Amarok Chez Paulette

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Le samedi 18 novembre, dans un pub perdu au milieu de la Lorraine, à Pagney derrière Barine, non loin de Toul, l’association ArpegiA invitait ses fidèles à découvrir le quatuor polonais Amarok.

Ama qui ? Je n’avais jamais écouté ce groupe jusqu’à présent et son nom m’était également inconnu. Fort de mon ignorance, j’ai exploré leur discographie sur Bandcamp et suis tombé amoureux de leur dernier album Hero. Dans le même temps, Didier du groupe Plus 33 m’annonçait qu’ils allaient assurer la première partie de la soirée pour fêter la sortie de leur second album I Want. Du coup, comment manquer un tel évènement, d’autant que Didier, le frontman de Plus 33, m’avait demandé si je pouvais faire des photos de la soirée.

C’est avec Carsten, un ami d’enfance de Didier Grillot, que j’ai fait la route en direction de Pagney derrière Barine. Je ne peux vous raconter ici tous les secrets inavouables que Carsten a livré sur ses amis durant les deux heures nous conduisant au fin fond de la Lorraine pluvieuse, ce que je peux vous dire par contre, c’est que le temps a passé très vite.

Arrivé à Pagney derrière Barine il pissait des cordes, un temps Lorrain qui a gagné l’Alsace un peu plus tard pendant la nuit. A l’entrée de pub rock, pas beaucoup de monde, les habitués du sanctuaire du prog et quelques amis fidèles au poste que j’ai grand plaisir à retrouver à chaque fois. Je rencontre également Laetitia, la manageuse du groupe Plus 33, avec qui nous avions déjà échangé pour le shooting du groupe 

Plus 33 commence la soirée dans une formation à cinq musiciens pour un set instrumental progressif avec de temps en temps Coralie au chant. Il s’agit de leur premier concert après trois répétitions. Si Didier, qui n’a pas joué en live depuis dix ans, doit être stressé, il ne le montre pas et leur prestation est irréprochable même si Philippe, le guitariste, nous avouera qu’il s’est planté à un moment. Moi, je n’ai rien entendu. Ils jouent quelques morceaux de I Want et Open Window, leurs deux albums enregistrés à ce jour. Il y a beaucoup de claviers sur la scène comme dans la musique de Plus 33. Coralie, en plus de chanter, seconde Didier et le rendu n’est pas très éloigné des versions studio.

Les deux électrons libres, Philippe et Stéphane, les seuls qui ne sont pas vissés à leur tabouret, font le show, pour du rock progressif instrumental, c’est à dire qu’ils se déplacent de quelques mètres quand ils ne sont pas trop accaparés par les pédales ou la partition. Didier, armé d’une petite feuille, prendra quelques minutes pour s’adresser au public et remercier ArpegiA et Chez Paulette de leur donner l’occasion de se produire devant un public.Une belle performance, appréciée des habitués de la salle.

Les photos de Plus 33 sont disponibles sur Flickr.

Le temps de courir à la voiture chercher mon portefeuille, boire un coca et faire un selfie avec une fan (si si, c’est vraiment arrivé), Amarok est en place. J’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce quatuor polonais en live. Si l’album Hero a su toucher ma sensibilité d’ours, je n’étais pas persuadé que sur scène, cela fonctionnerait aussi bien. Les trombines des musiciens font peur, Michal et son chapeau aux claviers et instruments étranges, Marta aux percussions qui ressemble à une elfe, Kornel au look de mineur de fond qui sort de temps en temps son violon et Konrad à la batterie qui fait la gueule derrière les fûts.

Mais dès qu’ils jouent, le charme opère. Je retrouve les atmosphères techno soft progressives du dernier album. Ok, le violoniste ne chante pas vraiment au diapason et Marta s’adresse au public dans un anglais assez polonais quand même. Mais la magie opère. Si Michal manque de charisme, Marta en a pour deux et les instruments étranges utilisés sur scène font également le spectacle. La musique est belle. Les tubes comme ‘Hero’ et ‘The Dark Parade’ emportent le public alors qu’un silence religieux accompagne ‘What You Sow’, le dernier morceau de l’album Hero. Amarok termine le concert en jouant ‘Hope Is’, le premier single de leur prochain album prévu pour l’année prochaine.

