Chrononopost

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Depuis le Brexit et malgré les démissions de Boris puis de Liz, les achats outre Manche sont devenus rebutants. Outre le taux de change de la livre sterling, s’ajoutent des frais de port exorbitants et des frais de douane, sans parler de la petite commission du transporteur.

J’ai renoncé à bien des achats pour cause de Brexit, tant pis pour nos amis artistes vivant de l’autre côté du Channel. Adieu les beaux vinyles, les digipacks et autres trésor que je chéris tant.

De temps en temps je succombe quand même à la tentation à cause d’un vinyle vraiment exceptionnel ou d’un équipement photo introuvable en Europe.

Le plus souvent, lorsque vous commandez, il n’est fait mention nulle part de ces frais supplémentaires. Lorsque le transporteur annonce que votre paquet va arriver, vous recevez en prime un SMS ou un mail vous demandant de payer les frais de douane. Un lien vous redirige vers un formulaire indiscret qui vous demande de nombreuses informations ainsi que votre numéro de carte bleue.

Si vous n’achetez pas grand chose en ligne, c’est assez simple de suivre, un achat, un message. Mais si vous commandez régulièrement à l’étranger, cela peut devenir un casse tête. Dernièrement j’attendais un vinyle d’Angleterre (toujours pas arrivé), un filtre pour mon appareil photo, un compact disk expédié de je ne sais où et un lecteur de carte CF vendu sur une boutique de la Fnac.

J’ai reçu un SMS d’un transporteur me demandant de régler pas loins de trente euros de frais de douane. Mais de quelle commande s’agissait-il ? Du vinyle à 40 euros, du filtre à 80, du CD à 15 ou du lecteur à 30 ? Impossible de savoir, je ne disposais que du numéro d’expédition référencé chez aucun de ces marchants.

Je n’avais pas envie de payer 30 euros de frais de douane pour un achat de 15 euros évidemment. Mais comme je ne savais pas ce que c’était, j’ai payé. J’ai eu la même aventure pour des LEGO commandés sur Bricklnk et qui se sont avéré provenir de Thaïlande. La note a été quelque salée. J’aurai dû être plus attentif.

Samedi matin, j’ai reçu un SMS de Chronopost me réclamant 48 cents. Etant donné que je venais de recevoir une notification d’expédition, je ne me suis pas méfié. Le colis XG019700436JC avait été suspendu à cause de frais supplémentaires. Cela ne ressemblait pas à des frais des douanes, mais je venais de me lever et n’avais pas encore bu mon café.

J’ai cliqué sur le lien https://support-chrononopost.com et j’ai complété le formulaire ainsi que les informations relatives à ma carte bleue. Bizarrement, je n’ai jamais reçu le code de validation 3D Secure de ma banque après avoir envoyé mes informations de carte. Bug ? J’ai pris un café et ai commencé à réfléchir. Après quelques recherches sur Internet, je suis tombé sur des articles d’arnaque au phishing par de faux transporteurs.

48 cents pour des frais, c’était bien peu. Le site de Chronopost n’était pas en .fr, mais en .com et surtout il ne s’agissait pas Chronopost mais de Chrononopost. Mais voila, je deviens sénile et de moins en moins prudent. Entre 6h39, heure de réception du SMS et 7h46, heure de l’opposition bancaire, le hacker a pu jouer librement avec ma carte bleue non protégée pour des débits frauduleux sur Internet. Il semblerait que la loi nous protège cependant à condition de porter plainte. Par contre je n’ai toujours pas réussi à accéder au portail de déclaration via France Connect. Le lien vous renvoie vers un lien que vous renvoie vers un lien qui revient au point de départ.

Depuis, j’ai les yeux rivés sur mon relevé bancaire en ligne pour scruter d’éventuelles opérations frauduleuses sur ma carte bleue. Jusqu’ici tout va bien.