Les trucs à ne pas oublier

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La veille :

  • Recharger le téléphone
  • Recharger la tablette
  • Recharger les deux powerbanks
  • Recharger les accus Nikon
  • Recharger la lampe frontale

Préparer le sac photo 

  • Y ranger le boîtier 
  • Y ranger le 500 mm
  • Y ranger l’adaptateur FTZ
  • Y ranger les accus
  • Y ranger la queue d’aronde Vixen 

Le soir :

  • Remplir le thermos de café 
  • Remplir la bouteille d’eau
  • Préparer des sandwiches 
  • Mettre des sous-vêtements chaud
  • Mettre des grosses chaussettes
  • Mettre des boots fourrés
  • Mettre des sous gant
  • Mettre des gants 
  • Mettre un bonnet 
  • Mettre une doudoune 
  • Emporter le repas
  • Emporter la couverture 
  • Emporter le siège pliant
  • Emporter la tablette
  • Emporter les contrepoids
  • Emporter le pare buée
  • Emporter les powerbanks
  • Descendre les montures
  • Descendre la valise avec les oculaires 
  • Descendre le sac à contrepoids 
  • Descendre le sac de connecteurs
  • Descendre le sac du télescope 
  • Descendre le sac photo
  • Ne pas oublier mon portefeuille 
  • Ne pas oublier les papier de la voiture 
  • Ne pas oublier les clés de la maison 
  • Ouvrir le coffre de la voiture 
  • Tout charger dedans 
  • Et prendre la route

Ceci est la todo liste d’une sortie astro des plus banales qui ne comprend pas, bien évidemment, la mise en place du matériel sur le toit du monde.

L’enfer du décor

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Les loisirs ont un prix. Je ne parle pas ici d’achats dispendieux mais d’espace. 

Mon épouse, à elle seule, occupe deux pièces pour ses instruments de musique sans parler du bureau où elle travaille. De mon côté, avec la musique, la photographie et l’astronomie, j’ai également besoin d’espace mais je suis plus raisonnable. Je n’occupe que la chambre de notre aîné qui vit aujourd’hui dans un appartement (bon aussi un peu le salon pour écouter de la musique et travailler sur l’ordinateur).

Cette chambre sert à de multiples usages. C’est là que j’expose les Lego, que je range les bandes dessinées, que j’entrepose le matériel photo et tout le matériel dédié à l’astronomie. C’est aussi là que j’enregistre les vidéos de Chroniques en Images chaque semaine.

Lorsque j’ai arrêté de filmer avec un fond vert, j’ai dû trouver un décors. Au début, je mettais des tirages photos au mur et des engins spatiaux en Lego sur les étagères. Ça n’était pas trop raccord avec le thème des vidéos mais au moins, cela me ressemblait. 

J’ai remplacé les photos par des affiches et posters de rock puis j’ai ajouté quelques pass presse au mur. Ensuite j’ai déplacé les fusées et installé l’ampli et la guitare en Lego. C’était plus raccord. 

Puis j’ai enlevé les fusées comme la Saturne V, la Falcon Heavy et le V2 ainsi que quelques sondes spatiales pour installer des coffrets de musique comme les Beatles, Marillion ou Ayreon. C’était plus dans le thème. 

Tant qu’à changer, j’ai également revu l’éclairage car je trouvais l’arrière plan très froid, surtout avec ce papier peint aquarium que je déteste (au passage il faudrait vraiment que je refasse cette pièce un jour). Pour l’éclairage, j’ai opté pour des LED à température variable que j’ai depuis assez longtemps. J’ai choisi une température chaude orangée pour le fond et une key light à 5600 K. Et j’ai décidé d’assumer la présence du micro dans le champ de la caméra, c’était trop pénible de le placer hors champ, il y avait toujours un petit bout le la bonnette qui dépassait.

Du coup, j’enregistre au milieu de legos, de Gaston Lagaffe, d’objectifs, de trépieds, de posters d’adolescents, de projecteurs, de montures équatoriales et d’un télescope. Une vraie salle de jeu qui me ressemble assez bien.

ZWO AM5

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Voila un titre peu racoleur sauf pour une petite minorité de nerds fondus d’astronomie. 