Les photos d’Amarok sont disponibles sur Flickr.

Inutile de dire que outre le plaisir de retrouver plein de copains et copines Chez Paulette, les amis d’ArpegiA, des anciens du magazine Music Waves, Philippe de Music In Belgium, chaque concert dans cette salle est l’occasion de découvrir ou redécouvrir des groupes de rock progressifs qui ne passent jamais en France, à part dans ce petit village perdu de Lorraine. Et à une époque où les festivals de rock ferment les uns après les autres, nous sommes heureux de nous retrouver au chaud Chez Paulette pour partager un moment de convivialité et de musique entre amis.

Je pars heureux sous une pluie battante, avec Hero en vinyle, le pins d’ArpegiA, le pass presse dont je fais la collection et un passager qui va devoir subir comme à l’aller, mon verbiage pendant deux heures.

Amarok – Hero

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Vous connaissez bien évidemment le groupe polonais Amarok. Ben pas moi en fait. Il aura fallu l’annonce de leur concert le samedi 18 novembre Chez Paulette par l’association ArpegiA pour que je me penche sur leur musique. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, si ?

J’ai choisi le dernier album studio du groupe, Hero, sorti en 2021, pour me forger une opinion sur cette formation aux influences floydienne et wilsoniennes venue de l’Est. Un album sept titres de moins de trois quart d’heure qui donne dans le rock progressif ambiant avec beaucoup de claviers et de guitares gilmouriennes joués par le frontman et chanteur Michal Wojtas.

Si depuis 2001, les album de Amarok sont principalement instrumentaux avec quelques invités venus de groupes connus comme Camel et Riverside, Hero, lui, est un concept à textes avec un seul titre sans paroles, ‘The Dark Parade’. J’ai survolé la discographie du groupe depuis 2001 et même les albums solo de Michal et il faut bien reconnaître que l’artiste explore de nombreux genres, de Pink Floyd à la world music en passant par la danse. Je n’ai pas tout adopté, loin s’en faut, mais Hero, que certains considèrent comme sa plus belle production, a su parler à mon cœur.

Hero parle de notre planète qui se meurt. Et malgré un thème assez lugubre, l’album laisse planer une touche d’espoir dans les textes.

‘Is not the end’ qui ouvre l’album, me fait beaucoup songer à du Riverside quand ‘Hero’ donne dans le Pink Floyd, notamment si vous écoutez la basse. ‘What you sow’ m’évoque Satellite, ‘Hail ! Hail ! Al’ et tout particulièrement ‘The Dark Parade’ me ramènent à Porcupine Tree. Alors du coup on se pose quand même quelques questions sur l’identité de la musique composée par Michal car elle emprunte beaucoup à des monstres sacrés. D’un autre côté l’album est varié et très agréable à écouter. Alors bon.

Un de mes morceaux préférés s’intitule ‘It’s not the end’. Une pièce d’un peu plus de cinq minutes qui emprunte un peu à Mariusz Duda et Steven Wilson. Son ouverture presque folk est d’une grande pureté et le final, quasi instrumental vous rappellera certainement les riffs rageurs de Porcupine Tree. Autre point d’orgue de l’album, le titre très floydien ‘Hero’ au refrain magnifique.

Mais je ne vous cache pas que j’adore tous les morceaux de cet album. S’il n’est pas fondamentalement original, il est très beau, riche en émotions et possède des références très confortables.

Du coup mon 18 novembre est réservé pour aller écouter Amarok chez Paulette. Je vous invite vivement à faire de même, écoutez le sur Bandcamp. Vous m’en direz des nouvelles.

Arpèges

Du temps de Neoprog, je bénéficiais de « petits » privilèges, comme d’être invité aux balances de certains concerts, l’occasion de découvrir l’envers du décor et les artistes dans leur travail, sans les paillettes et le public. 

Le trio de l’association ArpegiA, qui organise plusieurs fois par an des concerts de rock progressif Chez Paulette, ne m’a pas oublié avec la fin du webzine et ils ont renouvelé l’invitation pour leur soirée avec Lazuli et Esthesis, le samedi 3 juin.

