A pied, à cheval et en voiture

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C’est cool, j’ai reçu mon accréditation photo pour la nuit pagane du festival Zone 51 à Sélestat. Un billet gratuit, sans parler du fait que je vais pouvoir faire des photos.

Comble du bonheur, durant les trois jours que durent le festival, mon épouse suit des cours de chant non loin de Sélestat. 

Nous sommes trop forts. Enfin presque. Non loin ne signifie pas à Sélestat, mais à treize kilomètres du Tanzmatten, la salle où se dérouleront les concerts. Les cours de chant commencent à 10h30 et s’achèvent à 21h30. Mes concerts commencent à 19h et s’achèvent vers 1h. 

Crotte ! Nous ne sommes pas synchrones et surtout, nous ne disposons que d’une seule voiture. 

Mon épouse aurait pu me déposer à Sélestat me vendredi matin, me laissant errer dans la ville pendant neuf heures, et elle aurait pu attendre quatre heures sur le parking la fin des festivités pour que nous soyons dans la même voiture à l’aller et au retour.

Malgré le fameux RER régional alsacien, les trains desservent pas la château où se déroulent à les cours de chant et ne circulent plus après mon dernier concert. Alors que faire ?

Une des solutions pouvait consister à dormir sur place. Soit au château où mon épouse répète, soit près de ma salle de concert. Mon épouse voulait bien dormir au château, mais avec son mari, ce qui était techniquement impossible. Et de mon côté, l’hôtel le plus proche de la salle de concert se trouve à une vingtaine de minutes de marche de la salle, sans parler du trajet jusqu’à la gare. Je n’ai même pas trouvé de chambre Airbnb à proximité.

Restait le covoiturage ou bien la location de voiture. Pour le covoiturage j’ai vainement tenté ma chance en essaimant des messages désespérés sur les réseaux sociaux. 

Pour la location de voiture, il y a pléthore d’offres depuis la gare de Strasbourg. Sauf que le tram qui me conduit à la gare ne circule pas cet été pour cause de travaux. J’ai bien une agence de location à proximité de la maison, mais à 100 € les 80 km, ça fait un peu mal au porte monnaie.

La dernière solution était l’enseigne Leclerc Location que je n’ai jamais essayé. Il existe un magasin Leclerc dans une zone commerciale pas trop éloignée de la maison, disons accessible à vélo. Mais l’application de réservation en ligne était en panne depuis plusieurs jours si bien que j’ai dû me déplacer pour me renseigner. Ils proposaient une Clio à 6 € la journée kilométrage non compris. 

J’avais enfin une solution me déplacer, encore fallait-il s’organiser pour récupérer la voiture le jour J. Ma femme partait à Sélestat le vendredi matin pour 11h. Moi j’y allais pour 18h. Elle revenait vers 22h, moi vers 2h du matin. Et le samedi matin, elle repartait à 9h. 

J’aurais pu prendre mon vélo pour aller chercher la voiture de location, mais qu’aurais-je fait du deux roues sur place ? Ils n’ont pas de parking à vélo dans centre commercial et je n’ai pas un Brampton pliant, mais un gros truc encombrant. A pied, il y en a pour une bonne heure de marche pour rejoindre le Leclerc, autant dire une distance assez dissuasive, surtout sans les aménagements pour les pétions qui vont bien. 

Il fallait donc que mon épouse me dépose le vendredi matin avant de partir à Sélestat et que je ramène la Clio à la maison en attendant le concert. Puis que le samedi matin, avant que ma femme retourne à Sélestat, je rende la voiture, que ma femme me ramène à la maison et qu’elle parte ensuite à sa répétition.

Tout ça pour ça. Autant dire que le concert avait intérêt d’être bien.

Pagan Night

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Deux boîtiers photo, deux objectifs, deux scènes, trois cafés, six heures de concert, sept groupes, quatre-cent cinquante photographies, j’ai survécu à la nuit métal folk du Tanzmatten.

Je le dis à chaque fois, mais ce n’est vraiment plus de mon âge ce genre de marathon. Mais voilà, j’aime ça. Alors j’y retourne.

La programmation était alléchante même si un seul des groupes figurait dans ma discothèque. On trouvait presque toutes les déclinaisons du métal folk à growl, venues d’Europe. Ecosse, Allemagne, Suisse ou d’Irlande. Il y en avait pour tous les goûts, du spectaculaire, du traditionnel, du sombre, du violent, bref du métal.

Pour cette édition, j’avais décidé de me sortir les doigts du fondement et d’aller vers le public pour réaliser des photos de ces spectateurs hauts en couleurs et très sympas. Pas une seule fois je n’ai essuyé de refus, bien au contraire, les métallos que j’ai abordés étaient heureux de poser devant l’objectif. J’ai même récupéré quelques adresses mail pour leur envoyer les photos plus tard. C’était super cool. Merci à eux.

Quand je ne tirais pas le portrait du public, j’étais devant la scène à shooter les groupes. Feuerschwanz a vraiment joué le jeu des photographes avec leur scénographie et leurs interactions avec le public et les photographes. J’ai tout simplement adoré. Saor était clairement le plus austère mais la musique était magistrale. Primordial était certainement la plus chaotique des quatre formations et les bouchons d’oreille peinaient à protéger les tympans, mais quelle patate !

Et j’oublie Can Bardd qui ouvrait le festival. C’était pas mal, mais comme peut l’être un amuse bouche. 

En extérieur, trois groupes moins connus faisaient leurs armes devant un public plus clairsemé. Alita possédait la fougue de la jeunesse quand Towarb nous plongeait dans une mystique monacale. Morgaten se situait à mi chemin des deux formations. 