On parle ici d’une monture de télescope, une monture équatoriale, c’est à dire qui compense le mouvement de rotation de la terre. 

Les montures sont des équipements en fonte assez lourds et encombrants doublés d’un trépied en aluminium et de contrepoids. Ma monture actuelle, la AVX pèse trente cinq kilogrammes sans l’instrument et avec un contrepoids de cinq kilos à peine suffisant pour faire de la photographie.

J’essaye d’utiliser depuis peu un téléobjectif pour réaliser des photos de galaxies et nébuleuses sur une monture, un setup plus simple et lumineux à champ large pour capturer des objets comme la galaxie d’Andromède.

Pendant que l’appareil empile des photographies, j’aimerais bien faire de l’observation visuelle avec le télescope histoire de profiter à fond des rares nuits étoilées alsaciennes. Du coup, l’acquisition d’une seconde monture s’est imposée à moi. J’avais repéré une monture Sky Watcher HEQ5 finement calibrée sur Leboncoin à un prix raisonnable. Elle aurait parfaitement fait l’affaire.

Mais voilà, déjà que descendre le télescope du premier étage avec la monture prend près d’un quart d’heure et me ruine le dos, mais répéter l’opération deux fois risque de me clouer rapidement dans un fauteuil roulant. On parle ici d’une centaine de kilos à transporter à chaque fois tout de même.

Alors j’ai commencé à zieuter du côté de la monture ZWO AM5 dont j’avais entendu parler sur Astronomie Pratique. ZWO c’est la société qui fabrique l’Asiair et ma caméra de guidage. Leur monture, l’AM5 pèse cinq kilos et est capable de porter 13 kilos de charge sans utiliser de contrepoids. Le trépied associé, le ZWTC40 est en fibre de carbone et pèse quant à lui moins de trois kilos. Oui, on parle de huit contre trente-cinq kilos. C’est énorme !

Mais la qualité principale de la monture ZWO AM5 tient surtout à sa précision, une erreur période inférieure à 20 secondes d’arc. Évidemment, il y a un hic. Le prix. La monture HEQ5 coûte dans les 1300 euros neuve. La AM5, le double et sans le trépied. Ça devient tout de suite un autre budget.

Par chance j’avais encore quelques économies de côté et le gouvernement vient de nous verser une prime miraculeuse dernièrement. Pour boucler le budget, sans taper dans les ressources vitales, il me manquait 500 euros. Et ça tombait bien puisque je voulais me séparer de mon boîtier photo Lumix GX9 que je n’utilise plus beaucoup. Alors j’ai passé une annonce sur Leboncoin et en 24h j’avais vendu le matériel. Le budget était bouclé.

Restait à commander la monture. Sur les boutiques en ligne, où j’ai l’habitude de commander, la monture était en rupture de stock. J’ai contacté directement le constructeur pour connaître les disponibilités et les taxes douanières auxquelles s’attendre mais je n’ai pas reçu de réponse. Enfin si mais trop tard. Par chance, miraculeusement, chez Astroshop.de, le produit est devenu disponible et même s’il était légèrement plus cher, je n’ai pas hésité une seconde.  

Sur la monture AM5 tout est prévu pour recevoir l’écosystème ZWO. Une queue d’aronde pour fixer l’Asiair, deux vis pour attacher la lunette guide, une sortie 12 V, un joystick de pilotage et une valise pour transporter la monture. Ce dernier point peu sembler futile, n’empêche c’est super agréable d’avoir cet accessoire en prime.

Je peux transporter la monture et le trépied d’une main, même avec le téléobjectif fixé dessus et installer le tout au fond du jardin sans effort.

Maintenant je vais devoir presque tout réapprendre. C’est une monture sans viseur polaire ni Goto pour la mise en station. Elle se pilote en Wifi via une application et avec l’Asiair que je commence à peine à maîtriser. Mes prochaines sorties astronomiques risquent d’être intéressantes.

