Mystery Chez Paulette

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Nos amis canadiens de Mystery jouaient Chez Paulette samedi dernier. La seconde date de leur tournée européenne après le Spirit et avant d’attaquer le Z7. 

C’était la troisième fois que l’association ArpegiA les invitait. Et cette année, ils fêtaient les dix ans de l’album Delusion Rain. Un évènement à ne pas manquer. D’ailleurs le public l’avait bien compris puisque la salle était quasi comble.

ArpegiA m’avait convié à la fête, et donc dès 15h j’étais Chez Paulette, à Pagny Derrière Barine, après deux heures de route depuis Strasbourg. Le temps de saluer tout le monde sans céder au bisou lorrain de rigueur – j’avais un bon rhume et je n’étais pas le seul loin de là – Mystery débarquait dans le petit village, transformé le temps d’une nuit, en temple du rock progressif.

C’était la première fois que je rencontrais le groupe en civil et que j’assistais à leurs balances. De biens belles personnes, très professionnelles avec une bonne dose d’humour, qui une fois le boulot terminé se mêlèrent naturellement aux personnes présentes dans la salle cet après-midi là pour discuter. Le temps de faire quelques photos, parler à droite et à gauche, de Bretagne, de photographie, de Danny Cavanagh, il était temps de passer à table avec les artistes.

Une grande table en L où artistes, organisateurs, techniciens et invités se retrouvaient pour le dernier break de la soirée avant l’ouverture des portes.

Sylvain qui a vécu longtemps en France, retrouve de la famille et sa maîtresse de CP venue l’écouter jouer ce soir. On évoque à plusieurs reprises le mémorable passage de Weather Systems Chez Paulette, je discute de photographie et de réglages avec Andres qui s’attelle à produire des images de com pour Mystery depuis peu.

A 20h, les portes s’ouvrent et la foule impatiente envahit la salle. Je retrouve plein de têtes connues que je salue à distance faute de pouvoir m’en approcher. Et puis Mystery arrive et le travail commence pour moi : photographier. On dira ce que l’on veut, mais réaliser des photos de concert acceptables reste un travail, très physique d’ailleurs lorsque l’on trimballe cinq kilos de matériel pendant plusieurs heures.

J’avoue qu’il ne me reste peu de souvenirs de la première partie du concert. Je me souviens d’un titre de Rédemption, leur dernier album et c’est presque tout. Le son est fort, trop fort à mon goût, par contre il est de qualité. D’ailleurs les membres du groupe salueront le travail de l’ingé son et lui proposeront même de les suivre sur la tournée.

Mystery semble en grande forme. Leur envie de partager la musique avec leurs cousins francophones est palpable. Jean et Sylvain bougent beaucoup, Jean-Sébastien, malgré un bandage au coude gauche, assure derrière les fûts, il m’offre même quelques poses pour l’objectif. Et si Antoine n’est pas là, congé paternité oblige, il trouve en Johnny un digne remplaçant.  Ce n’est pas non plus la première fois qu’il tourne avec le groupe. François, à la basse est un peu caché au fond à droite, assis le plus souvent sur son tabouret. Il jouera tout de même debout de temps en temps en duo avec Sylvain. Reste la guitare d’or du groupe, Michel, tout à gauche de la scène, que je n’aurais hélas pas souvent l’occasion de photographier faute de vrai mobilité dans la salle vue l’affluence.

Après être resté plus d’une heure sous les enceintes à photographier le groupe, je m’éloigne du premier rang pour profiter de la seconde partie du show. Mystery nous rejoue Delusion Rain pour mon plus grand plaisir, alors je ne vais pas m’en priver. Un album clé dans la carrière du groupe, puisque c’était le premier avec leur nouveau chanteur Jean Pageau qui est avec eux depuis cette date. Inutile de dire que je me délecte du titre album, de ‘The Willow Tree’ long de vingt minutes, et du final ‘A Song For You’. Car je trouve que Mystery brille particulièrement dans la forme longue.

Vers la fin du concert, pendant les incontournables rappels, Andrés me tombe dessus genre catastrophé, son boîtier Canon a un problème et il doit réaliser la photo du final avec le groupe et le public. Il m’entraîne sur la scène, derrière la batterie, pour immortaliser cet ultime moment du concert. J’avoue que j’adore ça, j’ai honte mais j’adore le faire, monter sur scène et photographier le public et les musiciens (qu’on se le dise). 

À la fin du concert, je m’offre Rédemption en édition vinyle et je retrouve pas mal de connaissances et d’amis pour une dernière discussion de prog-heads.

Il est trois heures du matin lorsque je retrouve la couette douillette de mon lit. Deux heures en fait, puisque nous passons à l’heure d’hiver. Je ne dormirai pas beaucoup puisque j’avais promis à Andrés de développer la photographie finale rapidement pour que Mystery puisse en disposer pour sa com. Du coup j’ai continué avec les images du live. À midi, tout était en ligne.

Ce fut un très beau concert et une nouvelle fois de belles rencontres. Merci à Mystery, aux Enfants de Paulette et à ArpegiA de rendre possible ce genre d’événement. On se retrouvera Chez Paulette le 3 avril 2026 pour Lazuli et puis le 23 mai pour un concert encore surprise.

Vous pouvez regarder toutes les photos sur Flickr.

Anathème Chez Paulette

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Non, ce n’est pas une faute de frappe, j’ai bien intitulé ce live report anathème Chez Paulette. Un anathème, pour ceux qui l’ignoreraient, est une malédiction religieuse, une vive réprobation, une excommunication.

