Le culte des grands anciens

Avez-vous lu du H.P. Lovecraft ou joué à l’appel de Chtulhu ? J’ai fait les deux et plus encore, mais le sujet n’est pas là aujourd’hui. Nous allons parler des grands anciens de la musique, des artistes disparus.

Avez-vous noté, une étrange mortalité chez les icônes du rock depuis quelques temps ? Prince, David Bowie, John Wetton, Keith Emmerson, Greg Lake, Chris Squire, Leonard Cohen, Georges Michael et j’en oublie certainement. Mais quelle hécatombe ! Dans les médias sociaux, chaque décès devient un véritable psychodrame, les idoles s’arrachent les vêtements, les vidéos inondent les forums et oser dénigrer un de ces chers disparus devient blasphématoire.

Pour la petite histoire, le rock progressif a connu ses heures de gloire de 1968 à 1978, il y a donc 50 ans environ, alors faisons un petit calcul savant : 50+20=70. Oui, nombre de nos idoles ont l’age de la retraite, avec de l’alcool dans le sang, de la cocaïne dans les narines et de longues nuit sans sommeil doublé de kilomètres sur les routes. Votre grand père, il aurait-il  tenu ce rythme là jusque ses 70 ans ?

C’est la vie en fait, nous naissons libre et égaux (enfin à ce qu’il paraît) et nous retournons à la poussière plus ou moins vite en fonction de notre chance. Entre les deux, certains brillent de milles feux, d’autres bossent à la mine, mais au final, cela se termine inévitablement de la même manière, par la mort.

Certains profils Facebook sont de véritables nécrologies et calendriers d’anniversaire. Honnêtement, cela m’horripile, d’ailleurs j’en arrive à masquer toutes ces publications déprimantes. Le temps passe, chaque année nous vieillissons et un jour nous mourrons. Facebook nous rappelle chaque jour l’anniversaire d’un tel ou d’un tel, c’est sympa quand vous avez dix amis, embarrassant quand vous en avez 50, exaspérant quand vous en avez 400.

Il est désolant de voir de grands artistes s’éteindre et leur rendre hommage n’est que justice, mais trop, c’est trop. Le culte des grands anciens n’est guère positif, lisez donc Je Suis d’Ailleurs. Au lieu de vous lamenter sur les disparus, découvrez la relève très prometteuse. Les jeunes groupes de rock progressif sont légions et vivants. Ils apportent du sang neuf à la musique et innovent. Alors que, malgré leur talent évident, ils rament pour vendre 500 CDs, les pachydermes du genre, coincés entre quatre planches et nourrissant les vers, engraissent les maisons de disques avec des compilations et rééditions à 200 000 exemplaires. Où est l’erreur ?

L’analyse des statistiques du webzine confirme hélas cette tendance qu’ont nos visiteurs à consulter des actualités et chroniques relatives aux dinosaures du rock progressif. Parlez de Yes, de Pink Floyd, de Genesis, d’Asia ou de King Crimson et le nombre de visites explose. Parlez de Maschine, de Kyros ou de Exquirla et il n’y a plus personne.

Soyez un peu aventureux, découvrez la jeune génération montante et cessez de vous apitoyer en affirmant « c’était mieux avant ».

Médias sociaux

Twitter, Facebook, Google+, Youtube pour ne citer que les plus connus, sont de magnifiques outils pour se faire connaître, à condition de les utiliser à bon escient.

Comme chroniqueur, j’utilise en permanence ces plateformes pour trouver de nouveaux talents, m’informer et communiquer. Les groupes de musique l’ont bien compris, difficile de percer de nos jours sans exister sur la toile.

Les médias sociaux permettent de s’adresser à une large audience de manière quasi anonyme. Si le message touche un petit groupe, il est rapidement relayé, partagé, aimé et en quelques heures peut devenir viral. Ces outils permettent de rentrer en contact simplement, sans contrainte, avec des personnes que l’on aurait sans doute jamais pu approcher dans la vraie vie.

Encore faut-il communiquer.

Je constate tous les jours que nombre de groupes et artistes n’utilisent pas forcément correctement ces outils, alors je vais me permettre quelques conseils de base, ils valent ce qu’ils valent.

