Une éclipse lunaire partielle était visible sur notre territoire dans la nuit du 17 au 18 septembre. Une toute petite éclipse que même le magazine Ciel & Espace avait omis d’annoncer. Pas de quoi faire un fromage mais comme la nuit s’annonçait belle, je me suis posé la question de sortir le télescope.
Sauf que le 18 tombait un mercredi, un jour de semaine, donc où je travaille, même si c’est de la maison. L’éclipse commençait vers deux heures du matin pour s’achever au lever du soleil.
Bref des conditions assez épouvantables pour le sommeil et pas question d’en profiter pour faire une nuit blanche astro, car par temps de pleine lune, sorti des planètes, impossible de photographier le ciel. En plus il y avait du vent et les nuages ont tardé à se dissiper pendant la nuit.
J’ai donc opté pour un réveil matinal, peu avant l’entrée de la Lune dans l’ombre de la Terre, c’est à dire à quatre heures du matin. Une solution pour assister à l’évènement et préserver un peu mon sommeil. La partie pénombre du phénomène n’est forcément pas la plus spectaculaire.
Il fallait que je décide d’un lieu d’observation. De mon jardin l’horizon sud comme nord, est et ouest sont barrés de maisons, d’arbres et d’immeubles. Après je n’avais pas forcément besoin de monter au Champ du Feu ou d’aller jusqu’à Cosswiller pour me protéger de la pollution et des lumières parasites. Une pleine lune cela éclaire suffisamment. J’ai donc opté pour un site dégagé à quelques kilomètres de la maison, au sommet d’une colline.
Je devais aussi décider du matériel à emporter. Pour avoir un grossissement optimal sur la lune et la photographier dans son entier, le Celestron 8 équipé d’un appareil photo me semblait le meilleur choix possible. J’ai également emporté un second boitier pour réaliser une sorte de timelapse de l’éclipse.
La simple idée de me lever tôt m’a empêché de m’endormir et malgré un réveil programmé à 3h45 je me suis réveillé naturellement à 3h30. On appelle ça être stressé je crois. Après un café j’ai pris la route pour Inneheim où j’ai installé le camp de base.
Pas très réveillé, j’ai tout d’abord orienté la monture équatoriale dans le mauvais sens. Le nord pointait au sud et même si je n’ai pas un sens de l’orientation exceptionnel je trouvais étrange de ne pas voir l’étoile polaire. Après un retournement de situation, ou de 180 degrés, comme vous voudrez, le télescope était fin prêt. Il était 4h30, juste à temps pour le maximum de l’éclipse.
J’ai pris une cinquantaine de photos au télescope avec divers réglages, regardé l’éclipse s’achever, fait une courte observation de Jupiter et j’ai remballé tout l’attirail, direction la maison. Pas de timelapse finalement, j’ai oublié de le faire.
Un café plus tard, je sélectionnais la meilleure image de la série avant de la développer sous Lightroom.
A sept heures, il était temps pour moi de me mettre au travail pour une journée qui risquait d’être très très longue. Mais honnêtement cela valait le coup. Les éclipses sont vraiment trop rares pour les manquer.
Pour résumer, un lever à 3h30, 40 kg de matériel, 3h de travail, tout cela pour réaliser la photographie d’une éclipse lunaire mineure. Est-ce bien raisonnable ? Surtout que ma photo a été totalement éclipsée par une autre postée la veille sur Flickr et qui a rencontré un très vif succès…
Le 20 juillet 1969 pour la première fois, l’homme se posait sur la Lune. Depuis le cinquantenaire de cet exploit humain et technologique, les astronomes amateurs sont invités tous les ans de part le monde à sortir leurs instruments et à faire découvrir la Lune au grand public.
Greg organisait le samedi 15 juin pour l’occasion à la Maison Bleue à Strasbourg une exposition photo doublée d’une observation du soleil et de la Lune.
Comment ne pas y participer ? La Maison Bleue est une des salles de concert où j’ai pu écouter des groupes comme Klone ou Los Dissidendes del Sucio Motel.
Dans la salle étaient exposées des photographies sur le thème de l’absence alors que des musiciens répétaient sur scène. Et dans la cour, Greg étalait ses magnifiques clichés astro tout en présentant ses instruments.
J’avais amené un télescope Celestron 8 pour l’occasion et mon copain Michel tout plein d’instruments, dont une lunette Takahashi (la Rolls Royce des lunettes) et un autre Celestron. Enfin Arthur (le petit jeune du groupe) dont nous avons fait la connaissance ce soir là, avait ramené un Newton. Greg lui avait une lunette sur une monture AM5 équipée de caméras et d’un Asiair sans parler de sa batterie WIFI. Si si, ça existe les batteries WIFI.
Le ciel n’était pas franchement de la partie mais au moins il ne pleuvait pas. Dans les rares et timides éclaircies nous avons pu montrer le soleil et ses taches aux curieux venus ce soir là et un peu plus tard, alors qu’il faisait encore jour, la Lune, la star de l’évènement.