La programmation a été réalisée de manière à ce que l’on puisse aller d’une scène à l’autre, ne rien manquer et même trouver le temps de boire une bière et de manger un morceau.

Le hall d’entrée avait été transformé en temple du merchandising avec plein de vinyles, tee-shirts et autres goodies sans parler du bar à vin qui proposait, alléluia, du café, qui a permis aux photographes de tenir pendant six heures sans flancher.

J’ai adoré les allemands de Feuerschwanz, bon plus pour le show en costumes que pour la musique entraînante. Mais le meilleur était pour la fin. Si les musiciens de Saor ont offert un spectacle assez austère, leur musique elle était éblouissante. J’ai également bien aimé Alita qui avait l’énergie de la jeunesse, par contre Towarb m’a ennuyé au plus haut point.

L’organisation était au top. Les deux scènes ne se gênaient pas, il y avait de la restauration libanaise, chinoise, alsacienne, plein de bières plutôt sympa, de l’eau potable pour remplir sa bouteille et des toilettes pour évacuer tout ça. Le son était excellent, dedans comme dehors et il n’y a eu à ma connaissance aucun problème technique. Le public était bon enfant, les gars de la sécurité au top, bref que du bonheur.

Lorsque je voulais faire un break, il y avait la prairie avec ses bancs et relax, le temps de reprendre des forces, déguster une bière et trier quelques photographies. Il ne manquait que des copains pour partager la soirée. Mais grâce à l’appareil photo, j’ai fait quelques rencontres très sympas, du coup je ne me suis pas vraiment senti tout seul au milieu de la foule.

À part la galère des transports, ce fut une très belle soirée riche en découvertes et rencontres. Sur les quatre-cent cinquante photographies prises pendant la soirée, un centaine sont exploitables, j’en ai préparé une première sélection de trente clichés pour les organisateurs du festival qui sont disponibles sur Flickr.

Z51 Fest - Journée metal, folk, pagan

Merci à Zone 51 pour l’accréditation et bravo à eux d’organiser un tel événements en Alsace !

Moi Moi Moi

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Vous saviez que la mairie de Strasbourg travaille à l’extension du tram ouest ? Il s’agit de la ligne F qui ira jusqu’à Wolfisheim. 

Personnellement ça ne va pas révolutionner ma vie, sauf si je déménage vers l’ouest. Mais pour fêter l’événement, la ville organisait, dans le quartier de Koenigshoffen, un petit événement avec des stands et un concert du groupe Toïtoïtoï.

Depuis presque un an maintenant, je suis leur photographe amateur attitré. Du coup, samedi  matin, je me retrouvai au centre socio culturel de Koenigshoffen pour En route vers l’Ouest, où la promotion de la future ligne F du tram.

Je portais pour la première fois les couleurs de Toïtoïtoï avec mon beau teeshirt tout neuf. Je portais également un sac chargé d’un Nikon Z6, Z8, d’un 24-70 et d’un 70-200 sans parler de l’eau, car il faisait déjà bien chaud.

Je n’aime pas beaucoup shooter en pleine lumière. Je suis gêné par les ombres, les reflets et les arrières plans disgracieux. En plus j’aime ouvrir à 2.8 ce qui m’oblige à pousser l’obturateur dans ses retranchements techniques. Bref, je n’étais  pas vraiment dans mon élément. Par contre, comme c’est mon quatrième concert avec eux, les membres de la troupe commencent à m’apprivoiser ce qui est plutôt sympa. Vous me direz c’est plutôt moi qui commence à m’habituer à eux et non l’inverse.

C’était un concert de poche, 3/4 d’heure de 12h15 à 13h, à peine de temps de s’échauffer pour les musiciens. Après le discours de l’équipe municipale, qui a cru que les balances étaient en fait le concert, Toïtoïtoï se met en place pour quelques tableaux colorés.

Le set était bien en place malgré le remplacement au pied levé de l’ingénieur du son (pas besoin d’éclairagiste en plein soleil) et Toïtoïtoï a offert un beau spectacle à un public clairsemé. 

Pour ma part, j’ai essayé de jouer avec le décor, le mur vers du centre socio culturel, les tentes blanches, la régie technique, un téléphone filmant le concert et je me concentre sur des chanteuses que j’ai négligé pendant les précédents shootings, désolé mesdames. La difficulté venait de la lumière très dure et des ombres marquées. De gauche à droite de la scène, il y avait un très fort gradient lumineux qu’il fallait essayer de compenser sans cramer les photos. Le côté cool, est que j’ai pu passer derrière les musiciens sans gêner tout le monde et sans contribuer au spectacle.

Je commence aussi à connaître leur répertoire comme leurs tableaux ce qui m’aide à anticiper les placements et les cadrages. Par contre, n’étant vraiment un photographe très inventif, je refais tout le temps un peu la même chose et bientôt Toïtoïtoï aura une grosse collection de photos toutes similaires.

Je suis revenu à 13h30 avec 250 images et quasiment aucun déchet, le charme de monde nouveau 70-200 qui est décidément une bête de course. Une fois éliminés les doublons et les choses moches, il me restait 50 clichés du concert, presque un par minute. Bon rien d’extraordinaire mais j’ai quatre ou cinq images dont je suis assez content. C’est déjà ça.

Le prochain rendez-vous est pris pour le 22 novembre. Toïtoïtoï fêtera ses dix ans d’existence au Pavillon Joséphine au Parc de l’Orangerie à Strasbourg. En attendant j’ai un concert prévu le 18 juillet au Tanzmatten à Sélestat pour photographier entre autres Saor, le 5 août pour King Buffalo suivi du 7 août pour Messa sans parler de Jazz à la Petite France ce Week-end.