Une double affiche très alléchante qui m’a conduit une nouvelle fois à Pagney derrière Barine, ce village perdu en Lorraine qui cache une salle de concert centenaire.

Après une nuit dans les étoiles et quelques heures de sommeil, j’arrivais vers 15h30 sous un soleil radieux pour le début du sound check de Lazuli. Je suis d’abord tombé sur Aurélien Goude, le frontman d’Esthesis et Michel de l’association ArpegiA qui discutaient devant la porte de Chez Paulette. Tout de suite le ton a été donné : Aurélien m’a demandé d’être indulgent dans ce live report car il sortait à peine d’une laryngite et risquait de ne pas être au top de sa forme ce soir. 

Indulgent moi ? 

Une fois dans la salle, j’ai retrouvé Chris et Pat, les deux autres arpégiens, leurs épouses, Lazuli au travail et toute l’équipe de Chez Paulette. C’était bon d’être de retour chez soi, enfin presque, disons que j’y viens assez souvent.

J’ai profité des balances pour roder mon tout nouvel attirail photo.  Il me donnera d’ailleurs quelques sueurs froides pendant le concert et gâchera un peu la fête. C’est aussi l’occasion de discuter avec un confrère belge, lui aussi abonné de Chez Paulette et de refaire le prog avec Pat et Chris. 

Pat, que j’ai toujours considéré comme un petit jeune, m’annonce la bouche en cœur qu’il prend bientôt sa retraite. Sa retraite dans ArpegiA ? Non professionnelle. Le vieillard chenu est bien conservé malgré ses soixante-deux ans. Je lui en aurais donné dix de moins, sinon plus. Je suis dégoûté. Il me reste sept piges à tirer.

Pendant le sound check l’ingé vient me proposer de caler les fumées avec lui afin que je puisse shooter confortablement et Aurélien me propose de monter sur scène pour faire des images. Pat me présente à un photographe pro comme si j’étais un virtuose du déclencheur, bref je ne sais plus où me mettre, surtout que question photo, je vais vraiment faire de la merde pendant le concert. 

Le photographe en question installe tout un barda, écran tactile, projecteurs LED, boîtier asservi, flash et imprimante pour proposer des souvenirs sous forme de selfies de la soirée. J’avoue que je suis très intrigué par l’installation et tape l’inscrute en le soûlant avec mon amateurisme photo. 

Pendant ce temps là les musiciens bossent, tentent de régler quelques problèmes techniques qui reviendront hanter le show comme le vidéo projecteur récalcitrant, les parasites d’un portable dans les retours ou les fumées finalement surabondantes. Qu’importe, la bonne humeur est là, Romain et Arnaud sont en grande forme et n’arrêtent pas de déconner.

Peu avant le repas pris en commun dans la salle avec les deux groupes et toute l’équipe technique, je me glisse dans une conversation passionnante où Dominique et Pat évoquent les paroles du dernier album de Lazuli. Pat donne ses interprétations et Dominique révèle l’histoire dans l’histoire et le contexte, donnant un tout autre éclairage à cet album dans lequel je vais me replonger.

Après un bœuf braisé aux légumes, du fromage et un dessert très citronné, les choses sérieuses vont commencer. Je revêts le harnais, y accroche les deux boîtiers, m’installe sur les marches et me prépare au tsunami de fans se ruant dans la salle. C’est le moment où je retrouve d’autres copains et copines de concerts, les habitués du lieu venus écouter les groupes qu’ils adorent. Il n’y a hélas pas foule, un peu plus de deux-cent personnes, pas assez en tout cas à mon goût ni pour les organisateurs.

Esthesis arrive sur scène au son du générique de James Bond. Guillaume, le guitariste du groupe n’est pas là, remplacé par Vincent de Berlin Heart. Aurélien ne pousse pas sur sa voix pour se ménager et se fait un peu déborder au début la voix de Mathilde. Mince, on m’avait demandé d’être indulgent ! Mais pour que faire ? Honnêtement le groupe assure et j’accroche nettement plus que la dernière fois que je les ai vu ici en novembre 2021. Alors oui, je préfère de beaucoup les titres de l’album Watching Worlds Collide à ceux de l’EP, mais ça n’est pas nouveau. Globalement, malgré la voix retenue du chanteur, le groupe nous livre un set de belle facture. 