D’ailleurs, mardi dernier, le ciel était magnifique pour la première fois depuis très longtemps. J’ai chargé la voiture le midi avec les deux montures et suis parti au champ du feu tester le matériel à 16h. A 17h j’étais au sommet du monde, le soleil venait de se coucher et j’ai commencé par régler mon alignement polaire à l’aide du logiciel intégré dans l’Asiair. Le ciel était magnifique, limpide, il faisait cinq degrés de plus qu’en plaine, une nuit idéale pour les étoiles. Et même si je travaillais le lendemain, j’avais bien l’intention de rester là jusqu’au petit jour.

Mais après quelques secondes de manipulation, la monture ne répondait déjà plus du tout. Le câble USB entre l’Asiair et la monture venait d’être broyé par le mécanisme surpuissant. J’avais mal passé ma connectique autour du pied. Faute d’un second câble USB A USB B dans ma mallette, j’ai tout remballé et suis redescendu sur Strasbourg. Deux heures de route pour rien et une nuit d’observation gâchée.

Arrivé à la maison, j’ai vérifié qu’il n’y avait pas d’autres dégâts, genre une prise USB endommagée ou pire. Par chance, seul le câble était fichu, alors une fois remplacé, je suis allé dans le jardin sauver le peu que je pouvais encore de ce beau ciel étoilé.

M 42 d’Orion

La nébuleuse d’Orion se levait à l’Est, une cible idéale pour des premiers essais. J’ai laissé la monture et mon 500 mm travailler de concert pendant une cinquantaine de minutes, vingt-cinq photos de deux minutes chacune empilées ensuite avec le logiciel Siril et développées enfin sous Lightroom. Pour une première photo, c’est déjà pas mal.

Live stacking

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Après des débuts difficiles, un long apprentissage pour rattraper des années sans pratique, je vais enfin pouvoir me lancer dans l’astro photographie. Je n’avais pas déjà écrit que j’en faisais un peu ? Ben en fait, juste un peu.

L’étape une fut d’acheter un instrument, certes pas le plus adapté à la photographie de la voute céleste, mais un instrument.

Ensuite, il fallut comprendre comment fonctionnait la monture motorisée, moi qui n’avait connu qu’une monture Pierre Bourges avec un télescope Newton de 200 mm.

L’alignement polaire, par exemple, m’a demandé quelques efforts pour que l’instrument pointe correctement les objets et continue à les suivre au cours de la nuit.

Puis j’ai fixé un appareil photo au foyer du Celestron et tenté mes premières images. 

J’espérais réaliser des poses de plus de trente secondes mais dès la moitié de ce temps de pose j’obtenais un filé d’étoiles sur mes images, ce qui n’était pas le but poursuivi. C’est là que j’ai compris les limites d’une monture comme la mienne avec une optique ouverte à f/10.

J’ai alors équipé mon installation d’un ordinateur et d’une caméra pour réaliser un auto guidage fin de la monture. Simple sur le papier, la solution s’est révélée très complexe au final.

Il fallait déjà fixer l’Asiair à la monture ou au télescope et ni l’une ni l’autre n’avait ce qu’il fallait pour ça. Ce fut le début du bricolage. D’abord un écrou fixé dans un pas de vis pas vraiment adapté, ensuite un premier support instable en PLA, un second déséquilibrant l’installation, puis un troisième nettement plus fonctionnel. Heureusement que mon fils possède plusieurs imprimantes 3D.

Pour simplifier et complexifier le problème, j’ai laissé tomber le Celestron 8 ouvert à f/10 pour utiliser une focale nettement plus raisonnable. En astro photographie, beaucoup recommandent les lunettes de 400 mm apochromatiques ouvertes à f/4 ou f/5. Sauf que cela coûte cher, très cher.

Alors j’ai sorti mon objectif 500 mm ouvert à f/5.6 pour voir si je pouvais l’utiliser comme instrument principal. J’avais la queue d’aronde adaptée pour la monture, restait à fabriquer un support pour fixer l’Asiair, la lunette guide et la caméra. Après plusieurs itérations avec mon fils aîné, nous avons accouché d’un nouveau support acceptable qui ne déséquilibre pas la monture.

Il fallait ensuite comprendre le fonctionnement de l’Asiair, le paramètrage de l’auto guidage, les réglages du boîtier photo pour réussir un premier suivi d’objet et les clichés. 

