Returned To The Earth – Stalagmite Steeple

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Tim Bowness, No Sound, Blackfield, ces noms vous parlent ? Alors, fermez les yeux et ouvrez les oreilles. Je vais vous faire découvrir l’album Stalagmite Steeple sorti l’an passé.

L’artiste caché derrière le projet Returned To The Earth né en 2014, se nomme Robin Peachey. Un motard barbu qui est également compositeur, chanteur et guitariste. À ses côtés jouent Paul Johnston à la batterie, aux claviers et à la guitare ainsi que Steve Peachey aux synthés.

Stalagmite Steeple est son second album après Fall Of The Watcher en avril 2022. Six morceaux de rock progressif de cinq à dix minutes pour un peu moins de trois quarts d’heure de mélancolie.

Outre la douceur du chant au spleen dans l’esprit de Tim Bowness, il y a cette musique aux magnifiques traits de guitares et aux claviers planants qui ne laissera aucun amateur de No Sound indifférent.

Évidemment, avec de tels ingrédients, les morceaux ne brillent pas par leur gaieté. D’ailleurs les titres des pièces donnent clairement le ton : ‘Die For Me’, ‘Dark Morality’, ‘The Final Time’…

Alors, si votre médecin vous a prescrit des antidépresseurs, n’avalez pas la boite d’un coup en écoutant Stalagmite Steeple, ça pourrait vous être fatal.

Mon titre préféré est le premier de l’album, une pièce d’un peu plus de sept minutes intitulée ‘Dark Morality’ où l’on retrouve tous les ingrédients que j’aime chez Returned To Earth, guitares, piano, mélancolie et chant.

Malgré son écriture très progressive, particulièrement sur le titre ‘Die For Me’, Returned To The Earth use de la forme classique couplet refrain avec un petit solo de quelque chose qui se glisse même dans les courts formats.

Le côté prog vient plus des palettes sonores et rythmiques utilisées par Robin tout au long de l’album. On retrouve en effet des tonalités et des tempos bien connus comme le piano accompagné de cordes utilisé dans de nombreux morceaux.

L’album n’est pas révolutionnaire en soit, mais je le trouve absolument sublime. Si je l’avais découvert l’an passé, il aurait eu de bonnes chances de figurer sur le podium.

TBGE – Memories Of Machines

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Vous connaissez sans doute les deux groupes négationnistes du rock progressif, No Man et Nosound.

Figurez-vous qu’il y a onze ans, deux de leurs membres, Tim Bowness et Giancarlo Erra se sont réunis pour un unique album intitulé Warm Winter. En février dernier, le label Kscope rééditait une version remixée et étendue de l’album sous un nouveau nom, Memories Of Machines.

Tim Bowness en solo a quelque chose de doucereux et déprimant. Nosound proposent quant à eux un prog cinématique lent et tourmenté assez unique. Alors l’association des ces deux talents n’allait assurément pas accoucher de death metal.

Memories Of Machines ce sont douze titres de quatre minutes en moyenne avec un grand format de dix et une ouverture d’une minute. On retrouve sur ces morceaux de grands noms du rock progressif comme Fripp, Hammill, Matheos, Edwin, les membres de Nosound, les musiciens de Tim et plein d’autres artistes.

Ne nous mentons pas. Memories Of Machines séduira principalement les amateurs de Tim Bowness et de Nosound. On retrouve la douceur mélancolico dépressive de Bowness et les structures post-rock cinématiques des nappes des guitares de Erra. Le genre d’album qui offre une sensation d’apesanteur après avoir écouté les montagnes russes du metal progressif.

Autant le dernier Tim Bowness me laisse dubitatif comme l’album solo de Giancarlo, et ceci pour des raisons très différentes, autant Memories Of Machines réveille en moi le plaisir de Lost In The Ghost Light ou de Afterthoughts.

De nombreux instruments se croisent sur les douze morceaux, principalement le piano et les guitares mais également du saxophone, des violons, un violoncelle, des claviers et la basse de Colin. Des influences à la Pink Floyd sont palpables sur plusieurs titres comme ‘Before We Fall’ et plus nettement encore dans ‘Schoolyard Ghosts’. Quant au titre le plus proche de Nosound, il s’agit sans doute ‘Lucky You Lucky Me’ avec ces guitares et claviers éthérés.

‘At The Center Of It All’ fort de ses presque dix minutes ne brille pas vraiment par ses rebondissements sorti de sa longue ouverture post-rock cinématique. Le titre est planant, ponctué de violons et du chant déprimé de Tim. Disons que ce n’est pas mon préféré.

Si vous aimez Bowness et Nosound n’hésitez pas si vous n’avez pas encore découvert cet album. Il va vous plaire. Pour ceux qui ne connaissent pas ces groupes, Memories Of Machines est une belle introduction à leurs univers respectifs. Un album paisible qui se déguste au casque comme en musique de fond. Mais évitez tout de même de l’écouter les jours de mélancolie.