Cluster

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Soit les gouvernements nous mentent depuis plus d’un an, soit les gens sont des crétins. Je pense qu’il y a un peu des deux en fait, mais c’est une autre histoire.

Un vendredi, dans notre boîte aux lettres, un papier manuscrit nous informait que le samedi, la fille de nos voisins, organiserait son anniversaire, et qu’il pourrait avoir un peu de bruit.

D’ordinaire, ces sympathiques voisins, sont affreusement bruyants. Ils possèdent un chien qui gueule tout le temps, passent leurs soirées dehors sur les vingt mètres carrés de goudron qui leur servent de jardin, à discuter très fort au téléphone portable sur haut parleurs, en fumant des clopes et en buvant des canettes de bières. Non, je n’exagère même pas.

Donc imaginez ce que peut signifier pour eux, faire du bruit… Non, vous ne pouvez pas. Ce ne sont pas vos voisins.

J’ai sérieusement envisagé de prendre une chambre à l’hôtel ce soir là, c’est tout vous dire, et il n’y aurait pas eu le couvre-feu et un temps de chiotte, nous serions parti nous ressourcer dans un coin tranquille des Vosges.

Au lieu de quoi, j’ai déplacé mon lit côté rue, à l’opposé du lieu des festivités.

Malgré la pluie, des petits jeunes masqués ont débarqué vers 20h, beaucoup de petits jeunes, au moins une trentaine en fait. Eh ! le couvre-feu les gars ? Passé le portail, ils se sont débarrassé de leur déguisement sanitaire et ont commencé la tef. Musique, cigarettes, boisson, cris, pleurs, des jeunes quoi en pleine poussée hormonale. Pendant ce temps, les parents semblaient partis ailleurs, peut-être à l’hôtel, qui sait ?

Comme la maison de mes voisins est minuscule, la moitié de la troupe restait dehors (je ne sais pas comment ils ont géré la file d’attente devant les toilettes). Une bonne quinzaine d’ados, fumant, buvant, criant sous nos fenêtres.

Nous avons regardé un long film d’action pour échapper un moment au vacarme du voisinage. Vers 23h, nous avons tenté de dormir, mais pas facile avec le portail qui claquait contre notre mur tous les quarts d’heure, le boum boum de la techno et les hurlements à peine étouffés par un double vitrage et une porte.

L’enfer à duré jusqu’à 5h du matin et à 6h les parents de la gamine sont arrivés avec le chien qui comme d’habitude s’est mis à gueuler. J’ai du dormir un peu, entre deux claquements de portail et hurlements de rire.

J’aurais pu appeler le 17, mais ils sont débordés par des appels de violences conjugales en ce moment. Et puis bon, seraient-ils seulement passés ? J’ai testé une fois, c’est peine perdue. Peut-être qu’en leur parlant d’un cluster potentiel de trente adolescents ivres, ça les aurait motivé. Mais je l’avoue, j’ai surtout eu une pensée pour ces jeunes isolés depuis plus d’un an, privés de fiestas, à leur âge j’aurais pété un cable. Je suis trop con en fait. Depuis quand n’ai-je pas fait la fête, été à concert, fait une bonne bouffe avec les amis ? Je ne sais plus… La prochaine fois, je leur pourris la vie, à condition qu’aucun des trente ne soit porteur de la COVID-19, sinon il n’y aura pas obligatoirement de prochaine fois.

La fille a pécho ce soir là. Depuis elle a un petit copain. Pour ne pas se plotter devant les parents, les ados s’installent sur la rue, contre une barrière, devant nos fenêtres. Ils ne feraient que mélanger leurs langues de vingt-deux heures à deux heures du matin ça ne me dérangerait pas. Mais pas de chance, au lieu de partager du plaisir à deux, ils s’engueulent comme des poissonniers. Décidément, les chiens ne font pas des chats.

Carnaval

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Que représente Carnaval pour vous ?

Pour moi ce sont les bugnes, les beignets et les déguisements bien entendu. Je n’ai jamais particulièrement goûté ces fêtes populaires je l’avoue, par contre le gras sucré oui. Pour les déguisements, je n’ai jamais été adepte non plus, même pas dans l’intimité avec ma femme, c’est dire. Par contre, lorsque mes enfants étaient petits, il fallait se soumettre à la corvée, les bambins devaient venir déguisés à l’école. A l’époque, nous ne roulions par sur l’or, un salaire, deux enfants et un appartement à rembourser. Alors les déguisements c’était la débrouille. Un déguisement de robot ? Un carton percé, du papier aluminium, des bouchons plastiques collés sur le devant, ridicule ? Oui mais pas cher. Bien entendu les autres pétasses de mamans se défonçaient comme des folles pour avoir le plus beau costume de l’école, histoire de se la péter au thé devant leurs copines. Alors, notre petit robot, il faisait vraiment minable au milieu des chefs d’œuvres de ces couturières, les salopes… et qu’elle honte pour le petit bonhomme. L’année suivante nous lui avons acheté un costume d’indien hors de prix rien que pour faire chier ces connes…

Donc les déguisements ce n’est pas mon truc, mais quand un ami m’a parlé du carnaval de Rosheim, un carnaval vénitien, je n’ai pas résisté à l’appel. Ni une ni deux, avec ma chérie et mon appareil photo, je me suis rendu dans la petite ville médiévale alsacienne pour découvrir l’attraction.

Entre les deux portes de la cité, sur le pavé, déambulaient des couples somptueusement costumés, paradant, se prêtant volontiers aux poses pour les nombreux photographes présents. Il y avaient plusieurs spots de prédilection, l’église romane, un jardinet, une porte en haut de quelques marches et un puit. Des lieux où les voleurs d’images s’agglutinaient, souvent débordés par les amateurs en smartphone, qui, ne possédant pas la même focale, se calaient devant les gros objectifs.

De magnifiques costumes, des couleurs chatoyantes, des sujets posant pour les objectifs, un public pas trop nombreux, ce carnaval vénitien fut une jolie expérience visuelle et photographique, une belle promenade non loin de la maison et des retrouvailles avec d’autres photographes amateurs. 

Me voilà réconcilié avec le carnaval et les déguisements, il faut dire que ce n’étaient pas des cartons percés avec des bouchons en plastique collés dessus, c’était de la grande couture réalisée avec passion.

Le Carnaval de Rosheim
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