Cette année, je me suis inscrit dans deux associations : un club photo, celui où j’étais l’année dernière, et un club d’astronomie. Car en dehors de la musique qui occupe beaucoup de mes loisirs, de la marche, de la lecture et des séries TV, ces deux activités sont devenues très importantes dans ma vie.
Pourquoi rejoindre des clubs alors que je pratique déjà ces activités en solitaire ? Justement pour ne pas rester seul dans mon coin.
Je l’ai vu avec la photographie, partir en affut à plusieurs dans la campagne à la recherche du Martin Pêcheur, c’est bien plus drôle que de rester seul dans son observatoire pendant plusieurs heures. En plus, c’est un moyen de découvrir de nouveaux spots où je n’avais pas l’habitude d’aller.
Pour l’astronomie, mes nombreuses rencontres sur le toit du monde, m’ont permis d’échanger avec d’autres passionnés, de découvrir de nouveaux équipements, de comprendre certaines techniques et de suivre de judicieux conseils.
Mais outre la technique, le matériel et se sentir moins seul, c’est aussi l’occasion de belles rencontres avec des personnes qui partagent la même passion. Je n’accroche pas forcément avec tout le monde, loin s’en faut mais quelques contacts peuvent se transformer en amitiés durables, et ça c’est très sympa.
Le souci, c’est que tout cela prend du temps, et mon temps libre est précieux. Les week-ends ne comptent que deux jours et sont déjà bien remplis pour développer les photographies, alimenter le blog avec ma prose, enregistrer les chroniques en images, écouter de la musique, jardiner, bricoler, voir les amis etc etc.
En fait, il faudrait que je sois déjà à la retraite pour dégager assez de temps pour tous mes loisirs. L’échéance se rapproche petit à petit sauf si une nouvelle loi vient retarder mon départ et je commence à comprendre que je devrais m’équiper avant la cessation d’activité. Car tous calculs faits, il semblerait que je vive avec assez peu de revenus à partir de soixante-quatre ans.
Malgré ce que me disait un ami, les martin pêcheurs se posent sur des branches devant l’observatoire à oiseaux de Kraft. Pas souvent, mais ça arrive. Je suis revenu le lendemain matin, après la photo de la libellule, tenter à nouveau ma chance et au bout d’une heure, un Martin Pêcheur est venu se poser sur une branche devant moi. Cela a duré quelques secondes, juste assez pour que j’immortalise ma première photo de martin pêcheur en solo.
Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm f/5.6, bague FTZ, ISO 140, 1/500s, f/5,6, 500 mm.
La photo originale a été prise en contre jour. Il a fallu la surexposer, baisser les hautes lumières et déboucher les ombres. Elle n’est pas recardée car je voulais conserver la branche en entier. Par contre j’ai appliqué un masque pour isoler l’oiseau et la branche et j’ai travaillé les couleurs pour rendre le plan eau plus agréable à regarder. J’ai également effacé une zone plus sombre sur l’eau dans l’arrière plan.
Les vacances c’est fait aussi pour s’autoriser quelques folies comme par exemple passer des nuits blanches sous les étoiles.
Dimanche soir, alors que le mercure bouillait en plaine, j’ai pris la route du Champ du Feu, misant sur une fenêtre de ciel clair assez large.
Avec les nuits qui rallongent, je peux arriver sur place dès 20h30. Le temps de mettre le télescope en station, la nuit est déjà là et les premières observations peuvent commencer.
Sur la route près du village de Ottrot, j’ai croisé un renard curieux et en haut, au Champ du Feu, je suis tombé sur de nombreux astronomes amateurs. Il y avait deux Newton, un Cassegrain Schmidt, un Dobson et deux marcassins.
J’étais monté pour faire de longues séries d’images : un filé d’étoiles et du ciel profond. J’avais donc prévu un siège pliant en prévision des longues attentes. Car pendant que le Nikon travaille, il n’y a rien d’autre à faire qu’admirer le ciel.
Mon voisin le plus proche avait un énorme télescope Dobson équipé d’un miroir de 400 mm. Un instrument très particulier puisqu’il ne dispose d’aucune monture et qu’il faut le pointer vers les étoiles à la main.