Le vendredi 23 mai, Weather Systems jouait Chez Paulette à Pagney Derrière Barine. Une grosse prise de risque financière pour le trio ArpegiA qui espérait remplir salle pour ne pas vider les caisses de l’association.

Weather Systems est le projet de Daniel Cavanagh que l’on connait plus pour sa participation avec ses deux frères au groupe Anathema. Weather Systems est d’ailleurs le titre d’un des plus beaux albums d’Anathema, le Operation Mindcrime de Queensryche.

Si leur premier album Ocean Without A Shore ne m’avait pas totalement convaincu, j’avais très envie d’écouter Daniel jouer du Anathema, le groupe qu’il a contribué à détruire avant de s’enfermer dans le silence pendant près de cinq ans, incapable de remonter sur scène.

Daniel a forci, s’est laissé pousser les cheveux longs en dreadlocks et a adopté un look hippie pendant ce long hiatus. Un autre homme et pas forcément en bien.

Toujours est-il que notre Danny ne se portait pas bien ce vendredi 23 mai et ‘il menaçait d’annuler purement et simplement le concert Chez Paulette. Autant dire la catastrophe, surtout pour ArpegiA et pour ceux qui avaient fait beaucoup de route pour venir écouter Weather Systems.

Je passerai sous silence ici l’après-midi infernal qu’a connu le trio du fait des caprices de la diva, j’ai cru comprendre qu’il a fallu déployer force de diplomatie pour que le concert ne soit pas annulé. Ils se sont même fendu d’un communiqué sur scène avant que Daniel Cavanagh ne joue. Bref…

C’était à Haunt the Woods que revenait la difficile tâche d’ouvrir cette soirée sous haute tension. J’avais déjà entendu parler du groupe sans y prêter plus d’attention. Il s’agit d’un jeune quatuor de rock alternatif britannique aux cheveux longs qui a deux albums à son actif. Ce n’est pas forcément ce que j’écoute à la maison mais force est de constater qu’en live, les gars savent y faire et que ce fut une très belle première partie. Il y avait deux guitares, une basse, une batterie et un chant passant sans prévenir de douceur à hurlement. Leur musique était dynamique, parfois émouvante mais un peu répétitive malgré tout. A la fin de leur set, le groupe est descendu dans la foule chanter à capela pour terminer en beauté, à la manière des islandais d’Arstidir. Ce fut certainement est des moments les plus forts de cette étrange soirée Chez Paulette.

Après le communiqué où ArpegiA et Chez Paulette nous informait de l’état de santé de Daniel Cavanagh et le remerciait d’assurer quand même le show, Weather Systems se mettait en place. Danny est passé dans le public pour rejoindre la scène et presque personne ne l’a reconnu. Ben oui, c’est le gars d’Anathema, vous ne le reconnaissez pas ? Franchement, je ne vois pas pourquoi…

Il n’a effectivement pas l’air d’être au mieux de sa forme, mais lorsque je l’ai vu, avant le concert, au stand de merch, signant des autographes, il semblait bien portant bizarement. Ne serait-il pas totalement remis de ses cinq années de silence ? Serait-il malade à l’idée de monter sur scène ?

Le concert débute assez misérablement il faut l’avouer. Daniel est tout pâle, chante assez mal, ne cesse pas de réajuster sa guitare, ses manches et son micro, bref, il n’est clairement pas dans son assiette. Il commence à s’énerver contre un spectateur qui le filme de trop près avec son smartphone, lui signifiant d’arrêter ça avant de s’en prendre plus violemment à un autre et de se lancer ensuite dans un réquisitoire contre les réseaux sociaux ponctués de ‘fuck’.

Il y a soudain eu comme un malaise dans la salle, certains spectateurs ont fui le premier rang et les autres musiciens sont restés dans leurs petits souliers. C’est à ce moment que j’ai remballé le matériel photo. Il ne voulait pas d’images, il n’en aurait pas.

Après un nouveau titre assez chaotique, Daniel finira par s’excuser. Il demande pardon plusieurs fois, la journée a été difficile, il est malade et énervé, il a failli annuler le concert, bla-bla-bla. Désolé mec, tu n’es pas une diva, juste un artiste qui doit assurer un show. Mais c’est Daniel Cavanagh, et ce n’est pas la première fois qu’il pourrit un concert.

Après s’être presque fait pardonné, on ne voit plus de smartphone ni d’appareil photo dans le public et le concert reprend tant bien que mal. Mais quelque chose est brisé. Les musiciens font de leur mieux mais Danny ne chante pas très juste et quand son vocodeur est éteint, c’est pathétique. En plus sa voix s’accorde assez mal avec celle de Soraria, sa choriste qui se démène pour sauver les meubles avec toute l’énergie du désespoir.

Malgré tout la magie opère parfois, grâce au talent de l’autre Daniel à la batterie, d’André à la basse et des nombreux titres d’Anathema repris par le groupe. Le public est surtout venu pour écouter Anathema et pas les digressions métaphysiques d’un chanteur hippie sur le retour.

Bon d’accord, je suis méchant, mais je viens de me taper deux heures de route pour ça et il m’en faudra encore deux pour rentrer. Heureusement qu’il y avait les copains de Chez Paulette pour passer une bonne soirée et Haunt the Woods pour nous offrir un beau spectacle.

Je me suis couché à 3h du matin, j’ai mal dormi, j’ai mal au dos, j’ai mal de crâne, je pense que je vais annuler ce live report, qu’en pensez-vous ?

Merci tout de même à Chez Paulette et ArpegiA pour ces concerts. Le prochain rendez-vous est programmé le 25 octobre pour retrouver nos amis québécois de Mystery.

Les photos de Weather Systems sont ici.

Les photos de Haunt the Woods sont ici.