J’aime beaucoup montrer le ciel aux curieux même si pendant ce temps je ne fais pas d’observation. Les gens sont comme des enfants lorsque leurs yeux voient la surface de la Lune recouverte de cratères où lorsqu’ils découvrent que le soleil n’est pas qu’une grosse lampe à bronzer brillant dans le ciel.
On m’a demandé si on pouvait voir le drapeau américain planté sur la Lune en 1969 dans mon instrument. J’ai répondu que non, mais à la place j’ai mis mon plus puissant oculaire pour faire découvrir à cette personne les cratères en gros plan.
Une autre s’interrogeait sur la raison pour laquelle nous ne voyions jamais la face cachée de notre satellite, The Dark Side Of The Moon. Vous connaissez la réponse ? La Lune tourne sur elle-même en vingt-sept jours, durée pendant laquelle elle réalise une orbite complète autour de la Terre tant et si bien qu’elle présente toujours la même face pour un observateur situé sur notre planète.
Il y a eu les inévitables questions sur le grossissement des instruments. Je vous rappelle la formule une fois pour toutes : grossissement égale focale de l’instrument divisé par la focale de l’oculaire. Sur le C8 avec un oculaire de 14 mm, cela faisait 2000/14 à savoir un grossissement d’environ 140 fois. Bizarrement il y a eu beaucoup moins de questions sur l’ouverture des instruments. Pour rappel encore une fois l’ouverture est égale au diamètre de l’objectif divisé par la focale et plus c’est petit, plus c’est lumineux comme en photo, sauf qu’ici on se fou de la profondeur de champ et d bokeh, toutes les cibles sont au moins à des centaines de milliers de kilomètres pour les plus proches.
D’autres questions ont bien entendu concerné le prix du matériel installé ce soir là près de la Maison Bleue. La réponse est cher, voire très cher (le set up de Greg par exemple) sachant que l’on peut très bien débuter en astronomie avec une simple paire de jumelles. D’ailleurs Arthur avait ses yeux de hiboux, des mini jumelles grand angle très lumineuses, parfaites pour découvrir le ciel.
Malgré de nombreux nuages, un kebab peu relevé, une bonne vieille migraine tenace et pas beaucoup de public, ce fut une soirée sympa entre geeks amoureux du ciel.
Les plus geeks d’entre-vous le savent sans doute, une comète passe en ce moment près du soleil. Il s’agit de C/2022 E3 (ZTF) qui ne nous avait pas rendu visite depuis 50 000 ans.
Une occasion idéale pour vous parler astrophotographie, une activité que j’exerce en dilettante.
La comète étant à peine visible à l’œil nu (magnitude de 5 à 7) dans un ciel pur épargné par la pollution lumineuse, l’utilisation d’un appareil photo permet de ne pas manquer l’événement. Pour information, la limite des yeux est 6, la pleine Lune a une magnitude de -12.5, Vega 0 et Pluton 13.7.
La photo du ciel exige des poses longues, car il fait sombre la nuit. Et les poses longues nécessitent un pied stable, surtout si vous travaillez avec un objectif lourd pour éviter les bougés. J’arrive a photographier au 1/30 de seconde sans pied, après c’est flou. Et ici on parle de temps de pose de une à plusieurs secondes.
J’embarque un pied Manfrotto très maniable mais lourd et encombrant. On ne peut pas tout avoir. Il possède un serrage progressif et fiable même avec quatre kilogrammes de matériel en équilibre précaire.
Pour l’appareil, je fais le choix d’un capteur très lumineux et avec une grande plage ISO, celui du Nikon Z6 II est parfait puisqu’il autorise de monter jusque 51 200 ISO.
Pour les optiques, j’en utilise principalement deux. Un Nikkor Z 24-70 mm ouvert à 2.8 et un Nikkor F 200-500 mm ouvert à 5.6 couplé à la bague FTZ. Pour la Lune, j’ajoute un doubleur de focale me permettant en format DX d’obtenir une focale de 1.5 m mais à f 11.
Cela donne un sac photo qui doit approcher les dix kilos. Et à mon âge, dix kilos sur le dos, c’est dur. Je recherche donc des sites d’observation de préférence accessibles en voiture et loin de la route, vous voyez le problème ? Sinon il y a le jardin avec les éclairages urbains, les lumières des voisins, la pollution atmosphérique et le risque de passer pour le pervers du quartier. Faut choisir.
En ville comme à la campagne, je n’ai pas réussi à trouver la comète à l’oeil nu. Je me suis aidé de l’application Carte du Ciel et d’une première photo grand angle pour cibler plus finement mes recherches.
Pour la mise au point, de nuit, il renoncez à l’autofocus. Et même avec l’aide à la mise au point du Nikon Z6, il faut tâtonner un peu pour y arriver. En fermant un peu plus le diagramme, genre f 11, cela est un plus facile mais du coup il y a moins de lumière qui arrive jusqu’au capteur.