Après une mise en station minutieuse, avoir lancé ma première série de photographies sur la nébuleuse planétaire de la Lyre et un filé d’étoiles centré sur la polaire, j’avais une demi-heure à tuer alors je suis allé rendre visite à l’heureux propriétaire du Dobson. Un télescope acheté sur le Boncoin pour une misère, un magnifique instrument très lumineux équipé en plus d’oculaires à grand champ.
Bref, ce que j’ai pu contempler dans don oculaire m’a ébloui comme les dentelles du cygne ou la nébuleuse Oméga.
Pendant que je faisais de l’astronomie visuelle avec mon voisin, le Celestron continuait à photographier le ciel profond, la galaxie M 51 des Chiens de Chasse et justement la nébuleuse M 17 du Sagittaire.
Lorsque Saturne et Jupiter furent assez hauts dans le ciel nous sommes passés au planétaire avec même un passage par Neptune. Nous sommes revenus au ciel profond avec la nébuleuse du Clown, la galaxie d’Andromede, l’amas M 15 et bien d’autres objets encore.
Lorsque mes trois cent clichés furent terminés, j’ai démonté le boîtier photo et nous avons utilisé le Celestron avec les oculaires grand champ de mon voisin. Maintenant, je sais ce que je vais m’offrir à Noël.
C’est là que l’heureux possesseur du Dobson m’a parlé du passage de IO devant Jupiter vers 4h du matin. Je pensais être couché depuis longtemps lorsque cela se produirait mais en réalité, il était déjà 3h30 du matin. Alors je suis resté admirer l’incroyable passage du satellite devant sa planète avec son ombre portée pas loin de la tâche rouge.
Après avoir démonté mon setup, salué tout le monde, je suis redescendu vers la plaine, profiter des dernières heures fraîches de la nuit. A 5h30 j’étais sous la couette. A 6h30 je buvais mon café. A 7h00 je commençais à développer mes photographies. Du coup, le livre lundi soir, je ne suis pas remonté dans les Vosges. J’ai attendu vingt-quatre heures avant de repartir.
Vendredi 30 juin vers 15h place Kléber à Strasbourg.
Un pétard explose. De la rue adjacente montent quelques cris de surprise et de peur.
Soudain, un groupe de gosses, presque tous habillés en noir avec des capuches, un masque sur le visage, surgissent du carrefour et se précipitent sur la vitrine de l’Apple Store.
Pas de message, pas de banderole, ni de slogan. Des marteaux sortent des sacs et s’acharnent contre le verre. Ils viennent pour casser.
Une vitrine se lézarde puis une autre. Une porte vitrée explose et brusquement le groupe hésite. Un adulte en retrait, téléphone à la main pour filmer, encourage les gamins à pénétrer dans le magasin.
Un, deux, puis trois jeunes s’enhardissent et tentent de rentrer. C’est là qu’un autre adulte, peut-être sorti de l’Apple Store, leur bloque le passage. Il y a soudain du flottement chez les gosses et les ados.
Deux pétards sont jetés dans le temple de Steve Jobs et explosent avec fracas. Dans la foule de curieux, plusieurs personnes crient. Certains jeunes reculent, sans doute effrayés par la tournure des événements. Ils se replient dans les rues et vers le tram qui ne circule plus.
Les commerçants aux alentours se dépêchent de baisser les grilles des magasins, deux vigiles dérisoires bloquent l’entrée d’un parfumeur de la place Kléber.
Les touristes ne comprennent pas, certains fuient dans l’a mauvaise direction, d’autres dégainent leur smartphone, amusés par la scène. La place Kléber, encore occupée par le marché qui se remballe en catastrophe va devenir un champ de bataille si la police intervient.
J’étais venu me promener en ville et faire quelque photos, je suis servi. Comme bien d’autres, je m’éloigne de la scène de guérilla urbaine, je n’ai pas envie de me retrouver au milieu des affrontements même si la tentation photographique est forte.
Je me replie vers la rue des Francs-Bourgeois qu’une première voiture de police remonte tout gyrophares allumés. Deux autres suivront rapidement. Les trams font demi tour à l’arrêt Langstross et repartent vers le sud. Je m’engouffre dans la première rame pour rentrer avant que cela ne dégénère vraiment.
Deux casseurs prennent place à bord, l’air de rien, faisant profil bas. Ils n’ont plus de masque mais gardent leurs capuches. J’attends des commentaires, « ils auraient pillés l’Apple Store », « c’est la guerre en ville », « la police est partout ».
