L’Affaire Alaska Sanders

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Après L’Enigme de la Chambre 622, j’ai hésité à rouvrir un livre écrit par Joël Dicker. J’ai fini toutefois par céder à la tentation, principalement parce que L’Affaire Alaska Sanders marchait sur les traces de son meilleur roman, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.

J’ai retrouvé avec bonheur l’écrivain Marcus Goldman et ses démons comme son ami Perry Gahalowood. Des retrouvailles de 210 pages jusqu’au Début d’Enquête, le chapitre 10.

Alaska Sanders, une jeune mannequin destinée à une carrière d’actrice, meurt assassinée au bord d’un lac, dans la petite ville de Mount Pleasant. Tout accuse Walter et Eric, deux jeunes proches d’Alaska.

Onze ans plus tard, Perry et Marcus rouvrent l’enquête suite au témoignage d’un des policiers de l’époque qui travaillait alors avec Gahalowood. 

L’Affaire Alaska Sanders, de la page 211 à la dernière page, la 574, est un polar touffu, complexe, parsemé de fausses pistes semées par le tueur. Un crime parfait, jusqu’à ce que l’écrivain et le sergent ne s’en mêlent.

J’ai vraiment adoré la première partie, jusqu’à l’enquête, retrouvant l’esprit de La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert.

La seconde partie, faite de flash-backs, de témoignages et de l’enquête elle-même, est plus difficile à aborder et laisse moins de place aux personnages pour se concentrer sur l’affaire. Elle n’en reste pas moins passionnante avec ses révélations, ses impasses, ses mensonges et ses rebondissements. Quelques passages reviennent à l’écrivain, son passé, son ami et mentor Harry, ses amours ainsi qu’à Perry, le ‘Sergent’ qui vient de vivre un drame familial. 

Je me suis attaché rapidement aux habitants de cette bourgade paisible des États-Unis, à tel point de vouloir m’y installer maintenant que je connaissais le pompiste, l’alimentation générale, le garagiste, le bar, la boutique d’électronique, le lac, son coin à truites et le bureau du shérif.

Un bon roman qui renoue avec le grand Joël Dicker que j’aime.

L’énigme

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Écrire ne nourrit pas son homme, dit-on, même lorsque l’auteur connaît le succès. Joël Dicker, fort de quatre romans dont deux best-sellers, semble victime de ce dicton.

Dans l’Enigme de la Chambre 622, l’auteur suisse nous dépeint la haute société de la ville de Genève, ses banquiers, ses palaces, ses espions, ses restaurants, ses millionnaires, ses acteurs, ses belles femmes et l’Ecrivain. Et cette fois Joël assume, l’écrivain c’est lui.

Une fois encore dans l’oeuvre de Dicker, il s’agit d’un roman dans le roman. Joël y parle de lui, de son éditeur et ami Bernard de Fallois décédé le 2 janvier 2018 et du livre qu’il écrit, poussé par Scarlett, une femme qu’il rencontre dans un palace alors qu’il y profite de vacances. L’histoire d’un meurtre commis dans ce même palace au bord du lac, dans la chambre 622. 

Qui est mort ? On ne sait pas. Mais Dicker va enquêter pour nous.

Rolex, diamants, avoirs, rubis, soirées mondaines, pouvoir, nous voici plongé dans un univers d’une laideur sans pareille avec des personnages sans grande consistance ni psychologie auxquels le commun des mortels ne pourra s’identifier. 

Le récit sautant du coq à l’âne, en privilégiant ce dernier, tente tant bien que mal de rebondir sans succès. Aller retour dans le temps, trois mois, quinze ans, cinq jours, incessants changements de décors, de personnages, j’ai l’impression que Dicker masque la pauvreté du récit avec des non coups de théâtre.

Mais que s’est-il passé dans la chambre 622 dans la nuit fu 15 au 16 décembre ? La police ne le sait pas et j’avoue que je m’en moque un peu. 

Je suis allé au bout du livre parce que je n’avais rien d’autre à lire. Ne faites pas comme moi. Pourquoi Joël Dicker est-il tombé si bas après deux excellents romans ? Voilà la véritable énigme.

La Vérité

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Il y a quelques années, une de mes nièces adorées, nous avait offert et dédicacé un roman, La Vérité Sur L’Affaire Harry Quebert, un thriller, une histoire d’amour, un roman dans le roman du roman, un livre parlant d’écriture, d’artistes, bref un petit chef d’œuvre. 
J’avais dévoré le pavé et lu depuis quelques autres romans de l’auteur à succès. 

Aujourd’hui, c’est la série télé tirée du roman qui a accaparé mes soirées. Dix épisodes pour raconter la disparition de Nola, la folle histoire d’amour interdite entre un homme mûr et une gamine de quinze ans, la genèse d’un live à succès, l’automne 1975 de Sommerdale et comment l’élève surpasse le maître à la fin.

Lorsque vous lisez un roman, vous construisez vos propres images des paysages, des visages et quand l’œuvre devient visuelle, il est rare que l’on ne soit pas déçu. Millénium et Le Seigneur des Anneaux sont, pour moi, les rares livres à avoir très bien supporté la transformation, du papier à la pellicule. 

La série dont je vous parle m’a tout d’abord mise mal à l’aise avec ce jeune écrivain manquant de profondeur et la belle ingénue un peu mièvre. Mais épisode après épisode, le choix du casting s’est imposé à moi finalement, dévoilant des facettes des personnages qui ne m’avaient pas forcément sauté aux yeux en lisant le livre, comme le vieil écrivain lâche, son jeune élève qui se montre bien plus digne qu’il ne semblait l’être au préalable. La série apporte, tout en respectant scrupuleusement le roman, un nouvel éclairage sur cette terrible histoire. 

Par chance, j’avais oublié les détails de l’intrigue et me suis fait happer encore une fois dans les derniers épisodes.

Si Joël Dicker est un grand écrivain, Jean-Jacques Annaud est un grand réalisateur. Je vous recommande de lire le livre, de laisser passer quelques temps, puis de regarder la série télé, puis de relire le livre une nouvelle fois.