Avec Couleurs de l’Incendie, Pierre Lemaître raconte la suite de Au Revoir Là Haut, un magnifique thriller sur fond de fin de première guerre mondiale.
Naturellement nous retrouvons des personnages connus comme Madeleine Péricourt, la fille du banquier, qui sera l’héroïne principale du roman.
Lemaître reprend les ficelles du premier tome, des psychologies proches pour des personnages retords, use des mêmes éléments pour nous émouvoir (le handicap) mais ne parvient pas forcément au même niveau que dans Au Revoir Là Haut.
C’est ici l’histoire d’une vengeance, celle de Madeleine qui perd tout en peu de temps, une vengeance complexe et redoutable qui n’épargne aucune des personnes qui l’ont fait souffrir. C’est aussi le roman d’une époque, entre deux guerres, avec la monté du nazisme en Allemagne et de l’extrême droite en France, une plongée dans les univers de la finance, de l’industrie, de l’opéra et de la presse.
Je suis un peu déçu de cette continuation, et pas franchement enthousiaste à l’idée du troisième tome, probablement centré sur Paul, le fils de Madeleine.
Étrange idée que de commencer la lecture de l’Évangile selon Pilate quelques jours avant Noël et de le terminer un 24 décembre.
Un livre en deux parties, un long prologue puis les lettres de Pilate à son frère Titus.
Dans le prologue, nous découvrons un jeune gamin de Galilée qui finira crucifié à 33 ans. Nous découvrons un homme avec ses désirs, ses souffrances et la voie qu’il se décide à suivre un jour, la voie de l’amour qui le conduira à la mort.
Puis vient le récit de Ponce Pilate, jeune préfet de Palestine qui se retrouve impliqué dans la mise à mort d’un homme qui se proclame le Messie et qui enquête ensuite sur la mystérieuse, miraculeuse ? disparition de son corps le lendemain de la mise au tombeau.
L’évangile selon Pilate revisite un des récits les plus connu au monde avec intelligence, sans parti pris, sous la plume remarquable de Eric-Emmanuel Schmitt.
Moi qui ne suis qu’un mécréant até de surcroît mais qui a lu, comme beaucoup, la bible et les évangiles, j’ai apprécié ce récit très humain qui nous ramène deux mille ans en arrière, à l’époque où un homme nommé Yéchoua, changea la face du monde, ou pas.
Je suis né en terre de Bretagne, il y a plus de cinquante années. Un royaume balayé par les vents d’ouest, chahuté par les tempêtes d’équinoxes et iodé par l’océan et la mer qui se rencontrent entre l’île de Sein et la pointe de Raz.
La Bretagne est une terre de légendes, dernier bastion de la culture celtique sur l’ancien continent. A l’adolescence, en pleine recherche de repères, je me suis plongé dans la musique celtique avec délectation, Dan Ar Braz, Gilles Servat, Tri Yann, Alan Stivel, Gwendal et également dans ces légendes venues d’Irlande où il est question de Tuatha Dé Danann, de Cuchulainn, de Kernunos et de Morrigan. J’ai lu des récits anciens, des contes et légendes, des essais sur la civilisation celtique et suis tombé dernièrement, par hasard, sur le livre de Jean-Laurent Del Socorro, Boudicca, la princesse guerrière.
C’est en me renseignant au sujet du livre, que j’ai découvert son existence historique. Elle a d’abord joué sur PS4 avant de devenir roman puis être cité par Tacite dans Agricola, ou l’inverse, je en sais plus.
Boudicca prit les armes contre l’empire romain lorsqu’au décès de son époux Prasutagos son royaume fut rattaché à Rome. D’abord, princesse, elle devin guerrière puis reine avant de prendre le commandement d’une armée, qui pendant quelques mois, tint têtes aux légions romaines.
Le roman de Jean-Laurent Del Socorro raconte, avec une belle plume, l’histoire de Boudicca, de sa naissance jusqu’à se mort, et contrairement à certains auteurs, il a fait un réel travail de documentation sur la civilisation celtique, son panthéon, ses rituels et l’esprit celtique lui-même avec ses différents protagonistes, druides, guerriers, rois, leur relation à la nature, à la vie, la délicate cohabitation qui s’installa avec l’envahisseur venu de Rome. Entre roman historique et onirique, l’auteur nous dépeint une femme avec ses faiblesses, ses souffrances et sa rébellion bouillonnante. Inutile d’être un érudit en celtisme pour apprécier ce roman bien écrit, entre aventure, amour, combat, politique et histoire, vous vous évaderez en découvrant une civilisation méconnue.
Prenez deux auteurs de science fiction réputés, Terry Pratchett connu pour son humour franchement décalé et Stephen Baxter, connu pour sa science fiction très scientifique. Enfermez-les quelques mois dans un bureau et attendez qu’il en sorte quelque chose. Vous obtiendrez un roman, La Longue Terre.