Malgré plein d’essais, mon appareil résistait aux commandes de l’ordinateur, ne réalisant qu’une photo sur deux et s’interrompant en pleine série sans raison avec un message incompréhensible.

Étant donné qu’à chaque tentative je devais sortir le matériel dans le jardin et disposer d’un ciel clair, toutes ces expérimentations m’avaient déjà pris deux mois de patience.

J’ai alors décidé de résoudre le problème à la maison. J’ai simulé un ciel étoilé avec un cache percé de trous très fins et j’ai couplé l’Asiair au boîtier photo. Après quelques heures de tests par élimination, j’ai enfin trouvé la fonction qui posait problème et l’appareil a lancé un premier empilement sans interruption.

Du coup, dès qu’il a fait presque beau, disons entre deux grosses averses, j’ai sorti le setup au fond du jardin et j’ai pointé la monture vers la galaxie d’Andromède. Après une longue mise en station et une heure de patience, j’avais obtenu quarante neuf clichés de soixante secondes chacun.

Reste à maîtriser le logiciel Siril pour empiler les images, réduire le bruit et améliorer le rendu pour obtenir un visuel un temps soit peu artistique. Parce que, tant qu’à photographier le ciel, j’aimerais que le résultat soit un minimum esthétique.

Asiair Plus

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J’ai donc équipé mon télescope d’un ordinateur pour gérer le pilotage, la photographie et le guidage de la monture. Je pensais me simplifier la vie mais pour l’instant je galère comme pas possible. 

L’ordinateur en question est un Asiair Plus 32 couplé à une caméra de guidage ZWO 120 Mini et le Nikon Z6. Beaucoup de câbles… L’idée était d’assurer un guidage fin du télescope puisque manifestement, avec un Schmitt Cassegrain ouvert à f/10, c’est compliqué.

Mes deux premières tentatives se sont soldées par des manœuvres incompréhensibles et dangereuses du télescope. La monture, au lieu de pointer l’objet demandé, s’égarait dans la voute céleste à la recherche de je ne sais pas quoi. Je me suis même retrouvé avec le tube pointé vers le sol. Bref.

Après avoir suivi un excellent tuto sur Youtube, j’ai modifié la manière d’alimenter la monture qui passait initialement par l’Asiair. Car d’après les informations glanées ici ou là, il semblerait qu’il faille d’abord mettre en station la monture puis allumer l’Asiair et non l’inverse. N’empêche que ça ne fonctionnait pas, jusqu’à que je comprenne que l’ordinateur utilisait le boîtier photo pour se repérer dans le ciel, et comme il réalise des clichés de courte durée, il est nécessaire de booster les ISO pendant cette phase. Et la miracle, l’Asiair a pointé les objets demandés avec une excellente précision.

Par contre l’autoguidage apportait plus d’erreurs à la monture que sans l’utilisation de la caméra. Mes photos en autoguidage ressemblaient a des filés d’étoiles merdiques. C’est là que j’ai trouvé un autre tuto, en français pour le coup, sur l’autoguidage. Un tuto pour « débutant » heureusement car je n’en ai pas compris la moitié avec ses formules, calculs et explications. Par contre, j’ai bien compris que je l’y prenais comme un manche. Vous savez cette habitude de ne pas lire la notice et d’essayer tout de suite, quitte à faire après quelques ajustements. Ben en astronomie, mieux vaut lire la notice.

Le dernier test, un dimanche soir frisquet, était nettement plus prometteur. Après une rapide mise en station, la monture a pointé la galaxie d’Andromède du premier coup et l’autoguidage a fonctionné également. J’ai fait une dizaine de clichés de trente secondes sans filé d’étoiles, un record, par contre l’Asiair semblait avoir des problèmes de dialogue avec l’appareil photo. Je pensais que cela venait du wifi de l’iPad puis du câble USB mais je pense que c’est lié à la mise en veille du boîtier.

