Respectez nos oreilles !

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Pourquoi faut-il qu’un live, le son soit si fort ? Pourquoi faut-il mettre des bouchons dans une salle étudiée pour un public de trois-cent personnes ? Pourquoi faut-il s’exploser les tympans avec vos basses ?

C’est pour faire plus rock ? Pour couvrir les braillards buveurs de bière ? Pour masquer les imperfections de votre équipement ?

Il existe des salles à l’acoustique épouvantable où l’ingé son pousse le volume pour donner le change, faisant trembler les verres bières, vibrer le sol et saigner les oreilles. Il existe également des lieux acceptables qu’un bon technicien réussit à sonoriser agréablement.

J’ai entendu le pire dans un auditorium classique, le meilleur dans un immense hall en béton et d’honnêtes résultats sous un plafond de deux mètres.

Dans mes meilleurs souvenirs il y a eu Peter Gabriel au Zénith de Strasbourg, un son parfait, sans bouchons, Ray Wilson Chez Paulette, avec un équipement tip top et une équipe très pro. Dans mes pires cauchemars – j’en rêve encore -, Leprous à La laiterie, un mur de basses dans une petite salle pour cacher les faiblesses vocales du chanteur ce soir là et Marillion au Noumatrouff à Mulhouse où les parois en tôle ondulée de la salle servaient de caisse de résonance à tous les instruments. Entre ces extrêmes quelques saignements de nez au Grillen à Colmar et maux de tête à Substage à Karlsruhe.

A qui la faute ? A ces ingés sons vieille école, à ces artistes voulant que ça fasse du bruit ? A ces salles sans acoustique ? A des soundchecks effectués à l’arrache ?

Quand je vois des enfants au premier rang, près des murs d’enceintes, là je fais les photos, qui se mettent les mains sur les oreilles, j’ai peur pour eux. En concert, je porte toujours des bouchons en silicone, -15 Db, moulé à la forme de mon oreille, et même ainsi, il m’arrive d’avoir des sifflements le lendemain de live.

Respectez nos oreilles, ne gâchez pas la musique, pas la peine de pousser le son comme des malades, nous ne sommes pas sourds, enfin pas tous.

Et vous les amateurs de rock, protégez-vous, mettez le préservatif des oreilles.

C’est tendu du slip dans le jardin

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Mes deux gars viennent de décrocher le bac (les deux en même temps ?) et sont inscrits pour de longues études (oui l’un a un an de retard), l’un d’architecture et l’autre de vétérinaire (l’autre a un an d’avance). Des études assurément complémentaire (ils sont rapprochés certes), car il y a une petite chatte tricolore (16 mois) qui traîne dans notre jardin (mais on est pas des lapins non plus).

Quel rapport ?

Nous avons déjà une chatoune tricolore (vous vous en foutez ?). Vous savez les tricots ce sont des vêtements faits mains (mais vous n’avez pas de cœur !), blanc, marron et noir (trois couleurs quoi), avec des griffes, une queue, des petites dents et un caractère de cochon (des chats). Ça grogne, ça crache et ça ronronne en même temps avec une notion très aiguë de ce que l’on appelle le territoire (sale bête).

Evidemment la vieille tricoteuse (non ma femme ne fait pas de tricot !) ne peut pas blairer la jeune, d’ailleurs à part moi, ma femme, mon droit de véto (oui c’est nul) et mon archiduchesse (trop long à expliquer), elle ne peut blairer personne, sauf à l’heure du repas (promis j’arrête les parenthèses). Alors la jeunette qui lui pique ses croquettes, n’en parlons pas.

Si parlons-en justement (j’ai tenu une phrase quand même, bel effort). Vu comment son bidon grossit à celle-là (et le tient bouffon dirait mon fils), elle ne devrait plus être seule très longtemps la coquine (sale gosse). Nous luttons au quotidien pour empêcher la maligne d’entrer dans notre maison (enfin lutter, je lui donne du lait, des croquettes, je l’appelle pupuce, je la grattouille). Il faut fermer portes et fenêtres malgré la chaleur, sinon la petite frimousse moustachue se pointe (comment ça pupuce c’est nul ?) et ça me fend le cœur de la mettre dehors (nous avons eu un conseil de famille pour son nom, tout y est passé, et elle répond à pupuce alors c’est adopté). Mais sinon c’est la guerre, crache, pisse, grogne, doublement de volume, miaulement rauque, tout y passe (allez, j’arrête là).

