Lighthouse

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La pointe du Capo d’Orso n’est accessible que par un petit chemin caché dans le maquis et bien entendu non balisé, car nous sommes en Sardaigne, pas sur les sentiers Vosgiens. La promenade se mérite, d’autant que presque personne ne va là bas, mais comme un phare se dresse sur la pointe, je n’ai pas résisté à la promenade. Ce n’est qu’une photographie de vacances à l’heure du coucher de soleil, avant que la nuit ne tombe et que les sangliers n’investissent le maquis.

A l’arrière plan se dessine les célèbres îles de la Maddalena et de la Caprera, petits paradis dans cet archipel déjà magnifique.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/80s, f/11, ISO 64, 62 mm

Punk ain’t dead

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Près de notre location en Sardaigne, au Capo d’Orso, se trouvaient les ruines d’un fort faisant partie d’un vaste ensemble défensif prévu pour protéger l’île des invasions françaises.

Dans les ruines de certains des bâtiments, je suis tombé sur des tags à la limite du street art comme ce cochon tueur. Je n’ai pas pu résister à l’envie de photographier ces peintures rupestres d’un autre âge. « Punk ain’t dead » clame un autre graffiti primitif sur le mur. Décidément, les punks ne comprendront jamais l’art…

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/160s, f/4.5, 90 ISO, 24 mm

Nuraghique – la stèle

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Nous sommes près d’Arzachena en Sardaigne, devant la tombe de géant de Coddu Vecchiu, un monument particulièrement exceptionnel. La stèle se compose ici de deux pierres superposées et sculptées. Les menhirs formant les cornes de taureaux sont particulièrement bien préservées ainsi que l’allée couverte qui a conservée quasiment toutes ses dalles.

Le choix du noir et blanc s’est imposé pour quasiment toutes les photographies de monuments nuraghiques afin de bien faire ressortir les détail de la roche malgré un soleil très haut et des lumières dures.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/320s, f/7.1, ISO 72, 69 mm

The last nuraghe

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Vendredi 22 septembre

Le vol Volotea V72712 décollait à 16h50. Contre toute attente il partit à l’heure et arriva même avec dix minutes d’avance. Après avoir récupéré les clés du notre hybride, il ne nous restait plus de quarante kilomètres à parcourir pour rejoindre la location située à 250 mètres de la plage. Quarante kilomètres à l’heure car nous sommes en Sardaigne dans une Fiat Panda et que la nuit est déjà tombée sur l’île lorsque nous quittons Olbia. 

Je n’imaginais même pas qu’une Fiat Panda puisse posséder une motorisation hybride à six vitesses. Même dans les descentes elle peine à atteindre les quatre-vingt kilomètres heures. 

Après quelques errements dans l’obscurité, nous avons trouvé l’appartement, et malgré un loyer de plus de cent euros la nuit, il n’avait ni four, ni micro-ondes, ni cafetière. Le matelas king size dont on sentait les ressorts rouillés et des draps usés jusque la corne nous promettaient des nuits délicieuses. 

Bonus, les seuls voisins à cinq cents mètres à la ronde faisaient la fête juste contre notre chambre ce soir là sans parler de l’orage qui a éclaté soudainement. 

Ça ne nous a pas découragé pour autant et nous sommes descendu dans le noir sur la plage profiter des premières gouttes de pluie. 

Samedi cannibal surf babe

Après un café avec dosettes Senseo tassées dans une cafetière à moka et une galette au miel, nous sommes partis faire des courses, car il faut bien se nourrir même en vacances.

La première épicerie sur la route de Palau vendait trois tomates, deux yaourts et beaucoup de marques de lessives. Nous avons donc continué l’exploration de la ville pour trouver finalement un supermarché correctement achalandé un peu plus loin. 

Une fois le frigo rempli, nous sommes montés au rocher de l’ours, promontoire touristique à trois euros le parking, cinq l’entrée et cinquante cents les toilettes. 

La vue sur la baie était juste imprenable et le rocher ressemblait bien à un ours, mais vu de la mer.

Le grand air ça creuse et après un repas de vacances (du pain, du fromage, de la charcuterie) nous repartons pour un voyage dans le temps, plus de quatre mille ans en arrière pour admirer un tombeau de géant, monument mégalithique propre à la Sardaigne qui allie menhir, allée couverte et mur de pierres. Il n’en restait plus grand chose mais quelques kilomètres plus loin, un second monument snobé par les guides nous réservait une belle surprise. Celui-ci était quasi intact avec sa pierre dressée percée d’un trou pour laisser entrer les morts. Nous en avions déjà vu un il y a quelques années mais celui-ci était vraiment incroyable. Sans doute, parce que d’après la légende, il aurait des vertus curatives. Du coup de nombreux bobos s’adossent au menhir pour méditer ce qui complique les photos.

