
Ben oui, nous sommes en pleine période du baccalauréat, c’est donc l’occasion de vous parler des épreuves anticipées de français. Enfin c’est ce que Google me donne comme première entrée lorsque je tape EAF dans le moteur de recherche.
Un peu plus bas dans classement, il y a EAF ZWO, celui qui nous intéresse en réalité.
ZWO, vous en avez déjà entendu parler si vous lisez mes billets d’astronomie. C’est la marque chinoise qui équipe une grande partie de mon setup d’astro-photo : les caméras, la monture et l’ordinateur.
L’EAF de ZWO est un focuseur, c’est à dire un moteur pour réaliser automatiquement la mise au point de l’image. Une étape essentielle en photographie.
Jusqu’à présent j’ai toujours réalisé la mise au point avec un masque de Bathinov avec d’assez bons résultats. Du coup, je ne voyais pas trop d’intérêt à alourdir mon équipement avec ce moteur. Mais bon, quasiment tous les copains sont équipés d’EAF. Et surtout, mes sessions durant de plus en plus longtemps, je vais être amené à refaire ma mise au point pendant une session photo. Tout ça donnait donc à réfléchir.
Le souci c’est que l’EAF est un accessoire de plus à fixer à l’instrument, qu’il oblige à démonter en partie le porte oculaire et que je ne voyais pas comment faire rentrer ce truc dans la mallette de transport sans tout démonter à chaque fois.
Alors j’ai temporisé jusqu’à trouver quelqu’un qui vendait le sien d’occasion. Le risque serait moins grand en cas de problème.
Un jour, sur le Boncoin, l’objet tant convoité est apparu dans mes recherches. Il faut dire que ZWO vient de lancer une nouvelle version de son EAF tout dernièrement. Du coup, les anciennes versions sont à vendre. Alors je me suis lancé.

Le colis est arrivé à la maison et après le fébrile déballage, vint le moment tant redouté du montage. Le focuseur se fixe à l’aide d’une platine métallique rainurée et de plusieurs vis au porte oculaire. Comme il existe une multitude de porte oculaires, l’EAF est livré avec quatre cylindres de taille différentes pouvant se visser sur l’axe de mise au point, une fois la molette démontée.
L’installation n’est pas des plus aisées mais pas insurmontable non plus d’autant qu’il existe plus de tutoriels que d’instruments sur YouTube.
Une fois le focuseur installé, il fallait bien entendu le tester. Et là, la seule solution, était de le faire fonctionner en conditions réelles. Alors profitant d’un ciel clair sans lune, je suis parti en montagne avec tout le matériel. Cela tombait bien, je voulais ajouter quelques heures à ma photographie de la nébuleuse du croissant.
C’était une nuit venteuse mais claire. En plaine le mercure affichait 34 degrés et 20 de moins à mille mètres. Ça, plus le vent soufflant du nord-est, pull, anorak et chaussettes épaisses étaient de rigueur.
J’ai installé la lunette à l’abri du vent entre deux voitures. J’ai câblé tous les accessoires, caméras, ordinateur, monture, focusseur, réchauffeur et j’ai pointé l’étoile polaire pour tester le nouvel équipement.
Le logiciel photographie les étoiles à plusieurs reprises en faisant varier la mise au point. Il mesure à chaque fois le diamètre observé et trace une courbe en forme de cloche inversée. La courbe représente en abscisses la distance focale et en ordonnées le diamètre de l’étoile. Le logiciel recommence une nouvelle fois sa mesure en l’affinant pour déterminer enfin la distance focale optimale.

Le résultat est stupéfiant. En quelques minutes le setup obtient une image parfaitement nette. Le focuseur dispose également d’une sonde de température qui lui indique si la mise au point doit être refaite pendant la nuit. En mode auto-run, l’Asiair permet de réaliser de nouvelles mises au point au changement de méridien, à chaque modification de cible ou permutation de filtre, toutes des N minutes et lors des variations de températures.
Ce soir là, j’ai ajouté 35 images de 300 secondes à ma nébuleuse du croissant qui en comptait déjà 30 autres soit au final 5h25 de photographie au filtre TriBand avec la lunette de 72 mm.