Mostly Autumn Chez Paulette

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Le café concert, perdu dans la campagne de Toul, a rouvert ses portes après une longue absence et l’association ArpegiA, qui organise des concerts de rock progressif dans ce lieu assez unique, a pu reprendre son activité restée trop longtemps en suspens. Et pour débuter la saison comportant trois dates, c’est le groupe Mostly Autumn qui était à l’honneur.

Et ne nous mentons pas, je ne suis pas un fan de Mostly Autumn. Mais l’occasion était trop belle de retrouver mes amis lorrains et de les soutenir avec mes petits moyens, une association qui fait beaucoup pour le rock progressif dans notre région.

J’ai écouté le dernier album en date du groupe intitulé Seawater, et sorti du dernier morceau, je n’ai pas été franchement emballé. Pour corser le tout, je m’étais couché le jour même vers 3h00 du matin après une longue nuit étoilée.

Plus de deux cents personnes avaient répondu présent à l’invitation d’ArpegiA, un bon début de saison pour l’association qui se poursuivra avec le groupe Weather Systems le 23 mai et Mystery le 25 octobre.

Comme dit plus haut, je ne suis pas un inconditionnel de Mostly Autumn et leur nouvel album ne m’a pas laissé de souvenir impérissable. Je n’avais donc pas de grosse attente pour ce concert et finalement j’ai été agréablement surpris. Même si certains titres sont un peu faciles façon Floyd cover, si les soli de guitares sont d’un grand classicisme, le groupe assure un show bien rodé et plusieurs morceaux, dont le long ‘Seawater’, m’ont transporté. J’ai beaucoup aimé les passages où le folk rencontre et prog et un peu moins les moments où la batterie cogne sur les fûts.

Sur scène sept musiciens, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un clavier, une chanteuse et caché dans un coin une flûtiste jouant également des claviers. La petite scène de Chez Paulette est bien chargée. Alors sorti de la chanteuse qui bouge et fait le show, le spectacle reste assez statique. Ceci dit Alex Cromarty, le batteur, semble bien s’éclater pendant que ses comparses restent très concentrés. 

C’est un concert à trois voix avec évidemment Bryan, Olivia et Chris, le second guitariste, à la voix fluette. Le chant d’Olivia, qui ne m’avait pas emballé outre mesure sur Seawater, m’a agréablement chatouillé en live, comme quoi on peut être parfois surpris.

J’ai reconnu plusieurs titres de Seawater pendant le concert mais étant donné que je ne possède que deux albums de Mostly Autumn à la maison, ne m’en demandez pas plus sur la setlist de la soirée. Un show avec entracte et pas de première partie pour pas loin de trois heures de musique qui ont passé très vite malgré la fatigue. 

J’ai en plus, comme toujours, retrouvé plein de connaissances que je n’avais pas croisé depuis longtemps, un des charmes de Chez Paulette qui est un peu ma seconde maison du rock progressif.

Je me rend compte avec horreur en écrivant ces lignes, que plusieurs des musiciens de Mostly Autumn jouent ou ont joué également dans Riversea, un groupe que j’aime beaucoup. J’aurais dû rester après le concert pour taper la discute avec Alex et Iain. Mais bon, j’avoue qu’à 23h30, mes yeux commençaient sérieusement à piquer et il me restait encore deux heures de route devant moi avant de me coucher.

Ce fut une très belle soirée, alors merci à ArpegiA de nous proposer ces concerts et merci à Mostly Autumn pour leur belle performance.

Vous trouverez toutes les photos du concert sur mon compte Flickr.

Weather Systems – ocean without a shore

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J’ai longtemps hésité à acheter ocean without a shore. Parce que Weather Systems c’est un peu le Operation Mindcrime de Daniel Cavanagh. On l’écoute parce que ce fut certainement le meilleur album du groupe Anathema et que le nouveau projet, lui, ne réinvente pas la roue un peu comme sur son album solo Monochrome de 2017.

Toutefois, plusieurs éléments m’ont finalement décidé : Weather Systems reste justement le meilleur album d’Anathema à ce jour. J’apprécie également beaucoup le travail de Danny, mais pas tout quand même. Ensuite le groupe sera Chez Paulette le 23 mai 2025  alors autant écouter l’album avant le concert. Enfin parce que Pat et Chris de l’association ArpegiA l’ont placé dans leur top 2024.

Weather Systems est donc le nouveau projet de Daniel Cavanagh. Il fait donc du Anathema sans les magnifiques voix de son frère Vincent et Lee Douglas.

ocean without a shore ce sont neuf titres pour presque une heure de musique prog alternative mélancolique. On y retrouve Daniel Cardoso à la batterie et les continuations de ‘Untouchable’ et de ‘Are You There’. Bref, si vous aimez Anathema, vous ne serez pas dépaysé.

Et c’est certainement le plus gros défaut de cet album, même si j’aime Anathema. Un seul des neuf morceaux sort du mood anathémien. Il s’agit du dernier titre ‘The Space Between Us’ long de six minutes qui se rapproche beaucoup du travail de Peter Gabriel en solo. En effet, il emprunte plus à la world music qu’au rock alternatif progressif qui a fait le succès de Anathema sur ces derniers albums.

À l’autre extrémité de l’album, il y a ‘Synaesthesia’ qui ouvre ocean without a shore avec plus de neuf minutes à la forme très progressive. Le titre débute sur du Anathema posé à deux voix avant de s’engager dans long solo de guitare metal nerveux, se poser quelques secondes et changer de forme à la sixième minute et repartir sur des notes électriques déchirantes soutenues par des chœurs pour conclure le morceau.

