Melanie, Martin et Mathias à Lahr

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La dernière fois que je les ai vu, c’était juste avant que les frontières ne se ferment, au début de la pandémie de COVID-19. Un concert acoustique dans une salle privée non loin de la Forêt Noire.

Cette fois Mélanie et Martin jouaient à Lahr, près de la maison, dans la cave voûtée d’une ancienne habitation du centre ville.

Martin, je l’ai connu il y a une vingtaine d’années pour sa participation dans les groupes Seven Steps To The Green Door, Flaming Row et d’autres. Mélanie, comme chanteuse dans Frequency Drift avant que ne naisse leur duo où il reprenaient en acoustique, des tubes du rock progressif. 

Je les ai vu pas mal de fois en concert depuis et je ne l’en lasse pas. C’est pour cela que samedi dernier, j’étais de retour à Lahr avec un ami pour les écouter à nouveau.

Depuis la COVID-19 le groupe a sorti deux disques, un live filmé sans public pour cause de pandémie et un second album solo intitulé Invoke The Ghosts. Pour être tout à fait honnête, j’ai moyennement trop accroché avec et je ne l’ai réécouté qu’avant d’aller au concert, par acquis de conscience. Et finalement, il m’a parut pas mal du tout.

Le chanteur percussionniste Mathias Ruck jouait à leur côté au Stiftsschattneikeller à Lahr samedi (non je n’ai pas inventé le nom de la salle, c’est ça l’Allemagne). Un voyage depuis Strasbourg sans GPS car les seuls morceaux de lard qu’il trouvait se situaient respectivement à 159 km et 180 km et que le Stiftsschattneikeller n’existe sur aucune carte, à moins que nous ayons oublié un S ou un T quelque part dans le nom. Mais comme nous étions déjà venu les écouter dans la même salle il y a quelques années, nous avons retrouvé notre chemin sans trop de mal.

Après une bière locale et quelques mots échangés avec Martin qui vient à notre rencontre, le concert peut commencer. Le trio se lance dans des nouvelles reprises de Kansas, Peter Gabriel, Genesis, Yes, Kate Bush, Pain of Salvation, Arstidir et même du Iron Maiden et de Blind Gardian. Martin à droite joue de la guitare électro acoustique, Méli au centre, chante et Mathias, à gauche, chante également quand il ne joue pas des percussions. C’est Mélanie qui va de l’un à l’autre pendant la soirée, taquinant Mathias régulièrement.

Le groupe joue également un peu leur répertoire lors de la seconde partie du concert. Ils chantent parfois à capella comme pour ce magnifique morceau de Transtlantic ‘We All Need Some Light’, assis devant la scène. Martin m’avouera qu’ils ont eu quelques problèmes de chant sur ‘Of Witches And A Pure Heart’ car c’est la saison des pollens et chanter avec une allergie respiratoire, ce n’est pas évident.

Ils joueront trois heures, de 20h jusqu’à 23h avec une pause de vingt minutes au milieu histoire de boire une nouvelle bière, enfin pour certains.

Entre deux titres Martin prend la parole pour dire des trucs manifestement drôle en allemand. J’écris ‘manifestement’ car je ne parle pas un mot de cette langue gutturale. La bonne humeur est de mise, ils rient presque tout le temps et partent même dans un fou rire irrésistible au beau milieu du set. Moi j’arrive seulement à discerner le nom des groupes et des morceaux joués au milieu de tout ça. C’est déjà pas mal.

On ne va pas se mentir, le concert était très bien. Même mon ami sui venait un peu à reculons n’a pas regretté la soirée pourtant assez éloignée de la musique qu’il explore en ce moment : Gojira.

Vous pouvez retrouver toutes les photographies de la soirée ici.

Io Earth – Acoustic Vol 1

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Teeshirt : Transatlantic The Whirld Tour 2010

On ne peut pas dire que je sois un fan Io Earth. Pour preuve je n’ai que deux de leurs albums à la maison. 

Io Earth fait partie de ces formations assez méconnues du rock progressif, c’est-à-dire totalement invisible dans l’univers du rock. Le groupe propose un prog symphonique à chanteuse teinté de folk avec plein plein de musiciens et encore plus d’instruments. Rien de très révolutionnaire au final mais ils ont leurs fidèles.

