas du soir pour vider sa vessie et ses intestins, je vous le demande ?

Notre chatoune, bien éduquée par sa maman, gratte bien, de ses petites papattes griffues, sur le fond de la caisse, mais, comme elle est très conne, elle n’a pas compris l’intérêt du geste, elle le fait par habitude. Elle ne recouvre jamais ses étrons fumants.

Si vous l’ignorez encore et que vous envisagez d’adopter prochainement un de ces ravissants félins, sachez que les excréments de chats empestent tout particulièrement, un peu comme un jour de gastro ou de coloscopie.

A partir de là imaginez vous, tôt le matin, pas franchement réveillé, devant votre bol de céréales, encore un peu nauséeux du réveil, assister à la danse du ventre du chat rentrant dans sa caisse, prenant une position caractéristique de la dépose solide, jusqu’à l’instant fatidique du floc floc suivi des émanations pestilentielles qui se mêlent au parfum vanille cannelle banane qui remonte de votre bol.

Branle bas de combat, votre mission même si vous ne l’acceptez pas, est de plonger en apnée jusqu’à la porte, l’ouvrir en grand, inspirer une goulée d’air glacial venant de dehors, revenir vers la caisse, la prendre à deux mains, sans rien renverser, très important de ne rien renverser, sinon vous être dans la merde,  et courir dehors pour évacuer son fumet délicat.

Par chance, il existe une seconde option mesquine. Celle de partir au travail précipitamment, sans déjeuner, laissant la caisse fumante au prochain qui descendra manger.