Dans le même temps, j’ai commandé une pièce imprimée en 3D à mon fils pour fixer l’Asiair directement sur la monture afin d’y accrocher une nouvelle lunette guide ZWO. L’idée c’est de monter mon APN avec un objectif 500 mm ouvert à f/5.6 au lieu du télescope 2032 mm ouvert à f/10 et de piloter l’ensemble via l’Asiair. Cela en ferait une lunette pour l’astrophoto d’assez bonne qualité à moindre coût.

Le déport de l’Asiair sur le côté avec la lunette guide posée dessus s’est révélé une très mauvaise idée. La monture était complètement déséquilibré en déclinaison rendant impossible n’importe qu’elle recherche d’objet dans le ciel, même après un très bon réglage. J’ai dû renoncer à la petite pièce en PLA conçue par mon fils et opter pour un bricolage plus hasardeux qui remet l’Asiair et la lunette guide au centre de gravité de la monture.

Y a plus qu’à tester…

Des pelotes de câbles

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Je viens d’équiper le télescope d’un ordinateur de pilotage. C’est un petit boîtier rouge long de dix centimètres et épais de trois doté de quatre ports USB, d’une prise RJ 45, de quatre sorties d’alimentation et d’une entrée secteur. 

Ce mini ordinateur sans disque dur peut piloter des caméras, la monture, l’auto focus, gérer l’empilement des photos et assurer le guidage du télescope lors de poses longues.

De base, la monture était déjà branchée de partout. Un câble d’alimentation, un câble pour l’ascension droite et un autre pour la raquette GoTo. C’est déjà assez fun à brancher dans le noir.

Maintenant, avec l’Asiair (c’est le nom de ce petit ordinateur), je passe à une autre échelle. La caméra fixée sur la lunette guide est reliée à l’Asiair avec deux câbles, un USB et un RJ 45. L’appareil photo est lui-même branché à l’ordinateur avec un câble de déclenchement spécifique et un USB 3. L’Asiair est lui-même relié au GoTo via un autre câble USB. La monture est alimentée par l’Asiair et lui puise son énergie dans une batterie douze volts. Je ne parle même pas de la clé USB qui va servir de mémoire de masse.

Trois câbles USB partent de l’Asiair, plus un cable RJ 45, un câble de déclenchement, deux câbles d’alimentation et la monture est elle-même reliée avec deux autres câbles. Cela fait au final huit câbles qu’il faut brancher et qui pendouillent ensuite autour du télescope, des câbles qui ne doivent pas s’entortiller lorsque la monture bouge pour trouver un objet où compenser la rotation de la terre sinon c’est la catastrophe.

Outre les câbles, il faut maintenant que j’apprivoise le logiciel de l’Asiair. J’ai réussi à faire fonctionner la caméra guide, non sans mal, à piloter le Nikon Z6 II, à bouger la monture, à lancer un suivi d’étoiles et à utiliser le catalogue des objets. Par contre, impossible de trouver une galaxie ou nébuleuse à partir du logiciel, sans doute à cause d’un problème de réglage de l’APN. Bref, c’est compliqué mais je viens de tomber sur un excellent tuto en anglais que je vais suivre à la lettre.

Le grossissement

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Un samedi soir, il y a deux semaines, après une nuit blanche au Champ du Feu, la SAFGA – mon nouveau club d’astronomie avec lequel je risque de vous saouler rapidement – organisait une soirée de présentation du ciel à la ferme de Bussierre à Strasbourg. Je n’étais pas vraiment frais mais je tenais à y participer. Au programme présentation de Saturne et de quelques autres objets aux nombreux curieux restés tard ce soir là.

Je ne vais pas vous mentir, j’adore montrer le ciel aux personnes qui n’ont jamais levé les yeux vers la voûte céleste la nuit. Le ciel oui, mais surtout les planètes qui parlent nettement plus au grand public que la tache floue d’une nébuleuse dans l’oculaire.

La planète Saturne, bien visible avec ses anneaux et ses satellites a connu un vif succès. La galaxie d’Andromède, l’amas d’Hercules ou le système double de Mizar et Alcor nettement moins. 

