Collpase – Anagke

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J’ai beaucoup tardé à vous parler du dernier Collapse pour plusieurs raisons. Je venais de chroniquer Ticket To The Moon lorsque leur CD est arrivé et parler de deux albums de post-rock coup sur coup est au delà de mes forces. Ensuite le fourbe Alias m’a coupé l’herbe sous le pied alors j’ai boudé. Enfin et surtout, j’attendais l’arrivée du vinyle pour vraiment plonger dedans.

Le quatuor instrumental vient de la région grenobloise, véritable pépinière à talents pour la mouvance progressive. Anagke est leur quatrième album depuis 2011. Neuf titres pour cinquante-trois minutes sans parler de la face B de la seconde galette qui propose trois pièces enregistrées en live en 2018.

Le groupe hésite entre metal, post-rock, alternatif et progressif selon leurs envies. Cette fois Anagke tend vers un post-rock cinématique progressif parfois inspiré de Porcupine Tree.

La première chose à signaler sur ce vinyle, c’est le pressage de grande qualité doublé d’un mixage très soigné. Rien à voir avec le 45 tours A Song Of Death, A Song Of Pain, de Marcela Bovio complètement écrêté dans les aigües. J’ai eu plus de plaisir à écouter les deux galettes qu’à passer le CD sur la chaîne, sauf peut-être pour la face enregistrée en live qui pâtit d’une prise de son de moindre qualité. Mais étant donné que c’est un bonus, je n’allais pas faire la fine bouche.

La pochette m’évoque un ruban de Mobius doré, un ver de sables et le conduit de la climatisation de l’appartement de Sam dans le film Brazil de Terry Gilliam. Après, à vous de voir. Mais je ne pense pas que Julie,l’illustratrice de l’album, aie vraiment songé à ça en réalisant l’artwork.

Deux ingrédients, sonores cette fois, m’ont beaucoup séduit : l’usage d’orgues dans ‘Anima Anceps’ et les voix enchevêtrées de ‘2 = 8’. 

Avec le titre album, Collapse semble rendre un hommage à Porcupine Tree qui renaissait de ses cendres en 2022. Le groupe joue beaucoup de sa section rythmique ce qui le rapproche souvent de la bande à Wilson. Une basse qui dialogue avec la batterie et sur lesquelles guitares et claviers brodent sans cesse de superbes canvas. Mais la tendance générale est plutôt cinématique comme avec le dernier morceau intitulé ‘My Hoa’.

Les morceaux se construisent autour d’un thème principal qui sert de colonne vertébrale à la musique. Parfois, comme par exemple dans ‘Yokai’ ou ‘Belle de Nuit’, la musique tourne cependant un peu en rond. Cela fait le charme mais également la faiblesse de ce style musical, raison pour laquelle j’en écoute à dose homéopathique, même si certains disent que ça ne soigne rien. C’est également une manière d’installer des ambiances sonores confortables dans le salon avec de temps en temps des montées en puissance qui relancent la machine. Le genre d’album que je vous recommande de ne pas écouter en sourdine.

Anagke n’est pas un disque qui tourne en boucle sur ma platine. Il convient parfaitement à certains moments privilégiés, lorsque j’ai besoin de me retrouver avec moi-même. Je vous recommande chaudement le vinyle même si vous pouvez l’écouter sur Bandcamp.