Ne mélangez pas vie privée et vie publique. Votre profil d’artiste ne doit en aucun cas être pollué par votre quotidien. J’ai moi même deux comptes Facebook, un pour ma famille et quelques amis réels, l’autre pour le webzine et les artistes. Les deux mondes sont bien cloisonnés et les photographies du dernier repas de famille ne se mélangent pas avec les actualités du rock progressif. Le nombre d’amis de mon profil musical est très (trop) important et je n’ai jamais rencontré la plupart d’entre eux. Certains de ces amis virtuels deviennent parfois réels, mais c’est l’exception qui confirme la règle.

Lorsque que l’on s’adresse à un public, il faut parler d’une seule voix. L’usage veut que le bassiste soit le chargé communication dans un groupe de rock, allez savoir pourquoi. Il a pour tâche de contacter la presse, de poster quelques nouvelles et de répondre aux diverses sollicitations. Il arrive cependant, que plusieurs membres d’un même groupe fassent ce travail, sur la page du groupe, sur les profils personnels, sur Twitter etc. C’est souvent une source de confusion pour ceux qui suivent les artistes. Des propos discordants, des redites, nuisent à l’image, donc optez pour un plan de communication réfléchi et maîtrisé.

Il est important d’être présent sur de nombreux médias sociaux mais sans se disperser. Les incontournables, pour des musiciens, me semblent être les suivants : Facebook, Twitter, Youtube, Soundcloud, Bandcamp. Oubliez le MySpace moribond ou le Google+ désert. Cela peut changer bien entendu, fut un temps, MySpace était une plateforme de référence.

Il est indispensable de maintenir un flux régulier de publications, pas un verbiage ininterrompu, mais quelques piqûres de rappel pour signifier que le groupe existe toujours. L’erreur classique consiste à faire du bruit juste avant et après la sortie d’un album puis de disparaître des médias pendant plusieurs mois. Une page Facebook, un compte Twitter, un blog, ça doit vivre.

Soignez votre image, en commençant par l’orthographe (je suis bien placé pour connaître le problème), les photos, la qualité des vidéos et la pertinence des informations de votre profil.

Dans votre présentation, présentez vous… Qui êtes-vous, que jouez-vous, où êtes-vous, depuis quand existez-vous, quel est votre site internet, votre discographie, vos goûts musicaux. Combien de fois suis-je contacté par de mystérieux groupes possédant un site fabriqué en 1995 et pas actualisé depuis, avec une page Facebook vide et un Twitter désertique. Répondez vite aux messages, mettez quelques photographies de vos répétitions, pas celles de votre chat. Assurez-vous que vos informations sont à jour, que le site web existe toujours (toute les semaines je tombe sur des liens brisés), que la compositions de l’équipe sur Facebook est la même que sur votre site internet. Évitez surtout les adresses mail du style georgette.gronibars@aol.com. Un nom domaine coûte 10€ par ans et contact@groupe.com ça fait plus sérieux tout de même.

Facebook, Twitter, Blog, Youtube, que poster et où ?

Twitter est un outil de communication quasi instantané, l’auteur y écrit un petit message accompagné d’une photo, lien vers un article, une vidéo, il peut servir de relais à Youtube ou Facebook voire à des informations postées sur le blog. Évitez de l’utiliser comme Trump.

Youtube, son usage est plus simple. Il s’agit de présenter des vidéos. Vous n’êtes pas obligé de réaliser des clips pour être présent sur Youtube. Montrez l’avancement d’un album, une interview, un message pour un crowdfunding, un riff, le son d’un nouvel instrument, un extrait live, un trailer d’un album à venir, une titre complet. Une caméra n’est pas indispensable, de nombreux artistes se contentent d’une image fixe avec le son. Par contre, si vous passez de la vidéo, faites en sorte que l’image soit correcte, que la prise de son soit de qualité. Il n’y a rien de pire qu’un live filmé à main levé avec un smartphone accompagné d’un son ignoble.

Facebook permet plus de choses, vidéos, photos, textes, sons, questionnaires, albums photos. Il permet de relayer Youtube, Twitter (évitez le Twitter qui relaye Facebook qui relaye Twitter qui…), Soundcloud, Bandcamp, Instagram. L’outil est polyvalent et indispensable de nos jours. Le seul problème avec Facebook, ce sont les commentaires désobligeants, les réactions stupides, les coups de gueules. Maîtrisez bien votre communication, réfléchissez à deux fois avant de répondre à un emmerdeur, cela tourne très vite au vinaigre sur les médias sociaux.

