Kite Parade – Retro

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Vous souvenez-vous de Kite Parade ? Je vous en avais parlé l’an passé avec son premier album The Way Home.

Andy Foster est de retour avec Retro, accompagné de nombreux artistes comme Nick D’Virgilio, Joe Crabtree ou Steve Thorne. Un album six titres de cinquante minutes dont un long format final d’un quart d’heure.

La pochette, aux couleurs vintages, présente une pièce bleue dans laquelle trone un mannequin de couture en robe rouge au visage de femme près duquel une pile de vinyles est posée sur une chaise d’un autre temps. Un décor où les murs déformés rejoignent les portes et les plafonds ornés d’étranges tableaux rouges.

L’album aborde des thèmes de société comme la surconsommation, les choix qui guident notre existence ou le libre arbitre sur des morceaux à guitares dans lesquels se glissent des bruitages et des voix enregistrées.

La longueur des morceaux comme l’écriture d’Andy ou le choix des artistes présents sur ce second opus prouvent, s’il était besoin, le virage progressif qu’à pris Andy et j’avance peut-être ici, mais je pense que personne ne s’en plaindra.

On perd sans doute un peu de spontanéité là où on gagne en complexité musicale. Du coup, Retro se rapproche un peu plus de It Bites, Lonely Robot et de Frost.

‘Shadows Fall’ fait un peu exception à la règle. Le titre de neuf minutes s’ouvre de manière acoustique après des cloches d’église et s’embarque ensuite sur un long solo de saxophone.

‘Merry-Go-Round’ qui clôture l’album en un quart d’heure est dans la plus pure tradition progressive. Il s’ouvre sur une section instrumentale à la guitare de plus de deux minutes avant d’attaquer le premier couplet. A mi-chemin, le thème du début revient sur une voix enregistrée façon commentaire politique avant de repartir de plus belle dans le prog.

Kite Parade perd en originalité et en fraîcheur avec Retro mais va clairement toucher un public plus progressif en s’éloignant de la pop. Pour ma part, il est encore trop tôt pour déterminer lequel de Retro ou de The Way Home aura ma préférence. Les albums sont assez différents mais tous deux excellents. Alors allez les découvrir sur Bandcamp et plus si affinités bien entendu.

Kite Parade – The Way Home

Derrière le nom Kite Parade se cache le guitariste et chanteur Andy Foster inconnu jusqu’au jour où Pete Jones en a fait la promotion lors d’un Bandcamp friday. Je serai certainement passé à côté de l’album The Way Home sans le message de Pete et cela aurait été vraiment dommage. Donc merci Pete.

Kite Parade donne dans la pop rock progressive à la manière de It Bites ou de The Urbane si vous connaissez. Des titres qui ne prennent pas la tête et qui rappellent certains titres de John Mitchell ou de Lifesigns.

Chant, basse et guitares sont à l’honneur avec de temps en temps du saxophone et des claviers, tous joués par Andy. Pour la batterie, c’est Nick D’Virgilio et Joe Crabtree qui s’y collent.

Un projet solo furieusement accrocheur.

Les sept titres de l’album vont du très long ‘Stranded’ et son quasi quart d’heure au plus raisonnable ‘Going Under’ qui atteint presque les quatre minutes trente tout de même.

Le prog élitiste ne trouvera probablement pas son content dans The Way Home. L’album ressemble en effet à pas mal d’autres formations, ne cherchant pas la démonstration et s’acoquinant souvent avec la pop. C’est justement ce qui fait son charme, une évidente fraîcheur qui cache pourtant des formes progressives assez élaborées.

La voix d’Andy comme son jeu à la guitare contribuent beaucoup au plaisir de cet album. Un chant médium clair qui possède un peu le phrasé de John Mitchell mais avec un timbre plus agréable.  Sa technique de guitare très variée à l’acoustique comme à l’électrique complète d’agréables mélodies. Les claviers sont plus plan plan, souvent neo-prog eighties inspirés de Tony Banks ou John Beck sorti de ‘Sufer No Longer’ qui nous livre du piano et de l’orgue.

‘Stranded’ juxtapose  cinématique, blues, jazz et neo-prog, rappelant un peu Gary Moore ou Kino. Un titre à tiroirs d’une quinzaine de minutes qui tient merveilleusement bien la route, prouvant si besoin était que Andy est très à l’aise avec la forme longue. ‘Strip The Walls’ et ‘Going Under’, au milieu de morceaux pop rock progressifs, imposent un ton plus musclé. Le premier ‘Ship The Walls’ est tout particulièrement rock par rapport au reste du disque. 

The Way Home est une très belle découverte. Un album qui pourrait toucher un large public et pas uniquement la sphère vieillissante des progueux à condition de se faire connaître un peu plus. Pour ma part il rentre dans ma petite liste des albums de l’année.