Oceans Of Slumber – Where Gods Fear To Speak

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Le même jour, je recevais les albums de Blind Ego, Kalandra et Oceans of Slumber. Une promo, une précommande et la sortie officielle de Where Gods Fear To Speak. Autant dire une belle journée.

Mais je ne vais pas vous mentir, j’ai un petit faible pour le groupe américain Oceans of Slumber, alors c’est eux dont nous allons parler aujourd’hui.

Les voici de retour avec Where Gods Fear To Speak, un nouvel album de dix titres dont une reprise de Chris Isaak et cinquante six minutes trop vites écoutées. Et si leur précédent opus Starlight And Ash manquait de contraste, celui-ci corrige le tir car ici growl et chant clair s’affrontent ouvertement sur des compositions blockbusters.

Entre le piano de Dobber et la voix de Cammie il y a déjà matière à se mettre sous l’oreille mais comme le prouve le précédent album, cela ne suffit pas forcément et le retour en force de la basse de Semir, les guitares des deux Chri, la batterie de Dobber et le growl de Cammie redonnent toute sa puissance au metal prog des américains.

Progressif car chaque morceau est une histoire à tiroirs. Des forts contrastes allant du piano à la guitare acoustique jusqu’au chant acapella qui s’illustrent tout particulièrement sur le titre ‘Don’t Come Back From Hell Empty-Handed’ long de plus de huit minutes.

Métal car ça poutre quand même sauvagement par moment comme dans le titre qui donne son nom à l’album ‘Where Gods Fear to Speak’.

Les ouvertures des morceaux sont particulièrement inventives, du chant acapella de ‘Wish’ au piano de ‘I Will Break The Pride Of Your Will’ en passant par les sons électros de ‘The Given Dream’ où les claviers de ‘The Impermanence Of Fate’.

La colère des dieux semble s’exprimer par le growl caverneux de Cammie. Des dieux qui soumettent les fidèles et qui promettent du vent. Un album où la chanteuse règle ses comptes avec la religion dans laquelle elle a baigné toute son enfance. Sa mère était Témoins de Jéhovah.

Inutile de dire que j’adore cet album. Mes coups de cœur vont au plus long morceau ‘Don’t Come Back From hell Empty-Handed’ à la construction des plus progressives ainsi qu’au plus court, ‘The Given Dream’ à l’émotion à fleur de peau. Mais je salue également au passage ‘Wicked Game’, la magnifique reprise de Chris Isaak.

De là à en faire un des candidats à l’album de l’année, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car cela fait des mois que mon choix est fait, et il faudrait vraiment un tsunami pour que je change d’avis.

Evergrey – Theories Of Emptiness

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Evergrey, le groupe de metal que mon épouse préfère, vient de sortir une nouvelle galette longue de cinquante et une minutes. Je dis longue, et ce n’est pas par hasard, car avec onze morceaux, Theories of Emptiness me paraît bien long.

Alors pas de doute, c’est bien du Evergrey. On y retrouve tous les ingrédients habituels dont la voix magnétique de Englund. Pourtant je ne rentre pas dedans. J’irai même jusqu’à dire que sorti du titre ou figure Jonas Renkse, je m’emmerde un peu.

Déjà il y a la production qui ne va pas. Le mixage manque carrément de mordant. L’abondance de claviers, de chœurs et la voix de Tom noient les guitares, la basse et la batterie dans le sirop de glucose. Même au casque ou bien en poussant les décibels, ça reste du chamallow.

Les morceaux pêchus ‘We Are The North’ et ‘One Heart’ échappent de justesse à la barbe à papa metal progressive grâce à l’abondance de guitares mordantes et aux claviers qui restent en filigranes. C’est tout particulièrement vrai pour ‘One Heart’ qui est nettement plus dans une mouvance hard rock que metal. Bon il fallait quand même oser ces chœurs épiques qui feront le bonheur des fans que l’on invitera à monter sur scène pour chanter avec Evergrey lors de la tournée.