Arrivé à la maison, les centre commerciaux, les bâtiments publics et les transports ont été bouclés. Les forces de l’ordre ont investi la ville.
Bon, samedi j’irai prendre des photos à la campagne.
A part si vous shootez en studio, en concert où en ville, pour faire des images et varier les sujets, vous aurez besoin de vous déplacer. Une solution consiste à prendre la voiture, mais bilan carbone oblige, mieux vaut éviter. A pied, à moins de traverser la l’Europe d’Ouest en Est pendant les vacances, le périmètre est très vite limité. Un compromis intéressant consiste à partir à vélo, pour augmenter votre rayon d’action sans pour autant prendre la voiture.
Avec les beaux jours, je me suis motivé à monter sur deux roues et ce malgré quelques déboires récents, pour arpenter les chemins dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de la maison. Rien de très exotique au final, mais de beaux paysages de campagne accessibles sans voiture, à une allure tranquille qui permet de découvrir, de s’arrêter n’importe où et de prendre le temps.
L’ennui c’est qu’il faut emporter avec soi un appareil photo, de l’eau, ses papiers et un téléphone en cas de galère. C’est là qu’intervient le choix du sac. Il ne faut pas qu’il repose sur le dos pour ne pas terminer en éponge, il faut qu’il tienne bien pour ne pas gêner les mouvements et soit assez grand pour y glisser un hybride, un objectif, des papiers et un téléphone.
J’ai essayé avec un petit sac à bandoulière, ne pouvant contenir que l’appareil. Le truc ballottait tout le temps dans mon dos où sur le côté, me dérangeant tout le temps. Le grand sac était hors de question, à cause de son encombrement, de son poids et surtout parce qu’il couvre tout le dos. Sans parler du fait qu’il faut le décrocher pour prendre un appareil. Restait un sac intermédiaire, assez mal fichu, avec deux compartiments, qui se porte en diagonale. Il n’est pas pratique car l’espace supérieur ne peut pas contenir un hybride et son objectif et que l’étage inférieur est conçu pour les objectifs. Mais en enlevant les séparations du bas, je peux y caser aisément le Z8 et un 24-200 mm. Du coup, en haut je place mes papiers, mon téléphone et éventuellement un truc à grignoter.
L’avantage de se sac, c’est qu’il offre un accès au matériel sans avoir à l’enlever, juste en détachant une attache. Et ça, à vélo, c’est top.
Ma première sortie, un trajet d’à peine 25 km car il faut commencer en douceur, m’a conduit à Achenheim pour une exposition photo en passant par le magnifique canal de la Bruche. L’expo méritait l’effort, le club en question est très élitiste mais ces membres proposent un travail de haut vol. Au retour, j’ai pris mon temps, m’arrêtant à une écluse, au bord d’un pré et près d’un centre équestre.
Je viens d’achever ma formation au développement photo sous Lightroom. Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est Lightroom, voici quelques explications : il s’agit d’un logiciel de l’éditeur Adobe qui permet de classer ses photographies et de les retoucher. Lorsque vous photographiez avec un appareil, vous avez le choix de laisser l’électronique décider pour vous de l’image ou de lui demander (pour certains boitier uniquement) de livrer une image brute issue de capteur, ce que l’on appelle le RAW.
C’est le choix que j’ai fait il y a bien longtemps. Je photographie en mode natif et presque toujours en manuel. Pour pouvoir présenter les photographies sur les réseaux sociaux, une étape de développement est nécessaire, afin de transformer le RAW en JPG ou PNG. Ce dévelppement permet de recarder l’image, changer le contraste, l’exposition, les lumières, la saturation et plein d’autres paramètres pour donner plus de peps à l’images.
Il existe plusieurs outils concurrents à Lightroom comme GIMP, Darktable, Rawtherapee et bien d’autres. J’ai fait le choix de Lightroom car il gère à la fois le catalogue et le développement avec quelques outils de retouche locale. Mais voila, l’outil est complexe et la retouche photo demande de plus des compétences et un regard que je n’ai pas forcément. D’où la formation.
Jusqu’à présent je n’étais jamais content de mes clichés couleurs à juste raison, ne sachant pas analyser mon image ni exploiter les multiples ressources de Lightroom. La formation de Benjamin Tantot, après une présentation succincte des outils à votre disposition dans Lightroom, se lance à corps perdu dans de nombreux cas pratiques où il nous montre l’avant, l’après et le chemin pour arriver au résultat.