Lazuli prend la relève, toujours enquiquiné par le vidéo projecteur récalcitrant, un brouillard digne du fog londonien et la léode de Claude pas complètement câblée. Le groupe attaque avec ‘Sillonner des océans de vinyles’, un de mes morceaux préféré du onzième album auquel ils donneront un bel éclairage. Ils s’offrent également une délicieuse parenthèse avec Le fantastique envol de Dieter Böhm qui déchaîne l’enthousiasme de l’assemblée conquise puis quelques titres plus anciens qui font toujours chaud au cœur. Dominique, en costume trois pièces, un peu à la manière d’un clown, raconte ses souvenirs d’enfance dans ‘Triste Carnaval’ ou ‘La bétaillère’, un morceau pendant lequel Claude lance à Dominique un ‘ce n’était pas moi’, à propos d’une certaine odeur dans la R16 familiale… 

C’est pendant cet épisode porcin que je vois apparaître une tache floue dans le viseur du boîtier photo. Saperlipopette ! Je nettoie tant bien que mal l’objectif mais la tâche ne disparaît pas. Je bascule en catastrophe sur le second boîtier, permute les optiques dans le noir et continue les photos. A la fin du morceau je me replie au bar en urgence et sous un spot, découvre un moucheron collé au capteur, pas posé, collé. Faute de matériel ad hoc pour nettoyer, je renonce au nouveau joujou et prie pour que je puisse réparer la casse à la maison. Mais comment ce truc a pu se glisser sous le volet de protection, entre l’objectif et le capteur alors que je n’ai rien touché depuis la veille ? Mystère…

J’avoue que l’incident m’a quelque peu contrarié et que j’ai perdu un peu le fil du concert ensuite, même si c’était vraiment très bien.

Le concert s’achève sur un duo piano batterie, le traditionnel morceau de marimba à neuf mains et les remerciements de Dominique à toute l’équipe et au public conquis. 

Après avoir papoté encore un peu et remercié ArpegiA pour son accueil, je reprends la route vers l’Alsace que j’atteindrai vers 3h du matin. Une dizaine d’heure plus tard et un nettoyage de capteur, j’étais de nouveau sur le pont à Strasbourg, pour un concert de musique classique avec captation vidéo et photographies. Dimanche soir, je dormais comme un bébé à 22h.

Voici quelques unes du sound check, de Esthesis et de Lazuli.

TANYC versus RPWL

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Je vous avais prévenu, le groupe de prog allemand RPWL jouait Chez Paulette le 8 avril, unique date française de leur pourtant grande tournée européenne. Un événement à ne pas manquer.

Et je ne l’ai pas manqué pour plein de bonnes raisons : parce que j’aime ce groupe, que leur dernier album crime scene figure dans mon top 2023, que j’adore les concerts organisés par l’Association ArpegiA et que là bas, à Pagney derrière Barine, je retrouve à chaque fois plein d’amis et des amoureux du prog.

Après des embrassades lorraines, des poignées de mains viriles et des échanges passionnés sur l’actualité musicale, les portes du saint des saints s’ouvrent enfin. 

La salle est vite remplie, au bas mot trois cent spectateurs dont la moyenne d’age dépasse largement cinquante ans. Oui, c’est un concert de prog…

La chanteuse autrichienne (merci Jean-Noël pour le correctif) TANYC ouvre la soirée avec Kalle Wallner à la guitare. Comme le dira ma voisine Catherine, on dirait la Vanessa Paradis allemande. Et non, dans sa bouche, ce n’est pas forcément un compliment. Beauté froide germanique en robe longue moulante, la chanteuse ne brille pas pour autant par son magnétisme et sa voix ne me touche pas. Quant à la musique, malgré les efforts de Kalle pour lui donner vie, elle est à cent lieu du rock progressif que tout le monde est venu écouter ce soir. Ceci dit, je m’y attendais, et donc j’ai patienté tranquillement en faisant quelques photos.

RPWL arrive juste après, sans changement de scène. TANYC et une seconde choriste plus ronde rejoint le groupe composé de deux nouveaux membres, un claviériste dont j’ignore le nom et Marcus Grützner, le nouveau bassiste.