‘Cold Dreams’ fonctionne particulièrement bien du fait du contraste offert par le growl caverneux face au metal progressif sirupeux. Et puis j’aime bien Jonas.

Et je sais, c’est carrément anecdotique, mais j’aime beaucoup le dernier morceau intitulé ’A Theory Of Emptiness’, peut-être parce qu’il est nettement plus lisible avec juste un peu de claviers, du piano et une voix.

Ceci dit Theories of Emptiness est un album sympathique. Les titres fonctionnent et s’enchaînent à la perfection et si la production avait été plus ciselée, j’aurais sans doute mieux apprécié la richesse des sonorités des instruments. Les guitares de Henrik, quand elles s’imposent, sont particulièrement brillantes et quelques ouvertures comme celle de ‘To Become Someone Else’ sont vraiment bien foutues.

Tout ça pour vous dire que je ne vous recommande pas Theories of Emptiness car je n’arrive pas à me convaincre moi-même qu’il s’agisse d’un bon album.

Leprous – Melodies Of Atonement

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Pour moi, Leprous c’est toujours bien, sauf peut-être en live. Je suis particulièrement fan de la voix de son chanteur Einar Solberg, sauf en concert où hélas il tient rarement ses promesses.

La pochette comme les photographies qui illustrent le livret sont de magnifiques images d’organismes unicellulaires prises au microscope électronique. La couverture montre une Rhabdonella spiralis, un organisme large de 50 microns qui est herbivore et brouteur de phytoplancton d’après ce qu’écrit le CNRS à son sujet. Cela ne m’éclaire pas vraiment sur le titre de l’album que l’on pourrait traduire par les mélodies de l’expiation mais bon, c’est très esthétique.

Chaque nouvel album de Leprous apporte quelque chose à leur discographie aujourd’hui bien étoffée. Melodies Of Atonement n’échappe pas à la règle.

Après avoir exploré le métal progressif façon Tesseract, tempéré les mélodies avec une orchestration symphonique, ils reviennent pendant cinquante deux minutes et dix morceaux à un métal prog électro soft où pointent d’autres influences.

Et non, il n’y a plus de cordes ni d’orchestration. Toutefois plusieurs titres risquent de vous interpeller au début avant de rentrer dans la normalité après plusieurs écoutes de l’album.

Quelques épures qui viennent semer le trouble dans Melodies Of Atonement. Des épures où la basse s’impose comme au début de l’improbable ‘Like a Sunken Ship’. Ou bien ce ‘Faceless’ pour le moins jazzy au piano et à la contrebasse où s’invite un solo de guitare bien loin des standards de Leprous sans parler des chœurs quasi gospel de la fin.

Mais rassurez-vous, fidèles à leurs habitudes, ils finissent toujours par pousser les potentiomètres et partir vers le métal. On reconnaît tout même très bien la patte de Leprous avec ses coups de boutoirs, ses claviers électroniques et la voix de Castra en colère.

Par exemple, ‘My Limbo’ à l’écriture nettement plus musclée renoue avec un metal progressif des plus classiques. Après est-ce dû à l’abus d’écoutes ou bien à la fatigue accumulée ces derniers jours, toujours est-il que plus j’avance dans la découverte de Melodies Of Atonement, moins j’entends ses nuances. Tout le contraire du premier album solo de Einar Solberg que je ne regrette vraiment pas d’avoir élu album de l’année 2023.

Il y a quand même des titres géniaux qui m’interpellent à chaque fois. ‘My Specter’ est de ceux-là. Ses subtiles touches électroniques sur la voix plaintive d’Einar contrastent avec le refrain déclamé évoquent parfaitement cette atmosphère nocturne et secrète que l’on retrouve dans les paroles.

‘Self-Satisfied Lullaby’ ne manque pas de m’étonner également à chaque écoute. La musique est pour les moins expérimentale dans les détails tout en restant relativement mélodique et les paroles ressemblent à s’y méprendre à de l’écriture automatique.