Pour le temps d’exposition, vous pouvez respecter la règle des 500 afin d’éviter le bouger des étoiles dans le ciel (vous savez les petits traits). La règle est la suivante, divisez 500 par la focale en mm de votre objectif pour obtenir le temps de pause en secondes. En plein format, avec un 500 mm vous pouvez poser une seconde, avec un 24 mm, vingt secondes. Donc si vous ne voulez pas monter en ISO, privilégiez le grand angle. Avec la lune, j’utilise un temps de pose proche du centième de seconde car notre satellite bouge très vite dans le viseur avec une grande focale.
Pour le déclenchement, plusieurs solutions s’offrent à vous comme l’application SnapBridge chez Nikon qui vous permet de déclencher le boîtier à distance en Bluetooth ou tout simplement le retardateur, fixé à 10 secondes pour les grosses focales, le temps que les vibrations liées au déclenchement s’amortissent.
Pour le réglage de la sensibilité, il faut procéder par tâtonnements en réalisant plusieurs clichés, à 2000, 3000, 4000… Je suis monté jusque 51 200 ISO au 500 mm mais c’est un peu abuser. Il y a presque plus de bruit que de signal.
Reste le développement. Les photographies prises avec une grande sensibilité (ISO élevés) ont un fâcheuse tendance à être bruitées fatalement mais également à virer dans des couleurs improbables comme le marron rouge.
Un post traitement s’impose. En jouant sur la luminance, la couleur et les détails, il est possible de réduire le bruit. Pour les couleurs, l’augmentation du noir et la réduction de la saturation permettent de ramener un fond de ciel plus réaliste sans trop dénaturer l’image.
Avec juste un téléobjectif, l’astrophotographie d’objets éloignés comme une planète, une comète ou une nébuleuse semblera sans doute relativement misérable en comparaison des clichés réalisés avec des instruments d’observation adaptés, mais c’est avant tout le plaisir de capturer le moment, d’immortaliser l’objet dans son appareil qui prime à la qualité de l’image.
Évidemment, l’idéal serait de photographier à l’aide d’un télescope, un projet que je caresse depuis au moins quarante ans, depuis que je ne fais plus d’astronomie dans un club. Mais la plaine d’Alsace ne se prête pas trop à cette activité et pour avoir un beau ciel, il faut monter dans les Vosges.
Malgré tout j’y songe sérieusement depuis le passage de la comète. Aujourd’hui je peux partir en vadrouille la nuit. Mes petits sont grands et ma femme n’est jamais là. Évidemment, les voisins risquent de s’inquiéter de l’arrivée d’un gros tube motorisé sur trépied dans le quartier.
Vous le savez peut-être, je n’aime pas voyager. Que ce soit en voiture, en train ou en avion, tout trajet de plus d’une heure est une véritable source d’angoisse. Je dois emporter une pharmacie dans mes bagages en cas de catastrophe. CBD, triptan, Dafalgan codéiné et beta bloquant en cas d’absence supérieure à quelques heures.
Toutefois je suis prêt à ce sacrifice de temps en temps. Pour faire plaisir à mon épouse, pour un concert de rock ou pour partir dans l’espace.
Ce que vous ne savez peut-être pas par contre, c’est que la NASA a envoyé une capsule tourner autour de la Lune il y a peu.
Oui je sais il y avait en même temps le mondial de foot au Qatar et Poutine qui menaçait de faire exploser la planète, alors il se peut que vous ayez manqué l’événement. Cela ne s’était plus produit depuis Apollo 17, il y a cinquante ans.
La mission Artemis I a envoyé la capsule Orion dans l’espace pour un voyage de 25 jours autour de la Lune. Un voyage sans passager pour tester le matériel. Enfin ça c’est ce que l’on a voulu vous faire croire. En réalité, il y avait un homme à bord, moi en l’occurrence.
Je ne vais pas vous mentir, le décollage le 16 novembre 2022, a été éprouvant, bien plus que tous les reports de cette mission. Être assis au sommet du plus puissant pétard jamais construit par l’humanité avec une mèche courte, ça secoue les tripes. Je crois même que j’ai perdu une lentille de contact, un plombage et ma prothèse du genou droit au décollage.
Après, une fois dans l’espace, ce fut nettement plus calme, terriblement calme en réalité, limite barbant jusqu’à ce que l’on approche de la lune. Six jours pendant lesquels il n’y avait rien à faire dans la capsule à part regarder la terre diminuer de taille et la lune grossir en me nourrissant de cuisine américaine en tube et en discutant régulièrement avec Thomas Pesquet qui était vraiment dégoûté de ne pas être du voyage.
Vous avez sans déjà entendu parler de l’impesanteur que l’on confond souvent avec l’apesanteur. Les astronautes ne s’étalent guère sur les aspects les moins reluisants de l’impesanteur à savoir flotter en se cognant toutes les cinq secondes au plafond/mur/sol de la capsule. Pour tout vous dire, c’est également assez gerbant. En fait vraiment gerbant. C’est là que j’ai commencé à tapisser les parois de la capsule car la NASA avait oublié les petits pochons.