Le Blog doit être votre outil de référence avec principalement les pages statiques Biographie, Discographie, Boutique, Concerts, Contact, Liens et une page Actualités qui relaye les informations importantes du groupe. Tenez ce Blog à jour, les liens vers les boutiques où votre public pourra acheter les albums, les noms des membres passés et présents avec une page spéciale pour votre prochain projet en cours de réalisation. La conception graphique et technique d’un blog doit être sous traitée à un professionnel, à moins que vous soyez un petit génie du métier. Le web-design ne s’improvise pas, pas plus que la sécurité informatique.

Lors de la sortie d’un nouvel album faites durer le suspens. Annoncez la nouvelle, passez quelques extraits, présentez la pochette, les titres puis un premier morceau avant de lancer le crowdfunding ou d’annoncer la date de sortie. Faites cela au compte gouttes, ne donnez que des informations certaines et faites nous rêver et surtout, après, continuez d’occuper l’espace en communicant.

Les plus fortunés d’entre vous passeront peut-être par un promoteur, un label ou un spécialiste pour gérer leur communication. Il y a de tout de ce métier, du pire au meilleur. Alors si vous vous lancez dans une campagne de com gérée par un professionnel, regardez bien où vous mettez les pieds. Ce sont des services coûteux et pas toujours très bien rendus.

Que retenir de tout ce verbiage ?

  • Soyez présents au moins sur Facebook, Twitter et Youtube.
  • Séparez bien votre identité privé publique.
  • Parlez d’une seule voix.
  • Soignez votre communication.
  • Restez présents tout le temps.

 

Que choisir ?

Vous êtes photographe, bardé d’objectifs et de boîtiers et vous avez le même problème que moi, que choisir. Un bon reflex avec son grip et un 300 mm, ça pèse son poids et c’est encombrant. Comment optimiser ses activités de loisir et photographiques sans emporter une maison sur son dos ?

Impossible de tout transporter, c’est trop lourd et trop encombrant, il faut donc faire des choix.

En vacances

Lorsque je suis en mode touriste, je ne prends qu’un boitier sans grip avec à 18-140 mm. Une solution passe partout, légère et très polyvalente. Il arrive parfois qu’une plus grande focale soit nécessaire, mais dans ces cas là, j’essaye de m’approcher le plus possible du sujet. Le photographe en promenade a tendance à fatiguer sa petite famille avec ses perpétuels changements d’objectifs, pauses photo, nettoyage etc. Une promenade reste une promenade et c’est d’abord avec les yeux que l’on mémorise les paysages alors je voyage léger. Mais des fois je regrette de ne pas avoir emporté mon sac.

Pour une fête de famille, même équipement, je suis d’abord là pour profiter de la fête et si à l’occasion je peux faire quelques jolies photos, tant mieux.

Le portrait

Pour du portrait, je voyage léger également, un 35 et un 85 mm, rien de plus, mais jusqu’à présent, je n’ai guère eu l’occasion de m’exercer à cette technique photo.

 

Astronomie

Pour l’astronomie, le package s’alourdit notablement, pied photo, fish-eye, 70-300 mm, 500 mm et déclencheur sans fil. Le fish-eye me sert pour photographier la voûte céleste en pause longue, le 70-300 mm pour des conjonctions planète-lune, le 500 mm pour des photos lunaires (je n’ai pas encore essayé la photo planétaire avec).

La photo animalière

La photo animalière s’apparente beaucoup à l’astronomie, le fish-eye en moins et le sac à dos en plus.

Les concerts

Pour les concerts, tout dépend de la salle et de l’accréditation. iPhone si je ne suis pas autorisé à photographier, et sinon deux boîtiers cette fois. Pourquoi deux boîtiers? Pour ne pas avoir à changer d’optique dans le feu de l’action. Pour les optiques, le plus souvent je prends le 35 mm, le 85 mm, le 18-140 mm et le 70-300 mm. Cela fait beaucoup je sais. Le 35 mm permet de photographier la scène en entier, le 85 mm de se concentrer sur les artistes individuellement, le 18-140 mm de faire la même chose avec un seul objectif mais moins de lumière et le 70-300 mm d’aller chercher les visages et le batteur.