Melodies Of Atonement ne figurera pas dans les albums de l’année. Sixteen d’Einar Solberg qui trotte toujours dans ma tête le surpasse de loin. Ça n’en reste pas moins un excellent album que je vous recommande d’autant qu’en l’achetant sur Bandcamp vous obtenez la musique, la pochette et le livret en prime pour vous plonger dans les tourments de son auteur.

Wheel – Charismatic Leaders

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J’ai découvert le groupe Wheel en 2021 encore une fois grâce à Stéphane avec l’album Resident Human qui n’a pas eu droit à une chronique dans ces colonnes. Un trio autrefois quatuor venu d’Helsinki qui sort avec Charismatic Leaders son troisième album en plus de trois EPs depuis 2017.

Il n’y a pas très longtemps je m’étais offert justement Rumination, un EP trois titres sorti en 2022 d’un peu moins d’un quart d’heure qui me semblait trop bref pour en faire une chronique malgré de très bons morceaux comme le fabuleux ‘Blood Drinker’.

Je me suis réservé pour leur album en devenir Charismatic Leaders qui vient justement de sortir chez Inside Out. Il s’agit d’un disque d’un peu plus de trois quart d’heure pour sept morceaux dont trois frisent ou dépassent les dix minutes.

Wheel a été clairement marqué par l’influence de Tool (écoutez ‘Submission’), une sorte de metal progressif alternatif pas forcément très typé mais qui s’écoute admirablement bien. Ils possèdent également un je ne sais quoi de Soen dans leur manière d’aborder le metal progressif même si un titre comme ‘Porcelain’ nous ramène clairement plus vers le grunge.

La section rythmique est au cœur des compositions de Charismatic Leaders, souvent à la frontière du djent, avec un basse très présente (même s’ils n’ont plus de bassiste) et un chant relativement neutre mais nettement plus agressif, à la limite du growl parfois.

Il faut dire que dans Charismatic Leaders, le groupe s’attaque aux politiciens avides de pouvoir qui gouvernent notre planète, un vaste sujet qui peut fâcher.

Au milieu des ses sept pistes, ‘Disciple’ fait bande à part. Il s’ouvre sur quelques notes de violoncelle, s’appuie sur un duo basse guitare très rythmique et débride un chant resté jusqu’à présent très contrôlé.

Il est suivi par l’unique et très court instrumental andalou ‘Caught in the Afterglow’ qui lance le titre final de plus de dix minutes, le magnifique ‘The Freeze’. Un morceau à deux vitesses, d’abord lent et récitatif qui dans sa seconde moitié libère toute l’énergie retenue dans les cinq premières minutes. Nous y retrouvons une des trop rares sections instrumentales de cet album très chanté où guitare, basse et batterie s’affrontent une poignée de secondes.

Même si Charismatic Leaders n’est pas le genre d’album écrit sous la forme d’une sinusoïde mais plutôt de manière assez linéaire, il n’en reste pas moins addictif et le plus souvent, malgré sa durée, il n’est pas rare que je le repasse une seconde puis une troisième fois au casque.

Je ne peux donc que vous le recommander chaudement.

Who Gods Destroy – Insanium

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Who Gods Destroy

Sons of Apollo n’est plus. Mike est retourné chez Dream Theater et Derek s’est retrouvé presque tout seul devant ses claviers. Alors il a cherché de nouveaux virtuoses avec Ron Thal, l’autre survivant de la débâcle, et ils ont monté le projet Whom Gods Destroy.

Insanium, leur premier effort, affiche près d’une heure de metal progressif survitaminé et dix morceaux de trois à sept minutes.

Je me suis pris en pleine figure les deux premiers titres ‘In The Name Of War’ et ‘Over Again’ au milieu des hurlements de Dino et j’ai crié “Le roi est mort, vive le roi !”. Parce que franchement, ils déchirent ces deux-là.