J’ai débuté la formation le 22 octobre 2022, plein d’enthousiasme et je viens de l’achever, trois mois plus tard… Les cas pratiques c’est sympa, mais cela demande du temps et parfois c’est assez répétitif. Donc j’ai espacé les vidéos, me plongeant dedans les dimanches après-midi pluvieux où je n’avais pas grand chose à faire.
Clairement, la formation m’a décoincé sur certains outils que je n’utilisais jamais faute de les comprendre. Elle m’a surtout appris à regarder une image, à mettre en valeur le sujet, à mieux gérer les couleurs et à utiliser les masques. J’ai encore du mal cependant avec l’étalonnage et la roue chromatique, tâtonnant sans vraiment comprendre ce que je fais, principalement parce qu’il me manque des bases fondamentales en photographie.
En fin de formation, Benjamin développe vos fichiers RAW. Il suffit de lui envoyer l’image et il va la retravailler dans une vidéo. L’idée est excellente car elle permet de le voir à l’oeuvre sur un de vos clichés et de comprendre vos erreurs. Le défaut c’est que cela fait huit cas pratiques supplémentaires après en avoir déjà visionné trente-trois autres.
Je regrette que Benjamin n’aie pas abordé le noir et blanc dans ces cas pratiques (sauf une fois rapidement) et je pense qu’il aurait pu en présenter un peu moins mais d’une autre manière. Car il prend un fichier RAW et en direct procède à la retouche, essayant, revenant en arrière, changeant d’avis et n’expliquant pas forcément toute sa démarche. Des fois on se demande pourquoi il a fait tel ou tel choix artistique ou technique. Choix qui sont évidemment discutables avec des traitements parfois un peu too much, dépassant largement le cadre du simple développement en transformant totalement l’image.
Mais comme j’ai bien aimé sa formation je vais probablement me lancer un nouveau défi, cette fois en vidéo avec sa formation à Davinci Resolve qui devrait être un jour, mon nouveau logiciel de montage vidéo, remplaçant iMovie. Plus de vingt-cinq heures de formation et une centaine de vidéos.
Deux semaines de vacances à la maison en septembre. Le bonheur ! La saison idéale pour des promenades dans les Vosges, le jardinage, la photographie et la lecture sur un transat.
Je suis ce que l’on appelle vulgairement un pantouflard, quelqu’un qui aime sa maison, son jardin et les promenades dans la région.
Peu avant de profiter de ces congés mérités, je traînais un peu la patte, une douleur sourde dans le talon, rien de grave, sans doute de la fatigue. Mon hernie discale était également de la fête comme un truc coincé à l’épaule. Rien qu’un bon repos ne saurait réparer.
Le premier lundi des vacances, je pris la route du Parc de Sainte-Croix pour saluer les loups, les ours et les ratons laveurs. Mon traditionnel safari photo de la fin de l’été. Trois heures de route, six heures de marche, six kilos de matériel photo sur le dos, autant dire que je suis revenu cassé en deux, mais heureux. Ceci dit, une petite douleur irradiait du talon jusque mes orteils et mon dos était en compote. Du coup le mardi, j’ai zombifié.
Mercredi, pluie. J’ai acheté quelques albums sur Bandcamp et en ai écouté beaucoup d’autres. Jeudi, pluie, musique. Après un été de sécheresse, il fallait que le ciel me tombe sur la tête pendant les vacances. Du coup, le jardin c’est brutalement transformé en jungle.
Vendredi, débrousaillage, tonte, désherbage, jardinage et passages aux déchets verts. Une écharde d’un bon centimètre s’est plantée dans mon pouce gauche. L’opération pince à épiler a été un pur régal et je crois qu’un petit bout est resté coincé sous la peau, histoire de me rappeler de porter des gants plus épais la prochaine fois.
Lundi, je suis reparti dans les Vosges, à la cascade du Nideck en traînant un peu la patte ce qui ne m’a pas empêché de prolonger la marche. Mardi j’ai fait une nouvelle promenade plus longue encore, du côté de l’étang de Hanau, et mercredi je suis allé voir le médecin, car même la nuit, mon talon me lançait. Verdict, un truc au nom imprononçable de la famille des tendinites, le genre de chose qui met du temps à guérir à condition de rester au repos total.
