L’envers du décor

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Les événements relatés ici sont inspirés de fais réels. Les noms des protagonistes et les lieux ont été changés par respect pour les familles des victimes.

Jeudi soir j’allais avec un pote écouter Persefone en Allemagne.

Rendez-vous était pris pour une interview à 17h30 avec le groupe. A 16h00, après un café et un pipi à la maison, nous prenons la route au son de Sons Of Apollo. Une heure  de route sans pause devient long à mon age avancé et par malheur des embouteillages, à l’entrée de la ville, n’arrangent pas mon affaire.

A 17h15, la vessie à nouveau pleine, je suis accueilli par le staf du groupe. A peine les présentations faites et quelques plates excuses, je me précipite aux toilettes pour me soulager. Damned, pas encore de public, donc pas d’éclairage, des escaliers à descendre, des couloirs obscurs, des WC dans le noir, vessie pleine ou non je dois capituler. Je remonte donc, et demande s’il n’existe pas un autre lieu d’aisance car là je suis au bord de la rupture. J’investis donc les WC backstage devant les artistes médusés en train de faire leur lessive, vide un litre de liquide tiède et retrouve les musiciens pour l’interview.

Après trente minutes de questions laborieuses et de réponses fluides en anglais, je sors mon appareil pour une photo de groupe. Je frime avec mon matos, leur demande de poser dans le canapé et me vautre à trois reprises devant les artistes hilares en essayant de faire une photo tout ce qu’il y a de plus basique…

Puis me voila dehors, à la rue, pour rejoindre mon ami qui flâne au centre ville quand ma prostate se décide à presser sur la colocataire du dessous. Et l’autre qui n’arrive pas. Quand le bougre déboule enfin, c’est pour m’entraîner dans les quartiers chauds de la ville, moi qui veux pisser !

Pas de toilettes publiques en Allemagne semble-t-il, et amende à qui sort sa zigounette en ville, comment peut-on dominer le monde dans ces conditions. Compréhensif tout de même, mon camarade, qui voit bien que je peine de plus en plus à avancer à la recherche d’un disquaire que l’on ne trouvera jamais, me ramène vers la salle, passant devant des fontaines et des gens qui boivent. Lui même se désaltère deux fois sous mes yeux alors que mon vase d’extension est sur le point d’exploser. Il sait pourtant ce que c’est qu’une sonde urinaire et les dégâts provoqués par un rein amoché.

Apitoyé par ma sityation de plus en plus critique, il me conduit dans lieu merveilleux où existent des toilettes, une station essence, où il commande d’abord à boire avant de demander les clefs du lieu d’aisance. Le patron prend son temps pour encaisser, moi je deviens écarlate à côté de l’étalages de boissons fraîches, prêt à tremper mon jean quand les clefs magiques tombent enfin entre mes mains. Dignement,  j’essaye de ne pas courir jusqu’au paradis, ouvre la porte et vide un nouveau litre fumant. C’est dingue ce qu’un corps peut contenir comme liquide. La pression a du être terrible car ma ceinture décide alors de casser, elle qui m’a bien servi des années durant. Me voila obligé de retenir mon jean d’une main car je ne suis guère gras.

Plus léger, mais pas très à l’aise avec un futal qui tombe, nous continuons vers la salle. Quinze minutes plus loin, nous entrons dans le paradis du rock, et oh miracle, les escaliers et les couloirs sont enfin allumés. Ça tombe bien car j’irai bien faire un tour vous savez où.

Un nouveau litre plus tard, je peux enfin me mettre au travail et batailler avec les lumières rouges, les volutes de fumée, les doigts virtuoses, les batteurs invisibles et les buveurs de bières indélicats tout ça en tenant mon jean et deux boîtiers reflex.

Étrangement, même après avoir bu deux bouteilles d’eau, le concert se déroule sans anicroche, juste une pause à mi parcours entre deux groupes. Mes cartes SD sont pleines, ma vessie vide, mon pantalon tombe, mon iPhone déborde de l’interview enregistrée et je reviens heureux avec un beau vinyle, un copain content de sa soirée incontinente et de la musique plein les oreilles.