On ne voit pas grand chose par les hublots à cause des nombreux moteurs d’altitude qui brouillent le panorama et le vomi sur les vitres. Bref on s’ennuie beaucoup, surtout que le vol était totalement automatisé et que de toute façon je n’avais pas été formé ni fait suffisamment d’études pour piloter le machin. A part faire la chasse aux grumeaux dans l’habitacle et relire la BD Dans la peau de Thomas Pesquet, il n’y avait pas grand chose à faire.
Par chance, les panneaux solaires du module de service européen ont mieux fonctionné que prévu et j’ai pu recharger mon iPhone et écouter Life On Mars de David Bowie en boucle. C’est le seul morceau que l’on m’avait autorisé à emporter à cause du poids au décollage.
Arrivé en orbite lunaire, j’ai pu contempler notre satellite sans être pris pour un gros pervers par mes voisins. J’étais tellement en extase que mes gros doigts boudinés par trop de graisses saturées ont dérapé sur un interrupteur, coupant les communications pendant trois quart d’heure avec la NASA, la faute à la mal bouffe. Oui c’est moi, je l’avoue maintenant.
Je suis l’homme qui a voyagé le plus loin de la Terre, battant à plat de couture les astronautes d’Apollo 13 qui eux se seraient bien passés de ce record. Trop fier de moi ! En fait, à ce moment là je suppliais le mission control de me faire revenir fissa à la maison. Qu’elle trouille ! Y a même pas de réseau 5G là bas !
J’avoue, la Lune c’est sympa, mais bon c’est gris avec des trous plus sombres et de la poussière partout. Ça devient vite lassant. Alors après quelques tours pour tester le matos, la NASA a remis les gaz direction la Terre.
Ce retour fut encore plus mortel que l’aller. J’ai dû manger tous les menus que j’avais boudé au début du voyage. Beurk ! En plus l’odeur de clochard à l’intérieur de la capsule Orion devenait tout simplement insupportable.
Le 11 décembre, arrivé près de la Terre, Orion s’est séparé du module de service européen, celui qui justifiait ma présence comme passager clandestin sur la mission Artemis I. Quatre-cent-cinquante millions d’euros balancés à la poubelle quand même. La poubelle s’appelle en l’occurrence ici l’orbite basse, une décharge déjà très encombrée.
Après tout a été très vite. Il a fait brutalement très chaud, très très chaud, je ne pouvais plus discuter avec Thomas et la porte des toilettes était condamné alors que j’aurais bien eu besoin de soulager ma vessie.
Et puis soudain j’ai vu les parachutes se déployer et quelques secondes plus tard, dans un gros plouf, Orion est tombé dans l’océan Pacifique. Comme je n’étais pas censé être à bord, je suis resté enfermé dans la capsule, bercé par la houle, pendant des heures, vomissant au passage mes spaghettis bolognaise en tube.
Lorsque je suis enfin sorti de la capsule, à bord de l’USS Portland, le personnel scientifique a eu l’air surpris de me voir. En fait ils avaient complètement oublié qu’ils avaient placé un cobaye vivant là dedans avec les mannequins bardés de capteurs.
Pas certain qu’ils me reprennent à bord dans deux ans pour la mission Artemis II vu comment j’ai dégueulassé l’habitacle avec mon vomi, l’urine et le reste. Pas grave, ce fut un voyage comme je les aime avec un triptan et un béta bloquant par jour. Et bravo à la NASA ! Nous y retournons enfin, un billet à un milliard de dollars, mais quelle aventure !
Pour la mission Mars vous pourrez compter sur moi comme cobaye, même à bord du gros pétard d’Elon Musk, j’imagine qu’il ne peut pas faire pire qu’avec Twitter.
Que ce soit pour le Yin et le Yang, le feng shui, la poésie, les idéogrammes, la révolution culturelle, Lao Tseu ou Mao Zedong, mon univers est très éloigné de la Chine. Le Problème à trois corps m’avait rebuté, l’album du groupe Ou déstabilisé et les secrets de la Cité Interdite ennuyé.
Sorti de la cuisine des empereurs de Chine revue à l’occidentale, cet immense pays de plus d’un milliard d’habitants reste pour moi une énigme.
C’est peut-être pour cela que le roman Lune Rouge du grand Kim Stanley Robinson m’a ennuyé. Il est pourtant l’auteur de la fabuleuse trilogie martienne rouge, verte et bleue.
Nous suivons les aventures lunatiques d’un vieux poète chinois, d’un ingénieur américain un peu autiste et de la fille rebelle d’un grand dignitaire du parti qui voyagent de la Terre à la Lune comme s’il s’agissait de prendre un jet privé, qui s’extasient devant un lever de terre et marchent comme des clown sur la surface de notre satellite.
Le roman nous plonge dans les coulisses du pouvoir du parti, dans les erreurs de la Révolution Culturelle, nous emmène sur une Lune colonisée et c’est dans les rue de Pekin qu’il est le plus crédible avec Ta Shu, le vieux poète fatigué.