Le reste oscille principalement entre déjà vu et continuations. Le fan ne sera pas déstabilisé et s’il n’est pas trop exigeant, il y trouvera son compte. Personnellement, je trouve que cet album a un goût de trop peu même s’il s’écoute agréablement. Il ne peut se mesurer à Weather Systems sorti douze ans auparavant qui reste pour moi le chef-d’œuvre absolu d’Anathema. Mais cela fait tout de même plaisir de retrouver Danny sur un album.

J’aime beaucoup l’avant-dernier morceau ‘Ocean Without A Shore’ même s’il n’est pas forcément du plus original. Un titre qui commence sur des claviers et du chant vocodé et qui bascule sur de l’électro, le genre de pièce qui devrait très bien fonctionner le live.

J’aime également ‘Ghost in the Machine’ pour son duo vocal même si lui non plus ne brille pas par son originalité.

Au final ocean without a shore m’a fait plaisir parce que je suis un fan d’Anathema mais il m’a laissé sur ma faim de musique, parce qu’il n’est ni original ni transcendant. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que j’irai écouter Weather Systems chez Paulette, parce que bon voilà quoi.

Amarok Chez Paulette

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Le samedi 18 novembre, dans un pub perdu au milieu de la Lorraine, à Pagney derrière Barine, non loin de Toul, l’association ArpegiA invitait ses fidèles à découvrir le quatuor polonais Amarok.

Ama qui ? Je n’avais jamais écouté ce groupe jusqu’à présent et son nom m’était également inconnu. Fort de mon ignorance, j’ai exploré leur discographie sur Bandcamp et suis tombé amoureux de leur dernier album Hero. Dans le même temps, Didier du groupe Plus 33 m’annonçait qu’ils allaient assurer la première partie de la soirée pour fêter la sortie de leur second album I Want. Du coup, comment manquer un tel évènement, d’autant que Didier, le frontman de Plus 33, m’avait demandé si je pouvais faire des photos de la soirée.

C’est avec Carsten, un ami d’enfance de Didier Grillot, que j’ai fait la route en direction de Pagney derrière Barine. Je ne peux vous raconter ici tous les secrets inavouables que Carsten a livré sur ses amis durant les deux heures nous conduisant au fin fond de la Lorraine pluvieuse, ce que je peux vous dire par contre, c’est que le temps a passé très vite.

Arrivé à Pagney derrière Barine il pissait des cordes, un temps Lorrain qui a gagné l’Alsace un peu plus tard pendant la nuit. A l’entrée de pub rock, pas beaucoup de monde, les habitués du sanctuaire du prog et quelques amis fidèles au poste que j’ai grand plaisir à retrouver à chaque fois. Je rencontre également Laetitia, la manageuse du groupe Plus 33, avec qui nous avions déjà échangé pour le shooting du groupe 

Plus 33 commence la soirée dans une formation à cinq musiciens pour un set instrumental progressif avec de temps en temps Coralie au chant. Il s’agit de leur premier concert après trois répétitions. Si Didier, qui n’a pas joué en live depuis dix ans, doit être stressé, il ne le montre pas et leur prestation est irréprochable même si Philippe, le guitariste, nous avouera qu’il s’est planté à un moment. Moi, je n’ai rien entendu. Ils jouent quelques morceaux de I Want et Open Window, leurs deux albums enregistrés à ce jour. Il y a beaucoup de claviers sur la scène comme dans la musique de Plus 33. Coralie, en plus de chanter, seconde Didier et le rendu n’est pas très éloigné des versions studio.

Les deux électrons libres, Philippe et Stéphane, les seuls qui ne sont pas vissés à leur tabouret, font le show, pour du rock progressif instrumental, c’est à dire qu’ils se déplacent de quelques mètres quand ils ne sont pas trop accaparés par les pédales ou la partition. Didier, armé d’une petite feuille, prendra quelques minutes pour s’adresser au public et remercier ArpegiA et Chez Paulette de leur donner l’occasion de se produire devant un public.Une belle performance, appréciée des habitués de la salle.

Les photos de Plus 33 sont disponibles sur Flickr.

Le temps de courir à la voiture chercher mon portefeuille, boire un coca et faire un selfie avec une fan (si si, c’est vraiment arrivé), Amarok est en place. J’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce quatuor polonais en live. Si l’album Hero a su toucher ma sensibilité d’ours, je n’étais pas persuadé que sur scène, cela fonctionnerait aussi bien. Les trombines des musiciens font peur, Michal et son chapeau aux claviers et instruments étranges, Marta aux percussions qui ressemble à une elfe, Kornel au look de mineur de fond qui sort de temps en temps son violon et Konrad à la batterie qui fait la gueule derrière les fûts.

Mais dès qu’ils jouent, le charme opère. Je retrouve les atmosphères techno soft progressives du dernier album. Ok, le violoniste ne chante pas vraiment au diapason et Marta s’adresse au public dans un anglais assez polonais quand même. Mais la magie opère. Si Michal manque de charisme, Marta en a pour deux et les instruments étranges utilisés sur scène font également le spectacle. La musique est belle. Les tubes comme ‘Hero’ et ‘The Dark Parade’ emportent le public alors qu’un silence religieux accompagne ‘What You Sow’, le dernier morceau de l’album Hero. Amarok termine le concert en jouant ‘Hope Is’, le premier single de leur prochain album prévu pour l’année prochaine.

Les photos d’Amarok sont disponibles sur Flickr.