Alors je me demande encore quelle mouche m’a piquée en commandant Acoustic Vol 1. Mais je ne regrette pas du tout ce coup de folie. C’est vrai, j’aime beaucoup les albums acoustiques et j’étais curieux de voir comment sept musiciens s’en sortiraient sur ce format allégé. Car j’ai toujours trouvé le prog de Io Earth chargé, limite too much, à l’image de leur artwork. 

Avec juste New World en CD et quelques titres glanés sur Youtube, je connais bien mal leur répertoire. Et ne comptez pas sur moi pour comparer avec vous ce que je n’ai jamais écouté. Je vous livre ici mes impressions sur un album acoustique un point c’est tout.

En version épurée, les morceaux de Acoustic m’ont tout de suite parlé. Piano, violon, flûte, saxophone, guitare acoustique, percussions et voix s’équilibrent harmonieusement. Les voix de Dave et Rosanna se prêtent très bien à l’exercice, libérées de la batterie, des guitares électriques et des claviers.

La pochette est également épurée, à l’image de ces mélodies revisitées par Io Earth. Les dix titres sont accompagnés de quelques mots pour nous en parler et plaisir suprême, le groupe à gribouillé à l’intérieur du digipack. 

Sans rentrer dans les détails, j’ai particulièrement aimé le lent et bluesy ‘Streets’ composé pour l’occasion je crois, le jazzy pétillant ‘Home’ et le mélancolique ‘Fade To Grey’ avec Adam qui accompagne Rosanna au piano. Que vous aimiez ou non Io Earth, je vous recommande chaudement ce très bel album. Il m’a donné envie d’approfondir leur discographie en attendant Acoustic Vol 2.

Deafening Opera – driftwood

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Teeshirt : Deafening Opera – Let Silence Fall (2018)

Connaissez-vous le groupe allemand Deafening Opera ? Non ? Ils ont pourtant joué en ouverture de Vanden Plas et viennent de presser leur troisième album studio driftwood.

Si je vous les présente aujourd’hui, c’est parce que j’ai eu l’occasion de les écouter en live plusieurs fois, de les interviewer et même de manger avec eux chez un copain. Des teutons très sympas qui jouent du rock progressif lorsque leurs vies leur en laisse le temps.

Ils m’ont gentiment envoyé driftwood pour que j’en parle ici, et si je m’étais juré de ne pas chroniquer de promotions, je ferai ici une entorse à la règle pour trois raisons : j’aime bien ces gars et leur nouvel album marque clairement un rupture avec les deux précédents, et ça m’a plu.

Deafening Opera joue du rock progressif à la Porcupine Tree avec des synthés et tout le tralala. Mais depuis quelque temps, leur claviériste français a quitté le navire. Problème, le prog sans claviers, ça n’est pas évident.

Avec driftwood, Deafening Opera reprend en acoustique des morceaux de Blueprint et de Let Silence Fall, leur deux précédents albums, et y ajoute de nouvelles compositions comme ‘murghab morning’, ‘snowman’s meadow’, ‘outlaw feline’, ‘farewell kiss’ et ‘little stone’.

Tout commence par le court instrumental ‘murghab morning’ à la guitare, 90 secondes délicates qui nous guident jusque ‘25000 miles’ en version débranchée. Moritz a repris le piano du claviériste Gérald Marie et Adrian, qui est également chanteur d’opéra, semble clairement plus à l’aise dans ce registre acoustique.

‘snowman’s meadow’ m’a agréablement surpris avec son approche tout d’abord jazzy à la Michel Jonasz alors un ‘outlaw feline’ qui ressemble à du bluegrass. J’ai également adoré le duo sur ‘farewell kiss’ où Alexandra répond à Adrian.

Driftwood ne dure qu’une demie-heure, une manière pour le quintet allemand de se remettre sur les rails après un long silence. Si les habitués attendaient un troisième album de rock progressif, ils seront probablement déçus. Pour ma part, ce driftwood est une jolie surprise qui annonce peut-être une nouvelle vie pour Deafening Opera.