Studio Line

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Mine de rien, enregistrer une vidéo de trois minutes une fois par semaine, cela demande une certaine organisation. 

Tout d’abord il faut écouter de la musique, au moins un album par semaine. Pour être honnête ce n’est pas la partie la plus désagréable du travail maintenant que je ne dirige plus un webzine de rock. En effet, je ne cherche plus à me torturer avec des disques improbables mais plutôt à me faire plaisir. J’écoute brièvement des albums, je jette mon dévolu sur celui qui me fait envie, je l’achète (j’adore acheter un album, même en numérique), puis je l’écoute avec délectation des jours durant sur ma platine, sublimé par mon ampli et des enceintes colones.

Après il faut quand même commencer à travailler, prendre des notes, retranscrire mes impressions, me documenter parfois, mettre tout ça en ordre et préparer le script. Un travail que je fais toujours avec un bloc note et un crayon. Je viens d’ailleurs de terminer un bloc A4 80 feuilles commencé à l’époque de Neoprog avec la chronique d’Osyron et noirci depuis en recto-verso.

Ensuite je retranscris ma prose sur l’ordinateur à l’aide d’un outil de publication partagé, une habitude conservée de l’époque du webzine. Je recherche également des images pour illustrer la vidéo et parfois je vais jusqu’à enregistrer une musique débile sur le clavier MIDI pour amuser la galerie, enfin, ça n’amuse vraiment que moi mais passons…

Vient ensuite la préparation à l’enregistrement. Je transfère la chronique d’internet vers une application sur la tablette de mon épouse. Cette application est un logiciel de prompteur qui me permet de faire défiler le texte devant moi en contrôlant la vitesse avec une télécommande. C’est de cette façon que je teste le texte, le débit et que je corrige le tir avant l’enregistrement. 

L’opération Studio Line peut alors commencer: brossage des dents , rasage de près avec, épilation des oreilles, des narines et des sourcils, nettoyage des lunettes et le coup de brosse de la semaine sur mes quinze millimètres de cheveux. 

Le plus fastidieux débute enfin. Il faut installer l’armature de l’écran vert et bien tendre le tissu. Deux trépieds, deux montants, un bout de chiffon, trois pinces et une grande barre en aluminium pour tendre la toile au sol. Il faut monter puis mettre en place les deux projecteurs LED. Deux trépieds à déployer, deux soufflets à ouvrir à l’aide de huit piquets peu maniables qui se fixent sur les deux LED. Il faut ensuite orienter correctement les projecteurs, brancher l’alimentation, régler leur puissance et souvent revenir vers l’écran vert dont l’éclairage puissant souligne les défauts. 

Ensuite j’installe le tabouret où je vais poser mon séant, bien centré, ni trop loin, ni trop près de l’écran pour profiter du flou de l’ouverture à f 2.8, pour limiter également les ombres portées et surtout les déplacements d’air faisant bouger la toile. 

Vient le tour du premier pied photo qui va supporter l’appareil et le prompteur. A part le centrage et son réglage en hauteur, rien de compliqué. Là ou cela se corse, c’est avec un prompteur à miroir sur lequel se fixe le boitier photo et son objectif 24-70 mm à 2.8. Il faut visser le boitier au rail du prompteur et glisser l’objectif dans le soufflet puis aligner parfaitement tout le monde et régler enfin le zoom sur à peu près 50 mm. Il faut installer la tablette sur le rail du prompteur et réaligner si besoin tout le système. Maintenant il faut brancher le micro cravate au boitier et installer un second pied et son porte smartphone pour supporter le smartphone qui me servira de retour vidéo et de contrôleur à distance de la caméra. Car oui, je n’ai pas de caméraman avec moi.

Les dernières étapes consistent à jumeler en le smartphone avec le boitier photo et la télécommande avec la tablette, allumer le micro, tester la prise de son, d’image, le défilement du prompteur et lancer enfin l’enregistrement qui dure une dizaine de minutes le plus souvent.

Une fois fini, je retire la carte SD de l’appareil photo et descend travailler au montage sur l’ordinateur avec le logiciel de montage. Une étape fastidieuse d’une heure environ maintenant qui s’achève par un fichier .mov de trois à quatre minutes qu’il va falloir importer sur YouTube.

Deux « j’aime » et vingt vues plus tard, la vie de cette vidéo va s’achever dans l’oubli après sept jours de travail. De temps en temps un nouvel abonné rejoint la chaine – quatre depuis le début – et accidentellement, une vidéo dépasse les soixante-dix vues.

Beaucoup de temps passé, beaucoup d’équipements utilisés pour un piètre résultat au final. 

Ce billet aurait pu être sponsorisé par Rega, Bluetooth, Sensodyne, Akai, Nikon, Manfrotto, Menhen, Cullmann, Apple, Scan Disk, Neewer, Gilette, Marrantz, Starblitz, Google, Triangle, Grados, Neeweer, Boya, Ikea, Combar, Rhodia, Osyron,  Garnier, Cambrige, Cullmann et le Crédit Mutuel.