Mon enthousiasme a été quelque peu douché avec ‘The Decision’ qui fait ici figure de tafiole en comparaison des deux premiers, un titre un peu à la manière d’un James Labrie en phase amoureuse.

Le problème c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé et ‘Find My Way Back’ est encore moins énervé, faisant songer cette fois à une balade de Ayreon. J’aime beaucoup le morceau, d’autant qu’il joue de belles sonorités vintages, cependant je peine à lui trouver une place dans Insanium.

Sorti de ces deux bleuettes et du bonus track un petit peu too much (mais que j’aime bien), le premier opus de Whom Gods Destroy dépote furieusement, rugueux à souhait, grandiloquent comme j’aime, puissant, technique, limite grandiose.

Le seul instrumental de trois minutes et vingt-quatre secondes (soyons précis), vient donner la parole exclusivement aux musiciens (ben oui c’est ce que l’on appelle un instrumental quoi). ‘Hypernova’, tel est son nom,  fait inévitablement songer à un certain titre de Dream Theater, trop connu pour être cité ici (je dis ça parce que je ne me souviens plus de son nom), preuve que le nouveau projet n’a pas inventé la poudre, mais on s’en fou, ça dépote.

Who Gods Destroy - Insanium

La pochette est à l’image de la démesure de l’album, un dieu assis sur son trône, versant des larmes de sang en contemplant sa misérable création qui s’entretue à ses pieds.

Le problème de Insanium c’est que les deux premiers morceaux sont tellement puissants qu’ils éclipsent le reste de l’album.

Mon titre préféré est le second, ‘Over Again’, au refrain scandé absolument grandiose servi par une musique à la fois vintage et moderne où la basse de Yas Nomura joue des trucs surpuissants sur la guitare folle de Ron et la batterie de Bruno qui n’a rien à envier à Mike.

Insanium est une grosse baffe metal progressive à écouter très fort pour emmerder les voisins. J’en arriverai presque à trouver l’album meilleur que le dernier Sons Of Apollo, MMXX, qui reste pour moi un sommet du genre.

Du coup, vous savez ce qu’il vous reste à faire et ça tombe bien puisque l’album est sur Bandcamp.

Universe Effects – The Distance

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J’ignore qui m’a tuyauté sur le groupe québécois Universe Effects. Mais, qui qu’il soit, je l’en remercie.

Je suivais sans le savoir le quintet de cousins depuis quelques temps déjà sur Bandcamp quand leur nouvel album The Distance est sorti sans prévenir. J’y ai jeté une oreille intriguée et si je vous en parle aujourd’hui, c’est que leur musique m’a clairement tapé dans l’oreille.

Universe Effects existe depuis 2015 mais n’a composé que trois albums en comptant le dernier.

The Distance, ce sont quatre morceaux pour moins d’une demie heure de metal progressif. Une musique qui emprunte au cinématique symphonique, au djent comme au jazz.

Le timbre de Gabriel Antoine Vallée, le chanteur du groupe, est reconnaissable entre tous. Il surprend tout d’abord, d’autant que le chant est très présent sur l’album et finit par prendre aux tripes. Les claviers de Francis Grégoire sont omniprésents et souvent virtuoses comme dans le premier titre ‘Layers’. Mais les guitares aux solis lumineux de Gabriel Cyr ne sont pas en reste loin de là. Quant à la section rythmique tenue par Alexandre Hudon et Dominic Tapin-Brousseau, elle est la colonne vertébrale de ces compositions protéiformes, s’offrant régulièrement quelques mesures de bravoure.

La pochette de The Distance s’apparente à de l’art graphique. Une photographie hyper contrastée de drone prise à la verticale du bord de mer où le blanc de l’écune tranche avec le roux des rochers, séparé par une bande de sable noir. Une thématique déjà exploitée pour leur single ‘Layers’ sorti au mois de février.

Ce titre, qui débute l’album, donne dans le djent  électro cinématique à la manière d’un Tesseract.  Il fait également songer à un Dream Theater avec ses claviers virtuoses.