Sur la route d’un nurrhage que nous ne trouverons jamais, nous tombons sur le spot des champions de la glisse, la plage de Porto Pollo et sa presqu’île. Kyde Surf, planche à voile, machin volant, l’eau est recouverte de Brice de Nice faisant des acrobaties aquatiques et aériennes. 

Ce n’est pas là que nous tremperons nos fesses, il y a trop de vent, d’engins fous et surtout nous n’avons pas nos maillots. Par contre, de retour dans notre nouveau chez nous, et malgré la fatigue, nous descendons à la plage privative abritée du vent pour goûter à l’eau de la Méditerranée. Vivifiant !

Dimanche archéologique 

Après un vrai moka cette fois, nous prenons la route Arzachena, à une vingtaine de kilomètres de notre pied à terre soit pas loin de trente-cinq minutes de route pied au plancher. 

Nous remontons le temps une nouvelle fois de quatre à six mille ans, à la découverte de la civilisation nuraghique et mégalithique. Sur notre route, sont bâtis quatre monuments : deux tombeaux de géants, un nuraghe (sorte de tour en pierres sèches entourée de maisons rondes) et une nécropole avec quatre coffres mortuaires, plusieurs cistes, un dolmen et trois tumuli entourés de pierres dressées, largement de quoi occuper la matinée. 

Sur deux d’entre eux c’est l’affluence, bus d’allemandes en expédition, genre séminaire, italiens en week-end, touristes de passage et nous, archéologues en goguette. Sur les deux autres, personne ou presque, surtout à la nécropole pourtant assez fascinante.

Après une sieste obligatoire et méritée, une tête dans la mer et une promenade sur un cap, nous avons découvert que le réfrigérateur de la location avait rendu l’âme. Dommage pour les surgelés… 

Nous sommes partis nous promener malgré cette déconvenue vers le Capo d’Orso et à la recherche d’un chemin que nous ne trouverons pas ce jour là, nous sommes tombés sur une magnifique crique sauvage, accessible par un chemin escarpé. 

Puis à la nuit tombée, je suis parti en solitaire m’exercer à la photographie nocturne. En rentrant, le réfrigérateur ne fonctionnait toujours pas.

Lundi sans frigo

Pas de réfrigérateur, pas de nouvelles de la propriétaire et plus d’eau au robinet. 

En rentrant d’une nouvelle expédition nuraghique, un magnifique temple niché dans la montagne, un nuraghe et un tombeau de géant, nous avons fait des courses composées de denrées non périssables : biscuits, pâtes, fruits, conserves, histoire de se nourrir sans devoir compter sur les bienfaits de la conservation par le froid. 

L’eau est revenue assez vite, nos voisins semblaient coutumiers du problème. C’est d’ailleurs là que l’on a appris qu’elle n’était pas potable. Impossible de conserver des produits frais comme la salade, les yaourts, la viande ou le poisson. Même la bière restera tiède et ça c’était certainement le pire. 

La marche vers le temple de Malchittu, près d’Arzachena, fut certainement le temps fort de la matinée. Deux petits kilomètres de grimpette dans la montagne, entourés de paysages à couper ke souffle (surtout la montée en fait) pour arriver à cette construction en pierres sèches datant d’il y a près de quatre millénaires.

Après la sieste suivie d’une traditionnelle baignade avec les poissons, nous sommes partis pour le Capo Sardina visiter un majestueux fort dressé sur un éperon rocheux. Puis nous nous sommes posés près du phare pour assister au coucher de soleil. 

C’est pendant ce moment romantique qu’a choisi la propriétaire pour répondre à nos messages frigorifiques. Il faut dire qu’entre temps j’avais fait appel au support AirBnb histoire de la motiver. Peu avant 20h, après quelques échanges par SMS, un bricoleur pas tout jeune est venu voir de quoi il en retourne et après quelques explorations électriques, il a remis en route le réfrigérateur, promettant de passer le lendemain pour finir le travail. Sauf qu’en contrepartie, nous n’avions plus l’allumage électrique des feux de la gazinière. On ne peut pas tout avoir. C’est ce soir là que nous avons également découvert que la hôte aspirante ne fonctionnait pas sans parler des portes de placards branlantes. Une cuisine en ruine.

Mardi ferry

Le cinquième jour nous avons pris la direction de l’île de la Maddelena. Un ferry relie régulièrement Palau à l’île en quelques minutes. 

Comme La Maddelena était pour nous un violent retour à la civilisation, nous avons fuit jusqu’à l’île voisine, Caprera, reliée par un pont à La Maddelena et qui ne comprend que quelques routes et très peu d’habitations. 

