Deathyard – No Longer In Pain

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Le jour de Noël, me remettant à peine d’une belle gueule de bois, j’ai écouté No Longer In Pain du groupe Polonais Deathyard. Et si la pop atmosphérique avait régné en maître en 2023, j’avais envie de terminer l’année de manière plus musclée.

Le quatuor de Varsovie sortait le 6 décembre son second album de death heavy prog metal après un nettement moins subtil Creation Of The Universe en 2019, sans doute une erreur de jeunesse. Le groupe joue de guitares, basse et batterie assez classiques pour le genre mais la voix de Chris Hofler, également chanteur du groupe de trash metal Popior, fait toute la différence.

L’album huit titres, riche d’arrangements, ne dure que trente huit minutes avec des pièces allant de trois à sept minutes. Si la musique du groupe est assez classique dans l’ensemble, quelques titres nous réservent de belles surprises comme l’ouverture à la guitare de ‘Mirror’ ou bien les tonalités andalouses orientales de ‘Redemption’ ou ‘Inner Eye’.

Mais c’est vraiment la voix de Chris qui impose un style ici. Chaude et grave sur ‘Mirror’, hargneuse et douce sur ‘Source of Life’, granuleuse sur ‘Awakening’, elle se fait heavy à la manière de Geoff Tate dans ‘Demons From The Past’. D’ailleurs, sur ce dernier morceau, Deathyard me fait beaucoup penser à Operation Mindcrime, son aspect narratif, les guitares et bien entendu le chant. Mais j’avoue que j’entends un peu partout des emprunts à ce concept album culte qui pour moi est un pilier du genre.

Ne vous y trompez pas quand même, Deathyard sait montrer les crocs. Des morceaux comme ‘Source Of Life’ et ‘Unleash Insight’ le prouvent avec la double pédale qui répond à des guitares on ne peut plus agressives. Après tout, le groupe se réclame tout de même de la mouvance death heavy metal même s’il donne également dans le mélodique. Y a qu’à écouter leur premier album pour s’en convaincre.

J’ai tout de même une préférence pour les morceaux qui tabassent un peu moins comme ‘Mirror’, ‘Demons From The Past’, ‘Redemption’, ‘Inner Eye’ ou ‘Awakening’. Mais les accélérations donnent une sacrée dynamique à l’album et je ne boude pas mon plaisir sur ‘Source Of Life’ par exemple.

De tous les morceaux de l’album, j’ai quand même un petit chouchou, le ‘Demons From The Past’ d’un peu moins de six minutes qui me fait furieusement penser aux belles années de Queensrÿche.

Le dernier album de Deathyard mérite la découverte et plus si affinités. Dommage qu’il ne soit édité qu’en boîtier cristal.  Je me contenterai de la version digitale sur Bandcamp, en attendant peut-être une éventuelle édition vinyle.

Amarok – Hero

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Vous connaissez bien évidemment le groupe polonais Amarok. Ben pas moi en fait. Il aura fallu l’annonce de leur concert le samedi 18 novembre Chez Paulette par l’association ArpegiA pour que je me penche sur leur musique. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, si ?

J’ai choisi le dernier album studio du groupe, Hero, sorti en 2021, pour me forger une opinion sur cette formation aux influences floydienne et wilsoniennes venue de l’Est. Un album sept titres de moins de trois quart d’heure qui donne dans le rock progressif ambiant avec beaucoup de claviers et de guitares gilmouriennes joués par le frontman et chanteur Michal Wojtas.

Si depuis 2001, les album de Amarok sont principalement instrumentaux avec quelques invités venus de groupes connus comme Camel et Riverside, Hero, lui, est un concept à textes avec un seul titre sans paroles, ‘The Dark Parade’. J’ai survolé la discographie du groupe depuis 2001 et même les albums solo de Michal et il faut bien reconnaître que l’artiste explore de nombreux genres, de Pink Floyd à la world music en passant par la danse. Je n’ai pas tout adopté, loin s’en faut, mais Hero, que certains considèrent comme sa plus belle production, a su parler à mon cœur.