Inutile de dire que outre le plaisir de retrouver plein de copains et copines Chez Paulette, les amis d’ArpegiA, des anciens du magazine Music Waves, Philippe de Music In Belgium, chaque concert dans cette salle est l’occasion de découvrir ou redécouvrir des groupes de rock progressifs qui ne passent jamais en France, à part dans ce petit village perdu de Lorraine. Et à une époque où les festivals de rock ferment les uns après les autres, nous sommes heureux de nous retrouver au chaud Chez Paulette pour partager un moment de convivialité et de musique entre amis.

Je pars heureux sous une pluie battante, avec Hero en vinyle, le pins d’ArpegiA, le pass presse dont je fais la collection et un passager qui va devoir subir comme à l’aller, mon verbiage pendant deux heures.

Amarok – Hero

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Vous connaissez bien évidemment le groupe polonais Amarok. Ben pas moi en fait. Il aura fallu l’annonce de leur concert le samedi 18 novembre Chez Paulette par l’association ArpegiA pour que je me penche sur leur musique. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, si ?

J’ai choisi le dernier album studio du groupe, Hero, sorti en 2021, pour me forger une opinion sur cette formation aux influences floydienne et wilsoniennes venue de l’Est. Un album sept titres de moins de trois quart d’heure qui donne dans le rock progressif ambiant avec beaucoup de claviers et de guitares gilmouriennes joués par le frontman et chanteur Michal Wojtas.

Si depuis 2001, les album de Amarok sont principalement instrumentaux avec quelques invités venus de groupes connus comme Camel et Riverside, Hero, lui, est un concept à textes avec un seul titre sans paroles, ‘The Dark Parade’. J’ai survolé la discographie du groupe depuis 2001 et même les albums solo de Michal et il faut bien reconnaître que l’artiste explore de nombreux genres, de Pink Floyd à la world music en passant par la danse. Je n’ai pas tout adopté, loin s’en faut, mais Hero, que certains considèrent comme sa plus belle production, a su parler à mon cœur.

Hero parle de notre planète qui se meurt. Et malgré un thème assez lugubre, l’album laisse planer une touche d’espoir dans les textes.

‘Is not the end’ qui ouvre l’album, me fait beaucoup songer à du Riverside quand ‘Hero’ donne dans le Pink Floyd, notamment si vous écoutez la basse. ‘What you sow’ m’évoque Satellite, ‘Hail ! Hail ! Al’ et tout particulièrement ‘The Dark Parade’ me ramènent à Porcupine Tree. Alors du coup on se pose quand même quelques questions sur l’identité de la musique composée par Michal car elle emprunte beaucoup à des monstres sacrés. D’un autre côté l’album est varié et très agréable à écouter. Alors bon.

Un de mes morceaux préférés s’intitule ‘It’s not the end’. Une pièce d’un peu plus de cinq minutes qui emprunte un peu à Mariusz Duda et Steven Wilson. Son ouverture presque folk est d’une grande pureté et le final, quasi instrumental vous rappellera certainement les riffs rageurs de Porcupine Tree. Autre point d’orgue de l’album, le titre très floydien ‘Hero’ au refrain magnifique.

Mais je ne vous cache pas que j’adore tous les morceaux de cet album. S’il n’est pas fondamentalement original, il est très beau, riche en émotions et possède des références très confortables.

Du coup mon 18 novembre est réservé pour aller écouter Amarok chez Paulette. Je vous invite vivement à faire de même, écoutez le sur Bandcamp. Vous m’en direz des nouvelles.

Arpèges

Du temps de Neoprog, je bénéficiais de « petits » privilèges, comme d’être invité aux balances de certains concerts, l’occasion de découvrir l’envers du décor et les artistes dans leur travail, sans les paillettes et le public. 

Le trio de l’association ArpegiA, qui organise plusieurs fois par an des concerts de rock progressif Chez Paulette, ne m’a pas oublié avec la fin du webzine et ils ont renouvelé l’invitation pour leur soirée avec Lazuli et Esthesis, le samedi 3 juin.

Une double affiche très alléchante qui m’a conduit une nouvelle fois à Pagney derrière Barine, ce village perdu en Lorraine qui cache une salle de concert centenaire.

Après une nuit dans les étoiles et quelques heures de sommeil, j’arrivais vers 15h30 sous un soleil radieux pour le début du sound check de Lazuli. Je suis d’abord tombé sur Aurélien Goude, le frontman d’Esthesis et Michel de l’association ArpegiA qui discutaient devant la porte de Chez Paulette. Tout de suite le ton a été donné : Aurélien m’a demandé d’être indulgent dans ce live report car il sortait à peine d’une laryngite et risquait de ne pas être au top de sa forme ce soir. 

Indulgent moi ? 

Une fois dans la salle, j’ai retrouvé Chris et Pat, les deux autres arpégiens, leurs épouses, Lazuli au travail et toute l’équipe de Chez Paulette. C’était bon d’être de retour chez soi, enfin presque, disons que j’y viens assez souvent.

J’ai profité des balances pour roder mon tout nouvel attirail photo.  Il me donnera d’ailleurs quelques sueurs froides pendant le concert et gâchera un peu la fête. C’est aussi l’occasion de discuter avec un confrère belge, lui aussi abonné de Chez Paulette et de refaire le prog avec Pat et Chris. 

Pat, que j’ai toujours considéré comme un petit jeune, m’annonce la bouche en cœur qu’il prend bientôt sa retraite. Sa retraite dans ArpegiA ? Non professionnelle. Le vieillard chenu est bien conservé malgré ses soixante-deux ans. Je lui en aurais donné dix de moins, sinon plus. Je suis dégoûté. Il me reste sept piges à tirer.

Pendant le sound check l’ingé vient me proposer de caler les fumées avec lui afin que je puisse shooter confortablement et Aurélien me propose de monter sur scène pour faire des images. Pat me présente à un photographe pro comme si j’étais un virtuose du déclencheur, bref je ne sais plus où me mettre, surtout que question photo, je vais vraiment faire de la merde pendant le concert. 