Le livre développe l’idée des mondes parallèles. Un jour, les humains découvrent qu’ils peuvent voyager d’un univers parallèle à un autre, moyennant une pomme de terre et un peu d’électronique. Brutalement l’économie mondiale s’effondre et les habitant de la Terre s’éparpillent d’est en ouest dans des mondes vierges d’humanité.
Avec la rigueur scientifique de Baxter et l’humour de Pratchett, nous aurions pu espérer un roman délirant et inventif, mais non. La Longue Terre s’enlise très rapidement dans un road trip en dirigeable, dans lequel un ordinateur et un jeune homme s’embarquent, objectif, parcourir ces mondes. Je me suis très très vite ennuyé avec le bouquin et si j’ai lu quelque part, que les dix dernières pages donnent envie de lire la suite, je n’ai pas eu le courage de dépasser la moitié du bouquin.
D’accord Pratchett ne m’a jamais fait beaucoup rire mais je suis un grand fan de Baxter. Pas grave, j’avais emprunté le bouquin.
Lorsque ma pile de livres à lire est épuisée, que les librairies sont fermées, il me faut tout de même quelque chose à bouquiner.
Alors je fouine dans la bibliothèque, inspecte la pile d’emprunts de ma femme et finis par piocher, toujours un peu au hasard, un roman d’un auteur inconnu. Souvent je tombe sur un livre que ma femme a commencé sans aller jusqu’au bout, ce qui est bon signe car elle aime l’action et moi la lenteur.
Cette fois, le destin a guidé ma main innocente vers le livre d’un novelliste vosgien, Jean-Paul Didierlaurent, champion du quadruple prénom inconnu de notre bibliothèque avant ce jour.
Son bouquin, Le Liseur Du 6h27. Une banquette rouge de RER et un plan de réseau pour couverture, nous sommes bien loin des Vosges.
C’est une histoire de livres dans le livre où l’écrivain parle d’écrivains. Un grand classique. Une histoire qui se déroule à Paris, l’histoire d’un homme qui broie du noir, qui broie des livres. Plutôt qu’un roman, ce sont plusieurs nouvelles qui se chevauchent, le lecteur du RER, l’histoire de cette machine qui broie les livres, le journal de la dame pipi et la quête des livres de jardinage.
Plusieurs récits dont aucun n’arrive à la fin et qui constituent un roman facile à lire, que l’on dévore en quelques heures et qui donne envie d’en lire plus de cet auteur.
A part « Il était une fois dans l’ouest » et quelques autres, ce genre cinématographique me laisse de marbre. Alors pourquoi Westworld ? D’abord parce que c’est ma douce et tendre qui écume les médiathèques de Strasbourg à la recherche de films et de séries afin d’égayer nos mornes soirées de petits vieux. Ensuite parce que je suis une feignasse et qu’au lieu de chercher des nouveautés, je suis capable de me revoir une centaine de fois l’intégrale de Stargate Atlantis.
La série Westworld commence comme un parc d’attraction futuriste où les visiteurs se mettent dans la peau de cow-boys et où les figurants sont des androïdes. Les visiteurs peuvent violer et tuer à volonté, se prendre pour des chasseurs de primes, tout leur est permis dans ce parc presque sans limite. Un Red Dead Redemption sans la console de jeu.
Saloon, filles de joies, méchants, duels, train à vapeur, poussières, whiskey, piano mécanique, chevaux, indiens, mexicains, tout est là pour plonger l’aventurier du dimanche dans le Far West. Les épisodes pourraient ressembler à « Un Jour Sans Fin », débutant sur la musique du piano mécanique du saloon, et rejouant le même scénario à quelques détails près.
Mais, par chance, l’intrigue de Westworld ne se limite pas à cela. Le meilleur, ce sont les dessous du parc, son administration, les développeurs, les concepteurs, les agents de sécurité et le grand manitou, le fondateur, le Dr Ford. On y découvre ses machines et leurs petits problèmes, les scénaristes débordés, les techniciens de maintenance, les intrigues de pouvoir et j’en passe.
Niveau casting il y a clairement du lourd, des acteurs venus du monde du grand écran comme Anthony Hopkins, Ed Harris. Même chose pour les moyens, c’est une série à gros budget avec un rendu visuel assez bluffant. Si je suis archi fan des deux acteurs précités et de leur prestation dans la série, j’ai beaucoup plus de mal avec le personnage de Dolores incarné par Evan Rachel Wood. Pas de chance pour moi, elle est partout.