L’intrigue ne m’a pas intéressée, pas plus que la Chine en pleine ébullition, l’accouchement sélénite ou que les bases lunaires. Kim Stanley Robinson ne renoue pas avec la puissance du cycle martien, espérons simplement qu’il n’en fera pas deux autres couleurs même si la fin du roman promet une continuation.
Au moment où l’on se prépare à retourner sur la Lune avec la mission Artemis I et le SLS, certaines voix s’élèvent pour affirmer une fois encore que nous n’y sommes jamais allé en 1969. Même Thomas Pesquet s’en ai ému sur les réseaux sociaux. Un garçon si calme et modéré d’ordinaire.
Mais pourquoi nier aujourd’hui l’existence de ces missions spatiales ? Quel est l’intérêt des personnes qui répandent ces rumeurs ?
Bon il y a les crétins conspirationnistes, ceux qui étaient persuadés que la COVID-19 n’était qu’une vaste manipulation du pouvoir mondial jusqu’au jour où il sont tombés malades. Des crétins donc.
Il y a les fanatiques religieux qui croient encore que la Terre est plate. Ceux-là n’ont qu’à faire le tour du monde à pied en ligne droite pour comprendre, surtout s’ils ne savent pas nager.
Il y a également des personnes, souvent celles qui alimentent ces polémiques ridicules, suffisamment intelligentes pour distiller des contres vérités dans l’information et semer les germes du doute, et qui dépensent beaucoup d’argent et d’énergie à noyer les imbéciles dans leurs mensonges.
Ceux qui tombent dans le piège possèdent souvent le même profil contestataire, critiquant en vrac le pouvoir, la science, prônant des médecines parallèles hasardeuses, voyant des soucoupes volantes dans le ciel, mais ne vivant pas forcément dans des yourtes pour autant en élevant des chèvres. Des personnes électro sensibles surfant sur Internet avec leur téléphone portable.
« Parce que les gouvernements mentent trop, tout le temps. Les gens sont bien obligés de trouver des réponses par eux même et parfois ils se gourrent, ou pas. Les pôles n’ont pas fondu, le covid n’est pas la peste, ya toujours de l’ozone, et on a les pieds au sec. Faut plus mentir »
Quel intérêt ont ces gens à décrédibiliser la science ? Provoquer une révolution planétaire contre le capitalisme et les tyrans ?
Je ne cautionne pas forcément la course à l’espace même si elle nourrit mes rêves, et je désapprouve le tourisme spatial faute de pouvoir m’offrir un billet.
Je constate jusque que sans le spatial nous n’aurions pas de satellites et sans satellite nous serions aveugles, sourds et muets. Sans l’exploration spatiale, nous penserions encore être le centre du monde et nous redouterions peut-être l’attaque des petits hommes verts.
Je ne suis pas de ceux qui érigent la science en religion, d’ailleurs je me méfie de toutes les dogmes et religions. Je pense par contre que la compréhension de ce qui nous entoure éloigne de nous l’obscurantisme.
Est-il nécessaire d’aller sur la Lune ou sur Mars ? Je n’en sais rien. Christophe Colomb avait-il raison de partir vers le couchant ? Je n’ai pas la réponse non plus. Ce qui est certain, c’est qu’il est bien arrivé aux Bahamas, et ça personne ne le conteste aujourd’hui. Alors pourquoi s’acharne-ton à nier le succès des missions Apollo ?
C’est vrai que le lancement de la mission Artemis I a nettement baissé mon habituelle productivité. Lundi après-midi, je suis resté scotché à la chaîne de la NASA de 13h à 16h au lieu de travailler et samedi, tout en concevant un SLS en Lego sur le mac avec le logiciel Studio, je suivais un nouveau report du lancement en direct.
Si la NASA n’est pas foutue de lancer un SLS avec une capsule Orion vide en 2022, comment aurait-elle pu envoyer deux astronautes sur le sol lunaire en 1969. Sérieusement ?
Je vous laisse, j’ai des Lego à commander. Rendez-vous le fin septembre pour une nouvelle tentative.
Tout le monde connaît Solaris de Stanislas Lem, adapté deux fois au cinéma. Il s’agit du seul roman que j’ai lu de lui, un excellent livre au demeurant.
Lorsque je suis passé chez le libraire pour trouver une nouvelle lecture, je suis tombé sur ce recueil de nouvelles, Les aventures du pilote Pirx, et je me suis dit, « aller, pourquoi pas ? ». Edité chez Acte Sud pour le centième anniversaire de l’écrivain, le livre propose dix nouvelles jamais traduites, réunies ensemble, et qui s’apparentent presque à un roman. Une manière également de rendre hommage aux ukrainiens qui meurent sous les tirs russes depuis trois jours puisque l’auteur est né à Lviv le 12 septembre 2021.