Mais outre les ‘Oh’ et les ‘Ha’ prononcés en contemplant les anneaux de Saturne, la question qui revenait dans chaque bouche ou presque et que je ne me pose jamais est la suivante : « ça grossi de combien de fois votre instrument ? ». Et je l’avoue humblement ici, j’étais bien ennuyé pour répondre, faute de connaître la formule, d’ailleurs je crois que les astronomes amateurs se moquent le plus souvent de la réponse. Ce qui les intéresse simplement de savoir est quels oculaire ils peuvent mettre sur leur instrument pour que l’image reste acceptable.

Alors pour ne pas mourir bête et pour répondre la prochaine fois aux questions, je me suis renseigné.

Plusieurs paramètres rentrent en compte dans ces calculs. Le trajet que parcourt la lumière dans l’instrument, on appelle ça la focale, le diamètre du miroir du télescope ou des lentilles de la lunette et la focale de l’oculaire (nettement plus petite que celle de l’instrument). Au fait l’oculaire, c’est le petit machin rond par lequel on regarde dans un instrument.

Le grossissement est égal à la focale télescope divisée par la focale oculaire. Rien de très compliqué en fait. Encore faut-il connaître la focale de son instrument et même ça je ne le savais pas. Mon Celestron 8 pouces Hedge possède un miroir de 203 mm, une focale de 2000 mm et ouvre à f/10, ce dernier paramètre intéressera particulièrement les photographes, car il détermine beaucoup la lumière capturée par l’instrument. En l’occurence ici, pas beaucoup.

Donc reprenons, j’utilisais un oculaire de 40 mm pour le ciel profond et un oculaire de 15 mm pour les planètes. Vous pouvez donc faire vous même le calcul. En ciel profond, le grossissement était de 2000 divisé par 40 ça donne 50. Un grossissement assez faible adapté pour regarder les galaxies et les nébuleuses. 2000 divisé par 15, cela donne 133 fois, un grossissement parfait pour les planètes. On peut voir par exemple avec un peu d’imagination la tâche rouge de Jupiter et bien distinguer les bandes de ces deux planètes géantes. On voit même le croissant de Vénus ou Uranus.

Pour récolter plus de lumière et observer de grands objets, vous pouvez utiliser un oculaire avec une plus petite focale et pour voir plus de détails il suffit d’utiliser un plus gros oculaire. Du moins en théorie car les instruments possèdent des limitations liées à l’optique. Le grossissent minimum acceptable pour un télescope se calcule ainsi : diamètre du miroir principal divisé par six. Et le grossissement maximum est égal au diamètre du miroir multiplié par deux.

Pour mon Celestron cela donne 203 divisé par 6 soit un grossissement minimum de 33 fois et 203 fois 2 soit un grossissement maximum de 406 fois. Cela veut dire que les oculaires que j’utilise doivent se trouver dans une focale comprise entre 60 mm et 5 mm.

Je dispose actuellement d’un 40 mm tout a fait acceptable, un très bon 15 mm à grand champ (82°), un autre 15 mm assez médiocre que je peux installer dans un projecteur planétaire pour faire de la photographie de planètes, un 9 mm épouvantable et un Barlow x 3. L’idée c’est me m’offrir prochainement un 6 ou un 8 mm Explore Scientific 82° pour remplacer de 9 mm mais pas tout de suite.

Je viens en effet d’équiper le télescope d’un Asiair (un ordinateur dédié au pilotage d’un instrument) et d’une caméra guide qui devrait améliorer la qualité de mes photographies. J’ai passé le WE dans mon salon à brancher les câbles, à jouer avec les logiciels et à faire fonctionner l’appareil photo ainsi que la caméra, maintenant il faut que j’aille sur le terrain tester ce nouveau setup. J’ai environ quarante années d’évolution de l’astronomie amateur à rattraper et il y a du boulot.

Les loisirs

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Cette année, je me suis inscrit dans deux associations : un club photo, celui où j’étais l’année dernière, et un club d’astronomie. Car en dehors de la musique qui occupe beaucoup de mes loisirs, de la marche, de la lecture et des séries TV, ces deux activités sont devenues très importantes dans ma vie.

Pourquoi rejoindre des clubs alors que je pratique déjà ces activités en solitaire ? Justement pour ne pas rester seul dans mon coin. 

