Le Carnaval des ombres

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Lorsque j’ai lu la chronique de Gruz, j’ai cru qu’il s’agissait d’un livre de James Ellroy… ça m’apprendra à lire en diagonale. Mais devant son enthousiasme pour le bouquin, j’ai couru chez le libraire acheter Le Carnaval des ombres de R.J. Ellory, oui pas Ellroy.

Michael Travis qui vient d’être promu agent spécial senior du FBI, est envoyé à Seneca Falls pour enquêter seul sur la mort d’un homme.

R.J. Ellory plante le décor d’une petit bourgade du Kansas en 1958 avec son motel, ses deux bars, son chérif et le cirque itinérant qui vient de s’y installer et où le cadavre a été découvert.

Michael n’est pas un homme ordinaire et la première partie du livre nous raconte le début de cette enquête peu ordinaire et, par flash-backs, l’enfance de cet homme tourmenté. L’alternance des ces deux modes narratifs donnent un fabuleux rythme à la lecture, rythme que j’aurais aimé conserver jusqu’à la dernière page.

Mais l’auteur nous plonge ensuite dans le mystérieux cirque diablo et ses personnages inquiétants, le Maigre, la contorsionniste, l’homme aux sept doigts, l’étrange maître de cérémonie et son envoûtante compagne. Leur incroyable représentation est un des grands moments de ce roman, certainement le passage qui m’a le plus ému dans ce livre.

Puis dans la dernière partie, sans doute la plus difficile à lire, Ellory dévoile les lourds secrets de l’agence de Hoover et développe des théories conspirationnistes effrayantes sur les États-Unis de l’après guerre.

Mais Le Carnaval des ombres est avant tout l’histoire de Michael, un homme qui a enfoui son passé sous une chape de plomb pour ne plus souffrir et qui, au fil des pages, voit ses souvenirs remonter à la surface, les morts de ses parents et d’une femme qu’il a aimé. Il voit également ses certitudes s’effriter une à une pendant cette enquête hors du commun et le personnage qu’il devient à la dernière page ne ressemble plus beaucoup à l’évaluation d’aptitude psychologique 19-409 de l’agent spécial Travis au début du livre.

Le Carnaval des ombres est un grand roman noir, complexe, intrigant et pas toujours facile à lire. Néanmoins allez jusqu’au bout, le voyage en vaut la chandelle.

Il y a un robot dans le jardin

C’est sur le blog EmOtionS que j’ai entendu parler du livre de Deborah Install, Il y a robot dans le jardin. Comme je suis un boulet, j’ai beaucoup de mal à m’aventurer vers de nouveaux auteurs, alors soit je lis tous les ouvrages d’un même écrivain, soit je vais sur des blogs pour trouver quelques conseils, soit je pique les bouquins que ma femme n’a pas aimé (généralement, ce sont ceux qui me plaisent). Cela donne quelques erreurs d’aiguillages du genre Le Grand N’Importe Quoi ou des coups de cœurs comme Laurent Gaudé, tout dépend de ma chance ou de ma clairvoyance, à vous de juger.

Cette fois avec Il y a robot dans le jardin, c’est mon jour de chance. Je ne suis pas toujours d’accord avec les coups de cœur de Yvan, mais dans l’ensemble je suis assez en phase avec lui.

L’histoire pourrait se résumer à un road-movie impliquant deux personnages, une homme et un robot, qui vont parcourir la planète pour réparer une fuite d’huile. Il s’agit en réalité d’un récit empreint d’humanité et d’humour, qui nous conduit à la rencontre de personnages atypiques sur différents continents, de l’Europe aux Amériques en passant par l’Asie, à la naissance d’une conscience balbutiante et d’une histoire d’amour entre un tas de ferraille mal foutu et un homme perdu dans la vie.

Sans être de la grande littérature, le style reste agréable et fluide et le livre de Deborah se dévore, aggravant mes retards dans de nombreux domaines. Allez le découvrir de ce pas.