Mais avec vingt vues quotidiennes, ça n’intéresse personne. Ceci dit, pour une fois, la vidéo de Marillion – An Hour Before It’s Dark casse la baraque avec pas loin de 250 vues depuis sa sortie lundi. L’exception qui confirme la règle en fait.

AirDrop

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J’utilise principalement mon smartphone comme outil de prises de notes pour le blog. C’est dans les notes que j’ébauche mes articles, sauf pour les chroniques musicales que j’écris toujours sur papier, à l’ancienne, histoire de me couper des écrans et de mieux me livrer à la musique.

Hélas je n’ai pas de Cloud, par choix, je pourrais d’ailleurs écrire un billet sur cette décision très discutable un jour. Alors lorsque je dois copier un article depuis l’iPhone sur le Mac pour le mettre en forme et le publier, je me l’envoie par mail, ce qui vous conviendrez, est totalement stupide et énergivore. 

Chic ! J’ai reçu un message de moi, c’est cool, de quoi je parle ? 

Avec le Cloud je pourrais écrire l’article sur l’iPhone et l’avoir en même temps sur le Mac, mais je n’aime pas laisser des choses sur le Net dit le gars qui a un blog et un compte Google. Je suis un homme plein de contradictions, voire un imbécile.

Bref. Un jour en lisant un article comparant les mérites d’Androïd et d’iOS, je suis tombé sur la phrase qui tue : « AirDrop est la fonction la plus géniale d’iOS ».

Air quoi ? Oui j’ai un Mac et un iPhone et je ne connaissais même pas ce truc. Alors j’ai essayé de le faire fonctionner et ça n’a pas marché. J’ai eu besoin de toute l’aide du concurrent d’Apple, à savoir Google pour comprendre, c’est moche de vieillir. D’abord Apple n’a qu’à imprimer des bouquins pour expliquer comment fonctionne leurs machins. Ceci dit, même avec les explications et le Bluetooth désactivé, ça ne marche pas très bien non plus. En plus, sur le Mac, il y a une icône assez similaire à AirDrop qui sert à tout autre chose, mais ne me demandez pas quoi. Bref j’ai été pathétique.

Maintenant que j’ai engin compris, je gribouille mes idées un peu partout et lorsque j’en tiens une qui me plait, je l’approche du Mac et hop, elle se retrouve sur le blog en trois clics. Magique !

Je fais maintenant la même chose avec les liens Bandcamp, les photos et tout ce qui traîne sur mon portable, une nouvelle vie commence pour moi. Plus d’envoi mail stupide dans l’info sphère Google, avec une chance sur deux de me planter en tapant mon adresse mail. C’est beau le modernisme !

Ps : cet article a été envoyé par mail à mon adresse perso et copié collé dans mon blog depuis mon Mac en souvenir du bon vieux temps…

L’agonie d’une tortue

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Vous avez déjà assisté à l’agonie d’une tortue ? Renversé suite à une audacieuse acrobatie au ralenti ou retourné par un sadique, le chélonien, pattes en l’air, se débat vainement sous le soleil brûlant, tentant de se remettre debout. Cruelle fin vous ne trouvez pas ?

Sachez qu’il existe pire torture encore, et ce sont les ingénieurs d’Apple qui l’ont conçue. 

Torture, Apple, tortue ? 

Non je ne vous parle pas du Logo, ce langage de programmation graphique inventé en 1967 par Feurzeig et Papert mais d’un accessoire de mon ordinateur.

Je suis sous Mac depuis trois ans et je ne reviendrai plus jamais en arrière sauf ruiné. La machine semble aussi performante qu’au premier jour alors que chez Krosoft c’est la durée de vie maximale d’un PC pour qui utilise des logiciels gourmands. Un Mac donc avec un clavier et une souris sans fil. Super pratique. Grande autonomie, faible encombrement, avec plein de fonctionnalités bien vues et hors de prix comme il se doit.

Grande autonomie oui, mais de temps en temps il faut bien les recharger avec un cable USB Lightning. Pour le clavier, pas de problème, il suffit de le brancher au Mac et continuer à travailler. Certes ce n’est plus un clavier sans fil le temps de la recharge, mais c’est acceptable. 

Pour la souris, c’est une autre paire de manches. Le connecteur Lightning se trouve sous la souris, si si, dessous. Pour la recharger, il faut la placer sur le dos et la brancher, rendant toute utilisation de cet accessoire indispensable, impossible. 

Vous voyez l’analogie maintenant ?

Mais quel est le bougre d’imbécile d’ingénieur qui a eu cette idée stupide ? Mon Mac vient de m’informer que je devais recharger ma souris alors que je suis en plein travail. Pouf, plus de souris, autant dire plus de Mac. Le chélonien gît sur le dos, un harpon planté dans sa carapace et moi je suis comme un con à attendre que ses accus se rechargent pour reprendre mon travail. 

Alors en attendant, j’ai écrit ce billet sur le smartphone car je suis un homme plein de ressources.