Mercredi soir, c’était soirée Star Wars, trois épisodes de la nouvelle série Andor à déguster au calme. Enfin en théorie, car à table, après avoir avalé un anti inflammatoire pour le talon, avec pour effet secondaire d’affaiblir la coagulation du sang, je me suis planté un couteau très pointu dans la paume de la main gauche. Planté oui, et profondément vous voyez. Alors ça s’est mis à pisser rouge.
Un dénoyautage d’avocat bien mûr qui s’achève aux urgences. Trois points de suture plus tard me voilà avec un énorme pansement à garder pendant trois semaines, le genre de truc qui vous empêche de conduire, de tenir un appareil photo, de taper au clavier, sauf d’une main, de découper un avocat en deux et d’en extraire le noyau. Ceci dit, pour cette dernière activité, ça n’est peut-être pas plus mal…
Le jeudi, ce furent des visites au pharmacien qui m’avait vu la veille, à l’infirmière pour programmer ses prochains passages à la maison pour changer le pansement, au radiologue hilare de photographier mon pied alors que ma main est bandée, à l’autre radiologue pour l’échographie, amusé de retrouver ma bosse sur le gros orteil et pour finir au médecin étonnée de me revoir si vite. Un tout nouveau programme de vacances qui vont se prolonger, en survêtement et sandales, parce que les ceintures, les boutons et les lacets, c’est devenu trop compliqué pour l’instant. Quelqu’un peut me couper la viande ? S’il vous plait…
Difficile d’apprendre à jouer avec la lumière lorsque vous n’avez pas de modèle sous la main.
Je dispose bien des projecteurs, de l’écran et de l’appareil photo, mais personne à placer devant l’objectif.
Alors c’est moi qui m’y colle.
A l’aide de l’application SnapBridge de Nikon, je peux contrôler le boîtier à distance, régler quelques paramètres, regarder ce que je cadre et prendre la photo.
Une télécommande de luxe bien pratique même s’il faut que je m’y reprenne toujours à deux fois pour établir la connection avec l’appareil photo. Je croyais qu’ils avaient corrigé ce bug. Ben non.
Donc je parlais de portraits et d’éclairages. Avec un fond noir, deux spots LED sans softbox, je travaille la position de la lumière sur le visage pour obtenir différents éclairages et textures.
Ce n’est pas facile car il faut regarder le smartphone où se trouve l’application SnapBrige pour se faire une idée du résultat et fatalement lorsque l’on prend la photo, le visage et les yeux bougent un peu, le temps de baisser les bras pour cacher l’écran.
Lumière dure, noir et blanc accentué avec beaucoup de clarté, c’est comme ça que j’aime les photographies depuis pas mal de temps, on va dire que c’est mon style à moi.
Le défaut et l’intérêt de ces traitements, c’est que cela exacerbe tous les petits défauts de la peau, les rides, les poils, les tâches, et de ce côté là je suis gâté. J’ai même dû retravailler certaines images pour ‘épiler’ les oreilles et le nez. Oui c’est moche de vieillir. Pour le rendu brumeux ouateux à la David Hamilton, vous repasserez. Après, j’ai amplement dépassé l’âge de ses modèles.
Alors pas de panique, si mes épaules sont dénudées, c’était pour l’esthétique toute relative de la chose. Je ne suis pas narcissique au point pour poser à poil. Je le précise car j’ai eu des réflexions à la maison et comme mes voisins me prennent pour un pervers, autant être clair, hein les petits enfants, vous aimez les films de gladiateurs ?
Bon passons.
Pour ne pas avoir à trop retravailler l’image, je n’éclaire pas le fond noir, les spots regardent un peu vers l’objectif. J’ouvre à 2.8 pour flouter le fond ce qui me permet également de moins éclairer.
Je n’ai d’abord allumé qu’un des deux spots pour obtenir une ombre très marquée sur le visage. Puis j’ai varié l’orientation de celui-ci, de face, de côté, aux trois quarts, de dos, car ici c’est le modèle qui doit bouger, l’appareil est sur un pied. Ensuite j’ai ajouté une seconde lumière, plus faible pour déboucher les ombres. Cela donne des images plus douces, moins contrastées malgré mon traitement noir et blanc très tranché.