Le set commence par leur dernier album crime scène joué dans son intégralité. Yogi armé d’une feuille de papier, de quelques mots et de ses souvenirs de collège, nous décrit en français chacun des titres de l’album : un tueur en série, un cannibale, un meurtre non élucidé, les scènes de crimes ordinaires de leur dernier chef d’oeuvre. Ne nous mentons pas, c’est du pur bonheur d’autant que les deux choristes apportent quelques variations intéressantes à la version studio comme l’entrée en matière de l’album chantée à capella. 

J’avoue que je regarde plus le groupe que je ne le photographie. Je ne suis pas missionné pour cela ce soir même si j’ai emmené mon matériel. Et puis la performance de RPWL est tellement belle que ce serait pécher que de ne pas en profiter. Kalle est juste devant moi, trop près pour bien le cadrer et Marc est caché derrière un écran en plexiglass où se reflètent les projecteurs. Yogi est le plus souvent masqué par les micros et le reste du groupe se perd dans la fumée. Bref c’est compliqué.

Après cette première partie tout simplement extraordinaire – je ne trouve pas d’autre qualificatif – RPWL se lance dans un second set de tubes tous aussi beaux les uns que les autres en commençant par ‘Hole in the Sky’. Le public, déjà au taquet, vire à l’extase. Après ce trop court best of qui revisite une partie de leur carrière, RPWL revient pour deux rappels dont l’emblématique ‘Roses’ qui conclut la soirée avant que les musiciens ne se mêlent aux fans dans la salle pour discuter et dédicacer les albums.

Ce fut encore une fabuleuse soirée arpégienne. La prochaine, et non des moindres, aura lieu le 3 juin avec nos amis de Lazuli et d’Esthesis. Je serai certainement là.

Toutes les photos de la soirée sont sur Flickr.

Mystery Chez Paulette

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Si j’ai manqué les concert de Petter Carlsen et celui d’Altesia à Pagney-derrière-Barine, je ne pouvais faire l’impasse sur celui des québécois de Mystery

Le brouillard ne donnait pourtant pas envie de prendre la route mais comme mes indicateurs biologiques étaient au vert, je suis parti me perdre sur les petites route de Meurte-et-Moselle.

Mystery est une formation de rock progressif menée par le fabuleux guitariste Michel Saint-Père et le chanteur charismatique Jean Pageau. Un groupe qui a débuté sur des fondations néo-progressives et qui sur les deux derniers albums vire plus au prog symphonique. 

Ce sont des habitués de Chez Paulette où ils se produisent régulièrement et à chaque fois pour leur unique date française. La dernière fois qu’ils sont passés, c’était en 2018 et je n’étais pas au top de ma forme pour apprécier leur prestation à sa juste mesure.

Comme d’habitude, un concert chez Paulette est l’occasion de retrouvailles avec de vieux amis, les organisateurs de la soirée et des amateurs de rock progressif. Autrefois je discutais avec une poignée de lecteurs du magazine Neoprog, aujourd’hui c’est avec ceux qui suivent les Chroniques en Images. Des retours sympathiques et encourageants qui donnent envie de poursuivre l’aventure.

Je suis venu avec un seul appareil photo, le Nikon Z6 II que je redécouvre en ce moment. J’ai pris deux cailloux, le 24-70 et le 70-200 tous deux ouverts à 2.8 constant et au final je n’utiliserai exclusivement que la longue focale. Des photos plaisir sans contrainte qui me permettent également de profiter pleinement de la musique.

Mystery arrive vers 20h30 dans une salle bien remplie mais pas comble. Il y a toutefois beaucoup plus de monde que pour Petter Carlsen et Tanyc. 

Le groupe va jouer plus de trois heures avec un petit break en milieu de soirée, une sacré performance surtout en fin de tournée européenne.

Outre les grands classiques de leur répertoire comme ‘Delusion Rain’, ils nous jouent un nouveau titre de leur prochain album ‘Behind the Mirror’ qui devrait être dans les bacs en avril 2023.