Anathème Chez Paulette

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Non, ce n’est pas une faute de frappe, j’ai bien intitulé ce live report anathème Chez Paulette. Un anathème, pour ceux qui l’ignoreraient, est une malédiction religieuse, une vive réprobation, une excommunication.

Le vendredi 23 mai, Weather Systems jouait Chez Paulette à Pagney Derrière Barine. Une grosse prise de risque financière pour le trio ArpegiA qui espérait remplir salle pour ne pas vider les caisses de l’association.

Weather Systems est le projet de Daniel Cavanagh que l’on connait plus pour sa participation avec ses deux frères au groupe Anathema. Weather Systems est d’ailleurs le titre d’un des plus beaux albums d’Anathema, le Operation Mindcrime de Queensryche.

Si leur premier album Ocean Without A Shore ne m’avait pas totalement convaincu, j’avais très envie d’écouter Daniel jouer du Anathema, le groupe qu’il a contribué à détruire avant de s’enfermer dans le silence pendant près de cinq ans, incapable de remonter sur scène.

Daniel a forci, s’est laissé pousser les cheveux longs en dreadlocks et a adopté un look hippie pendant ce long hiatus. Un autre homme et pas forcément en bien.

Toujours est-il que notre Danny ne se portait pas bien ce vendredi 23 mai et ‘il menaçait d’annuler purement et simplement le concert Chez Paulette. Autant dire la catastrophe, surtout pour ArpegiA et pour ceux qui avaient fait beaucoup de route pour venir écouter Weather Systems.

Je passerai sous silence ici l’après-midi infernal qu’a connu le trio du fait des caprices de la diva, j’ai cru comprendre qu’il a fallu déployer force de diplomatie pour que le concert ne soit pas annulé. Ils se sont même fendu d’un communiqué sur scène avant que Daniel Cavanagh ne joue. Bref…

C’était à Haunt the Woods que revenait la difficile tâche d’ouvrir cette soirée sous haute tension. J’avais déjà entendu parler du groupe sans y prêter plus d’attention. Il s’agit d’un jeune quatuor de rock alternatif britannique aux cheveux longs qui a deux albums à son actif. Ce n’est pas forcément ce que j’écoute à la maison mais force est de constater qu’en live, les gars savent y faire et que ce fut une très belle première partie. Il y avait deux guitares, une basse, une batterie et un chant passant sans prévenir de douceur à hurlement. Leur musique était dynamique, parfois émouvante mais un peu répétitive malgré tout. A la fin de leur set, le groupe est descendu dans la foule chanter à capela pour terminer en beauté, à la manière des islandais d’Arstidir. Ce fut certainement est des moments les plus forts de cette étrange soirée Chez Paulette.

Après le communiqué où ArpegiA et Chez Paulette nous informait de l’état de santé de Daniel Cavanagh et le remerciait d’assurer quand même le show, Weather Systems se mettait en place. Danny est passé dans le public pour rejoindre la scène et presque personne ne l’a reconnu. Ben oui, c’est le gars d’Anathema, vous ne le reconnaissez pas ? Franchement, je ne vois pas pourquoi…

Il n’a effectivement pas l’air d’être au mieux de sa forme, mais lorsque je l’ai vu, avant le concert, au stand de merch, signant des autographes, il semblait bien portant bizarement. Ne serait-il pas totalement remis de ses cinq années de silence ? Serait-il malade à l’idée de monter sur scène ?

Le concert débute assez misérablement il faut l’avouer. Daniel est tout pâle, chante assez mal, ne cesse pas de réajuster sa guitare, ses manches et son micro, bref, il n’est clairement pas dans son assiette. Il commence à s’énerver contre un spectateur qui le filme de trop près avec son smartphone, lui signifiant d’arrêter ça avant de s’en prendre plus violemment à un autre et de se lancer ensuite dans un réquisitoire contre les réseaux sociaux ponctués de ‘fuck’.

Il y a soudain eu comme un malaise dans la salle, certains spectateurs ont fui le premier rang et les autres musiciens sont restés dans leurs petits souliers. C’est à ce moment que j’ai remballé le matériel photo. Il ne voulait pas d’images, il n’en aurait pas.

Après un nouveau titre assez chaotique, Daniel finira par s’excuser. Il demande pardon plusieurs fois, la journée a été difficile, il est malade et énervé, il a failli annuler le concert, bla-bla-bla. Désolé mec, tu n’es pas une diva, juste un artiste qui doit assurer un show. Mais c’est Daniel Cavanagh, et ce n’est pas la première fois qu’il pourrit un concert.

Après s’être presque fait pardonné, on ne voit plus de smartphone ni d’appareil photo dans le public et le concert reprend tant bien que mal. Mais quelque chose est brisé. Les musiciens font de leur mieux mais Danny ne chante pas très juste et quand son vocodeur est éteint, c’est pathétique. En plus sa voix s’accorde assez mal avec celle de Soraria, sa choriste qui se démène pour sauver les meubles avec toute l’énergie du désespoir.

Malgré tout la magie opère parfois, grâce au talent de l’autre Daniel à la batterie, d’André à la basse et des nombreux titres d’Anathema repris par le groupe. Le public est surtout venu pour écouter Anathema et pas les digressions métaphysiques d’un chanteur hippie sur le retour.

Bon d’accord, je suis méchant, mais je viens de me taper deux heures de route pour ça et il m’en faudra encore deux pour rentrer. Heureusement qu’il y avait les copains de Chez Paulette pour passer une bonne soirée et Haunt the Woods pour nous offrir un beau spectacle.

Je me suis couché à 3h du matin, j’ai mal dormi, j’ai mal au dos, j’ai mal de crâne, je pense que je vais annuler ce live report, qu’en pensez-vous ?

Merci tout de même à Chez Paulette et ArpegiA pour ces concerts. Le prochain rendez-vous est programmé le 25 octobre pour retrouver nos amis québécois de Mystery.