Pour l’originalité scénaristique, ça pêche un peu. Passé la première surprise, nous découvrons des classiques du genre, les employés ne seraient-ils pas eux aussi des androïdes (vous avez lu Philip K. Dick ?), le patron Ford était-il vraiment ce vieux gâteux que l’on voudrait bien nous faire croire, la machine se retournera-t-elle contre son créateur, le gentil visiteur restera-il fidèle à ses principes, blablabla blablabla.
La série m’a fait penser à un bouquin de Robert-Charles Wilson que j’ai lu il y a quelque temps, La citée du futur, et qui parlait de visiteurs de l’avenir, explorant le vrai Far-West. Le livre était pas mal, plus palpitant toujours que cette série.
Est-ce que je regarderai la saison 2, non, je ne pense pas, j’ai déjà failli décrocher pendant la une, malgré tous les nichons et fesses à l’air. Je pense que je vais retourner à la saison 2 de Flash car l’hiver arrive.
L’alchimie et moi, ça fait deux. Déjà la chimie, ça n’a jamais été mon truc, et puis finir sur un bûcher, encore moins. Pourtant c’est le sujet du dernier livre que j’ai lu, sorte de thriller historico contemporain, mais écrit par Andreas Eschbach un des auteurs dont je dévore tous les bouquins. Il est probable sinon je pense que je ne l’aurais pas lu.
L’idée du livre est de mêler des récits médiévaux imaginaires à un thriller actuel. Un looser de la finance tombe un jour par hasard sur un livre ancien parlant de la Pierre Philosophale.
Rien de bien original en soit, mais traité avec finesse, le bouquin aurait pu figurer longtemps dans la bibliothèque avec les incontournables de l’auteur comme Jésus Vidéo ou Des Milliards de Tapis de Cheveux.
Sauf que les récits anciens qui parsèment le roman, sont écrit dans un style hélas, affreusement actuel, un résultat du plus mauvais effet pour moi qui aime les textes médiévaux.
L’histoire moyennement crédible met en scène un raté en quête de gloire et son frère professeur tournesol du nucléaire, tout deux embarqués dans la quête de la Pierre Philosophale. Les élucubrations alchimiques manquent cruellement de consistance, le héros est assez déplaisant, volant, trompant sa femme, courant après la gloire, ayant peu de scrupules, qui fini par retourner sa veste à la fin et redevenir humain.
Dépaysement, sexe, grosses voitures, argent, mensonges, pseudo science, violence, suspens, voila la recette d’un roman de gare, pas de chance je prenais l’avion…
Bref, si vous ne l’aviez pas compris, je n’ai pas aimé ce dernier roman de Eschbach, un livre trop proche des thrillers façon Dann Brown, un auteur à succès qui m’agace au plus haut point.
Paul Auster vous connaissez ? Oui cet écrivain américain qui dans presque chacun de ses romans transforme son personnage principal en SDF.
J’aime beaucoup sa plume même s’il faut espacer les lectures pour éviter des redites. Généralement ses histoires ne respirent pas la joie de vivre et ses personnages sont souvent perdus dans la vie.
Avec Tombouctou, le narrateur est un chien, M. Bones, qui raconte la vie de son maître et sa propre existence de bohème, quand son bipède de compagnon passe l’arme à gauche.
M. Bones est un chien qui comprend l’anglais faute de le parler, même si certaines subtilités de langage lui échappe encore. Un vieux chien pouilleux de sept ans, plein de tiques, de vers, un bâtard intelligent qui aime son poète de maître.
La première partie du roman raconte la vie et la mort de l’écrivain maudit, vu d’un regard canin et sincèrement le récit part très vite en vrille, entre rêves, hallucinations et agonie. Le lecteur prend peur et se demande s’il va continuer l’histoire.
Puis le poète meurt pour de bon (il se loupe plusieurs fois) et M. Bones devient un chien errant, affamé, battant la campagne, traînant dans les rues, avant d’être recueilli par des gamins qui le maltraitent, un petit chinois dont le père ne veut pas d’animal à la maison et enfin une famille aisée qui s’occupe du bâtard comme ne le ferions avec notre animal de compagnie.
C’est alors notre monde vu par le chien, le traitement que nous réservons aux animaux de compagnie qui est raconté par Bones, une vision à quatre pattes qui ne manque pas de sel et de lucidité, toilettage, castration, interdits, chenil, solitude et orgie alimentaire. Après avoir lu Tombouctou, vous regarderez différemment votre chien, même s’il ne comprend pas l’anglais.
Et Tombouctou dans l’histoire ? Lisez le livre, vous comprendrez…
Conséquence directe de la mise en place de ma bibliothèque et ma Cdthèque idéale, je dispose d’une importante collection de livres de science fiction grands formats dont je désire me séparer. Des livres que j’ai aimé mais que je ne relirai sans doute plus, faute de temps. Je n’ai conservé quelques ouvrages que je juge essentiels. Alors avant de prendre en grand carton et de tout monter au grenier, je vous propose une grande braderie.