Sur la route (Dans mon iPhone n°11)

Galerie

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Beaucoup de route prévue cette semaine, Lorraine, Vosges, Sundgau donc du temps pour écouter de la musique en théorie. En pratique l’autoradio de ma Logan ne s’interface pas  avec mon téléphone et la collègue de travail avec qui je vais … Continuer la lecture

Pirouettes et galipettes

« Trois pirouettes plus tard, je fus dans le brancard ». Ainsi pourrait se résumer mon renoncement à la petite reine. Quatre ados sur la piste cyclable : un trauma crânien. Un joggeur récalcitrant : trois cotes cassées. Deux skateurs distraits : un rein fracturé… Une semaine immobilisé à l’horizontale dans un lit d’hôpital, cinq mois arrêté, une année pour récupérer complètement peut-être, décidément se rendre au travail à vélo s’avère périlleux. Et encore, il semblerait que je m’en sois tiré à très bon compte.

Piétons, skates, rollers, trottinettes, vélos, scooters, motos, voiturettes, voitures et camions ne font pas bon ménage sur la route. Mais vous vous en doutiez n’est-ce pas ? Pour minimiser les conflits, nous avons inventé les trottoirs pour stationner, les pistes cyclables pour le jogging et les routes pour les hérissons. L’aménagement de la voirie, en dépit du bon sens et le comportement imbécile de ses usagers rendent certains parcours suicidaires.

Certains maires aiment bien afficher les kilomètres de pistes cyclables réalisés chaque année, encore oublient-t-il de mentionner ceux qui ont été supprimé entre temps.

La grande idée de la piste cyclable en contre sens de la circulation avec à peine assez de place pour une voiture, vient de l’Alsace, je suis trop fier ! L’aménagement de voies pour vélos sur les trottoirs plutôt que sur la chaussée, en voilà une belle idée, que fait donc le piéton dans ces cas là ? Préférez-vous marcher sur des pavés ou sur du bitume ? Ben oui, le bitume… Et ces espaces mixes, où les voitures devraient rouler au pas pour que piétons et cyclistes puissent survivre plus d’une minute, encore une belle idée. Et que dire de la piste qui s’arrête brutalement et reprend de l’autre côté de la rue ou qui s’achève à l’entrée du rond point. De l’itinéraire qui vous fait couper cinq fois la route alors que les voitures vont tout droit ou ce bout de piste qui continue sur un trottoir sans aménagement de bordure en bateau. Ouille ça fait mal dans le noir… Et ces panneaux publicitaires, lampadaires, potelets, panneaux de signalisation en plein milieu de votre itinéraire ? Un régal.

Les cyclistes ne sont pas en reste, pas de lumière, de gilet, de casque, de matériel en bon état. Si si, les freins c’est utile. Un, pépère sur la chaussée, l’autre à fond sur le trottoir, le troisième à l’arrêt sur la piste cyclable. Le téléphone au volant c’est mal, mais à vélo, c’est comment ? Et puis il y a ces rigolos qui remontent la piste en contre sens et que vous vous prenez en pleine poire au détour d’un virage. Ailleeeeeu ! Les feux ? Ben oui, c’est fait pour les voitures, pas pour les vélos c’est bien connu.

Les incivilités, la bêtise et les aménagements urbains en dépit du bon sens rendent la démarche écologique difficile dans notre pays. Pourquoi venir à vélo et risquer sa vie, affronter la pluie et le froid, quand on peu prendre la voiture, au chaud, avec de la musique en faisant monter le bilan carbone de la planète pour quelques kilomètres ? On s’en fou, Trump vient d’être élu…

Reste la marche à pied. Depuis mon accident, je marche une heure par jour pour aller et revenir du travail. Là encore c’est périlleux, mais nettement moins. Il faut juste porter une veste voyante la nuit, marcher sur le trottoir quand les voitures vous laissent un peu d’espace et faire gaffe aux pétons à smartphone, joggeurs à casque, vélos, poussettes, trottinettes, aux merdes de chiens, plaques de verglas, et sur les passages protégés aux voitures, aux camions, aux bus, aux motos, aux scooters, tracteurs, bulldozers. Facile…