Une île de pins parasols, de plages paradisiaques et désertes à cette saison. Nous y serions bien restés toute une vie. Mais bon, vers midi, la chaleur, même à l’ombre des pins devenait intenable. Alors nous sommes allés manger une glace dans la rue piétonne de La Maddalena qui propose un savant mélange de restaurants pour touristes, boutiques de luxe et échoppes de souvenirs moches. 

Après quoi nous avons repris la mer et rejoint notre taudis au bord de la plage avec son matelas multi spires et son réseau électrique dernière génération pour une sieste méritée. 

Une baignade, une bière et un repas plus tard, je partais à nouveau dans la nuit réaliser des clichés pose longue des rochers et des étoiles histoire de m’amuser avec mon mini pied photo qui tient presque dans la poche.

Mercredi  : sanglier à la broche

Comme tous les matins depuis notre arrivée, je descends à la plage vers 6h30 alors que mon épouse dort encore. 

La plage donne plein Est et vers 7h00 le soleil se lève sur les îles. Alors chaque matin, je travaille sur les variations du lever de soleil et ce jour là, c’était tout particulièrement magnifique.

Deux ristreto plus tard, nous prenons la route pour notre plus grande excursion des vacances qui nous conduit à Tiempo Pausana à plus d’une heure de route. 

Objectif découvrir un nouveau nuraghe, celui de Maigri et sur les conseils de la guide du site, un tombeau de géant non loin de là. 

Je voulais aussi découvrir La Vallée della Luna (y a des noms comme ça  qui me parlent) mais nous l’avons traversé sans nous en apercevoir, les paysages lunaires promis n’étaient pas à la hauteur de mes rêves. 

Alors nous sommes rentrés, de toute façon il était déjà 14h, l’heure de la sieste avant le bain.

Pour finir la journée, ou presque, un coucher de soleil au bord de la mer, une bière (encore), un repas frugal et une nouvelle expédition nocturne pour tenter de photographier l’ours du cap sous les étoiles. 

A défaut d’ours, j’ai rencontré une famille de sangliers qui m’ont définitivement découragés d’arpenter à pied les routes de Sardaigne la nuit. Qu’importe, j’ai enfin ma photo après trois tentatives nocturnes.

Je dis qu’il est beau le soleil 

Ce matin ma chérie s’est réveillée avant moi. Nous avons pu descendre ensemble à la plage dans la nuit pour assister à un nouveau lever de soleil. Après cela nous sommes partis vers Porto Cervo afin de découvrir l’étonnante église Stella Maris. Mais en chemin nous sommes passés par Poltu Quatu, une ville toute blanche pour touristes fortunés et la crique où ils amarrent leurs yachts de luxe. De ma vie je n’avais vu une telle concentration de bateaux pour millionaires. Le petit personnel s’affairait dans le port pour briquer et préparer des monstres de chevaux qui ne sortent presque jamais en mer.

La bonne nouvelle du jour fut que nous pourrions garder la location juste vendredi à 15h au lieu de 10h ce qui dans notre logique signifie une baignade de plus avant de partir. Car oui, la fin des vacances approchent.

L’après-midi, après la traditionnelle sieste baignade, j’ai retenté en solitaire l’expédition à Capo d’Orso depuis notre paradis tropical. Je ne savais pas trop où me conduirait le chemin que j’ai emprunté mais après une grosse demi-heure je suis arrivé au phare, face à La Maddelena. Une pointe desservie par aucune route, juste un chemin caché pour une personne bien chaussée. J’étais presque seul au monde à contempler la mer et les bateaux circulant entre la Sardaigne et La Maddelena. Après, il a fallu terminer la bière et les olives pour vider le frigo. Grosse souffrance.

Vendredi c’est fini

Après un ultime lever de soleil, le plus beau évidemment, nous sommes retournés voir un tombeau de géant puis nous avons fait le marché de Palau pour remplir la valise de miel sarde. Oui, nous on aime le miel. 

Ensuite ce fut l’expédition vers The Last Nuraghe, un site nuraghigue exceptionnel situé à proximité de l’aéroport. Google Maps nous a conduit sur une route accidentée en terre puis dans un chemin broussailleux très pentu sur lequel mon épouse a renoncé. 

Il était 14h, le soleil brillait de mille feux. Le nuraghe promis se trouvait sur la crête à 449 mètres d’altitude, sans aucune indication et un sentier flou dans le maquis. Mais je l’ai trouvé, un site incroyable, pas vraiment débroussaillé, certainement peu fréquenté malgré sa taille. Pour tout vous dire, j’en ai un peu bavé pour voir ce nuraghe, alors c’est décidé, ce sera le plus beau de tous même si je ne l’ai pas vraiment exploré de peur de tomber sur des serpents. Car soleil et caillasses font souvent bon ménage avec ces bestioles.