Le photographe en question installe tout un barda, écran tactile, projecteurs LED, boîtier asservi, flash et imprimante pour proposer des souvenirs sous forme de selfies de la soirée. J’avoue que je suis très intrigué par l’installation et tape l’inscrute en le soûlant avec mon amateurisme photo. 

Pendant ce temps là les musiciens bossent, tentent de régler quelques problèmes techniques qui reviendront hanter le show comme le vidéo projecteur récalcitrant, les parasites d’un portable dans les retours ou les fumées finalement surabondantes. Qu’importe, la bonne humeur est là, Romain et Arnaud sont en grande forme et n’arrêtent pas de déconner.

Peu avant le repas pris en commun dans la salle avec les deux groupes et toute l’équipe technique, je me glisse dans une conversation passionnante où Dominique et Pat évoquent les paroles du dernier album de Lazuli. Pat donne ses interprétations et Dominique révèle l’histoire dans l’histoire et le contexte, donnant un tout autre éclairage à cet album dans lequel je vais me replonger.

Après un bœuf braisé aux légumes, du fromage et un dessert très citronné, les choses sérieuses vont commencer. Je revêts le harnais, y accroche les deux boîtiers, m’installe sur les marches et me prépare au tsunami de fans se ruant dans la salle. C’est le moment où je retrouve d’autres copains et copines de concerts, les habitués du lieu venus écouter les groupes qu’ils adorent. Il n’y a hélas pas foule, un peu plus de deux-cent personnes, pas assez en tout cas à mon goût ni pour les organisateurs.

Esthesis arrive sur scène au son du générique de James Bond. Guillaume, le guitariste du groupe n’est pas là, remplacé par Vincent de Berlin Heart. Aurélien ne pousse pas sur sa voix pour se ménager et se fait un peu déborder au début la voix de Mathilde. Mince, on m’avait demandé d’être indulgent ! Mais pour que faire ? Honnêtement le groupe assure et j’accroche nettement plus que la dernière fois que je les ai vu ici en novembre 2021. Alors oui, je préfère de beaucoup les titres de l’album Watching Worlds Collide à ceux de l’EP, mais ça n’est pas nouveau. Globalement, malgré la voix retenue du chanteur, le groupe nous livre un set de belle facture. 

Lazuli prend la relève, toujours enquiquiné par le vidéo projecteur récalcitrant, un brouillard digne du fog londonien et la léode de Claude pas complètement câblée. Le groupe attaque avec ‘Sillonner des océans de vinyles’, un de mes morceaux préféré du onzième album auquel ils donneront un bel éclairage. Ils s’offrent également une délicieuse parenthèse avec Le fantastique envol de Dieter Böhm qui déchaîne l’enthousiasme de l’assemblée conquise puis quelques titres plus anciens qui font toujours chaud au cœur. Dominique, en costume trois pièces, un peu à la manière d’un clown, raconte ses souvenirs d’enfance dans ‘Triste Carnaval’ ou ‘La bétaillère’, un morceau pendant lequel Claude lance à Dominique un ‘ce n’était pas moi’, à propos d’une certaine odeur dans la R16 familiale… 

C’est pendant cet épisode porcin que je vois apparaître une tache floue dans le viseur du boîtier photo. Saperlipopette ! Je nettoie tant bien que mal l’objectif mais la tâche ne disparaît pas. Je bascule en catastrophe sur le second boîtier, permute les optiques dans le noir et continue les photos. A la fin du morceau je me replie au bar en urgence et sous un spot, découvre un moucheron collé au capteur, pas posé, collé. Faute de matériel ad hoc pour nettoyer, je renonce au nouveau joujou et prie pour que je puisse réparer la casse à la maison. Mais comment ce truc a pu se glisser sous le volet de protection, entre l’objectif et le capteur alors que je n’ai rien touché depuis la veille ? Mystère…

J’avoue que l’incident m’a quelque peu contrarié et que j’ai perdu un peu le fil du concert ensuite, même si c’était vraiment très bien.

Le concert s’achève sur un duo piano batterie, le traditionnel morceau de marimba à neuf mains et les remerciements de Dominique à toute l’équipe et au public conquis. 

Après avoir papoté encore un peu et remercié ArpegiA pour son accueil, je reprends la route vers l’Alsace que j’atteindrai vers 3h du matin. Une dizaine d’heure plus tard et un nettoyage de capteur, j’étais de nouveau sur le pont à Strasbourg, pour un concert de musique classique avec captation vidéo et photographies. Dimanche soir, je dormais comme un bébé à 22h.

Voici quelques unes du sound check, de Esthesis et de Lazuli.

TANYC versus RPWL

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Je vous avais prévenu, le groupe de prog allemand RPWL jouait Chez Paulette le 8 avril, unique date française de leur pourtant grande tournée européenne. Un événement à ne pas manquer.

Et je ne l’ai pas manqué pour plein de bonnes raisons : parce que j’aime ce groupe, que leur dernier album crime scene figure dans mon top 2023, que j’adore les concerts organisés par l’Association ArpegiA et que là bas, à Pagney derrière Barine, je retrouve à chaque fois plein d’amis et des amoureux du prog.

Après des embrassades lorraines, des poignées de mains viriles et des échanges passionnés sur l’actualité musicale, les portes du saint des saints s’ouvrent enfin. 