J’ai fait une seconde série le lendemain, plus habillée cette fois, cadrée plus large, en ajoutant un petit projecteur LED dans le but de faire briller les yeux (raté) et en mettant en place les softs box. Entre temps je m’étais rasé même si ce n’est pas flagrant. J’ai posé le smartphone sur un pied également pour être plus à l’aise et mieux voir ce que je photographiais. Un des projecteurs éclairait le plafond blanc à 45 degrés, l’autre en partie tourné vers l’objectif, illuminait mon côté gauche.
Il faudrait sans doute que je rejoigne un club photo pour approfondir toutes ces techniques au lieu de jouer tout seul à poil dans mon salon…
En abandonnant Neoprog, j’ai renoncé aux petits avantages du métier, à savoir les soirées VIP avec les groupes, les filles et la coke dans des bains moussants de champagne.
Ok, j’exagère un peu là, je veux dire le plaisir de rencontrer les artistes et d’être invité aux concerts.
Bon d’accord, quelques promoteurs m’ont invités, par amitié ou en souvenir du bon vieux temps, mais je n’ai pas eu l’occasion d’en profiter.
Par contre, lorsque j’ai appris qu’Alex Henry Foster serait au festival Rock Your Brain Fest à Sélestat avec King Buffalo, j’ai immédiatement pris ma place et peu après, voyant que les photos seraient interdites, j’ai osé demander un pass presse.
L’organisation du festival m’a fait alors parvenir un questionnaire sur mon activité, mes médias et surtout mon audimat. Mes médias Flickr, le blog, YouTube, Facebook, Twitter, Instagram ok. Pour l’audimat, c’est là que ça fait mal, même très mal, comment se vendre avec dix à vingt vues par semaine ? Avec Neoprog c’était facile, une capture d’écran de Google Analytics et le tour était joué. Les chiffres parlaient d’eux même.
J’ai été honnête, j’ai rempli le formulaire avec les vrais scores du blog et de YouTube en me disant que je ne serai pas retenu. Tant pis pour les photos.
Surprise, dimanche, j’ai reçu la miraculeuse accréditation presse pour le 24 juillet. Soit la presse boude cet événement, soit j’ai un ange gardien quelque part. Toujours est-il que je suis très heureux. Je vais pouvoir à nouveau concilier mes deux passions, le rock et la photographie.
Cela fait très longtemps que je n’ai pas assisté à un festival. C’est un exercice très physique avec de nombreux concerts, la foule, la déshydratation, le poids du matériel, le niveau sonore et la fatigue. Il va falloir que je me ménage. Mais j’ai bien tenu le coup pendant les deux jours de compétition de tennis de table avec une crève en prime. Je devrais assurer s’il ne pleut pas des cordes.
Ce qu’il y a de cool dans ce genres d’événements, outre rencontrer les groupes et labels présents – le pass presse est un sésame magique – c’est de découvrir de nouvelles têtes, des formations inconnues qui pourraient me convaincre en live d’aller plus loin avec elles comme The Sisters Of Mercy ou Cellar Darling que je ne connais pas vraiment.
Je ferai certainement un live report avec des photographies, peut-être même de la vidéo et je vous raconterai tout ça très bientôt. Mais si vous êtes dans le coin le 24 juillet, venez nombreux plutôt que de me lire, l’affiche vaut le déplacement.
Depuis une trentaine d’années, mon épouse et moi-même allons sur l’île de beauté. En avion, en bateau, en voiture, en location, en camping, en famille, entre amis, nous y retournons régulièrement.
La Corse est pour nous l’exotisme à moins de mille kilomètres. Des plages de rêve, de la haute montagne, des villages escarpés, des ruines romaines, des mégalithes, des calanques, des promenades en mer et de vastes espaces sans aucune présence humaine.
Tout d’abord il y a l’odeur du maquis et de la mer qui vous assaille à la descente de l’avion avec celle du kérosène. Vient ensuite celle des cochons sauvages, attention pas les sangliers domestiques, en saucisson, jambon, pâté et le fromage qui fait exploser les galères romaines.
Ensuite il y a les corses au caractère de cochon (pas pire qu’un basque, un breton ou un alsacien en fait) qui aiment qu’on leur dise que leur pays est magnifique.