A 16h nous étions à l’aéroport pour un décollage prévu à 19h. Ma chérie aurait bien ajouté un château et une fontaine au programme mais moi j’étais cuit, au sens propre comme au figuré.

Nuraghique – ci-gît le géant

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Pendant nos vacances en Sardaigne, nous avons couru après des cailloux éparpillé dans la campagne. Car cette île magnifique a abrité la civilisation nuraghique vers le seizième siècle avant JC. Une civilisation qui a laissé des monuments de pierres qui servaient de lieu de culte, d’habitat ou de sépulture. Une architecture proche de la civilisation mégalithique antérieure de deux mille ans mais qui souvent est plus complexe.

Le tombeau du géant est une de ces constructions typique de la Sardaigne. Une allée couverte sous un tumulus, datant le plus souvent de la période mégalithique avec un menhir sculpté et percé d’une porte servant d’ouverture et un demi cercle de pierres levée de chaque côté du menhir.

Ce monument était une tombe collective, souvent construite sur des hauteurs. Celle-ci, Li Mizzani, près de Palau dans le Nord-Est de la Sardaigne, est réputée pour avoir des vertus curatives et de nombreuses personnes viennent s’asseoir contre la pierre dressée ou s’allonger dans l’allée couverte ce qui complique nettement la prise de photographies.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/80s, f/11, ISO 110, 24 mm

Variations pour lever de soleil – l’île

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Deux jours plus tard, sur la même plage, vers 7h18, le soleil vient à peine de se lever. Un mirage de chaleur suggère que l’île lévite au dessus de la mer et qu’un second soleil apparaît à l’horizon. A droite de l’île on aperçoit à peine le phare delle Bisce qui fait face à celui du Capo Ferro invisible sur l’image.

Les réglages lors d’une photographie de lever de soleil sont en constante évolution pendant un dizaine de minutes. La lumière du soleil varie énormément, les couleurs passent du rouge orangé au bleu et le cadrage va de l’astre aux reflets sur la mer jusqu’aux premières ombres.

Je travaille en ISO manuels, à 64 de préférence et j’adapte l’ouverture, la vitesse, voire la correction d’exposition pour obtenir une image avec un astre ni trop brillant, ni une image trop sombre.

Selon que je sois en plan rapproché sur le soleil ou bien en mode paysage à large champ j’adapte le mode de calcul de la lumière, mode ponctuel ou global pour éviter de cramer la photographie.

Ici avec un 200 mm en mode DX j’obtiens une focale de près de 300 mm, suffisante pour obtenir un beau disque solaire tout en conservant assez de paysage.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/80s, f/7.1, ISO 64, 200 mm, format d’image DX

Le sac des vacances

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Je vous l’ai déjà raconté, j’aime voyager léger. Mais lorsque que je pars en vacances, c’est aussi pour faire de la photographie.

Et allier photographie et légèreté sans faire trop de sacrifices, c’est assez compliqué. 

D’abord, il faut un sac photo accepté en cabine car il est hors de question de mettre mon matériel photo en soute. Des compagnies comme Volotea ne simplifient pas la tache avec un sac à placer sous le siège passager (30x20x40 cm). J’ai donc opté pour mon vieux Lowepro Transit Sling 150 AW qui me sert également pour les promenades à vélo. Il possède deux compartiments principaux dont un dans lequel je peux glisser un APN avec son objectif. Il me faut encore de la place pour un trépied, mes papiers, une batterie, un chargeur et un kit de nettoyage.

Pour le boîtier j’emmène maintenant le Nikon Z8 qui est mon joujou préféré. Le Z6 est plus léger et moins coûteux en cas de casse mais je suis joueur.

Pour les objectifs, je n’en prends qu’un seul, pour des raisons de place mais également pour épargner à mon épouse les « attends, je vais essayer avec un autre objectif ». Je prends le Nikkor Z 24-200 mm qui couvre une grande plage de focale (celle que j’utilise le plus souvent). Bien entendu son ouverture limite certains choix mais il est léger et je fais pas non plus de l’art. 

Je suis certain que quelqu’un se pose la question du trépied. Car j’ai bien dit que j’en emmène avec moi. Certes, il est rare que je fasse des photos au trépied en extérieur sauf pour l’astronomie, mais des fois, il m’arrive de faire une pose trop longue pour ne pas bouger (en dessous du 1/30s je ne suis pas à l’aise). Donc oui j’ai un trépied. Il tient dans la main, c’est un Rollei Stativ Compact Traveler Mini M1. Une fois déplié, il fait 45 cm de haut et reste très stable. Parfait pour le voyage.