La bonne humeur est au rendez-vous, les ‘cousins’ ne manquent pas d’humour quand le bassiste explique pourquoi il est assis pour jouer et que le batteur explique à son tour pourquoi lui aussi est sur un tabouret. Jean Pageau chante comme toujours au diapason même s’il a plus de mal avec sa flûte traversière et les soli de guitares sont à tomber par terre.

Ils terminent leur set par deux titres assez rocks dans l’esprit de Rush (ne me demandez pas lesquels) avant de rejoindre les fans dans la salle pour discuter avec eux et signer des autographes. Moi je repars avec un vinyle, la réédition de l’album Beneath The Veil Of Winter’s Face datant de 2007. Autant en profiter lorsque l’on connait les frais de port et de douane lorsque l’on achète quelque chose au Canada.

Mystery a promis de revenir prochainement Chez Paulette, peut-être pour la promotion de leur prochain album qui sait ? En attendant l’association ArpegiA nous prépare pour 2023 un concert de RPWL et également, une grosse grosse surprise, mais ils n’ont pas voulu me dire qui, ça n’est pas encore signé.

Halloween Party

Assis dans mon canapé, je découvre le nouvel album de MDS, The Story Of Rose Ola Seks. Il est 9h du matin et je suis rentré sous une pluie battante il y a six heures de Pagney Derrière Barine. 

C’est là que se déroulait le second concert organisé par ArpegiA depuis le début de la pandémie. Au menu cette fois, MDS et Lazuli. 

Pour rien au monde je n’aurais manqué ce rendez-vous. Déjà ce concert me permettait d’échapper aux sales gosses déguisés qui sonnent à votre porte en braillant un truc débile et qui me réclament ensuite des bonbons, mes bonbons. Pas question de partager avec des mioches. 

Ensuite, je n’ai jamais eu l’occasion de voir le groupe Monnaie de Singe en live et comment manquer un rendez-vous avec Lazuli, surtout pour découvrir leur concept sur scène.

Les yeux piquent un peu. Je n’ai eu que quatre heures trente de sommeil avant qu’un rigolo ne sonne à notre porte ce matin. Les cartes SD des appareils contiennent deux cent cinquante clichés mais comme ma Magic Mouse est déchargée, il va falloir patienter. Je suis totalement déshydraté mais la migraine ne s’est pas encore installé, à croire que mon traitement fonctionne. Un lendemain de concert en fait.

A Pagney j’ai retrouvé pas mal de connaissances comme à chaque fois, la grande famille du prog comme on l’appelle. Mais elle n’est pas si grande finalement, et la salle n’est pas bondée. Il y a un peu plus de monde pourtant que pour Esthesis et Galaad, nettement moins que pour Alex Henry Foster et The Pineapple Thief. On ne joue pas ici dans la même catégorie et Pagney Derrière Barine est quand même bien paumé et il n’y a pas de réseau.

Après un café, bien léger à mon goût, pris au comptoir de Chez Paulette, MDS se met en place et joue un set composé d’extraits de The Last Chance, The Story Of Rose Ola Seks et un titre d’Error 404 pour finir, leurs trois derniers albums.

Anne Gaelle, la chanteuse, n’a pas le coffre pour le live mais elle compense largement par son énergie débordante. Jean-Philippe résume les histoires de manière un peu trop débonnaire pour accrocher l’auditoire avant d’attaquer les morceaux à la guitare. On sent que c’est un peu joué à la bonne franquette, un groupe amateur éclairé qui se fait plaisir avec ce concert. Je ne suis pas certain qu’ils aient totalement convaincu l’auditoire de Chez Paulette mais eux semblent très contents d’être là ce soir.

Ayant participé au crowdfunding de leur nouvel album, je me pointe au stand pour voir s’ils distribuent les lots. Le CD et le teeshirt sont là en effet. Anne Gaelle parcourt la liste des participants mais ne me trouve pas. Elle semble sincèrement désolée et moi soudain je doute. Ai-je bien contribué à leur album ? Puis soudain, éclair de génie, je lui propose de chercher à Neoprog au lieu de mon nom. Et bingo, oui Neoprog a bien contribué pour un CD, vinyle et teeshirt. C’était encore du temps du webzine. Le vinyle devrait arriver en janvier mais en attendant, je repars avec un nouveau teeshirt et le CD que j’écoute en écrivant ces mots.