Les photos de Weather Systems sont ici.

Les photos de Haunt the Woods sont ici.

Pothamus au P8

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Sur les conseils avisés de Alias et de Alice j’ai écouté l’album Abur du groupe belge Pothamus. Et j’ai été conquis. Hasard du calendrier, le groupe se produisait au P8 à Karlsruhe le vendredi 11 avril avec le groupe, également belge, HEMELBESTORMER.

Ni une ni deux, j’ai contacté la salle pour savoir si je pouvais venir faire des photos, et Bert m’a répondu par la positive. Muni de mon billet, du Nikon Z8, du nouveau 70-200 et d’un 24-70, je suis parti à Karlsruhe, une petite heure de route sans embouteillage pour une fois.

En arrivant Bert m’accueille, me donne les consignes et m’indique que pour Pothamus je pourrais monter sur scène pour faire des photographie. Cool !

Surprise, le P8 n’a pas ouvert la grande salle et c’est face au bar, sur une scène de quatre mètres par quatre, que va se dérouler la soirée. Je n’ai pas l’air con avec mon objectif 70-200 de compétition, dire que j’ai failli ne pas apporter le 24-70.

Alors que je déguste une bière avant d’attaquer les photos, Mattias M. Van Hulle, le batteur de Pothamus vient me voir pour me dire que c’est cool que je puisse faire des photos et que je peux monter sur scène tant que je ne fous pas le bordel dans les câbles. Vraiment cool. Mais comment lui expliquer que vu la taille de scène, je ne vais pas jouer à ça. Déjà, j’ai pour habitude de me faire oublier des musiciens et du public lorsque je photographie, ensuite, je me vois mal m’installer au milieu des musiciens sur une scène si petite.

Les lumières s’éteignent et le trio belge, après avoir brulé de l’encens, se lance dans dans shoegaze psyché complètement fumé du paillasson. D’ailleurs en parlant de fumée, la salle nage dans un brouillard dense et la scène est vaguement éclairée par quelques rares projecteurs.

D’ordinaire je m’autorise de monter jusqu’à 4000 ISO pour photographier, là je vais devoir monter à 10000 ISO et même ainsi je serais toujours en panique pendant la soirée. Une purée de poix. Alors désolé pour la qualité des photographies.

J’ai l’impression que Pothamus joue de manière plus soft en live qu’en studio avec moins de growl et plus de transe chamanique. Personnellement, cela me va parfaitement. Chaque musicien semble plongé dans son trip, surtout Sam Coussins, le chanteur et guitariste du trio. La section rythmique, tout particulièrement la batterie est ce que je préfère dans leur musique et là elle est carrément habitée. Après je suis assez mal placé pour profiter pleinement du son car la petite salle est bien remplie, alors je me suis casé dans un coin histoire d’avoir un champ dégagé.

Pothamus joue quasiment sans interruption leurs titres à rallonge, sans s’adresser une seule fois au public, plongés dans leur trip et les volutes épaisses de la machine à fumée. Moi, tant bien que mal, j’arrache quelques images à ce fog londonien irrespirable. Je recherche les rares éclaircies et les rayons de lumière pour capter un visage, une silhouette ou Michael Lombarts, le bassiste, qui est le seul à occuper la scène.

Leur set se termine trop vite à mon goût, en partie parce que je n’ai qu’une petite vingtaine de photos potentiellement exploitables et que j’aime beaucoup leur univers sonore.

Ils laissent la scène à HEMELBESTORMER, un quatuor instrumental de post-rock plus âgé et assez épais que j’ai rapidement survolé avant de venir au concert. Comme s’il n’y avait pas assez de brouillard, la technique en rajoute une couche. Cette fois, on ne voit pas à deux mètres. Les musiciens ont mis en place deux panneaux lumineux ésotériques qui encadrent le batteur et ils projettent des images de l’espace sur le fond de la scène.

Bon, vous savez, je ne suis pas post-rock, alors j’ai quelques craintes. Pourtant le mur de son répétitif des belges finit par chatouiller mes bouchons d’oreilles et je rentre dans leur prestation assez virile. Pour les photos, je suis carrément à la ramasse avant de trouver un réglage pour que l’autofocus fonctionne à minima et accroche quelque chose. Il fait sombre, les mecs bougent et c’est la purée de poix. Je me concentre sur un des guitaristes, celui qui est le plus proche de moi, faute de pouvoir attraper le batteur totalement noyé dans la fumée ou de choper l’ensemble du groupe.

Finalement j’aime bien leur univers musical et en rédigeant ce live report, j’écoute leur album Collide & Merge sorti en 2021. Le groupe joue jusque 23h30 et à la fin Bert me fait monter sur scène pour que je fasse une photo de la foule en liesse. J’ai fait ce que j’ai pu. Désolé Bert…

Après le concert, une fois le matériel remballé, je vais au stand de merch m’offrir Abur en vinyle et un teeshirt pour faire bonne mesure. Je devais revoir Mattias avant de partir pour échanger nos coordonnées mais il était pris dans une conversation avec les musiciens de HEMELBESTORMER et je n’ai pas voulu les déranger. J’espère qu’il recevra les photos.

Ce fut un chouette concert même si j’ai quand même bien galéré avec les photos. Grace au P8 je découvre régulièrement des groupes sympas qui sortent des sentiers battus et en plus j’ai mes entrées pour faire des photos ce qui devient assez compliqué de nos jours. Je vous recommande la salle et sa programmation. En plus les bières ne sont pas cher.

Les photos de Pothamus sont à découvrir sur mon compte Flickr comme celles de HEMELBESTORMER.