Je l’ai vu avec la photographie, partir en affut à plusieurs dans la campagne à la recherche du Martin Pêcheur, c’est bien plus drôle que de rester seul dans son observatoire pendant plusieurs heures. En plus, c’est un moyen de découvrir de nouveaux spots où je n’avais pas l’habitude d’aller.

Pour l’astronomie, mes nombreuses rencontres sur le toit du monde, m’ont permis d’échanger avec d’autres passionnés, de découvrir de nouveaux équipements, de comprendre certaines techniques et de suivre de judicieux conseils.

Mais outre la technique, le matériel et se sentir moins seul, c’est aussi l’occasion de belles rencontres avec des personnes qui partagent la même passion. Je n’accroche pas forcément avec tout le monde, loin s’en faut mais quelques contacts peuvent se transformer en amitiés durables, et ça c’est très sympa.

Le souci, c’est que tout cela prend du temps, et mon temps libre est précieux. Les week-ends ne comptent que deux jours et sont déjà bien remplis pour développer les photographies, alimenter le blog avec ma prose, enregistrer les chroniques en images, écouter de la musique, jardiner, bricoler, voir les amis etc etc.

En fait, il faudrait que je sois déjà à la retraite pour dégager assez de temps pour tous mes loisirs. L’échéance se rapproche petit à petit sauf si une nouvelle loi vient retarder mon départ et je commence à comprendre que je devrais m’équiper avant la cessation d’activité. Car tous calculs faits, il semblerait que je vive avec assez peu de revenus à partir de soixante-quatre ans.

L’équilibre

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Quand vous trimbalez un équipement de 50 kilos dans le coffre, vous n’imaginez pas forcément que vous allez marcher en équilibre sur un fil.

Mais voilà, un télescope installé sur une monture équatoriale motorisée, c’est du réglage d’horlogerie malgré son poids.

Le tube du télescope pèse plus de 6 kilos et nécessite un contrepoids de 5,5 kilos pour l’équilibrer sur ses deux axes, déclinaison et ascension droite.

Mais sur le tube, vous allez également installer un chercheur, un renvoi coudé, un oculaire, peut-être un appareil photo, et le poids initial de 6 kilos passe rapidement à 8 voire 9 kilos avec un fort moment du fait que l’appareil se retrouve au bout du tube à plusieurs centimètres à l’arrière du miroir.

Dans cette configuration, je suis obligé de placer le contrepoids au point le plus éloigné de la monture, de remonter le tube le long de son axe et même ainsi, l’équilibre est très précaire.

Du coup j’ai ajouté un contrepoids de 3 kilos sur la monture et une masselotte de 800 grammes à l’avant du télescope, sur un rail bricolé pour l’occasion pour compenser la masse de l’appareil.

À chaque changement d’équipement, je dois rééquilibrer le télescope, déplacer les contrepoids et les masselottes sur leur axe.

L’autre solution consisterait à alléger la charge utile. Et cela tombe bien puisque je dispose également d’un petit appareil photo hybride Panasonic Lumix G9. Il pourrait me servir pour la photographie par projection. 

La photographie par projection est une méthode qui consiste à placer un oculaire au foyer du télescope et le boîtier derrière. Cette technique, qui permet de faire de la photographie planétaire,  nécessite un long adaptateur de 10 cm dans lequel il faut glisser l’oculaire et au bout duquel est vissé le boîtier photo sur une bague T2.

Le poids de l’oculaire plus celui de l’adaptateur, de la bague d’adaptation T2 et du boîtier photo sans parler du moment généré par la longueur de l’ensemble rendent l’installation très instable. Du coup je vais tester les qualités astro photos du G9, qui est un boîtier 4/3, pour cette configuration. Il pèse 500 grammes de moins que le Z8.

Me voilà donc avec deux adaptateurs T2, un pour monture Z, l’autre pour micro 4/3, un adaptateur pour la projection, un nouveau contrepoids, deux masselottes, un rail de 69 cm et un boîtier photo supplémentaire à emporter lors des sorties astronomiques. 