Je l’ai testé pour la première fois en Sardaigne pour photographier des paysages dos au soleil sans avoir mon ombre au sol ainsi que pour quelques photos de ciels étoilés. Certes il est bas mais très stable et surtout pas du tout encombrant. Un pied que je recommande aux photographes qui ne veulent pas s’encombrer d’un pied.

Dans le sac j’ai encore cinq accessoires indispensables : un chargeur, une seconde batterie (j’en consomme plus d’une par jour avec le Z8), une poire, un stick et un chiffon pour nettoyer le matériel, histoire de ne pas me retrouver comme à Naples avec un capteur plein de poussières.

Enfin et surtout, je n’utilise plus de dragonne qui me gênait le plus souvent. La plupart du temps je tiens mon boîtier dans la main. Depuis quelques temps j’expérimente avec succès le Clutch de chez Peak Design et j’avoue qu’il est très confortable malgré un risque de tendinite à long terme. En plus il possède l’adaptateur pour mon mini pied photo.

Je voyage léger, l’appareil peut sortir du sac en quelques secondes et j’ai même un trépied pour les situations difficiles. Malgré tout il me manque un grand angle pour quelques photographies et l’ouverture 4-6.3 du Nikkor Z 24-200 mm me prive de quelques bogheis qui auraient pu sublimer les photos.

En fait, je ne suis pas là

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Lorsque vous lirez ses lignes, je serai en train de revenir d’une semaine de voyage en Sardaigne. Enfin, j’espère.

Je vous ai bien eu n’est-ce pas ? Vous pensiez que j’étais à la maison à publier des notes de blog.

Ben non j’étais près d’Olbia dans un appartement au bord de la mer avec plage privée, occupé à nager dans l’eau azur, à visiter des sites archéologiques exceptionnels, à lire dans un transat et à déguster les spécialités locales.

Je ne sais même pas si j’ai eu accès à Internet là bas, mais je m’en moque puisque tout a été programmé à l’avance. Oui je vous ai déjà fait le coup lorsque j’étais à Naples, c’est devenu une habitude. Parce que annoncer sur les réseaux sociaux que l’on est parti en vacances, c’est une très mauvaise idée, même si notre fils pitbull garde la maison et nourrit le chat.

Alors que l’automne arrive sur la France, je profitais d’une semaine de plus de soleil (comme si je n’en avais pas ma claque du soleil). Je me repose (en priant pour que le travail ne s’empile pas trop sur mon bureau) et je remplis les cartes mémoire de mon appareil de photographies qu’il faudra bien développer un jour (pour information, je n’ai pas encore trié toutes celles du voyage au pied du Vésuve).

J’ai pris un peu d’avance sur mes Chroniques en Images, sélectionné trois photographies prises d’une tour d’aéroport, écrit un bref compte rendu de la seconde saison de Foundation et je me suis retrouvé sec, avec plus rien à raconter pour terminer la semaine, alors, j’ai pondu ce billet totalement inutile.

A très bientôt ici.

Le tour de Gaule

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Cela faisait longtemps que j’ai envie d’entreprendre un road trip en France, histoire de découvrir des lieux que je dépasse depuis l’autoroute sans jamais m’y arrêter. D’ordinaire je traverse la France d’Est en Ouest ou du Nord au Sud sans étape, juste quelques pauses pipi pour le carburant et le café.

J’avais parlé à mon épouse du parc des oiseaux de Villars les Dombes, au nord de Lyon. Un parc qu’elle avait visité étant enfant, lorsqu’elle habitait la ville où se rencontrent la Saône et le Rhone. Nous avons décidé d’y aller pendant le week-end du 15 août, au début de mes congés d’été. Et c’est de là qu’est né l’idée d’un road trip de quelques jours en voiture qui nous aurait conduit de villes en villages, tranquillement jusqu’au parc.

Bison futé m’a un peu découragé. Le Week-end du 15 août semblait tendu, vendredi et samedi rouge, dimanche orange et les deux derniers jours verts. Alors nous avons réduit la voilure, partant le dimanche pour revenir le mardi. Trois jours pour aller et revenir de Villars les Dombes en passant par Langres et Gruyères. Pour le road movie slow motion c’était raté, par contre nous pouvions encore visiter le parc.

Dimanche matin nous prenions la route, direction Langres, notre première étape. Nous arrivons à destination peu avant midi, juste à temps pour prendre l’apéro en terrasse avec l’unique collègue qui travaille seul, isolé des autres, dans cette petite ville de province qui possède le triste record de froid en France. Après un burger arrosé d’une bière locale nous laissons le collègue à son travail et nous nous lançons dans le tour des remparts, promenade que j’avais déjà faite sous une pluie battante. 