‘Waves’ débute de manière nettement plus apaisée entre piano et guitare jazzy et explose après trois minutes pour retomber dans la fusion cent-vingt secondes plus tard un peu dans le style de Sanguine Hum.

‘Flow’ est dans la pure veine d’un metal progressif technique et virtuose qui trouve tout de même le temps de se poser sur les couplets plus calmes. Il s’offre également une courte section instrumentale construite sur plusieurs soli de guitare, clavier et de basse.

‘Release’, le long format de neuf minutes qui conclut trop vite cet album, joue avec la forme symphonique. On est pas loin encore une fois d’un Dream Theater avec son emphase mais dans un traitement nettement plus subtil.

Universe Effects est ma première découverte de l’année. Plus je l’écoute, plus je lui découvre de nouvelles qualités. Je vous le recommande donc et de mon côté, je vais explorer leur deux autres albums de ce pas.

Quadrivium – VORDONA

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Parmi les nombreux achats effectués sur Bandcamp ces derniers jours (Pendragon, Ne Obliviscaris, Atomic Symphony, Aisles et d’autres), j’ai décidé de vous présenter le jeune groupe Quadrivium et son premier album VORDONA.

Le duo de metal progressif est formé de Tony au chant et de Pavlo qui joue de tous les instruments. Oui c’est assez casse gueule comme configuration, d’ailleurs j’y reviendrai.

L’album d’une demi heure propose sept pièces dont quatre qui forment The Tetralogy (quatre, tétra, vous voyez, rien de bien compliqué).

Ne nous mentons pas, Tony Ricci n’est pas un fabuleux chanteur. Il possède une palette assez limitée, sans doute encore bridée par la barrière de la langue. De même, les compositions de Pavlo Mysak ne jouent pas dans l’originalité, mais l’ensemble se tient suffisamment bien pour donner un coup de projecteur sur leur travail.

VORDONA est encadré par deux instrumentaux, ‘Prelude’ et, devinez quoi, un ‘ Postlude’ évidemment, des pièces électro symphoniques d’environ une minute chacune.

L’album combine djent, metal progressif, électro soft, arrangement orchestraux et atmosphériques sur du chant clair.

‘Dark Moons’ figure parmi mes titres préférés. La pièce de presque six minutes, une des plus longues de l’album, emprunte autant au metal qu’au symphonique cinématique. Elle est également la seule où Tony change légèrement de registre vers la quatrième minute.

‘Altered Perception’ qui suit ce morceau, est également de belle facture malgré une caisse claire au son de pot de yaourt que l’on retrouve en fait un peu partout sur l’album. Commencé de manière alternative, le titre monte en puissance et Pavlo y livre un solo de guitare réjouissant.

Sorti de ces deux pièces, j’ai quand même l’impression de tourner un peu en rond. Le chant de Tony en est partiellement la cause comme la section rythmique joué par un seul homme et assez peu inspirée.

Si en musique on parle de groupe, c’est parce que plusieurs artistes jouent ensemble, confrontent leurs idées, quitte à se fritter et apportent de la diversité à l’œuvre finale, là où un projet solo à tendance à se répéter. Et chez Quadrivium, cela se ressent beaucoup.

Du coup, le format de trente minutes est amplement suffisant pour cet album. Les curieux pourront le découvrir sur Bandcamp.

The Resonance Project – Ad Astra

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C’est Katha qui a fait la publicité de l’album Ad Astra sur un réseau social classé X. Dans sa longue liste de découvertes 2023, figurait ce duo de métal progressif instrumental américain et leur dernier album huit titres.

Je ne suis pas forcément fan d’albums instrumentaux et ce n’est pas le dernier morceau ‘End of Time’, qui lui est chanté,  qui a fait pencher la balance du bon côté. Je pense que c’est sa richesse de styles et de sons qui m’a séduite. 