Voici la liste des ouvrages, vendus de 3 à 5 € selon l’état et le format plus frais d’expédition (la liste sera mise à jour bien entendu).
Pour tout renseignement contactez-moi en message privé sur Facebook ou par mail.
François BARANGER
Dominium Mundi Livre I – Pocket
Dominium Mundi Livre II – Pocket
Ayerdhal
Bestards – Au diable Vauvert
Graham JOYCE
En attendant l’Orage – Bragelonne
Robert Charles WILSON
A travers Temps – Denoël
Blind Lake – Denoël
Terry Prachett
La Huitième Couleur – L’Atalante
Hugh Howet
Silo Origines – Acted Sud
Silo Générations – Acte Sud
Karl Schroeder
Permanance – Denoël
Paolo BACIGALUPI
La Fille Automate – J’ai Lu
Ken Follet
Le Chute Des Géants Le siècle 1 – Robert Laffont
Raymond E. FEIST
Magicien l’Apprenti – Milady
David Zindell
Inexistance – espace infini
Suzanne COLLINS
Hunger Games I – Pocket Jeunesse
Hunger Games II – Pocket Jeunesse
Hunger Games III – Pocket Jeunesse
Joe HALDEMAN
La liberté éternelle – millénaires
James LOVEGROVE
Days – Bragelonne
Richard Paul RUSSO
La Bef des fous – Le Bélial
Johan Heliot
La Harpe des étoiles – Imaginaires
Jules Verne
Paris au XX sciècle – Hachette
Robert Zubrin
On a marché sur Mars – Presses de la cité
Robert SILVEBERG
Ciel Brulant de minuit – Robert Laffont
Hao JINGFANG
L’insondable Profondeur de la Solitude – Outrefleuve
Ben BOVA
Mars – Fleuve Noir
Nicolas BOUCHARD
L’Empire de Poussière livre I – Mnémos
L’Empire de Poussière livre II – Mnémos
L’Empire de Poussière livre III – Mnémos
Deborah INSTALL
Il y a un robot dans le jardin – Super 8 Editions
Lily Brooks-Dalton
Good Morning, Midnight – Presses de la Citée
Antonin VARENNE
Trois mille chevaux vapeur – Albin Michel
Connie WILLIS
All Clear -Bragelonne
Robert A HEINLEIN
L’ages des étoiles – Terre de Brume
Sixième Colonne – Terre de Brume
Philippe CURVAL
En souvenir du futur – Robert Laffont
Charles HARNESS
L’anneau de ritournel – Robert Laffont
Le saviez-vous, Debussy avait une fille ? Certes ce n’est pas sa fille qui restera dans les mémoires, mais la musique du maître. Il s’agit pourtant du thème de Damien Luce pour son petit roman intitulé, devinez comment : La Fille de Debussy.
Je suis un grand admirateur de la musique impressionniste… NON ! Défense d’utiliser ce terme, Debussy le détestait. Bon alors disons que j’aime beaucoup la musique composée à l’époque de peintres impressionnistes, même si elle n’a rien de commun avec leurs toiles. C’est mieux ?
Debussy, Ravel, Poulenc, Scriabine pour ne citer que les plus célèbres, une musique qui parle à mon âme et à mon cœur depuis que mon épouse pianiste m’a initié à ces compositeurs. Une musique qui me touche bien plus que les grands classiques, de Mozart en passant par Beethoven.
Alors un roman parlant de Debussy sous la plume imaginaire de sa fille, l’idée était tentante. Claude vient de mourir, c’est la guerre, Claude-Emma pleure son père et joue du piano.
Le livre est un journal, écrit par l’enfant, qui débute peu avant la mort de Debussy. L’idée du roman, à la base séduisante, est celle de Claude-Emma passant l’été 1918 à déchiffrer les partitions de son défunt père, sur le piano avec lequel ils composa ses œuvres. Dans son journal, elle raconte les artistes qui viennent présenter leurs condoléances, son amourette avec un garçon qui rêve de bateaux, ses escapades nocturnes, ses laborieuses leçons de piano, et ses déchiffrages, pièces après pièces.
J’espérai retrouver dans les phrases, un peu de la musique de Debussy. Même si le style de Damien est agréable, le roman devient rapidement un catalogue dénué de poésie. L’histoire de la petite Emma qui se meurt (elle décède le 14 juillet 1919) ne touche guère le lecteur sans cœur que je suis et la pirouette de l’auteur consistant à trouver le journal de l’enfant dans un tronc d’un arbre creux est un peu facile.
Bref, le roman ne tient pas ses promesses et ne donnerait pas envie d’écouter du Debussy à quelqu’un qui ne connaîtrait pas l’oeuvre du compositeur. Passez votre chemin.