Mostly Autumn Chez Paulette

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Le café concert, perdu dans la campagne de Toul, a rouvert ses portes après une longue absence et l’association ArpegiA, qui organise des concerts de rock progressif dans ce lieu assez unique, a pu reprendre son activité restée trop longtemps en suspens. Et pour débuter la saison comportant trois dates, c’est le groupe Mostly Autumn qui était à l’honneur.

Et ne nous mentons pas, je ne suis pas un fan de Mostly Autumn. Mais l’occasion était trop belle de retrouver mes amis lorrains et de les soutenir avec mes petits moyens, une association qui fait beaucoup pour le rock progressif dans notre région.

J’ai écouté le dernier album en date du groupe intitulé Seawater, et sorti du dernier morceau, je n’ai pas été franchement emballé. Pour corser le tout, je m’étais couché le jour même vers 3h00 du matin après une longue nuit étoilée.

Plus de deux cents personnes avaient répondu présent à l’invitation d’ArpegiA, un bon début de saison pour l’association qui se poursuivra avec le groupe Weather Systems le 23 mai et Mystery le 25 octobre.

Comme dit plus haut, je ne suis pas un inconditionnel de Mostly Autumn et leur nouvel album ne m’a pas laissé de souvenir impérissable. Je n’avais donc pas de grosse attente pour ce concert et finalement j’ai été agréablement surpris. Même si certains titres sont un peu faciles façon Floyd cover, si les soli de guitares sont d’un grand classicisme, le groupe assure un show bien rodé et plusieurs morceaux, dont le long ‘Seawater’, m’ont transporté. J’ai beaucoup aimé les passages où le folk rencontre et prog et un peu moins les moments où la batterie cogne sur les fûts.

Sur scène sept musiciens, deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un clavier, une chanteuse et caché dans un coin une flûtiste jouant également des claviers. La petite scène de Chez Paulette est bien chargée. Alors sorti de la chanteuse qui bouge et fait le show, le spectacle reste assez statique. Ceci dit Alex Cromarty, le batteur, semble bien s’éclater pendant que ses comparses restent très concentrés. 

C’est un concert à trois voix avec évidemment Bryan, Olivia et Chris, le second guitariste, à la voix fluette. Le chant d’Olivia, qui ne m’avait pas emballé outre mesure sur Seawater, m’a agréablement chatouillé en live, comme quoi on peut être parfois surpris.

J’ai reconnu plusieurs titres de Seawater pendant le concert mais étant donné que je ne possède que deux albums de Mostly Autumn à la maison, ne m’en demandez pas plus sur la setlist de la soirée. Un show avec entracte et pas de première partie pour pas loin de trois heures de musique qui ont passé très vite malgré la fatigue. 

J’ai en plus, comme toujours, retrouvé plein de connaissances que je n’avais pas croisé depuis longtemps, un des charmes de Chez Paulette qui est un peu ma seconde maison du rock progressif.

Je me rend compte avec horreur en écrivant ces lignes, que plusieurs des musiciens de Mostly Autumn jouent ou ont joué également dans Riversea, un groupe que j’aime beaucoup. J’aurais dû rester après le concert pour taper la discute avec Alex et Iain. Mais bon, j’avoue qu’à 23h30, mes yeux commençaient sérieusement à piquer et il me restait encore deux heures de route devant moi avant de me coucher.

Ce fut une très belle soirée, alors merci à ArpegiA de nous proposer ces concerts et merci à Mostly Autumn pour leur belle performance.

Vous trouverez toutes les photos du concert sur mon compte Flickr.

Burlesque

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Souvenez-vous, en septembre, après une nuit blanche au Champ du Feu, j’avais couvert le spectacle en plein air de Toïtoïtoï à Bischheim. Et comme les photographies leurs avaient plues, j’ai remis le couvert pour la Saint Valentin, enfin plus exactement le dimanche 16 février.

Le spectacle se déroulait dans le cadre du festival Strasbourg mon Amour à la salle du Cercle, toujours à Bischheim. Une salle de 250 places assises possédant une scène de belle taille.

Toïtoïtoï est une troupe amateur qui présente un spectacle de comédie musicale burlesque intitulé Love Love Love dans lequel les musiciens, chanteuses et danseuses reprennent des classiques de la pop rock, des Blues Brothers à ABBA en passant par La Reine des Neiges. Il y a aussi deux chanteurs, mais noyé au milieu des toutes les filles, j’ai dérogé aux règles de la grammaire française pour écrire chanteuses.

J’ai profité que la troupe répète la veille, pour prendre mes marques et réaliser quelques photographies impossibles à prendre en présence d’un public. En plus de mon équipement habituel de concert, le 24-70 et le 70-200 mm, j’avais apporté un 85 mm ouvert à F/D à 1.8, un objectif parfait pour le portrait et très difficile à utiliser en live.

Dans Love Love Love, Toïtoïtoï propose plusieurs tableaux avec des changements de costumes, de micros et de chanteurs. Il n’y a que les six musiciens qui ne bougent pas. De gauche à droite, une flûtiste, un saxophoniste, un bassiste contrebassiste, un guitariste bandjo, un batteur et une pianiste. Ils ne sont pas vraiment mis en avant contrairement aux chanteuses multicolores et font pourtant un travail de fou. La fois précédente, ma mission consistait justement à rendre hommage à leur travail en les mettant en avant avec les photographies. 

Cette fois, l’exercice semblait quasi impossible étant donné la configuration de la scène, alors j’ai plus travaillé les couleurs et les portraits. Il faut dire qu’il y avait de jolis brins de filles en tenues aguichantes pour accaparer le viseur de mes appareils. J’ai dû me faire violence pour ne pas photographier toujours les mêmes personnes. Mon objectif accroche mieux certains visages que d’autres, on va dire les personnes les plus photogéniques. Mais dans ce genre de commande, le but est de capturer des images de tout le monde, et de préférence flatteuses, pour offrir un souvenir à tous les participants et du matériel pour la communication du groupe.