D’abord légères et humoristiques, les aventures du pilote deviennent des enquêtes spatiales de plus en plus sérieuses au fil des pages. Elles rejoignent les nouvelles d’Asimov sur les robots, car l’intelligence artificielle est souvent au cœur du récit. Une science-fiction très scientifique mais quelque peu décalée puisque aujourd’hui nous savons à quoi ressemble la surface lunaire et la planète martienne.
J’ai adoré l’humour du ‘test’, la description du vieux cargo dans ‘terminus’, les paysages lunaires de ‘le réflexe conditionnel’ et la désolation martienne de ‘ananké’. Par contre ‘la traque’ m’a clairement barbé et ‘le procès’ traine vraiment en longueur.
Ma nouvelle préférée fut sans doute ‘Le récit de Pirx’ mais il faudra la lire pour en comprendre peut-être la raison.
Ce recueil propose une autre manière de découvrir Stanislas Lem, une lecture plaisante, facile entre deux romans plus conséquents et furieusement d’actualité.
Je me souviens parfaitement de cette poignée de main orbitale en 1975, lorsque qu’un module Soyouz s’arrima à une capsule Apollo. Un bonjour médiatique terriblement cher pour l’époque. Mais c’était la Guerre Froide et toute détente était bonne à prendre.
En parlant de détente, savez-vous qu’utiliser une arme à feu dans l’espace est une bien mauvaise idée ? Non ? Alors regardez la deuxième saison de For All Mankind.
Comme on change pas une équipe qui gagne, les ricains et les ruskoff se chamaillent sur la Terre et sur la Lune. La NASA envisage d’armer sa nouvelle navette spatiale à propulsion nucléaire et la base lunaire est occupée en permanence par toute une équipe d’astronautes.
Nous nageons en pleine science-fiction et pourtant la saison nous ramène aux années Reagan. En fait For All Mankind, avec ces Russes premiers à fouler le sol lunaire suit la trajectoire de plus en plus divergente d’une uchronie. Mais nous le savions déjà.
Ne nous mentons, si la saison une semblait pleine d’espoir, la saison deux nous conduit au bord du précipice. Les astronautes tirent à vue, leurs épouses les trompent, les enfants font n’importe quoi et quelques personnes vêtues de scaphandres pressurisés ou recouvertes de scotch américain perdent la vie à la surface de notre satellite.
Et pendant ce temps, russes et américains, entre deux scénarios de fin du monde, mettent au point le couplage improbable d’Apollo et de Soyouz. Tout cela pour une poignée de main qui pourrait sauver l’humanité d’une apocalypse nucléaire.
La seconde saison de All Mankind tient ses promesses et si tout va bien, en 1995 l’homme marchera sur Mars. Sera-t-il américain, russe, chinois ou serait-ce jeune Jean-Loup Chrétien (Thomas était trop jeune), vous le saurez en regardant la saison trois.
6,72 – la lune photographiée le 21 novembre à 17h28 GMT
J’ai vécu avec les pilotes d’essais, passé le mur du son, volé en X15 et réalisé la première orbite dans la capsule Mercury, c’est ça l’Etoffe des Héros. J’ai participé au programme Apollo de La Terre à la Lune, de l’incendie dramatique d’Apollo I jusqu’à la dernière mission. J’ai craint de ne jamais revoir la Terre à bord Apollo XIII et j’ai passé des journées et des nuits aux côtés du Premier Homme avant qu’il ne foule le sol lunaire.
Mais était-il vraiment le premier ? Certains disent que les russes ont pris de l’avance sur le programme américain, que la lune est rouge et que les américains posèrent une base au pôle deux ans après Apollo XV.
For All Manking, propose une uchronie sur la conquête spatiale où les russes, après Spoutnik, Laïka, Gagarine, furent les premier sur la Lune, relançant de plus belle la course à l’espace car les américains sont mauvais perdants, surtout Trump en fait.
La série reprend les mécanismes de De la Terre à la Lune et de Apollo XIII avec l’univers de la NASA d’un côté et les familles des astronautes de l’autre mais s’attarde plus cette fois sur des sujets politiques, la corruption, la guerre du Vietnam, l’émancipation des femmes, la vie de famille des astronautes. Peu à peu, les visages des personnages de La Terre à la Lune ou de Apollo XIII s’estompent, remplacés par ceux des acteurs de For All Mankind, comme par magie.
Après l’échec d’Apollo I, la NASA est devenue frileuse. La lune aurait pu être conquise avec Apollo X, un mois avant les russes. Mais n’osant plus prendre de risques, la vénérable administration accumule les retards dans la course à l’espace, et la Russie risque de dominer le monde et l’espace. Alors les pilotes se rebellent et la NASA ose. La première station lunaire permanente est construite près d’un cratère sera américaine. Les russes viendront se poser à quelques kilomètres peu après. Les astronautes, suite à la désintégration d’une Saturne 5 sur le pas de tir, celle qui devait amener la relève, se retrouvent confinés sur la Lune de nombreuses semaines supplémentaires, regardant en boucle la même série TV sur un VHS fatiguée . « Hi, Bob. ». Quelque part c’est un peu ce que nous vivons aujourd’hui non ?