Lazuli prend la suite, le temps d’installer tout leur bazar. Ils achèvent ici leur première tournée depuis longtemps avec Arnaud, leur nouveau guitariste. Une tournée qui est l’occasion pour eux d’étrenner leur dernier album, Le Fantastique Envol de Dieter Bohn.

C’est d’ailleurs avec ce concept, joué intégralement, que Lazuli commence la soirée avant de rejouer des classiques de leur répertoire. En fond de scène, ils projettent des images, une nouveauté chez Lazuli, mais ce n’est pas la seule.

Arnaud, le petit nouveau se la pète un peu, ce qui ne ressemble guère à l’esprit de Lazuli, du moins pas l’idée que je m’en fait. S’il joue très bien, il aura du mal à détrôner le sage Ged dans mon coeur. 

Malgré l’évidente fatigue des musiciens, leurs sourires sont communicatifs et leur musique soigne toutes les blessures de l’âme. Comme à chaque fois la magie opère, je suis sous le charme.

Les trois petites boulottes latino et leur copain géant on failli gâcher ma soirée. Leur enthousiasme bruyant, leur forte consommation de bière et la propension qu’avait l’une d’entre elle à me coller en se trémoussant a mis en péril la qualité des clichés sans me procurer de plaisir. Je n’ai jamais eu autant de bougés sur la pellicule, je ne shoote pourtant pas au vingtième comme mon ami Laurent. Bon ceci dit je n’arborais pas de pass presse comme à l’époque de Neoprog, mais seulement un pass sanitaire, je ne suis pas certain que cela aurait changé grand chose.

A la fin du concert, pour fêter Halloween, ma copine Pierrette distribue des bonbons, chic des frites Haribo ! En voilà encore que les mômes ne mangeront pas. Je discute quelques minutes avec Music In Belgium, Laurent et quelques connaissances avant de reprendre la direction de l’Alsace sous des trombes d’eau. 

Ce fut une belle soirée, comme toujours Chez Paulette. Le prochain concert sera à la Maison Bleue à Strasbourg avec Soen, le sept décembre. D’ici là je vais essayer de me réhydrater et de dormir un peu.

Chez Paulette

Chez Paulette

Cela faisait tout juste deux années que je n’étais retourné écouter un concert à Pagney-derrière-Barine, Chez Paulette, le pub rock perdu dans la campagne lorraine.

Deux années sans un seul live, sauf à rester assis comme un con devant un écran à écouter tout seul de la musique préenregistrée.

Bas les masques ! L’association ArpegiA relançait les festivités ce samedi 9 octobre avec une double affiche, les français de Esthesis et les suisses de Galaad. Une soirée sous le signe du passe sanitaire pour les quelques amateurs de rock progressif lorrain vaccinés.

Pour tout vous dire, je pensais d’abord ne pas venir. Le dernier album d’Esthesis ne m’a pas franchement enthousiasmé et je me suis pris le bec avec Pyt (le chanteur de Galaad) sur le blog d’Alias à la sortie de Paradis Posthumes.

Mais voilà, je garde également un souvenir ébloui de la précédente performance des jurassiques lors de leur passage Chez Paulette pour la sortie de Frater. 

Alors j’ai pris la route. Deux heures, le soleil braqué sur mon pare brise comme un projecteur de scène déclinant dans le ciel bleu. Arrivé à Pagney, la Lune et Venus jouaient les amoureuses à l’horizon.

Pour le bilan carbone de la soirée on repassera. Quatre heures de route aller retour, seul dans la voiture pour trois heures de spectacle. C’est mal. Mais c’est tellement bon !

Je me suis demandé si j’allais venir tout nu, avec quand même le masque et le teeshirt de Galaad. Après tout, j’allais au concert pour le plaisir. J’ai envisagé ensuite de voyager léger avec seulement le Panasonic GX9, puis j’ai opté pour le Nikon D810 et le 70-200 pour finalement embarquer aussi le Nikon Z6 II avec le 24-70. Bref, je suis arrivé chargé comme une mule.

Bon il semblerait que mes photographies soient attendues, j’ai donc bien fait.