Pendant la répétition du samedi, je me suis invité sur scène, non pas pour un French Cancan, mais pour aller au plus près des musiciens. Je me suis également placé dans le public à venir pour cadrer quelques tableaux particulièrement colorés. J’ai surtout pris mes marques avec les éclairages et l’enchaînement des chansons.

A 17h j’avais emmagasiné plus de trois cent images de la répétition, trouvé une balance des blancs adaptée, repéré les endroits où me placer et vidé une batterie du Nikon Z8. J’ai principalement travaillé au téléobjectif 70-200 mm après quelques expérimentations au 85 mm.

Le dimanche matin, je triais et développais  la pellicule numérique pour ne conserver qu’une quarantaine de photographies, ce qui m’a permis de tirer les conséquences de mes erreurs et d’ajuster les réglages pour le spectacle, par exemple une vitesse d’obturation plus rapide et une profondeur de champ plus grande pour quelques scènes. Ça bouge vite et il y a pas mal de monde sur scène.

A 15h30 moi et mon épouse, venue surveiller son époux libidineux, étions de retour à la Salle du Cercle, une heure trente avant le lever de rideau, pour prendre une photographie de groupe avec toute l’équipe. La tension était palpable après l’atmosphère détendue de la veille. Une chanteuse m’a dit qu’elle hésitait entre aller vomir et péter un câble, le batteur n’arrêtait pas de faire des aller retour avec la régie, les bénévoles s’affairaient aux stands de merch, boissons à droite, gâteaux à gauche et moi-même je sentais la pression monter. Je vérifiais mes réglages dix fois, inspectais la propreté de mes lentilles et le niveau des batteries.

La salle se remplit assez vite, les familles et les amis s’installèrent et rapidement plus des trois quarts des sièges furent occupés. Une belle réussite ! 

Une fois que les lumières s’éteignirent, tout alla très vite. Les tableaux s’enchaînèrent à toute vitesse, je couru de droite à gauche, mitraillant, changeant les réglages, gros plan, plan large, contre-plongée, cherchant des expressions, des lumières, cadre serré sur un visage puis plan large pour englober toute la scène avec le public, bref je faisais des photos. Je m’étais réservé un siège au premier rang pour photographier quelques plans sans trop déranger le public, sinon j’étais debout, accroupi, évitant de rentrer dans le cadre des deux iPhone qui filmaient le spectacle. L’entracte m’a pris par surprise, quelques minutes pour faire un bisou à ma chérie, Saint Valentin oblige, et me réhydrater un peu.

Après cette courte pause, le spectacle repris de plus bel. J’allais d’ailleurs réaliser la meilleure photographie de la soirée. Jessica Rabbit arriva sur scène en robe rouge moulante et échancrée. Derrière elle, se cachait la contrebasse aux formes généreuses, le challenge consistait à cadrer le duo de manière sensuelle sans élément parasite et suffisamment de profondeur de champ. Je mitraillais, priant pour qu’une fenêtre s’ouvre et le miracle se produisit. J’ai finalement arraché trois images qui pouvaient convenir.

Mais il me restait encore une photographie à réaliser pour remplir le cahier des charges que je m’étais fixé, immortaliser les artistes avec le public présent ce qui impliquait qu’il soit éclairé pour ne pas avoir à trop tirer sur les curseurs. C’est lors du final que je vais tenir la chance. Il fallait être au fond de la salle au téléobjectif, raser les têtes du public et bien cadrer la scène tout en réalisant la mise au point sur la scène. C’était sportif avec plus cinq kilos de matériel à bout de bras. 

A 19h la fête était terminée. plus de trois cent nouvelles photos dans la carte, plusieurs kilomètres dans les jambes et des kilos à bout de bras.

J’ai trouvé le spectacle bien plus agréable à regarder en salle qu’en extérieur. Le son était nettement meilleur, surtout pour les voix et les éclairages de scène sur fond noir renforçaient beaucoup la mise en scène. Mes tableaux préférés resteront Roxane, les Blues Brothers, la version trash de la Reine des Neiges (j’adore le texte), All You Need Is Love et surtout, parce que la chanteuse possède une voix à tomber par terre, Calling You tiré de la BO du film Bagdad Café.

L’association a proposé de me rétribuer pour le travail, ce qui est flatteur, je crois d’ailleurs que c’est la seconde fois dans ma vie de photographe que cela arrive. Alors j’ai fait les comptes : deux déplacements, six heures de shooting, dix heures de développement, l’amortissement du matériel et son assurance, même au SMIC horaire, cela resterait hors de prix. Mais rassurez-vous, je ne suis pas comme ça, je le fais encore pour le plaisir. Je n’ai d’ailleurs pas de statut me permettant de gagner un salaire en tant que photographe, encore que si ça se trouve je peux cumuler ça avec mon travail. Toujours est-il que j’ai décliné la généreuse proposition, quitte à faire concurrence aux professionnels qui auraient pu couvrir l’événement. Désolé pour eux, mais on parle ici d’une troupe amateur. Après, si des formations professionnelles ont besoin de mes services, on peut en discuter.

Du coup, ce fut un week-end relativement chargé et sympathique d’autant que j’avais une fusée en petites briques à assembler. Mais au moins cette fois, je n’ai pas couvert le concert en plein soleil après une nuit blanche passée sous un ciel étoilé au Champ du Feu.

Oh Hiroshima

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Faute d’écouter Solstafir au Z7 il y a quinze jours, la semaine passée, je suis allé voir Oh Hiroshima à Jubez à Karlsruhe avec l’ami Seb.