La ville, outre ses fortifications, possède de belles bâtisses renaissance, un clocher qui domine la ville, quelques tours ainsi qu’un ancien train à crémaillère stationné sur le chemin de ronde. Largement de quoi occuper l’après-midi. 

Nous nous sommes aperçus trop tard que nous aurions pu rester plusieurs jours sur place pour visiter les abbayes et les lacs de la région. Hélas, notre planning serré ne nous laissait pas le temps de tout visiter.

Après une nuit ponctuée de claquements de portes, d’installation de forains sur le parking de l’hôtel, de sorties des pompiers (la caserne était en face de notre chambre), le petit déjeuner pantagruélique de l’hôtel Ibis devait restaurer nos forces : quelques tranches de pain de mie jetées en vrac sur un plat, une heure de retard à l’ouverture et plein de touristes exprimant leur mécontentement dans toutes les langues. Au moins il y avait du café chaud, car la route allait être difficile.

Sous un véritable déluge orageux, aveuglé par les éclairs, nous descendons en direction de Lyon pour atteindre le parc de Villars les Dombes. Mon épouse récupère de la nuit sur le siège passager et j’essaye de dépasser les quatre vingt kilomètres à l’heure sur la chaussée inondée. La pluie se calme et vers les dix heures du matin nous atteignons le parc. À peine arrivés, les nuages se dissipent, laissant place au soleil brûlant. 

Le parc prend place autour d’un étang, ici on appelle cela des dombes, d’où le nom Villars les Dombes. Au centre s’élève une impressionnante tour près d’une arène réservée aux deux spectacles quotidiens et partout autour prennent place des volières de toutes les tailles. Le visiteur peut rentrer dans certaines et s’approcher des volatiles comme celle dédiée aux oiseaux d’Afrique. C’est celle que j’ai préféré, la plus vaste, donnant presque l’impression que les oiseaux sont en liberté. La vue imprenable du haut de la tour, fut également un grand moment, un site idéal pour observer d’au dessus les oiseaux qui survolent l’eau verte des dombes.

Les petites volières fermées où tournent en rond les piafs m’ont donné un peu la nausée. C’est triste de voir des animaux en cage mais bon, c’est un parc. Au choix je préfère Sainte-Croix ou la Volerie des Aigles. A Villars les Dombes il y a beaucoup de monde, tout est trop grand et trop bien orchestré. Même le spectacle des oiseaux, aussi beau qu’il soit, me semble trop artificiel.

Avant d’aller rejoindre notre nouvel hôtel, nous avons fait un crochet par le village médiéval de Pérouges et ses fameuses galettes au sucre. Le lieu est nettement plus touristique que dans mes lointains souvenirs mais les ruelles sont toujours aussi belles et les galettes délicieuses.

Le second hôtel, proche du parc, n’est pourtant pas un ibis mais un lieu à l’ancienne avec des chambres non stéréotypées, le genre de lieu que j’apprécie beaucoup. En plus il était calme et le petit dej copieux. Tant mieux car il fallait maintenant revenir vers Strasbourg.

Finalement, au lieu du détour de plus d’une heure par la Suisse, initialement envisagé, nous avons opté pour Beaune et ses hospices, une ville devant laquelle je suis toujours passé en voiture sans jamais m’arrêter. Une pause culturelle sur la route des vacances.

Il y avait une longue queue devant l’entrée des hospices pour un quinze août. Et pour cause, quelle merveille ! Enfin merveille se mêlant au sordide car le splendide dortoir façon cathédrale ou château médiéval avec se alignements de lits numérotés, faisait froid dans le dos. D’un autre côté, la cour principale à colombages et les toits aux ardoises multicolores brillant au soleil réchauffait le cœur.

Restaient trois heures de route avec une option pour nous arrêter à Besançon. Mais j’y passe souvent pour le travail et la chaleur accablante de cette après-midi nous a découragée. Vers seize heures nous retrouvons notre maison, nos voisins, le chat, notre fils et notre lit si confortable.

Capri, c’est fini !

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Trouver un créneau pour partir en vacances est une gageure chez nous. Entre le planning musical infernal de mon épouse et les contraintes du travail, cela relève clairement de l’exercice d’équilibriste. J’ai quand même mis en demeure ma chérie de me dégager une semaine rapidement parce que j’avais furieusement besoin d’une pause.

Restait à trouver une destination de rêve, et là c’était compliqué. Pour moi le rêve c’est une semaine à la maison à jardiner, me promener et faire de la photo. Pour elle, c’est partir de préférence vers le soleil alors que pour ma part j’aurais tendance à me reprocher du Pôle Nord. 