Hero parle de notre planète qui se meurt. Et malgré un thème assez lugubre, l’album laisse planer une touche d’espoir dans les textes.

‘Is not the end’ qui ouvre l’album, me fait beaucoup songer à du Riverside quand ‘Hero’ donne dans le Pink Floyd, notamment si vous écoutez la basse. ‘What you sow’ m’évoque Satellite, ‘Hail ! Hail ! Al’ et tout particulièrement ‘The Dark Parade’ me ramènent à Porcupine Tree. Alors du coup on se pose quand même quelques questions sur l’identité de la musique composée par Michal car elle emprunte beaucoup à des monstres sacrés. D’un autre côté l’album est varié et très agréable à écouter. Alors bon.

Un de mes morceaux préférés s’intitule ‘It’s not the end’. Une pièce d’un peu plus de cinq minutes qui emprunte un peu à Mariusz Duda et Steven Wilson. Son ouverture presque folk est d’une grande pureté et le final, quasi instrumental vous rappellera certainement les riffs rageurs de Porcupine Tree. Autre point d’orgue de l’album, le titre très floydien ‘Hero’ au refrain magnifique.

Mais je ne vous cache pas que j’adore tous les morceaux de cet album. S’il n’est pas fondamentalement original, il est très beau, riche en émotions et possède des références très confortables.

Du coup mon 18 novembre est réservé pour aller écouter Amarok chez Paulette. Je vous invite vivement à faire de même, écoutez le sur Bandcamp. Vous m’en direz des nouvelles.

Riverside – Id.Entity

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Pour tout vous dire, je ne comptais pas acheter le nouvel album de Riverside. En effet le single ‘Friend or Foe ?’ m’avait profondément agacé.

Il m’était arrivé la même mésaventure avec leur précédent disque qui aujourd’hui figure parmi mes préférés de leur discographie. C’est Radio Erdorin qui a tranché le débat avec sa chronique, qui sans être dithyrambique, donnait envie d’écouter la galette.

Id.Entity est arrivé en même temps que le set n°10316 de chez Lego. C’est donc en assemblant ces 6167 petites briques de toutes les couleurs que je me suis plongé dans la découverte de ID.Entity et ses onze morceaux si on compte le CD bonus.

Des titres de cinq à treize minutes dont deux instrumentaux présents sur le second disque.

Stéphane avait raison, comme bien souvent, ce qui est particulièrement agaçant en fait. Le dernier Riverside s’écoute bien et ce malgré un retour marqué vers les eighties ainsi qu’une faute de goût au début du troisième morceau. Oui, vous savez, cet avertissement qui semble marrant la première fois et qui, au bout de la troisième écoute, devient particulièrement horripilant.

J’ai l’impression que Mariusz avait pas mal de comptes à régler avec cet album. A l’intérieur du livret, vous trouverez des paroles où transpirent la colère ainsi qu’un regard tout sauf bienveillant posé sur notre société.

A contrario, la musique de Id.Entity est relativement progressive, parfois très mélodique et les orgues vintages de Michal comme la voix douce de Mariusz réchauffent ce rock venu de l’est.

C’était bien entendu prévisible, j’ai un faible pour le titre fleuve ‘The Place Where I Belong’, justement pour ces orgues qui côtoient la guitare acoustique. Et même s’il comporte de beaux passages, je suis un peu moins emballé par ‘Self Aware’ à l’écriture nettement plus rock entre Police, Aha et Rush.

Le second disque, comme bien souvent, est dispensable, surtout les versions single de ‘Friend or Foe ?’ et de ‘Self Aware’, les deux morceaux que j’aime le moins. Mais tant qu’à faire expédier un CD, j’ai pris la version Deluxe.

Id.Entity n’est certainement pas le meilleur album de Riverside mais vous passerez un bon moment en sa compagnie et sa couverture, comme le livret, sont assez réussis, sauf pour le titre ‘Big Tech Brother’ qui tranche trop avec le reste.

Je lui préfère toutefois le sombre Wasteland qui reste mon Riverside préféré avec Shrine of New Generation Slaves.