Pour gérer la crise, il nous faudra bien un architecte afin de construire une maison à toutes ces petites bestioles (notre douce tricolore ne cédant pas un cm² de territoire à sa nouvelle voisine, bref c’est tendu du slip dans le jardin) et un vétérinaire pour soigner toute la smala (car ça castagne déjà sauvage dans le jardin).

Alors, ça a marché ?Je vous ai ému ? (merde, j’ai recommencé, allez stop ! fini ! finish ! basta !)

Le but de ce post vous a-t-il échappé ? Je voulais parler de mes enfants bientôt surdi-plômés (trop fier je suis). Mais tout le monde s’en fou à raison (et c’est reparti comme en quarante). Alors j’ai introduit un élément (n’y pensez même pas) qui fait fondre (c’est dégueulasse) tout le monde sur Internet (en plus), la vidéo de chatons. J’ai compté (conté, comté ?) les aventures navrantes de notre chatte tricolore, ému les âmes sensibles avec l’infâme parasite en cloque qui vole sa nourriture à notre petite chérie (comment ça je vous choque ?), rendu les coûteuses études de nos avortons utiles à la communauté (oui parce que architecte et vétérinaire, bon quoi, c’est juste des gens qui nous pique du fric) et rendu ce blog sympathique par le fait (enfin j’espère).

Maintenant je compte sur vous pour soit :

  • Payer les croquettes et le sable à chat nécessaires pour subvenir à la future progéniture pendant un an
  • Adopter un chaton ou deux
  • Noyer un chaton ou deux
  • Noyer un ado ou deux
  • Adopter un ado, voire deux
  • Payer les études de ces deux branleurs d’ados qui se lèvent tous les jours à 13h00, font la gueule, squattent ma console préférée et la bande passante de ma box, explosent leurs factures Free et ne gèrent absolument pas la rentrée 2018-2019 qui va être compliquée

Alors vous choisissez quoi ? (Cette liste ressemble à un palindrome non ? )

Et si j’allais mourir ?

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Les mauvaises langues diront que je suis un hippopotame, la version lourde de l’hypocondriaque, et ils n’auront pas forcément tord.

Mais sérieusement, et si j’allais mourir ? Nan c’est pas drôle quoi ! J’avale des triptans comme les oiseaux picorent des graines, sauf que les oiseaux, ils possèdent des machins dans leur jabot pour broyer la bouffe. Ceci dit moi aussi j’ai l’impression d’avoir un jabot. C’est une petite poche toute dure sur le flanc gauche qui me chatouille tout le temps. Enfin chatouille c’est vite dit, quand je m’allonge sur le côté ou sur le ventre, c’est assez inconfortable voire douloureux, quand je fais du sport, ça fait mal. J’ai mon jabot depuis deux ans, depuis une certaine gamelle à vélo. Et chaque médecin possède son explication à cette gêne :

  • Mon général : « Vous avez encore mal ? C’est curieux. »
  • Mon ostéoporose : « Les intestins sont comprimés autour des autres organes. »
  • Mon gastropode : « Faudrait faire une colo, ça tombe bien, c’est l’été. »
  • Mon entraîneuse : « Chéri, faut faire du sport. »
  • Mon expert : « Vous aurez mal toute votre vie. »

Et si j’allais mourir, si j’avais un truc très très grave que personne il ose me le dire pour pas que je pleure et que je continue à aller bosser de comme si de rien n’était. Non j’suis pas parano !!! J’en ai juste un peu mare d’avoir mal. Et comme les mecs doutent, ils me font faire des examens, cinq tubes de sang par-ci, (mine de rien on a pas tant que ça de tubes de sang dans un petit corps malade), un scan par là, une écho là dedans, une colocataire au doigté délicat, un étron dans un popo et j’en passe et des meilleures.

Quand les résultats tombent, y a toujours des valeurs pas dans les clous comme le cholestérol. Mais ça je m’en fou, j’aime trop les gésiers, les magrets, la crème fraîche, le fromage et les glaces. De toute façon, la dernière fois que j’ai fait la trêve des crémiers et des charcutiers j’ai perdu 10 kilos en un mois, tombant à 55, record historique depuis mes 12 ans. Alors le médecin m’a regardé et a dit d’un ton las, mangez au moins du fromage sinon dans un mois vous vous envolez. Dans la liste des chiffres bizarres, y a des enzymes qui couinent et des chimies pas très bio qui ne respectent pas les cotas. D’après internet je suis déjà mort et mon rein est foutu, cancer, infarctus, dysfonctionnement rénal.