 

Le sport

Pour les compétitions sportives, l’équipement est le même que pour les concerts, avec parfois le fish-eye en plus qui permet de faire des photos surprenantes. Pour le tennis de table, je privilégie le 35 et le 85 mm, des optiques lumineuses avec un bon piqué qui me permettent de monter au 400 ième voir plus et saisir l’instant.

Conclusion

Au final, j’utilise beaucoup le 18-140 mm et le 85 mm. Le fish-eye comme le 35 mm sortent rarement de leur étui même si en quelques rares occasions je suis content de les avoir sous la main, le 500 mm est utilisé régulièrement mais uniquement pour des sujets particuliers, oiseaux et lune, et depuis que je l’ai, le 70-300 mm sert nettement moins.

L’oeil dans le ciel

Avec la loi Toubon de 1994, le niveau d’anglais du franchouillard moyen que je suis et la sortie des anglais, la langue de la lance secouée n’est plus comprise que de quelques élus au ban de notre société.

Lecteur – mais qu’est-ce qu’il raconte ?

Je vais vous parler en français de l’œil dans le ciel du projet d’Alain Parson. Oui je sais c’est moins sexy…

Lecteur – mal partie cette histoire…

En 1985, je quittais ma campagne briochine, capitale de la brioche, pas celle de votre bidon, celle que l’on mange, un truc avec du beurre dedans, et ne me dites pas que Saint-Brieuc est la capitale de la crêpe, car la crêpe est une invention de riches parisiens. Nous monsieur, nous mangions des galettes, des galettes saucisses, dont la capitale est Lamballe, qu’on se le dise. Et arrêtez de m’énerver. Donc j’en étais où ? Ah oui, je quittais St-Broc pour la grande citée rennaise afin débuter de brillantes études à l’université de sciences, la Fac quoi. Car quand on glandouille tout au long de sa scolarité, assurant le minimum pour obtenir la moyenne et passer dans la classe suivante, on atterrit à la Fac et pas dans une prestigieuse école d’ingénieurs ou dans l’IUT d’informatique de Lannion qui venait d’ouvrir ses portes. C’était l’époque bénie des balbutiements de l’informatique, où tout pisseur de code était un demi dieu, cela a bien changé depuis, maintenant le code, ils le sous-traitent en Inde pour quelque roupies mais on s’en fou.

Lecteur – clairement on s’en balance !

Moi – silence ! un peu de respect s’il vous plait

Je m’installais dans une misérable chambre de citée U bâtiment D mixte, parce que mixte, cela signifie qu’il y a des filles et il était plus que temps que je me mette au travail, enfin vous comprenez. J’allais prendre des repas totalement infâmes au RU, comprenez le restaurant universitaire, situé à quelques pas de ma paillasse. Je suis certain qu’ils versaient du bromure dans les spaghettis bolognaise parce que l’objectif de la mixité ne fut pas atteint avant de nombreux mois.

Lecteur – mais quel rapport avec le titre ?

Moi – attendez,  j’y arrive !

C’est en errant dans les couloirs attenants aux titanesques amphis où le savoir allait nous être déversé et d’où quelques rares élus intelligents ou travailleurs allaient émerger que je rencontrais un autre paumé que le destin amènerai, comme moi, à revoir le programme de DEUG (diplôme d’études universitaires générales) plusieurs fois de suite. Et dire que je visais une thèse en IA…  Même une TI 57 à LED aurait été plus lucide que moi. Toujours est-il que ce grand gaillard, pianiste de bal du samedi soir, avait la qualité sublime de posséder dans sa piaule un lecteur K7.

Lecteur – c’est quoi une K7 ?

Moi – mais d’où vous le sortez celui là ? Tu es né quand ?

On écoutait Viktor Lazlo en boucle (Canoë Rose) et quelques trucs du genre. C’est lui qui décidait aussi, il était le maître du lecteur et jouait dans un bal le samedi soir. Il avait également, dans sa mince collection, l’album de Alan Parson Project, Eye In The Sky (nous avions encore des cours de langue à l’époque). C’est donc avec un retard consommé, en faisant semblant de réviser des cours abscons d’analyse et d’algèbre, que nous écoutions chaque soir Eye In The Sky, tout particulièrement le second titre qui reste un des best of de Alan Parson.

Moi – voila tu es content ?