Toutefois, nous rêvions depuis longtemps de visiter les ruines de Pompéii, comme quoi nos rêves ne sont pas si inaccessibles. Alors, d’un commun accord, nous avons choisi Naples, le Vésuve, Herculaneum et Positano pour poser nos bagages. Après avoir trouvé un vol jusqu’à Rome, une location de voiture, un hébergement à Castellammare di Sabia, une carte de la côte amalfitaine et un guide de la région, nous sommes partis pour l’Italie.

Cependant, avant de monter dans l’avion, il fallait programmer la semaine d’absence du célèbre influenceur que je suis. En effet, pas question de renoncer à mes précieux revenus publicitaires issus de YouTube et du blog. C’est vrai quoi, avec une centaine d’abonnés, une vingtaine de vues, mon activité Internet génère facilement cinquante pour-cent des revenus familiaux.

Il me fallait une chronique en images, trois clichés et deux articles de blog pour passer la semaine en douceur. Pour les chroniques, j’ai toujours un temps d’avance, ça ne posait pas de problème, il fallait juste que je m’assure qu’il n’y aurait pas une réclamation à la noix pour droits d’auteur comme avec Riverside. Floor Jansen n’a pas crié. Tout allait bien. Pour les articles de blog, j’avais également un peu de réserve, quelques brouillons en attente que je pouvais terminer et mettre en ligne. 

Restaient les photos, et là, c’était plus compliqué. Car depuis quelques mois, sorti des concerts, des tentatives astronomiques, je n’ai pas grand chose en stock. Par chance il a beaucoup plu ce qui m’a permis de faire enfin une sortie arrosée en ville, objectif les reflets dans les flaques d’eau, un exercice au raz du sol et trempé pour des résultats finalement intéressants.

J’ai développé quatre photographies en noir et blanc, parmi les plus pertinentes de l’exercice, pour figurer sur mon compte Flickr. J’étais sauvé même si j’ai fait un bide total avec ces images.

Restait à arriver Naples. Et comme toujours, la galère commença dès Strasbourg avec un vol Volotea annoncé avec trente minutes de retard. Comme d’hab… Et trente minutes annoncées, c’est au moins une heure effective. Vivement la téléportation. Étrangement, l’avion arriva avec cinq minutes d’avance à Rome. Par contre il nous fallut une heure pour récupérer les bagages dans l’immense dédale de l’aéroport international et atteindre le parking où nous attendait la voiture de location.

Au lieu d’une Clio diesel, nous répartîmes avec un SUV hybride confortable ce qui n’était pas pour me déplaire étant donné la route à parcourir. Vers minuit trente et quelques errements, nous arrivâmes enfin au pied du Vésuve dont le cône se détachait dans la nuit noire.

Si l’avion et la voiture remplirent leurs promesses, la location fut plus décevante. Méfiez vous des photos sur les annonces. Notre deux pièces avec vue sur mer était en fait en sous-sol avec une cour à poubelles et mouches où un petit coin de grande bleue pointait le bout de son nez en haut des escaliers, le long d’une plage grise et très sale. Pour couronner le tout, la cloison entre notre chambre et celle de nos voisins devait être papier mâché. Le moindre bruit filtrait. Question pour intimité, bof.

Le premier jour, après une courte nuit, nous partîmes pour les ruines millénaires de Pompéii. Découvrir cette ville figée dans le temps depuis l’éruption cataclysmique du Vésuve est tout simplement incroyable. Rues, maisons, fresques, mosaïques, jardins, statues, commerces, temples, sépultures et habitants, tous figés dans la cendre pour l’éternité. Quatre heures de marche, une centaine de photographies, les premiers coups de soleil, les milliers de touristes, les guides, le soir nous étions sur les rotules.

Qu’à cela ne tienne, le lendemain, après une nuit ponctuée de sirènes d’alarmes, nous grimpâmes sur le Vésuve sans pouvoir accéder jusqu’au cratère faute de réservation en ligne. Puis nous suivîmes la coulée de lave jusqu’à Herculaneum où nous attendait une seconde cité romaine disparue, plus petite mais beaucoup mieux préservée que Pompéii. Une pizza napolitaine, un expresso et trois heures de marche plus tard nous nous écroulâmes sur le lit, vaincus par l’épuisement. Mais quel spectacle ! Des villas parfaitement conservées, du mobilier, des fresques couvrant les murs, des mosaïques, des barreaux aux fenêtres, il était aisé d’imaginer les romains vivant dans cette petite ville bâtie au bord de la mer, sur les premières pentes du Vésuve. 

La troisième nuit fut sans sirène mais secouée par un feu d’artifice aussi bref qu’intense. Les Napolitains jouaient un match de foot de la coupe d’Italie le lendemain et comptaient bien le faire comprendre à tout le monde. Les rues étaient décorées aux couleurs bleues et blanches de l’équipe, banderoles, fanions, maillots, un vrai festival.