Les amateurs de l’Etoffe des héros se doivent de regarder cette réalité alternative de la course à l’espace. Une excellente première saison qui en appelle une seconde.
Connaissez-vous l’art de la photographie lunaire, cette technique élaborée pour capturer la lumière du soleil réfléchie par notre magnifique satellite naturel ?
La Lune se situe à un peu plus de trois-cent-quatre-vingt fois la distance Strasbourg-Brest que j’effectue en douze heures en voiture en comptant les pauses pipi. Cela veut dire qu’il me faudrait environ vingt-sept semaines pour m’y rendre en automobile sans m’arrêter pour dormir. C’est loin, même avec ma nouvelle Peugeot 2008.
La Lune est en outre nettement plus petite que notre belle Terre, une diamètre presque quatre fois inférieur, autant dire une petite boule, située à vingt-sept semaines de voyage à cent kilomètres heure. Un truc insignifiant en fait.
Pourtant cet astre lointain et très proche en comparaison de Mars ou de Venus, ce satellite éclaire nos nuits, soulève les océans et joue sur notre psychisme. Alors pourquoi ne pas le photographier.
Pour ce faire il vous faut idéalement un appareil photo. Mais, si vous avez l’impression que la Lune est grosse dans le ciel, ne vous y trompez pas, tendez le pouce, vous verrez que lui seul est capable d’occulter cette boule de lumière nocturne.
Elle est loin et petite, donc si vous disposez d’un banal appareil photo, sans l’optique qui va bien, vous aurez au mieux sur la pellicule, un petit point lumineux. Equipez-vous d’un téléobjectif, un 500 mm au minimum, le 200-500 5.6 de Nikkor est très bien. Collez-y un doubleur de focale, vous arrivez à 1000 mm, pas mal. Installez tout ça sur un boitier APS-C Nikon D7200 et vous aurez l’équivalent d’une focale de 1400 mm.
Le problème qui se pose alors, c’est de porter l’attirail, car un boitier de 700 g, plus une objectif de 2300 g, sans parleur du doubleur, cela vous revient à porter trois boites de conserves de raviolis Panazanni collées les unes à aux autres pendant plusieurs minutes et ça sans trembler, essayez pour voir.
On en arrive à l’accessoire quasi indispensable, le pied photo, et pas n’importe lequel, un pied capable de supporter trois kilos d’équipement sans broncher, sans plier, sans lâcher.
Vous êtes maintenant fin prêt. Il ne vous manque qu’une télécommande. A quoi sert le pied photo si, lorsque vous appuyez sur le déclencheur, vous faite vibrer tout l’emsemble ? A faire de la photo d’art (un bougé quoi). Donc une télécommande.
Et hop, le tour est joué. Vous installez le doubleur sur le boitier, le zoom sur le doubleur, le pied sur le zoom (oui y a une vis spéciale pour ça, si vous fixez le boitier sur le pied, ça va se casser la gueule dans les cinq secondes et vous aurez le droit de retourner vous acheter un 500 mm, ouille…).
Pour les réglages, rien de plus simple, 400 ISO, ouverture F 11, obturation à 1/200 s, enfin à la louche, ça dépend de la phase de la Lune, de son élévation dans le ciel, de clarté du ciel et de plein d’autres conneries. N’écoutez pas votre appareil qui dit qu’il n’y a pas assez de lumière, c’est bien connu, un appareil photo ne sais pas faire de photographies. Faites plusieurs essais.
Pourquoi 400 ISO, ouverture F 11 et 1/200 s ? F 11 parce que mon matériel ne sait pas faire plus lumineux, le zoom est ouvert à 5.6 et j’ai un doubleur d’où F 11. Ce n’est pas si mal vu la focale. 1/200 s parce que la Lune bouge, le trépied vibre et qu’il y a toujours un peu de vent. 1/100 s c’est la limite, plus lent j’obtiens un bougé. Alors pourquoi ne pas grimper dans les ISO et gagner du coup en vitesse ? Afin de conserver une belle qualité d’image. C’est ma recette. Facile non ?
Reste un problème, un gros problème. Avec un doubleur, l’autofocus de votre objectif ne fonctionne pas, pas plus que la stabilisation. Si vous essayez le mode autofocus stabilisé, il y a de fortes chances que votre boitier patine d’avant en arrière et se fige sur une image floue pendant que le stabilisateur s’affole en produisant des bruits étranges.
La photo lunaire, c’est enfantin, sauf pour ça, la mise au point, et là je vous l’avoue, c’est vraiment la chienlie. Désactivez la stabilisation et l’autofocus, tentez de pointier la Lune dans le viseur : « la vache c’est dur, et la conne elle bouge à toute vitesse, et la rotule ne serre pas assez bien, l’appareil descend, merde je l’ai perdue ! ».