Après une nuit d’insomnie, j’ai réalisé que les deux contrepoids Neewer respectivement de 300 et 500 grammes pouvaient être vissé directement sur la queue d’aronde du télescope sans avoir à installer un rail supplémentaire. J’ai installé le télescope dans le salon, vissé les contrepoids au tube et testé toutes les combinaisons d’accessoires, Nikon Z8, Panasonic Lumix G9, oculaires, renvoi coudé, projecteur avec G9. J’ai noté sur la queue d’aronde les points d’équilibre et veillé à ce que mon tube dérive légèrement vers l’est.

Le télescope est prêt, d’ailleurs samedi matin, à 6h, alors que tout le mode dormais, j’ai testé pour la première fois l’adaptateur de projection avec un oculaire 9 mm et le G9 sur la planète vénus qui se levait à l’horizon. Et ça marche !

Alors non, ce n’est pas la lune, c’est bien la planète Vénus situé à 41 millions de kilomètres. Venus présente aussi des phases.

Insomnia

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Les vacances c’est fait aussi pour s’autoriser quelques folies comme par exemple passer des nuits blanches sous les étoiles.

Dimanche soir, alors que le mercure bouillait en plaine, j’ai pris la route du Champ du Feu, misant sur une fenêtre de ciel clair assez large.

Avec les nuits qui rallongent, je peux arriver sur place dès 20h30. Le temps de mettre le télescope en station, la nuit est déjà là et les premières observations peuvent commencer.

Sur la route près du village de Ottrot, j’ai croisé un renard curieux et en haut, au Champ du Feu, je suis tombé sur de nombreux astronomes amateurs. Il y avait deux Newton, un Cassegrain Schmidt, un Dobson et deux marcassins.

J’étais monté pour faire de longues séries d’images : un filé d’étoiles et du ciel profond. J’avais donc prévu un siège pliant en prévision des longues attentes. Car pendant que le Nikon travaille, il n’y a rien d’autre à faire qu’admirer le ciel.

Mon voisin le plus proche avait un énorme télescope Dobson équipé d’un miroir de 400 mm. Un instrument très particulier puisqu’il ne dispose d’aucune monture et qu’il faut le pointer vers les étoiles à la main. 

Après une mise en station minutieuse, avoir lancé ma première série de photographies sur la nébuleuse planétaire de la Lyre et un filé d’étoiles centré sur la polaire, j’avais une demi-heure à tuer alors je suis allé rendre visite à l’heureux propriétaire du Dobson. Un télescope acheté sur le Boncoin pour une misère, un magnifique instrument très lumineux équipé en plus d’oculaires à grand champ. 

Bref, ce que j’ai pu contempler dans don oculaire m’a ébloui comme les dentelles du cygne ou la nébuleuse Oméga. 

Pendant que je faisais de l’astronomie visuelle avec mon voisin, le Celestron continuait à photographier le ciel profond,  la galaxie M 51 des Chiens de Chasse et justement la nébuleuse M 17 du Sagittaire.

M 51

Lorsque Saturne et Jupiter furent assez hauts dans le ciel nous sommes passés au planétaire avec même un passage par Neptune. Nous sommes revenus au ciel profond avec la nébuleuse du Clown, la galaxie d’Andromede, l’amas M 15 et bien d’autres objets encore. 

Lorsque mes trois cent clichés furent terminés, j’ai démonté le boîtier photo et nous avons utilisé le Celestron avec les oculaires grand champ de mon voisin. Maintenant, je sais ce que je vais m’offrir à Noël. 

M 17

C’est là que l’heureux possesseur du Dobson m’a parlé du passage de IO devant Jupiter vers 4h du matin. Je pensais être couché depuis longtemps lorsque cela se produirait mais en réalité, il était déjà 3h30 du matin. Alors je suis resté admirer l’incroyable passage du satellite devant sa planète avec son ombre portée pas loin de la tâche rouge.

M 31

Après avoir démonté mon setup, salué tout le monde, je suis redescendu vers la plaine, profiter des dernières heures fraîches de la nuit. A 5h30 j’étais sous la couette. A 6h30 je buvais mon café. A 7h00 je commençais à développer mes photographies. Du coup, le livre lundi soir, je ne suis pas remonté dans les Vosges. J’ai attendu vingt-quatre heures avant de repartir.