La salle est vite remplie, au bas mot trois cent spectateurs dont la moyenne d’age dépasse largement cinquante ans. Oui, c’est un concert de prog…

La chanteuse autrichienne (merci Jean-Noël pour le correctif) TANYC ouvre la soirée avec Kalle Wallner à la guitare. Comme le dira ma voisine Catherine, on dirait la Vanessa Paradis allemande. Et non, dans sa bouche, ce n’est pas forcément un compliment. Beauté froide germanique en robe longue moulante, la chanteuse ne brille pas pour autant par son magnétisme et sa voix ne me touche pas. Quant à la musique, malgré les efforts de Kalle pour lui donner vie, elle est à cent lieu du rock progressif que tout le monde est venu écouter ce soir. Ceci dit, je m’y attendais, et donc j’ai patienté tranquillement en faisant quelques photos.

RPWL arrive juste après, sans changement de scène. TANYC et une seconde choriste plus ronde rejoint le groupe composé de deux nouveaux membres, un claviériste dont j’ignore le nom et Marcus Grützner, le nouveau bassiste.

Le set commence par leur dernier album crime scène joué dans son intégralité. Yogi armé d’une feuille de papier, de quelques mots et de ses souvenirs de collège, nous décrit en français chacun des titres de l’album : un tueur en série, un cannibale, un meurtre non élucidé, les scènes de crimes ordinaires de leur dernier chef d’oeuvre. Ne nous mentons pas, c’est du pur bonheur d’autant que les deux choristes apportent quelques variations intéressantes à la version studio comme l’entrée en matière de l’album chantée à capella. 

J’avoue que je regarde plus le groupe que je ne le photographie. Je ne suis pas missionné pour cela ce soir même si j’ai emmené mon matériel. Et puis la performance de RPWL est tellement belle que ce serait pécher que de ne pas en profiter. Kalle est juste devant moi, trop près pour bien le cadrer et Marc est caché derrière un écran en plexiglass où se reflètent les projecteurs. Yogi est le plus souvent masqué par les micros et le reste du groupe se perd dans la fumée. Bref c’est compliqué.

Après cette première partie tout simplement extraordinaire – je ne trouve pas d’autre qualificatif – RPWL se lance dans un second set de tubes tous aussi beaux les uns que les autres en commençant par ‘Hole in the Sky’. Le public, déjà au taquet, vire à l’extase. Après ce trop court best of qui revisite une partie de leur carrière, RPWL revient pour deux rappels dont l’emblématique ‘Roses’ qui conclut la soirée avant que les musiciens ne se mêlent aux fans dans la salle pour discuter et dédicacer les albums.

Ce fut encore une fabuleuse soirée arpégienne. La prochaine, et non des moindres, aura lieu le 3 juin avec nos amis de Lazuli et d’Esthesis. Je serai certainement là.

Toutes les photos de la soirée sont sur Flickr.

Mystery Chez Paulette

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Si j’ai manqué les concert de Petter Carlsen et celui d’Altesia à Pagney-derrière-Barine, je ne pouvais faire l’impasse sur celui des québécois de Mystery

Le brouillard ne donnait pourtant pas envie de prendre la route mais comme mes indicateurs biologiques étaient au vert, je suis parti me perdre sur les petites route de Meurte-et-Moselle.

Mystery est une formation de rock progressif menée par le fabuleux guitariste Michel Saint-Père et le chanteur charismatique Jean Pageau. Un groupe qui a débuté sur des fondations néo-progressives et qui sur les deux derniers albums vire plus au prog symphonique. 

Ce sont des habitués de Chez Paulette où ils se produisent régulièrement et à chaque fois pour leur unique date française. La dernière fois qu’ils sont passés, c’était en 2018 et je n’étais pas au top de ma forme pour apprécier leur prestation à sa juste mesure.

Comme d’habitude, un concert chez Paulette est l’occasion de retrouvailles avec de vieux amis, les organisateurs de la soirée et des amateurs de rock progressif. Autrefois je discutais avec une poignée de lecteurs du magazine Neoprog, aujourd’hui c’est avec ceux qui suivent les Chroniques en Images. Des retours sympathiques et encourageants qui donnent envie de poursuivre l’aventure.

Je suis venu avec un seul appareil photo, le Nikon Z6 II que je redécouvre en ce moment. J’ai pris deux cailloux, le 24-70 et le 70-200 tous deux ouverts à 2.8 constant et au final je n’utiliserai exclusivement que la longue focale. Des photos plaisir sans contrainte qui me permettent également de profiter pleinement de la musique.

Mystery arrive vers 20h30 dans une salle bien remplie mais pas comble. Il y a toutefois beaucoup plus de monde que pour Petter Carlsen et Tanyc. 

Le groupe va jouer plus de trois heures avec un petit break en milieu de soirée, une sacré performance surtout en fin de tournée européenne.

Outre les grands classiques de leur répertoire comme ‘Delusion Rain’, ils nous jouent un nouveau titre de leur prochain album ‘Behind the Mirror’ qui devrait être dans les bacs en avril 2023.

La bonne humeur est au rendez-vous, les ‘cousins’ ne manquent pas d’humour quand le bassiste explique pourquoi il est assis pour jouer et que le batteur explique à son tour pourquoi lui aussi est sur un tabouret. Jean Pageau chante comme toujours au diapason même s’il a plus de mal avec sa flûte traversière et les soli de guitares sont à tomber par terre.

Ils terminent leur set par deux titres assez rocks dans l’esprit de Rush (ne me demandez pas lesquels) avant de rejoindre les fans dans la salle pour discuter avec eux et signer des autographes. Moi je repars avec un vinyle, la réédition de l’album Beneath The Veil Of Winter’s Face datant de 2007. Autant en profiter lorsque l’on connait les frais de port et de douane lorsque l’on achète quelque chose au Canada.