J’ai tenté jusqu’à la dernière minute d’obtenir une accréditation photo mais voilà, mes heures de gloire sont bien loin derrière moi, et je me suis fait jeter par la salle, les organisateurs, et le groupe n’a pas daigné me répondre. Résultat pas de photo. Fut un temps, cela ne posait aucun problème de photographier un concert dans cette salle. Les temps changent.

Je connais le groupe de post-rock Oh Hiroshima depuis que l’ami Stéphane en a parlé sur son blog et j’ai leur album Myriad sorti en 2022 dans la discothèque. Je ne l’ai pas pour autant chroniqué. Du post-rock shoegaze chanté qui s’écoute assez bien sans révolutionner la face du prog. De quoi passer une soirée sympa avec un ami et quelques bières.

Lorsque nous arrivons à Karlsruhe, le marché de Noël bat son plein.  Nos voisins allemands, chaudement vêtus, tassés autour des cabanons colorés, sirotent le vin chaud en mangeant des trucs locaux et pas forcément digestes.

À Jubez, la petite salle de concert située en plein centre, il y a nettement moins de monde, une cinquantaine de personnes à tout casser. Un public principalement masculin clairsemé comme leur cheveux au sommet du crâne et pas très jeune.

 Le trio de post-métal allemand Codeia assurait la première partie. Ils jouent des pièces à rallonge, où ils alternent poutrage post-métal et plages planantes mandoline. Rien de fondamentalement très original pour le genre si ce n’est la durée des morceaux, pas loin d’une demi-heure tout de même. Dans des nuages de fumée orange et rouge ils n’ont joué du coup qu’un seul titre 100% instrumental avant de laisser place à la tête d’affiche. Le son trop fort n’était pas fabuleux et les infra basses faisaient vibrer toute la salle mais c’était supportable. Disons que lorsque le trio levait le pied, c’était jouissif.

Joakim Liebgott qui jouait avec Codeia poursuit avec Oh Hiroshima sur scène. Du coup ce que j’avais identifié comme un duo se transforme en quatuor avec Oskar à la batterie et un quatrième larron aux clavier et guitares. Jakob est à gauche au chant et à la guitare, complètement plongé dans son trip post-rock. Sa voix noyée dans les guitares et ressemble plus à des nappes de claviers qu’à du chant. Denis fait des chœurs plus épais tout en imposant son jeu de basse assez impressionnant. 

Cette fois les musiciens ne sont pas perdus dans la fumée. Les éclairages sont également plus sobres que pour Codeia. Le son est aussi plus limpide sorti du chant mais peut-être est-ce parce que j’ai changé de place, me rapprochant de la scène.

Le rendu de leur prestation me paraît assez éloigné de leurs enregistrements studio, surtout pour quelqu’un qui comme moi connaît assez peu leur musique. Je serai bien en peine de vous dire ce qu’ils ont joué.

Même si je n’ai pas retrouvé mes marques dans la set list, j’ai beaucoup aimé la prestation de Oh Hiroshima. Le post-rock n’est pas vraiment ma came mais en live cela fonctionne toujours bien et là les musiciens étaient à la hauteur du challenge.

J’ai voulu repartir avec un petit souvenir. Pas le vinyle de All Things Shining, leur dernier album en date, que je n’écouterai probablement pas à la maison, mais un teeshirt pour marquer le coup. Il y en avait trois différents mais aucun à ma taille. Je suis reparti avec le modèle que j’aimais le moins mais dans lequel j’avais une petite chance de rentrer. Seb lui, a pris le vinyle, une bière et un coca.

Comble de l’ironie il y a avait deux photographes ce soir là pour couvrir le concert dont un qui devait faire ça pour la première fois de sa vie. Dommage pour moi car il y avait de quoi faire de belles images.

Le concert qui avait débuté à 20h30 s’est terminé vers 23h. À minuit j’étais au dodo, à sept heures au boulot. Monde cruel.

Ticket to the Moon au Z7

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Je suis en contact avec Guillaume du groupe Ticket to the Moon depuis leurs débuts. Lorsqu’ils jouent dans le coin, Guillaume ne manque pas de m’inviter en échange de quelques photographies. 

Ils ouvraient le dimanche 20 octobre pour la seconde fois pour le groupe Lazuli dans la salle de Z7 près de Bâle en Suisse, à une heure et demi de route de la maison. Et cela tombait bien, j’étais en vacances. Alors malgré un dos en compote de pommes et d’autres misères de vieillard plus ou moins inquiétantes, j’ai préparé mon sac photo et suis parti chez les helvètes.

Arrivé sur place vers 18h – le concert démarrait à 19h – je tombais sur Claude, Romain et Vincent du groupe Lazuli qui trainaient près de leur camionnette de tournée et sur Guillaume dans la salle du Z7. Grace à lui j’avais en poche mon précieux sésame photographique pour la soirée.

Dans la salle il n’y avait pas la foule des grands soirs, il faut dire qu’avec un billet à près de cinquante euros sans parler du parking à dix, il y avait de quoi refroidir quelques ardeurs (je précise, ce billet de blog est sponsorisé, j’ai été invité ce qui ne m’a pas empêché de débourser quinze euros, le prix du parking et une participation lorsque l’on est invité). J’ai estimé la jauge à environ un quart de la capacité de la salle.

Sur place j’ai retrouvé mon ami Jean-Blaise qui est presque de tous les concerts suisses ainsi que deux autres photographes venus couvrir l’évènement avec qui nous avons pu parler comète.

A 19h, heure suisse, le trio de Ticket to de Moon montait sur scène jouer leur dernier album et même nous livrer un titre inédit qui figurera sur leur prochain EP. Pour l’occasion ils captaient leur concert avec plusieurs caméras. Il est donc possible que prochainement nous ayons les images et le son de cette soirée. 

