King Buffalo – The Burden of Restlessness

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Teeshirt : Galahad 25 ans

Aujourd’hui je vous propose de déguster une belle tranche de heavy psychédélique saignante avec son accompagnement de petits légumes doom alternatifs.  Bienvenue chez King Buffalo et leur nouvelle formule midi The Burden of Restlessness.

Le trio est né en 2013 au bord du lac Orlando dans l’État de New-York, plus précisément à Rochester que tout le monde connaît bien. 

J’aurai bien aimé vous présenter le superbe vinyle édité par le groupe, mais les frais de port exorbitants (doublant le prix de la galette) m’ont quelque peu refroidis pour cette première rencontre avec eux.

S’ils déclarent appartenir à la mouvance heavy psyché, droit que je leur reconnais, il faut tout de même souligner les composantes doom, stoner et alternatives de leur musique.

The Burden of Restlessness ce sont sept titres cumulant quarante minutes, des formats relativement courts pour le genre musical. Le psychédélique se retrouve dans les paroles mystico initiatiques totalement fumées de l’album, écoutez plutôt : “Je regarde les fissures dans le mur et me fond dans le néant”. La musique me fait songer à du Tool hallucinogène qui aurait décidé de mettre le paquet sur les guitares pour une fois. 

Outre la forte assise rythmique de la musique de King Buffalo, des notes courtes éparses et répétées constituent une des autres particularités du trio comme dans ‘Burning’, ‘Silverfish’, ‘Grifter’ ou ‘Loam’. Il y a également le phrasé quasi parlé de Sean McWay qui donne aux titres un côté incantatoire. De là à parler de desert rock il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

La guitare, lorsqu’elle n’est pas en phase avec le duo rythmique de Dan Reynolds et Scott Donaldson, livre des belles performances psychédéliques comme dans ‘Locust’, ‘Grifter’, ‘The Knock’ et ‘Loam’.

The Burden of Restlessness n’est pas le genre d’album qui me fait d’ordinaire grimper au rideau, mais c’est le genre de musique que j’aime bien écouter de temps en temps pour m’aérer la tête. Si vous aimez le psyché, le desert rock ou le stoner, jetez-y une oreille ou deux, il est sur Bandcamp.

Les Somnambules

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J’ai lu deux critiques enthousiastes de ce roman, une sur Babelio, l’autre sur le blog EmOtionS alors quand je suis allé chez mon libraire, je m’attendais à trouver le livre en bonne place dans le rayons. Mais non, il était bien caché, et quand j’ai annoncé au libraire que ce bouquin semblait faire un carton, il m’a répondu goguenard : « Je n’en ai vendu qu’un seul exemplaire, celui-ci. ». Damned ! Il faut dire que parler de pandémie de fin du monde ces temps-ci… enfin bon.

Ce roman se lit comme un road movie. Un road movie dans lequel les héros, suivent un, puis deux, puis trois, puis mille-vingt-quatre marcheurs entourés de leurs bergers. Un road movie de fin du monde, traversant les États-Unis à cinq kilomètres à l’heure.

Un roman épais de mille-cent-soixante-sept pages où il ne se passe finalement pas tant que ça d’évènements, un roman où se rencontrent les destins d’américains de tout âges, venus de tous les états, issus de tous les milieux.

La première à prendre la route s’appelait Nessie, une adolescente surdouée venue d’une ferme, marchant comme une somnambule, insensible à toute forme de sollicitation extérieure. Le premier des bergers fut sa grande sœur Shana, abandonnant tout pour protéger Nessie devenue une sorte de zombie. D’autres arrivèrent peu à peu et le troupeau grossit attirant la curiosité des scientifiques et la crainte puis la peur de la population.

Et pendant que le troupeau avance, infatigable, jour et nuit, une pandémie mortelle commence à décimer la population sombrant le monde dans le chaos.

Jusqu’à la révélation, aux trois-quarts du roman, les pages s’avalent plus vite que les kilomètres parcourus par les somnambules. Et même si je lisais sans réclamer d’explications, lorsqu’elle est arrivée, je l’ai trouvée décevante ce qui a rendu la fin plus laborieuse à lire. Les cent dernières pages prirent plus de temps à lire que les mille premières. Par chance l’auteur réussi le tour de force, dans le tout dernier chapitre, de rendre la catastrophe racontée pendant plus de mille pages plus noire encore.

J’ai aimé que Chuck Wending, à la manière de Franck Herbert dans Dune en son temps, commence chaque chapitre par une citation, un tweet, un extrait de podcast, une conversation, de quelques lignes à une page de texte qui donnent un autre point de vue sur l’histoire qu’il nous raconte.

Le roman porte également un fort message anti suprémacistes blancs très en vogue aux U.S.A. depuis le mandat de Donald Trump. Et depuis le début de la pandémie de COVID-19, Les Somnambules, paru en 2019, semble presque hélas, un roman prophétique.

Prévoyez quelques jours pour arriver au bout du roman, et si vous broyez du noir à cause de la pandémie actuelle de COVID-19, lisez-le quand tout ira mieux.