Lecteur – heu…

Je ramenais bien vite mon propre lecteur K7 acheté sur ma maigre paye d’été afin d’écouter Marillion, Genesis, Peter Gabriel, Steve Hackett, Mike Oldfield, Jean-Michel Jarre, Vangelis, Pink Floyd et cie. Je me jetais à corps perdu dans le jeu de rôle, l’écriture d’un roman de science fiction et la découverte de l’anatomie. Une activité débordante qui me caractérise toujours et qui consiste à ne dépenser de l’énergie que pour des occupations totalement inutiles mais pas dénuées d’intérêt.

Lecteur – hé mec ! Elle nous mène où ton histoire ? Parce que ta sexualité d’ado et ta flemme proverbiale on s’en fou…

Moi – patience, j’y arrive.

Je viens de trouver cet album dans un super marché, bradé à vil prix, 4€, autant dire rien quand on sait tous les souvenirs attachés à ces dix morceaux et c’est avec une pointe de nostalgie que j’ai réécouté ces chansons mainte fois passés en boucle dans une chambre d’étudiant à l’automne 1985.

Lecteur – tout ça pour ça, mais on s’en fou !

Moi – oui mais vous l’avez lu jusqu’au bout…

Zoophilie

Vous aimez les animaux à poil ? Ils sont tout le temps à poils, sauf les poissons rouges, eux ont des écailles et les canards qui possèdent des plumes. Bon il y a bien des mémères qui habillent le chien-chien mais le débat n’est pas là. Philie vient de l’amour, Zoo d’Amnéville, voila pour le latin. La zoophilie, c’est donc l’amour des animaux non ?

Si je transpose cela dans un autre univers, l’audiophilie devrait être l’amour du son. Vous me suivez toujours ? La question que je me pose, un peu comme pour la zoophilie, c’est, ne fait-on pas du mal à quelqu’un ou quelque chose lorsque l’on est soit disant audiophile ? Mais qu’est-ce qu’il raconte là le gars ? J’y arrive…

Nous avons déjà eu une conversation sur le vinyle je crois, pré carré des audiophiles. Mais savez-vous ce que vous faites lorsque vous écoutez de la musique ?

Je prends un exemple classique. Monsieur X possède un iPod et y stocke sa musique. Ses mp3, achetés via Amazon, peuvent être convertis au format AAC (on y reviendra) dans iTunes. Il branche son lecteur via une prise USB sur son home cinéma Sony et lance l’écoute. Comme le son manque de quelque chose, il règle un mode Rock pour donner plus de relief à la musique et balance le tout  en 5.1 à fond dans la pièce.

Qu’a fait ici le malheureux innocent ?

Pour commencer, il a acheté du mp3 320 Kb/s dans le meilleur des cas. Le mp3 ou MPEG-1/2 Audio Layer III, est protocole de compression des fichiers sons, une compression avec perte, c’est à dire qu’une partie du signal initial s’égare en chemin, particulièrement dans le spectre des aiguës.

Ensuite il l’a converti via iTunes en AAC, ADVANCED AUDIO CODING, un autre format de compression sonore plus ancien encore, qui va à son tour déformer le pauvre mp3 déjà bien mal foutu.

Après, il a utilisé un minable processeur sonore pour envoyer du son doublement compressé au DAC (Digital Analog Converter) du home cinéma pour transformer et amplifier le signal numérique en analogique (oui car dans les hauts-parleurs, c’est de l’analogique qui arrive). Non content de cela, pour pousser le son un peu faiblard, il passe par une puce qui va modifier les fréquences afin d’en rehausser certaines et en atténuer d’autres.

Et pour finir, le son 2.0 (comprenez stéréo) va être réparti un peu aléatoirement sur 5 enceintes 1 voix minuscules (twiter) et un gros caisson de basse (subwoofer).

Que reste-il du son enregistré en studio par l’artiste ? Pus grand chose, une bouillie informe. Allez si, quelques basses et des aiguës déformées. Finalement vous feriez mieux d’aller faire pan pan cul cul avec votre lapin, ça fait moins mal aux oreilles (sauf si vous le tenez par les dites oreilles).