Ticket to the Moon c’est toujours bon. Un jeu au clic faute de claviériste mais les gars savent y faire (ils répètent ensemble toutes les semaines). Leur set est énergique et dynamique, il faut dire qu’à trois sur scène ils ont de la place pour bouger d’autant que le batteur reste sur son tabouret. Ils nous jouent un titre acoustique tiré d’un album plus ancien, c’est à ce moment que j’aurais l’idée d’utiliser les miroirs de la salle pour photographier la scène comme dans un cadre. Parce qu’il faut bien l’avouer, avec un dos en bouillie, les acrobaties habituelles de la photo de concert me sont déconseillées. Ouille !

Les photos de Ticket to the Moon sont ici.

Après une rapide mise en place Lazuli se lance à son tour. Bon, on ne va pas se mentir, ils semblent fatigués et peut-être déçus de jouer devant un si petite audience. Les personnes qui ne les avaient jamais vu en live sont tout de suite conquises car le groupe est solaire. Ils nous jouent, dans une épaisse fumée (non ce n’est pas un nouveau titre, c’est moi qui râle car je galère avec les appareils) des titres du dernier album, de Dieter et d’autres. J’entends même un morceau dont je n’ai pas souvenir. Vieillerie ou nouveauté ? Impossible à dire d’autant que Domi parle en Allemand, langue incompréhensible à mes oreilles comme à celle des allemands présents dans la salle… Ils finissent après un premier rappel par la marimba à neuf mains, un classique que je n’avais pas entendu depuis longtemps.

Même si c’était très bien, je ne suis pas forcément rentré dans le concert. La faute aux photos, au dos, à la fatigue et l’humeur du jour sans doute. Ce n’est pas de leur faute, c’est de la mienne. J’ai plus apprécié le concert de musique classique américaine de vendredi soir. L’âge peut-être…

Les photos de Lazuli sont ici.

Bref. Je suis reparti quand même heureux, plein de musique dans la tête, quelques images dans les appareils photos et avec le souvenir des rencontres toujours agréables. Merci à Guillaume, Ticket to the Moon, Lazuli et le Z7. Cette salle reste définitivement celle que je préfère dans la région. Dommage qu’elle soit si loin, j’y établirai bien mes quartiers.

LoveLoveLoveLive

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Lors d’un mini récital classique à la maison je m’étais plus ou moins engagé à couvrir le concert d’une troupe amateur strasbourgeoise nommée Toïtoïtoï.

Je ne savais pas vraiment ce qu’ils jouaient, quelque chose entre la comédie musicale et un concert de rock, mais comme je sais que le groupes peinent à trouver des photographes munis d’autre chose que d’un smartphone pour immortaliser les concerts, je me suis proposé.

Sauf que ce concert tombait en plein sur un gros week-end de sortie astro. Autant dire que lorsque je suis arrivé au Parc Wodii de Bischheim le dimanche à 15h30 pour l’événement, je n’avais qu’une petite heure de sommeil derrière moi depuis 48h. 

Le concert démarrait à 17h en plein air après un spectacle de percussions africaines sur lequel je me suis fait la main pour trouver les bons réglages. Parce que un spectacle en lumière naturelle, c’est toujours sportif.

Claire avec qui j’étais en contact pour les photos, m’a fait le tour du  propriétaire et présenté aux organisateurs afin que je ne me fasse pas chasser comme un malpropre pendant le concert.

Le spectacle de Toïtoïtoï raconte l’amour dans tout ses états en revisitant des classiques du rock, de Sting aux Blues Brothers en passant par la Reine des Neiges.

Une pianiste, un saxophoniste, un violoniste, un guitariste, un bassiste et un batteur jouaient pour une importante troupe de chanteuses avec quelques hommes pour respecter la parité.

Des couleurs, des paillettes, des toilettes chiques et sexy, des changements de costumes à chaque tableau et quelques sketches entre les reprises, leur show aurait mérité une salle et des éclairages plutôt qu’un jardin public en bordure d’une maison de retraite.  Mais j’imagine qu’ils étaient déjà heureux de se produire devant un public assez nombreux.

Les six musiciens faisaient le taf et la pianiste et le batteur semblaient tout particulièrement s’éclater. Pour les voix, c’était plus inégal. Un des chanteurs n’était jamais au diapason alors que deux chanteuses possédaient de magnifiques voix et une grande maitrise technique.

J’avais pour mission de shooter tout particulièrement les musiciens dont le groupe n’avait pas beaucoup de photos. Trois des membres de la troupe sont venu me le demander. Alors si je n’avais pas compris le message… L’exercice n’était pas aisé du fait de leur disposition et surtout parce que, sorti de la pianiste et du batteur, les autres étaient trop concentrés sur leurs instruments pour offrir des expressions intéressantes. J’ai fait de mon mieux.

Pour les chanteurs, il y avait suffisamment de belles tenues colorées et de visages à cadrer pour remplir plusieurs pellicules. Je suis reparti avec plus de quatre-cent clichés dans mes cartes mémoire en moins de deux heures. Seule une cinquantaine d’images ont survécu au tri et encore ma première sélection n’en comptait qu’une trentaine. Claire m’a demandé si je pouvais en trouver d’autres illustrant plus de tableaux. J’ai exhumé seize nouvelles photographies de second choix pour étoffer l’album.

Les retours sont tellement bons qu’ils m’ont demandé de devenir leur photographe officiel. Je suis flatté. Après c’est toujours la même histoire. Entre des photographies prises au smartphone et des images réalisée avec une bonne optique et développées ensuite, il n’y a pas photo si je puis dire.