The Resonance Project se compose de Yas Nomura à la guitare et à la basse ainsi que de Lang Zhao à la batterie et aux arrangements comme ces chœurs à la Pink Floyd dans le titre album. De nombreux invités accompagnent le duo sur Ad Astra, des artistes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam mais qui, je l’avoue, apportent d’autres sonorités aux compositions des deux musiciens.

Pour la musique, si vous connaissez Plini, vous êtes en terrain conquis.  Le groupe joue un métal progressif djent à guitares au feeling jazzy. 

Vous savez sans doute combien j’aime les cuivres. Avec ‘Prophecy’ je suis servi. La trompette de Aaron Janik éclaire le metal prog électro de sublime manière. A côté de cela ‘Void’ donne dans le djent expérimental nettement moins mélodique, le genre de truc qui réveille les morts et ‘Macrocosm’ qui suit, tabasse pas mal également. 

Mais dans l’ensemble, Ad Astra se révèle très mélodique et cinématique, secoué ici ou là par de belles doses de poutrage. ‘Gem’ est une pièce très jazzy de l’album dans laquelle Adrien Feraud nous donne une belle leçon de basse claire sur la mélodie de Yas. Une atmosphère à la Brazil pour ceux qui connaissent le film.

J’avoue que ‘End of Time’ avec la voix de Dino Jelusick me laisse dubitatif. Les première secondes chantée ‘Rain seemed like etc’ sonnent vraiment bancales à mes oreilles. Mais dès qu’il part dans un registre crié, limite growl, cela devient vraiment excellent et même lorsqu’il revient au chant clair vers la cinquième minute, c’est encore très bon.

Je recommande chaudement Ad Astra aux amateurs de metal progressif instrumental. Vous pouvez le découvrir comme je l‘ai fait sur Bandcamp et plus si affinités bien sur. Et encore une fois, merci à Katha pour la découverte.

Voyager – Fearless in Love

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Nous partons aujourd’hui au pays des kangourous. 13 à 18 heures d’avion avec escales, le cauchemar absolu pour une personne comme moi qui déteste les voyages.

Par chance, à l’ère du numérique, il est possible de découvrir l’album d’un groupe australien le jour de sa sortie, sans décalage horaire.

Voyager est une formation avec laquelle je ne suis pas toujours en phase, même si je reconnais le talent évident de ses membres. Ceci dit, lorsque j’ai écouté les premiers extraits de Fearless in Love, j’ai aussitôt commandé l’album.

Il est arrivé le 14 juillet et du fait des restrictions imposées par la sécheresse qui sévit dans notre région, c’est lui qui a été mon feu d’artifice.

Les cinq titres proposés lors de la pré commande m’avaient tout simplement bluffés et si dans les six autres, certains se révèlent moins percutants, Fearless in Love monte sur le podium 2023. Onze pièces pour trois quart d’heure de musique, le nouveau Voyager concilie pop progressive, metal et électro avec brio. Une sorte d’incroyable mélange de Muse, Devin Townsend, The Pineapple Thief et Leprous.

Dans l’album il y a des titres synthwave eighties matinée de metal façon fête foraine comme dans le fabuleux ‘Dreamer’ ou encore ‘Promise’ et ‘Daydream’. La musique de Voyager possède un côté metal festif, un évident côté Eurovision commercial qui aurait dû m’énerver au plus haut point et que aujourd’hui je surkiffe. Comme quoi on peut changer, vous me direz si c’est en bien ou en mal.

La pochette bleue, deux mains entrelacées façon Yin et Yang se décline au dos du vinyle  – oui car après avoir acheté le digital j’ai craqué pour la galette 33 tours – , bref se décline au dos à la manière de Léonard de Vinci dans La Création d’Adam, une main ouverte masculine dans le bleu océan et un doigt tendu féminin, dans l’azur. A l’intérieur, sur deux panneaux, les deux mains sur fond rouge s’agrippent. Un artwork qui évoque le couple, l’amour comme le titre Fearless in Love. Par contre les textes, pleins de répétitions ne m’ont pas beaucoup éclairés sur leur sens, alors je me suis concentré sur la musique.