Pendant un an je me suis résigné à cette douleur lancinante « qui va passer ». Oui mais quand ? Et puis avec les beaux jours, la gène est redevenue inconfort, voire douleur. Alors je retourne voir mes copains les vampires sacophiles, si ça existe d’abord ! Pas dans Twilight ou dans Buffy contre les Vampires cartes, mais dans Urgences.

Sérieusement là, si j’allais mourir. Qui qui reprendrait le webzine hein ? Qui préparerait le numéro du mois d’août. Qui utiliserait mes appareils photos, qui écouterait tous les CDs, vinyles déjà stockés à la maison et ceux qui ne sont pas encore arrivés. Qui frapperait mes enfants (faut bien leur apprendre la vie) –  qui vient de lever la main fébrilement là ? – qui s’occuperait de retrouver les clefs, l’iPhone, le sac à main, les partitions, le violoncelle, le piano à queue, la voiture de ma femme, qui hein ? Qui donnerait à manger au chat, changerait sa caisse, viderait les poubelles, arracherait les mauvaises herbes du jardin ? Hein qui ?

Le rein gauche est un peu bousillé alors je vais devoir boire des litres tous les jours et donc pisser encore plus (comme si c’était possible). Je suis en hypoglycémie le matin, je dois de manger plus, mais pas trop car j’ai du mauvais cholestérol donc je dois faire gaffe à ce que j’avale et c’est décidé, je pars en colonies de vacances où on va me la mettre bien profond à tous les coups. Pour les migraines, j’ai toujours droit à de grandes boites de graines, à picorer sans modération, c’est beau la chimie !

Bon je vais attendre un peu avant de mourir, y a pas le feu, puis j’ai plein de trucs à faire. Mais si un vampire scatophile trouvait juste une explication à mes petites misères viscères, quitte à me faire explorer encore une fois les entrailles, ce serait sympa, parce que y a pas à dire, une douleur sourde vingt-quatre heures sur vingt-quatre ça tape sur le système et ça donne naissance à de drôles de pensées parfois, vous ne trouvez pas ?

Un peu de lecture

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J’ai pris la décision de lire plus régulièrement nos confrères musicaux, histoire de voir ce qui se chronique ces temps-ci et de découvrir leur perception des albums et concerts que nous avons nous également écoutés.

Bien évidement, je ne lis rien, tant que nous n’avons pas nous même publié quelque chose, sinon ce serait tricher, cela pourrait biaiser mon jugement, encore que.

Jusqu’à présent, je me contentais de passer sur le site de Chromatique que je trouve de bonne très tenue et avec lequel je suis le plus souvent en phase. Je vais plus rarement sur Music Waves qui ratisse large mais qui constitue une excellente base de connaissance musicale comme ProgArchives où je vais très souvent piocher des informations (oui je sais c’est mal).

Mais après être tombé sur des extrais de chroniques et live reports sur le net, des articles avec lesquels j’étais en total déphasage, j’ai voulu comprendre pourquoi nos avis divergeaient autant. Et j’ai été horrifié.

A quoi sert un article dithyrambique ? A lécher les bottes, semer le trouble, faire de la pub ? Parler d’une production exemplaire ou d’un sound check de haut vol alors que ce qui sort des enceintes est une bouillie informe, c’est mentir et ne pas rendre service. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, le domaine est forcément subjectif, mais la qualité sonore, l’enregistrement, la technicité, cela se quantifie, à condition d’avoir des oreilles. Soit celui qui chronique a les oreilles remplie de sable, soit il a passé toute sa vie dans des salles de concert avec un plafond à deux mètres du sol où l’on ne joue que du death metal à 99 dB, soit sa stéréo est bonne à jeter par le fenêtre, soit il est fan de punk.

A quoi sert une chronique musicale ? A se faire des amis dans le groupes de rock, à se faire inviter aux concerts, à recevoir des CDs gratos pour commencer une collection, à coucher avec la roadie tatouée pleine de piercings ?

A priori, une chronique donne un avis sur un album, un concert, un avis qui essaye d’être un temps soit peu objectif sur quelques critères, production, technique, son, subjectif inévitablement sur le feeling ressenti même si certains s’en défendent.

Je dois avouer que la tendance lèche boules très en vogue chez certains me tape furieusement sur le système mais je vais essayer de faire un effort et les lire. Je comprends l’envie de faire plaisir aux artistes, de mettre en avant des événements, mais un peu de lucidité ne fait pas de mal. A quoi sert une chronique si elle dit du bien de tout ? Ce n’est plus une chronique, c’est une publicité gratuite.