Difficile de se garer dans le petit village, le terrain vague qui faisait office de parking est devenu une résidence et les rues étroites ne se prêtent guère à accueillir toutes les voitures d’un concert de rock.

C’est avec joie que j’ai retrouvé sur place quelques vieilles connaissances de concert, des anciens lecteurs du webzine Neoprog et le trio arpégien toujours fidèle au poste. Il manque des amis que j’aurais bien aimé revoir et dont je n’ai plus de nouvelles depuis que j’ai quitté Facebook, j’espère que l’on se croisera bientôt pour un nouveau concert.

Esthesis

Esthesis ouvre le bal, un projet solo devenu groupe, naviguant entre Porcupine Tree, Airbag et Pink Floyd. Leur musique bien écrite, manque encore d’identité pour qu’elle arrive à me toucher complètement, mais les gars défendent admirablement bien leurs morceaux en live.

Fumigènes, lumières rouges et bleues, me voici replongé dans l’enfer du photographe et même mon nouveau Nikon Z6 II que j’étrenne sur ce concert est souvent en panique totale. J’avais oublié comme la photographie de concert reste un exercice délicat. 

Guitariste dans la brume

J’ai ouï dire que le prochain album d’Esthesis serait très différent du précédent. Peut-être vont-ils s’affranchir de leurs mentors et trouver leur identité propre ? Je suis curieux d’écouter ça maintenant que je les ai vu en live.

Après une heure trente qui passe assez vite et un Coca tiède bu au comptoir pour faire passer un triptan, Galaad monte sur scène et immédiatement, je comprends qu’une fois encore, cela va être énorme. Malgré un mal de tête insistant je suis au taquet.

Galaad

Si, j’écoute rarement leurs albums studio à la maison, sorti de Vae Victis, en live leur musique prend tout son sens avec l’incroyable présence de Pyt sur scène. Quel bonhomme ! Les musiciens ne sont pas en reste et franchement leur set est un concentré de bonheur. Les titres studio un peu bof bof fonctionne à merveille ici et le public reprend quelques tubes en coeur. Pyt, très présent, parle, explique, plaisante, livre ses états d’âmes et chante évidemment.

Nous avons droit à des extraits de Frater, de Paradis Posthume et pour finir même du Vae Victis. Énergie et émotions s’entremêlent, entre larmes et colère soufflant le chaud et le froid sur un public conquis.

Pyt

Deux cent photos plus tard dont les trois quarts sont bonnes à jeter, à minuit et demi je suis vidé. Demain il faudra trier et développer. Pour l’instant restent deux heures de route dans les brumes naissantes avant de retrouver le lit douillet. La lune et Vénus se sont couchées depuis longtemps, j’écoute sur France-Inter une artiste parler de l’inceste qu’elle a subi enfant. Ça pourrait faire un texte pour Galaad.

Merci à ArpegiA, chez Paulette, Esthesis et Galaad pour ce magnifique début de saison progressive qui continuera avec Lazuli à Pagney, The Pineapple Thief, Ray Wilson et Soen à Strasbourg.

Le programme 2017 – MAJ

Une petite mise à jour du programme des concerts après l’annulation de Mostly Autumn Chez Paulette

L’an passé, de juin à décembre, je n’ai pu me rendre à aucun concert. Je compte bien me rattraper en 2017. Ca tombe bien puisque de Z7, à une heure et demi de Strasbourg propose de belles choses comme toujours.

Mon programme provisoire est le suivant pour l’instant :

  1. 8 février – Devin Townsend au Z7 à Pratteln – Suisse
  2. 16 février – Esben and the Witch à La Laiterie à Strasbourg – France
  3. 24 mars – Neal Morse au Z7 à Pratteln – Suisse
  4. 30 mars – Haken à La Laiterie à Strasbourg – France
  5. 5 avril – Pain of Salvation au Z7 à Pratteln – Suisse
  6. 27 et 28 mai – Festival Prog The Castle – Allemagne
  7. 28 juillet – Marillion au Z7 à Pratteln – Suisse
  8. 5 et 6 août – Festival Rock au Château à Villersexel
  9. 3 décembre – Threshold au Z7 à Pratteln – Suisse