Nous, nous abandonnions les romains pour aller à la rencontre de la Grèce antique, un peu plus au sud de Salerne. Paestum, trois temples grecs et une ville dans un magnifique site classé par l’Unesco, les ruines grecques les mieux préservées au monde à ce qui paraît, des colonnes qui se dressent dans les prés fleuris non loin de la mer. Encore un site archéologique unique en son genre.

Après une quatrième nuit presque paisible, les averses calment les ardeurs des italiens, des chiens, des scooters, des alarmes et des feux d’artifices, nous partons sous la pluie pour la côte escarpée amalfitaine équipés de Kway. C’est le déluge ! Pour les belles lumières, on repassera. 70 km en trois heures sur des routes sinueuses et étroites où des voitures garées sur le bas côté bloquent la circulation. Un chaos total et impossible de s’arrêter à Positano où Amalfi à cause du manque de place de stationnement au bord de la route. L’enfer d’un premier mai pluvieux, en dehors de la saison touristique. Je pense qu’il faut le faire en bus pour ne pas se trouver à devoir rouler tout le temps. Nous avons pu nous arrêter tout de même deux fois, mais dans des villages nettement moins touristiques, qui malgré tout valaient le détour, même sous une pluie battante.

Après une nuit diluvienne, la météo ne semble pas s’arranger le matin. De très fortes averses inondent la cour intérieure de la location. Au programme Napoli, à condition d’arriver jusqu’à la gare sans se noyer. Une heure de train de banlieue dans des friches industrielles pour arriver au cœur de Napoli, des klaxonnes, du CO2, des cris et des rues vivantes. 

Pourquoi en train lorsque l’on conduit un SUV hybride dernière génération ? Parce que c’est un gros SUV neuf et que les napolitains n’ont pas la même manière d’interpréter la signalétique routière qu’un Alsacien. Un stop signifie passe en force, la ligne blanche sert de médiane pour le châssis, les feux tricolores sont des restes des décoration de Noël, la voie de droite sert à circuler dans les deux sens, l’accélérateur se situe sur le klaxonne, les clignotants décorent les manèges des fêtes foraines et les rayures sur la carrosserie font partie des options gratuites du constructeur.

Pas de chance, c’est jour de grève, problèmes de transports, musées fermés, il va falloir improviser ce qui n’est finalement pas si mal car nous découvrons les rues milanaises qui regorgent de vie. Nous arrivons tout de même à visiter la magnifique église Gésu Nuovo, le musée religieux à proximité (les curés ne font pas grève) et à monter en funiculaire au château Sant Elmo qui domine la ville. Pour le retour, après une longue marche, il nous restait encore le train. Sachez que deux lignes de transport, la une et la deux, avec deux gares différentes et plusieurs compagnies déservent Castellemmare di Sabia où nous logions. Autant au départ ce fut relativement simple, autant au retour ce fut l’enfer. A la gare centrale nous avons acheté les billets mais lorsque nous avons cherché notre train, nous ne savions pas d’où nous partions, avec quelle compagnie et à quelle heure. Heureusement pour nous les napolitains sont affables, serviables et patients. En France, on nous aurait certainement envoyé paitre depuis longtemps.

Il ne restait plus qu’une journée à passer en Italie sans parler du retour sur Rome avec encore une fois une météo maussade au programme. Allions-nous visiter Capri, la villa de Poppée, retourner à Pompéii, tenter la côte ? Suspens… Il fallait déjà sécher nos guêtres dans un appartement mal aéré, au sous-sol, sans chauffage avec deux clims poussives.

Le matin, après avoir écouté le film et les rires de nos voisins allemands jusqu’à 00h30, nous avons voté pour un retour à Pompéii, afin de visiter des parties du site que nous avions négligé de voir le premier jour. Et finalement, la météo était nettement plus clémente que prévue. Une longue promenade de 10h30 à 15h30, de l’amphithéâtre jusqu’au forum en passant par des palais et villas romaines, en empruntant les rues pavées, bordées de publicités datant d’il a plus de deux millénaires. Dépaysement garanti malgré les groupes de touristes. 

Il fallait bien neuf heures pour visiter ce site d’exception. On y serait bien resté encore une journée d’ailleurs si nous avions pu. Car oui, nous aimons les ruines, les mégalithes, les vestiges romains ou grecques, sans doute plus que les plages de sable fin et les mers azurées. Nos vacances, nous les passons ainsi, sans pour autant nous cultiver réellement, juste pour le plaisir des yeux, pour cette sensation de voyage dans le temps.

Le lendemain, nous répartîmes au 21eme siècle, ses autoroutes et ses aéroports. Deux heures trente de route sous le soleil printanier et un avion à l’heure à Rome. Les vacances étaient terminées.