Trique

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Certains matins, en me rendant au travail, je me fais doubler sur la piste cyclable par un drôle d’engin : deux pneus de trial, une selle, deux pédales, une batterie, c’est un vélo électrique. Le bolide silencieux me dépasse à trente kilomètres heure sur une chaussée de deux mètres de large, sans me prévenir, un écart et nous sommes morts.

La solution planétaire au réchauffement climatique viendra par la trique, je veux dire par l’électrique. C’est du moins ce que nous promet Elon Musk qui va licencier plein de gens parce qu’il perd de sous (le pauvre). Nicolas (pas le petit teigneux), l’autre, le petit acheté avec une boite de macros, lui aussi croit à la fée trique, d’ailleurs des coups nous nous en prenons plein en ce moment. D’autres ont la trique en s’offrant un Tesla : « Je roule vite et longtemps mais je suis propre. ».

Justement, en parlant de propreté, la trique est-elle propre ? La trique ne vient pas toute seule, sauf lors des orages, il est nécessaire de la produire, de la conserver (beaucoup plus dur), et pas à la force du poignet désolé, sinon ce serait une toute petite trique. Il faut du porn, du lourd. Et ce n’est pas avec trois ailettes et deux panneaux que ça va monter en puissance, faut du bon porn radioactif, du Fessenheim.

La trique en voiture je peux encore comprendre, mais rouler sa trique à pédale, un peu moins, surtout juché sur un SUV à deux roues. La pédale, ça ne donne pas la trique certes, mais cela permet d’être propre, de perdre quelques kilos superflus et de ne produire que du méthane les mauvais jours.

Certains me rétorqueront à raison, que la trique à pédale est un moindre mal plutôt qu’un SUV diesel, oui. Mais non. Car une pédale à trique roule trop vite, beaucoup trop vite et croyez moi, question vitesse à pédale, je suis la reine. La trique à pédale est juste un effet de mode, un nouveau créneau commercial, un moyen de se donner bonne conscience, un truc de bobo et de feignants.

Au bout du compte, la chose pollue indirectement et reste très dangereuse sur la route. Pédalez plus vite, vous perdrez des calories superflues, deviendrez plus léger et irez encore plus vite, sans parler des effets à long terme sur votre facture de trique.

A mon voisin footeux

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Tous les quatre ans tu change de télévision, achète des drapeaux miniatures et porte des tee shirt hors de prix.

Vous vous réunissez, toi et tes potes, dans ton appartement de 40m², buvant de la 1664 en hurlant à chaque but manqué.

Si tu ne le sais pas encore, sache le, je déteste le foot. A l’école, j’étais toujours celui que l’on prenait en dernier dans l’épique. J’ai toujours eu peur de me prendre une balle dans figure, alors je ferme les yeux, je n’ai jamais compris ce qu’était la surface de réparation, un corner et pourquoi un ballon c’est rond, c’est vrai c’est chiant, ça roule. Et quel intérêt de faire traverser à ce machin un terrain immense et souvent boueux en courant avec des abrutis qui gueulent « passe , mais passe putain ! » et d’autres en face qui essayent de te foutre par terre quand l’arbitre a le dos tourné.

« On va gagner, on est les meilleurs ! » qui on ? Tu joue sur le terrain, voisin ? Non, sinon je ne t’entendrai pas gueuler et là je ne regarde pas le match, j’essaye de dormir. L’équipe de France gagne « On est les meilleurs », elle perd « Ils ont été nuls », logique…

Macron espère une victoire pour faire passer la réforme de la SNCF, le cap 2022, les futures retraites. La dictature de velours. Du pain et des jeux. Si la France gagne, ça passera mieux. Si la France perd, il faudra inventer de nouveaux concepts de télé réalité, s’en prendre aux migrants ou à l’aide sociale qui coûte cher.

Gueule mon voisin, gueule ! On t’entendra moins dans les cortèges et demain matin, à l’aube, j’irai sonner à ta porte pour voir si tu gueule toujours.

Progressive Music Awards

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Le matraquage médiatique des awards vient de commencer. Mails, posts, tweets ne cessent d’inonder nos médias numériques, nous proposant de voter pour untel ou untel. Quel sera le meilleur groupe de l’année, le meilleur album, le meilleur concert, le meilleur batteur, le meilleur chanteur, la plus belle guitare, le stick le mieux cassé ? Le suspens est insoutenable.