Mystery a promis de revenir prochainement Chez Paulette, peut-être pour la promotion de leur prochain album qui sait ? En attendant l’association ArpegiA nous prépare pour 2023 un concert de RPWL et également, une grosse grosse surprise, mais ils n’ont pas voulu me dire qui, ça n’est pas encore signé.

Halloween Party

Assis dans mon canapé, je découvre le nouvel album de MDS, The Story Of Rose Ola Seks. Il est 9h du matin et je suis rentré sous une pluie battante il y a six heures de Pagney Derrière Barine. 

C’est là que se déroulait le second concert organisé par ArpegiA depuis le début de la pandémie. Au menu cette fois, MDS et Lazuli. 

Pour rien au monde je n’aurais manqué ce rendez-vous. Déjà ce concert me permettait d’échapper aux sales gosses déguisés qui sonnent à votre porte en braillant un truc débile et qui me réclament ensuite des bonbons, mes bonbons. Pas question de partager avec des mioches. 

Ensuite, je n’ai jamais eu l’occasion de voir le groupe Monnaie de Singe en live et comment manquer un rendez-vous avec Lazuli, surtout pour découvrir leur concept sur scène.

Les yeux piquent un peu. Je n’ai eu que quatre heures trente de sommeil avant qu’un rigolo ne sonne à notre porte ce matin. Les cartes SD des appareils contiennent deux cent cinquante clichés mais comme ma Magic Mouse est déchargée, il va falloir patienter. Je suis totalement déshydraté mais la migraine ne s’est pas encore installé, à croire que mon traitement fonctionne. Un lendemain de concert en fait.

A Pagney j’ai retrouvé pas mal de connaissances comme à chaque fois, la grande famille du prog comme on l’appelle. Mais elle n’est pas si grande finalement, et la salle n’est pas bondée. Il y a un peu plus de monde pourtant que pour Esthesis et Galaad, nettement moins que pour Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. On ne joue pas ici dans la même catégorie et Pagney Derrière Barine est quand même bien paumé et il n’y a pas de réseau.

Après un café, bien léger à mon goût, pris au comptoir de Chez Paulette, MDS se met en place et joue un set composé d’extraits de The Last Chance, The Story Of Rose Ola Seks et un titre d’Error 404 pour finir, leurs trois derniers albums.

Anne Gaelle, la chanteuse, n’a pas le coffre pour le live mais elle compense largement par son énergie débordante. Jean-Philippe résume les histoires de manière un peu trop débonnaire pour accrocher l’auditoire avant d’attaquer les morceaux à la guitare. On sent que c’est un peu joué à la bonne franquette, un groupe amateur éclairé qui se fait plaisir avec ce concert. Je ne suis pas certain qu’ils aient totalement convaincu l’auditoire de Chez Paulette mais eux semblent très contents d’être là ce soir.

Ayant participé au crowdfunding de leur nouvel album, je me pointe au stand pour voir s’ils distribuent les lots. Le CD et le teeshirt sont là en effet. Anne Gaelle parcourt la liste des participants mais ne me trouve pas. Elle semble sincèrement désolée et moi soudain je doute. Ai-je bien contribué à leur album ? Puis soudain, éclair de génie, je lui propose de chercher à Neoprog au lieu de mon nom. Et bingo, oui Neoprog a bien contribué pour un CD, vinyle et teeshirt. C’était encore du temps du webzine. Le vinyle devrait arriver en janvier mais en attendant, je repars avec un nouveau teeshirt et le CD que j’écoute en écrivant ces mots.

Lazuli prend la suite, le temps d’installer tout leur bazar. Ils achèvent ici leur première tournée depuis longtemps avec Arnaud, leur nouveau guitariste. Une tournée qui est l’occasion pour eux d’étrenner leur dernier album, Le Fantastique Envol de Dieter Bohn.

C’est d’ailleurs avec ce concept, joué intégralement, que Lazuli commence la soirée avant de rejouer des classiques de leur répertoire. En fond de scène, ils projettent des images, une nouveauté chez Lazuli, mais ce n’est pas la seule.

Arnaud, le petit nouveau se la pète un peu, ce qui ne ressemble guère à l’esprit de Lazuli, du moins pas l’idée que je m’en fait. S’il joue très bien, il aura du mal à détrôner le sage Ged dans mon coeur. 

Malgré l’évidente fatigue des musiciens, leurs sourires sont communicatifs et leur musique soigne toutes les blessures de l’âme. Comme à chaque fois la magie opère, je suis sous le charme.

Les trois petites boulottes latino et leur copain géant on failli gâcher ma soirée. Leur enthousiasme bruyant, leur forte consommation de bière et la propension qu’avait l’une d’entre elle à me coller en se trémoussant a mis en péril la qualité des clichés sans me procurer de plaisir. Je n’ai jamais eu autant de bougés sur la pellicule, je ne shoote pourtant pas au vingtième comme mon ami Laurent. Bon ceci dit je n’arborais pas de pass presse comme à l’époque de Neoprog, mais seulement un pass sanitaire, je ne suis pas certain que cela aurait changé grand chose.

A la fin du concert, pour fêter Halloween, ma copine Pierrette distribue des bonbons, chic des frites Haribo ! En voilà encore que les mômes ne mangeront pas. Je discute quelques minutes avec Music In Belgium, Laurent et quelques connaissances avant de reprendre la direction de l’Alsace sous des trombes d’eau. 

Ce fut une belle soirée, comme toujours Chez Paulette. Le prochain concert sera à la Maison Bleue à Strasbourg avec Soen, le sept décembre. D’ici là je vais essayer de me réhydrater et de dormir un peu.