J’ai parlé au début de cette chronique de titres un peu plus faibles. En réalité, il n’y en a qu’un, ‘The Lamenting’, une pièce nettement moins bling bling que ‘Ultraviolet’ par exemple et qui me fait penser à du The Pineapple Thief. Le titre m’a dérangé à la première écoute de l’album, maintenant il a trouvé sa place dans Fearless in Love et je n’ai plus rien à lui reprocher.

Le nouveau Voyager est sur le podium, juste à côté de 16 de Einar Solberg. Seul le temps et les écoutes pourront peut-être les départager. Deux albums majeurs de l’année à découvrir d’urgence.

Supersonic Revolution – Golden Age Of Music

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Arjen Lucassen est un grand malade. Non content de composer dans Ayreon, Star One, Stream of Passion, The Gentle Storm ou sous son nom, il s’est embarqué dans Spersonic Revolution avec John Jaycee Cuijpers, Timo Somers, Koen Herfst et Joost Van Den Brolk.

Le plus dingue dans cette histoire, c’est qu’Arjen tient ici le poste de bassiste. Bassiste? What the fuck !

Si Arjen est un grand malade, je ne vaut guère mieux, puisque dès qu’il sort un truc, je le précommande. J’ai quand même hésité quelques secondes avec Supersonic Revolution car le premier extrait et son clip flashy à l’animation un peu cheap m’avaient refroidis. N’empêche, j’ai craqué et me voila devant un album aux couleurs qui piquent et aux sonorités seventies.

Seventies oui, mais certainement pas progressives à la manière de Genesis. Plutôt Deep Purple, si vous voyez la nuance. Oui, ça dépote.

Une heure huit de musique, quinze morceaux dont quatre reprises, ici on donne dans les titres expressos où l’on reconnaît la patte de Joost très inspirée par Ayreon ainsi que l’inimitable jeu de basse de Arjen (ok, là je déconne)…

Jaycee rêvait de monter un groupe avec Arjen, ben voila c’est fait et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il rentabilise cette collaboration. Vous allez l’entendre ce rocker aux cheveux bouclés qui chantait sur The Final Experiment. Car Golden Age of Music n’offre pas beaucoup de respirations, sauf peut-être sur ‘Odyssey’, ‘Fight Of The Century’ et ‘Holy Holy Ground’.

L’album est un hommage à la musique des seventies et à ses artistes. Chaque morceau évoque un groupe, un album ou un titre emblématique de ces années-là. C’est dans le livret que vous trouverez les clés, car ces compositions de haut vol, même si elles incorporent quelques indices, sont dans la veine des tubes grandiloquents de Arjen. Normal ceci dit au passage, c’est lui qui a tout écrit et composé sorti du prélude que l’on doit à Joost.

Si les musiciens font du très beau boulot sur ces quinze morceaux, je suis moins convaincu par le mixage et la production un peu terne qui manquent de mordant, que ce soit sur le vinyle ou le CD.

Vous voulez sans doute connaître mon morceau préféré ? Vous en êtes certains ? Ben c’est le dernier, ‘Love It All’. Comment ça c’est une reprise ? Mince… c’est moche. Mais y a pas a dire, les compositions des seventies c’était quand même quelque chose ! C’est sympa de copier ces années-là, mais bon, rien ne vaut l’original.

Après plus d’une heure de claviers vintages rugissants, de chant à donf, de guitares et pas vraiment de pause, je suis sur les rotules.

Au moins dans le dernier Ayreon, il y avait des endroits où souffler un peu. Golden Age Of Music n’est pas un mauvais album, loin de là, mais il est trop long et trop dense. Dans les seventies, on pressait des vinyles de quarante cinq minutes maxi et c’était bien assez.

Si vous êtes comme moi, un inconditionnel de Arjen Anthony Lucassen, je suis certain que vous l’avez déjà acheté, sinon écouté et peut-être même adoré. Pour les autres, écoutez le un peu avant quand même.