En réalité je m’en moque.

L’an passé le nouvel Anathema avait été couronné album de l’année, Marillion groupe de l’année, sérieusement ? Marillion y a vingt ans je ne dis pas, mais aujourd’hui, et puis le Anathema, il est sympa, mais pas de quoi grimper au rideau. Et si on votait pour des gens moins connus pour une fois ?

Pas besoin de vote pour savoir quel est le meilleur album, c’est Letters to Maro de Frequency Drift, le meilleur groupe, Perfect Beigns, le meilleur batteur, Gavin Harisson, le meilleur chanteur, Mark Atkinson.

La seule question qui se pose est donc: qui est le meilleur chroniqueur de tous les temps ?

Dans les nominés il y a Neoprog, Metalleux, Alter, Classico et Iron Man. Le choix va être délicat. Ou pas. Oui, tous les nominés ont couché avec le jury, mais c’est la règle du jeu aussi. Les autres personnes qui auraient pu concourir, sans doute bien plus talentueuses au demeurant, J-N, YesIam, Loloprog et Illegaume, ne couchant pas avec les membres du comité, ont été de fait, exclus, de la compétition. Les nominés couchent tous les soir avec le jury.  Car derrière ces pseudonymes et brillantes chroniques se cache un seul homme, Moi !

Donc j’ai gagné !

« Je voudrai remercier ma mère qui a toujours cru en moi, mon chat qui partage aimablement son fauteuil avec mon postérieur, mes oreilles presque infaillibles, ma merveilleuse chaîne Hi-fi, mes enfants qui ne font pas trop de bruit, les voisins qui ne pètent pas un câble après avoir entendu dix fois de suite le même morceau à fond, mon épouse pour ses conseils avisés, Laurent qui relit avec patience mes fautes d’orthographe, Fraunhofer pour avoir libéré les brevets du mp3 ce qui nous permet d’écouter un son de merde, Triangle pour ces enceintes, Atoll pour son DAC, Marrantz pour son ampli, Rega pour sa platine, Cambridge pour son préamp, Hewlett Packard pour son PC, Bic pour ces stylos qui glissent sur le papier, Clairefontaine pour ses blocs A4 à feuilles détachables, Lotus pour ses cotons tiges, Evian pour ses bouteilles d’eau 50cL, Haribo pour ses paquets Worldmix, Astrazeneca pour ses triptans, Quies pour ses bouchons d’oreilles, Senseo pour son café corsé et EDF pour l’électricité. ».

Non, les Progressive Music Awards ne sont pas qu’une affaire d’argent.

Un jour sur six

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Un jour sur six je suis malade. En moyenne cinq jours par mois, soixante par an, bien plus que mes jours de congé ou mes droits annuels à l’arrêt maladie. Je n’ai pas de pourcentage de handicap, je dois vivre comme tout un chacun.

Un jour sur six en moyenne, parfois deux sur quatre, tout dépend.

Cela commence souvent la vieille, par une forte agitation, une sensibilité exacerbée. Cela continue le matin par un vague à l’âme, un état nauséeux et un mal de tête qui s’installe, pulsant dans le lobe frontal gauche.

Sans médicament, la crise s’intensifie, je ne supporte plus les odeurs, le bruit, la lumière. La douleur augmente, les nausées arrivent et la bombe explose dans la tête, pendant douze à soixante-douze heures selon la crise.

Je ne connais aucune douleur de ce genre, la rage de dent en comparaison est un bonheur. Par chance les triptans, pris à temps, quatre fois sur cinq, étouffent la crise et après une à deux heures, je peux recommencer à vivre presque normalement.

Presque… Je ne mange pas, reste cotonneux, lent, je ne peux plus conduire, réfléchir.

Imaginez-vous ainsi, un jour sur six, parfois au travail, en vacances, le WE, en voyage, chez des amis.

Le stress augmente le risque de crise, rendez-vous important, concert, déplacement, fatigue. Et la crainte de la crise augmente la fréquence des crises. Un cercle infernal. Aujourd’hui, chaque concert provoque une migraine le lendemain. Son trop fort, lumières stroboscopiques, fatigue, excitation, un cocktail explosif. Regrettable pour un chroniqueur de rock mais c’est ainsi, je n’ignore pas que chaque belle prestation de rock se payera le lendemain au prix fort.

Mes proches connaissent les symptômes, voient souvent avant moi la tempête arriver et m’aident à leur manière à la traverser. Alors je ne me plains pas. D’autres personnes souffrent de maladies qui les conduiront assurément dans une caisse de sapin plus vite que moi.