Oui la lune bouge, mais là c’est surtout la Terre qui tourne sur elle-même en vingt-quatre heures, vous savez, le jour et la nuit, ben c’est ça. Un tour sur elle même en vingt-quatre heures c’est pas grand chose vous me direz, oui mais vu d’une focale de 1400 mm, un tour en vingt-quatre heures c’est environ dix secondes dans le viseur, après la Lune s’est barrée.
Une fois que vous avez stabilisé votre pied boitier doubleur zoom main table vers la Lune, reste la mise au point. Vous disposez de moins de cinq secondes pour regarder dans l’objectif, tourner la bague de mise au point (non pas celle du zoom) et de trouver l’image parfaite. Allez-y, éclatez-vous et clic, clac, clic, clac.
Il ne reste plus qu’à rentrer à la maison, regarder vos belles images… floues. Vous croyez peut-être que votre oeil est capable de faire une mise au point sur un objet situé à plus de 385 000 kilomètres les bons jours ? Ben pas le mien assurément.
Alors on recommence, mais cette fois, après avoir chopé une Lune floue dans le viseur, vous basculez en douceur sur l’écran de votre boitier puis vous zoomez, zoomez (le bouton +) de préférence sur le bord de l’astre, parce qu’au centre y a trop de lumière et vous ne distinguez plus rien.
Comment ça vous ne voyez qu’une boule lumineuse ? Mince, j’aurai du commencer par ça. Si vous voulez photographier correctement la Lune, n’attendez jamais la nuit noire. Le contraste entre le ciel nocturne et la la lumière solaire reflétée sur régolithe lunaire est énorme, votre appareil n’arrivera probablement pas à s’en dépatouiller sans filtre. Et utiliser un filtre la nuit, enfin bon, vous faites ce que vous voulez n’est-ce pas.
Donc on recommence tout. A la tombé du jour, sortez votre boitier, doubleur, zoom, télécommande et pied photo dans le jardin. Faites tout ce que j’ai dit avant, passez en mode écran, zoomez et alors là tentez de tourner délicatement la bague de mise au point. Pourquoi délicatement ? Parce que la rotule peut lâcher sous le poids de votre main associée aux trois kilos de matériel, que sur l’écran, la moindre petite pichenette va donner le tournis à l’image devenue folle (déjà dans le viseur c’était l’enfer, là zoomé par dix, c’est l’horreur) et tentez la meilleure mise au point possible.
La meilleures, comment ça la meilleure ?
Oui parce que voilà. S’il fait chaud, il va y avoir des turbulences dans l’air, un peu comme quand vous prenez l’avion, ces vagues qui vous donnes envie de vomir, sauf que là, la masse d’air devient plus où moins dense, agissant à son tour comme une lentille et déformant quelque peu l’image.
Mais j’ai la solution, sortez faire de la photographie lorsqu’il fait froid, très froid. Ok ça caille et avec les gants, toutes la manips de mise au point deviennent infernales, alors équipez-vous de gants de soie. Je ne l’avais pas dit avant ? Les gants de soie sont fins et permettent de faire de la photo sans avoir l’impression d porter des moufles, il y a en a à pas cher chez Décathlon.
J’en étais où ? Oui à la tombé du jour, en hiver, par ciel clair, muni de gants en soies, d’un boitier, d’un doubleur, d’un zoom, d’une télécommande et d’un pied photo, vous êtes fin prêt pour photographier la Lune. Oui mais non. Car deux kilos trois cent de verre, cela possède une certaine inertie thermique et j’imagine que vous ne rangez pas votre 500 mm dans le frigo. Il faut donc que votre optique se mette à la bonne température, pas vos batterie pas contre, elles ne tiendraient pas très longtemps. Donc laissez votre objectif au frais quelques minutes avant de commencer à jouer. Mais pas trop, sinon il va faire nuit ou les nuages vont arriver ou votre femme va crier « à table chéri !, arrête de jouer avec ton appareil à faire des photos moches ».
Vous êtes prêt ? Comment ça la Lune n’est pas encore levée ? Ben oui, déjà que la Lune joue à cache cache avec ses phases mais en plus il faut attendre que la Lune se lève et qu’il ne fasse pas encore nuit noire.
Voila pourquoi j’ai du mal à obtenir une belle image lunaire nette. Il faut que le ciel soit clair, que la Lune soit levée, qu’il fasse encore un peu jour, qu’il fasse froid mais pas trop non plus, que je ne sois pas encore en robe de chambre, que les accus de mon appareil photo soient chargés, que j’ai le temps de mettre tout à température, qu’un voisin ne me tombe pas dessus croyant que je matte les fesses de sa femme, que ce ne soit pas l’heure de manger, que que, que surtout j’arrive à faire une mise au point convenable avec ce pied photo instable et ces trois kilos de matos.
Tout ça pour quoi ? Pour une photographie, bien moins belle qu’un cliché fait au télescope amateur, bien moins belle qu’une image de la NASA, mais une photographie faite par moi, pour réussir l’image la plus parfaite possible, aux extrêmes limites de mon matériel et de mon oeil, juste pour le fun.
Ce post était sponsorisé par Peugeot, Panzanni, Décathlon et Nikon.