Le Nouveau

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Un polar écrit par un auteur japonais représentait pour moi une expérience littéraire très exotique. C’est ce qui m’a principalement décidé à me plonger dans Le Nouveau de Keigo Higashino outre le fait qu’il soit édité dans la collection Babel noir que j’apprécie beaucoup.

Une dame seule, est assassinée à son domicile et le policier Kaga Kyõichirõ, nouvellement muté dans le vieux Tokyo est chargé d’aider la préfecture sur cette enquête.

Une enquête qui commence comme une succession de nouvelles, des chapitres où le lecteur pénètre dans des commerces du quartier de Ningyõchõ, découvre les vendeurs (souvent de jeunes apprentis) et dénoue le fil des événements à la manière d’un roman d’Agatha Christie.

Une manière pour le moins originale de raconter l’histoire, de présenter le policier, la victime et sa famille, une immersion dans la vie d’un quartier du vieux Tokyo avec ses traditions, ses commerces, ses rues, son artisanat et ses spécialités culinaires. Un pur dépaysement où l’enquête devient secondaire, cédant la place à de multiples petites intrigues du quotidien de ce quartier nippon.

Comme dans les vieux polars, chaque personnage est soupçonné avant d’être innocenté par la révélation d’un secret ou d’un détail. Un enfant que chacun des parents voient en secret, une belle mère et sa bru qui s’apprécient sans oser se l’avouer, un père qui a une fille cachée, un apprenti qui fait des courses en secret pour son patron…

Vers le milieu du roman, l’auteur rentre dans le vif de l’enquête, commençant à dérouler la chronologie des événements et les soupçons se resserrent peu à peu autour d’un des personnages de l’histoire.

Qui a tué Mineko, pour quelle raison, où trouve-t-on des gaufres à la pâte de haricots rouge, quel est ce mystérieux chiot, vous le saurez uniquement en lisant cet excellent policier atypique pleins n d’humanité.

La cage dorée

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J’ai eu ma période Camilla Lackberg, de La Princesse des glaces jusqu’à La sorcière en fait.

J’ai vraiment adoré ses débuts avec Erica Falk mais peu à peu la saga familiale a pris le pas sur les enquêtes dans la petite ville de Fjalbacka et vers la fin, je m’ennuyais.

Alors quand on m’a recommandé La cage dorée, je suis resté dubitatif, même si la libraire m’assurait que le livre était très différent des autres.

C’est pourtant bien vrai, ce roman ne ressemble guère aux enquêtes d’Erica. Ici, Camilla raconte avec brio la vengeance d’une femme. Un livre féministe écrit par une femme pour les hommes. Puissent-ils comprendre le message. Il contient les tous ingrédients essentiels pour nous émoustiller : pouvoir, sexe, violence, réussite et vengeance ainsi qu’une leçon de morale.

Faye, une belle femme au passé trouble, épouse Jack, un jeune entrepreneur aux dents longues. Après quelques années de parfaite idylle, la femme au foyer qu’est devenue Faye se fait jeter comme une malpropre par son mari devenu un puissant homme d’affaires grace à son aide.

L’épouse soumise se retrouve alors à la rue et conçoit alors une vengeance machiavélique.

Si le cheminement du récit est prévisible comme les coups de théâtre, il est largement compensé par le style de l’auteure toujours aussi efficace. On plonge dans la vie de Faye, son couple, ses relations, ses amies, de la première jusqu’à la dernière page du livre.

Un excellent thriller féministe que je vous recommande chaudement.