J’ai mes triptans. La morphine quand je peux rester couché à délirer dans le noir.  Lorsque j’étais adolescent et déjà malade, les triptans n’existaient pas et les médecins connaissaient mal cette maladie, ils bricolaient avec des molécules dangereuses ou paniqués vous injectaient une ampoule de morphine. Bien des personnes pensent encore que les migraines c’est un truc de filles, que c’est ‘psychologique’. « Pas ce soir chéri, j’ai la migraine. ». Permettez moi de lâcher un « connards » bien pesé à ces gens qui ne comprennent rien, un jour sur six…

Une personne sur cinq souffre de migraines.

Un jour sur six, une personne sur cinq en France, deux millions de malades tous les jours, à raison de douze comprimés par boite, cela fait beaucoup de doses de triptans vendues.

Je me demande parfois pourquoi la recherche sur de vrais traitements de fond n’avancent pas plus rapidement dans le domaine. Pensez donc, je suis un consommateur régulier, dans un marché de près de deux millions d’euros par jour, rien que pour notre hexagone. Alors pourquoi chercher à soigner la maladie quand on peut calmer la crise et commercialiser des doses ?

Qu’est-ce qu’une journée par semaine après tout ?

Dans mon iPhone n°20

Galerie

Cette galerie contient 12 photos.

Un peu de ménage et de nombreuses chroniques plus tard, mon iPhone se retrouve légèrement moins encombré que d’ordinaire. Les deux semaines à ponts m’ont laissées de temps pour écouter de nombreux albums et même de m’offrir le luxe de … Continuer la lecture

Dix minutes

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Mon petit devait passer un entretien pour rentrer dans une école d’architecture à Marseille. A la base, je n’imaginais même pas qu’il serait convoqué, malgré de bonnes notes. Il sortait d’un bac pro…

Nous nous disions qu’au pire l’entretien se déroulerait via Skype comme le propose d’autres écoles.

Mais vendredi, c’était le 13 avril, 13 comme numéro le département de Marseille, 13 comme un vendredi 13. Pas d’entretien Skype, grèves de la SNCF vendredi et samedi, il fallait que notre petit sorte du nid pour se rendre chez les sudistes. Pas de train, pas d’avion aller-retour, une Logan pour tout véhicule, il faillait improviser. Jeudi soir, ma femme, mon fils et moi étions sur nos ordinateurs et smartphones à la recherche de la bonne combinaison à pied à cheval, en voiture : avion, trottinette, nage, train, cheval, voiture, stop, marche à pied, téléportation, vélo, fusée, bateau…

Après moultes recherches, contacts, la solution viendra de Blablacar et Airbnb.

  • Vendredi 13 – Illkirch – Strasbourg 15 min
  • Vendredi 13 – Strasbourg – Manosque 8h00
  • Samedi 14 – Manosque – Marseille 1h30
  • Samedi 14 – Marseille Prado – Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille 50 min
  • Samedi 14 – Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille – Boulevard de Font Ségune 40 min
  • Dimanche 15 – Boulevard de Font Ségune – Gare Saint Charles 35 min
  • Dimanche 15 – Marseille – Strasbourg 8h00
  • Dimanche 15 – Strasbourg – Illkirch 15 min

Trois jours dont vingt heures de transport pour dix minutes d’entretien.

C’était le plan. Mais voila. Le Blabacar Marseille – Strasbourg fait le mort, du coup nous réservons un billet de train retour pour le dimanche en espérant que le train circulera. Ensuite l’hôte de la chambre Airbnb validée, nous informe qu’elle est en vacances pour deux semaines, que son compte a été piraté. Du coup réclamation auprès Airbnb et recherche d’une nouvelle chambre dans le coin. Une vraie galère : les chambres annoncées disponibles ne le sont pas ou les propriétaires sont absents, bref l’horreur. Quatre réservations Airbnb, deux annulations, un remboursement, une réclamation, trois réservations Blablacar, un changement de point de départ, une annulation. Les voyages 2.0 ne forment pas la jeunesse, ils cassent les c…… des parents. Vivent les hôteliers, Air-France et la SCNF !

Notre tout petit (1m85) à peine sorti du nid (18 ans) et qui ne s’est jamais aventuré très loin de la maison, partait tout seul à l’aventure, à Marseille, la ville du sud, de la violence, du crime, des règlements de comptes, de la mafia, des hommes politiques véreux.