Enfin il y a les routes tortueuses, parfois sommairement goudronnées, où l’on se croise prudemment à cinquante kilomètres à l’heure et ou on se fait doubler à cent dans les virages.
Nous avons posé nos pénates dans les golfes de Porto, de Saint-Florent et de Porto-Vecchio, visité les citadelles génoises de Bonifaccio, Calvi, la ville de Napoléon Bonaparte, l’université de Corte, les ruines d’Aleria, le désert des Agriates, le cap corse. Nous avons mangé des fiadones, du brucho, de la coppa, des fromages de brebis qui bougent tout seuls, du cabri roti, des aubergines farcies et même du faux saucisson d’âne.
Après plusieurs voyages en Corse, nous sommes parti vers l’île plus au sud, sa cousine la Sardaigne, assez similaire, plus sauvage, riche d’un incroyable patrimoine mégalithique, avec des sardes et des routes encore plus défoncées.
Mais cette année, après six mois sans une seule pause, nous sommes reparti en Corse, notre premier amour. Après moult discussions sur la destination, Saint-Florent, Golfe de Porto, Porto-Vecchio, ma femme a jeté son dévolu sur la Balagne précisément sur Algajola, une petite ville sur la côte ouest entre Calvi et l’IIe Rousse. Pourquoi Algajola ? Pour la plage d’Aregnu située au nord du village.
Car nous sommes des fans de plage. Il faut que notre location se situe à moins de cent mètres du sable, c’est essentiel. Ainsi nous pouvons, en maillot de bain, pieds nus avec une serviette, aller nous baigner deux fois par jour dans la Méditerranée. J’ai bien dit nous baigner. Nous posons nos affaires et plongeons aussitôt dans l’eau puis une fois rassasiés, nous repartons nous mettre à l’ombre de notre location, de préférence avec une bonne bière. Nous avons regardé trop d’épisodes de V pour rester sur le sable.
Oui mais bon, si nous n’aimons pas lézarder au soleil, que faisons-nous de nos vacances ? Une journée nominale ressemble à ceci :
8h00-10h30 promenade en voiture avec de nombreux arrêts dans les villages soit une quarantaine de kilomètres en fonction de l’état des routes.
15h00-18h00 marche à pied ou visite d’un site (dans tous les cas on marche et le soleil cogne, même en juin)
18h00-19h00 re plouf
19h00-20h00 bière locale agrémentée de biscuits corses, charcuterie insulaire, fromage explosif et éventuellement une tomate
21h00-23h00 cinéma, oui parce que, contrairement au reste de l’année, pendant les vacances, nous allons au cinéma, pas tous les jours, mais souvent, et pour voir n’importe quoi en fait
00h00-07h00 dodo
Nous avons vu la citadelle de Calvi, des pointes balayées par le vent, Top Gun, le village de Sant’Antonino, la plage d’Ostriconi, Hommes au bord de la crise de nerf, Pigna, trois tours génoises, le maquis, The Blues Brothers, le petit train qui relie Calvi à l’Ile-Rousse, le phare de la Pietra, Montegrosso, la chapelle San Michel de Murato et plein d’autres merveilles.
Comme nous partions avec Volotea, j’ai du faire des choix difficiles pour le matériel photo. Il fallait que mon bazar tienne dans un sac 40x20x20 cm à placer sous le siège. Oui parce que vous imaginez bien que je ne suis pas parti sans appareil photo. D’ailleurs, il m’a suivi partout, sauf dans l’eau. J’ai emporté le bon vieux D810 avec un 24-70 et un 70-200. Ça rentrait juste avec le chargeur de batterie. De quoi couvrir pas mal de situations même si j’aurais apprécié un 200-500 pour les surfers et les oiseaux.
Les lumières dures de la Corse ne sont pas toujours propices aux belles images surtout avec la brume de mer persistante et le vent à plus de 50 km/h en rafales. Difficile de stabiliser un 70-200 face au vent et impossible de nettoyer les embruns sur l’optique en pleine action. Je partais parfois tôt le matin et tard le soir en solitaire à la recherche des bonnes lumières mais ça n’a pas toujours été possible et puis, j’étais quand même en congés.
Je suis revenu avec deux cent clichés que je commence à trier, développer et publier tranquillement. Il y aura bien entendu un album photo de Balagne, le deuxième traitant de l’île de beauté depuis notre premier album en 2013. L’album photo des vacances est devenu une tradition.