Z7

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Alors non, je n’ai pas complété ma collection de boîtiers Nikon avec un nouveau modèle de la gamme Z. Je suis allé en Suisse, à Pratteln pour écouter le groupe Ticket To The Moon qui ouvrait pour Riverside.

Cela faisait des mois que je n’avais pas rendu visite à ce temple du rock progressif, il faut dire que c’est assez loin et que pour s’y rendre, mieux vaut avoir la vignette suisse pour l’autoroute.

Guillaume, le bassiste de Ticket to the Moon m’avait annoncé, des étincelles dans les yeux, une semaine auparavant, qu’ils joueraient en première partie de Riverside au Z7. J’ai mendié une accréditation photo et préparé mon paquetage. J’avais envie de revoir les franco-suisse en live. La dernière fois ils jouaient avec Lazuli, c’était il y a trois ans. 

Et ce qui est cool, c’est que mon épouse m’a accompagné, peut-être pour me rendre la pareille après la Fête de la Musique. Qu’importe elle était là.

Nous sommes arrivés entre deux averses. A la caisse pas trace de mon accréditation mais j’ai été ajouté à la liste des photographes sans avoir à supplier. Une fois dans la salle, le ciel est tombé sur le toit du Z7. Une pluie digne du Déluge, notre timing était parfait. 

Le temps de discuter un peu avec Guillaume et Andrea, de préparer le matériel, il était temps de rentrer dans l’arène pour trois morceaux avec les autres photographes.

Ticket to the Moon avait trente cinq minutes pour convaincre. Cinq suffiront. Le trio, malgré trois ans d’absence, reprend ses marques et livre un set post rock solide, agrémenté de beaux éclairages et d’un son de qualité. Guillaume et Andrea occupent la grande scène du Z7 comme si c’était la leur, jouant au clic pour compenser l’absence de claviers. Ils présentent au public nombreux et enthousiaste leur nouvel album Elements sorti cette année, leur premier disque cent pour cent instrumental depuis leurs débuts. Trente-cinq minutes c’est bien trop court lorsque l’on aime leur musique, mais c’est ainsi, peut-être aurais-je l’occasion de les écouter à nouveau lorsqu’ils joueront en tête d’affiche.

A 21 heures les polonais de Riverside s’installent pour deux heures de concert. Cette fois ce sera l’album Identity qui sera à l’honneur. Un disque qui n’a pas forcément été bien reçu par les fans comme nous l’expliquera Mariusz pendant le show.

Je ne vais pas vous mentir, je ne me serai pas déplacé juste pour Riverside. Leur dernier album ne m’a pas complètement convaincu et le groupe ne m’a pas toujours enthousiasmé en live.

Je trouve que lors de leur performance au Z7, les claviers donnent parfois dans la bouillie désaccordée même si je sais très bien qu’un synthé reste au diapason. Pourtant, par moments, y a des trucs qui me dérange, comme si un des musiciens jouent faux.

Ce sont les morceaux très rythmés, les tubes de Riverside, qui fonctionnent le mieux d’après moi. Ma chérie, elle, a préféré le morceau final à rallonge de la soirée. Le monde à l’envers.

Le light show était fabuleux, rien à dire et si le son était un peu fort, cela restait très acceptable avec des bouchons.

Par contre la facture fut douloureuse : 50 € de billet pour ma femme, 5 € pour l’accréditation, 8 € de parking, 8 € pour deux verres d’eau, 42 € de vignette suisse sans parler du plein d’essence à 80 €, une soirée au Z7 revient assez cher, même en ne payant qu’un seul billet. Vive la Suisse !

Je ne suis pas vraiment emballé par les photos mais j’étais fatigué après une grosse semaine et le shooting réalisé sur trois titres. J’ai du mal avec ça. Je suis lent, c’est comme ça.

Les photos de Ticket to the Moon sont ici et celles de Riverside ici.

Riverside – Id.Entity

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Pour tout vous dire, je ne comptais pas acheter le nouvel album de Riverside. En effet le single ‘Friend or Foe ?’ m’avait profondément agacé.

Il m’était arrivé la même mésaventure avec leur précédent disque qui aujourd’hui figure parmi mes préférés de leur discographie. C’est Radio Erdorin qui a tranché le débat avec sa chronique, qui sans être dithyrambique, donnait envie d’écouter la galette.

Id.Entity est arrivé en même temps que le set n°10316 de chez Lego. C’est donc en assemblant ces 6167 petites briques de toutes les couleurs que je me suis plongé dans la découverte de ID.Entity et ses onze morceaux si on compte le CD bonus.

Des titres de cinq à treize minutes dont deux instrumentaux présents sur le second disque.

Stéphane avait raison, comme bien souvent, ce qui est particulièrement agaçant en fait. Le dernier Riverside s’écoute bien et ce malgré un retour marqué vers les eighties ainsi qu’une faute de goût au début du troisième morceau. Oui, vous savez, cet avertissement qui semble marrant la première fois et qui, au bout de la troisième écoute, devient particulièrement horripilant.

J’ai l’impression que Mariusz avait pas mal de comptes à régler avec cet album. A l’intérieur du livret, vous trouverez des paroles où transpirent la colère ainsi qu’un regard tout sauf bienveillant posé sur notre société.

A contrario, la musique de Id.Entity est relativement progressive, parfois très mélodique et les orgues vintages de Michal comme la voix douce de Mariusz réchauffent ce rock venu de l’est.

C’était bien entendu prévisible, j’ai un faible pour le titre fleuve ‘The Place Where I Belong’, justement pour ces orgues qui côtoient la guitare acoustique. Et même s’il comporte de beaux passages, je suis un peu moins emballé par ‘Self Aware’ à l’écriture nettement plus rock entre Police, Aha et Rush.

Le second disque, comme bien souvent, est dispensable, surtout les versions single de ‘Friend or Foe ?’ et de ‘Self Aware’, les deux morceaux que j’aime le moins. Mais tant qu’à faire expédier un CD, j’ai pris la version Deluxe.

Id.Entity n’est certainement pas le meilleur album de Riverside mais vous passerez un bon moment en sa compagnie et sa couverture, comme le livret, sont assez réussis, sauf pour le titre ‘Big Tech Brother’ qui tranche trop avec le reste.

Je lui préfère toutefois le sombre Wasteland qui reste mon Riverside préféré avec Shrine of New Generation Slaves.