Une autre mauvaise option est d’écouter un CD sur un lecteur DVD ou Blu-Ray branché en optique sur un home cinéma. Le signal numérique ne doit pas être amplifié directement, il doit tout d’abord être transformé en analogique, c’est comme ça. Or, un CD contient des 1 et des 0, donc du numérique. Le lecteur DVD ou Blu-Ray, va les transmettre à l’ampli home cinéma via la fibre optique en numérique, et ça c’est mal. S’il y a des lecteurs CD, DVD et Blu-Ray, c’est parce qu’il n’ont pas le même usage, un lecteur CD est fait pour écouter de la musique, pas le lecteur DVD. A votre avis, pourquoi les groupes sortent leurs lives en CDs et DVDs en même temps ?

Inutile d’être Crésus pour écouter de la musique dans de bonnes conditions. Avec une platine CD, un ampli correct et deux enceintes honnêtes vous avez un bon point de départ pour vous faire plaisir pour un budget inférieur à 800€ (oui je sais c’est cher).

Si vous voulez utiliser du format numérique (mp3, flac, wav…), il vous faudra impérativement un DAC (il en existe quelque uns à des prix très raisonnables). Le DAC se place entre le lecteur mp3 (un PC par exemple) et l’amplificateur. Le son transite du lecteur vers le DAC via un câble USB (attention, ne mégotez pas sur la qualité de ce câble) et du DAC vers l’ampli (entrée auxiliaire) via deux câbles RCA (pareil pour la qualité).

  1. signal analogique (son d’origine)
  2. signal digitalisé (CD)
  3. signal digital converti en analogique par le DAC

Préférez toujours le FLAC ou ALAC au mp3, WMA, OGG ou AAC. Les deux premiers font de la compression sans perte. Sur Bandcamp vous pouvez choisir le format de fichier lors du téléchargement. Oui mais iTunes pas lire le FLAC (Flicflac). Du coup prenez du Wav (pas de compression, donc de gros fichiers), mais impossible de mettre la pochette de l’album dans ce cas, vous serez obligé de le convertir en AAC pour que ce soit joli dans votre iPod et là caca… Il existe des formats numériques audiophiles en 24 bits (pauvre petit animal), pour en profiter, il vous faudra un DAC de compétition, une chaîne de riche et un lecteur mp3 audiophile ou un PC avec des drivers spécifiques, sinon ce sera de la frime ou juste par sadisme animalier.

Le bon côté du DAC, c’est qu’il peut, mais là on parle d’équipement de moyen de gamme à haut de gamme, améliorer sensiblement la qualité de la lecture de vos CDs. Je m’explique. Un CD c’est du numérique (je l’ai déjà dit). Le lecteur CD transforme le numérique en analogique avant de l’envoyer à l’amplificateur (toute la différence entre un home cinéma et une chaîne Hifi). Il se peut que votre DAC soit plus performant que celui de votre platine CD, dans ce cas, sortez de la platine avec des câbles coaxiaux pour aller vers le DAC et sortez du DAC pour rentrer dans l’ampli. Le DAC se charge alors de la conversion numérique analogique.

Si vous voulez écouter des vinyles, il vous faudra sans doute un pré ampli qui récupère le signal analogique de la platine et l’amplifie avant de l’envoyer à l’amplificateur. Encore un truc à acheter en plus de la platine et de la cellule. Bref pour les riches, les bobos, les frimeurs et les abrutis comme moi.

Comment choisir une platine CD, un ampli et des enceintes ? Surtout n’écoutez pas les vendeurs, écoutez le matériel. Amenez quelques CDs que vous connaissez bien et qui ne sont pas trop mauvais, prenez des genres variés, classique (symphonie et récital de piano), du métal très dense, du lyrique (bref quelqu’un avec une belle voix) et de l’acoustique. Ensuite posez-vous dans le magasin et écoutez. Certaines enseignes possèdent des auditoriums, n’hésitez pas à demander à écouter plusieurs équipements et configurations. Ne vous laissez pas influencer, c’est votre oreille qui écoute, pas celle du voisin. Croisez les solutions, telle platine avec tel ampli et telles enceintes. Après c’est une question de goût, certain préfèreront Cabasse à Triangle, Cambridge à Denon, là franchement il n’y a que votre oreille qui saura. La solution parfaite n’existe pas, sauf pour un budget supérieur à 10000€, il faudra donc faire des compromis déchirants. Chaque amplificateur donne une empreinte particulière au son, les plus neutres sont sans doute les Yamaha (le son universel et sans caractère), mais un Harman Kardon, un Cambrige ou un Denon imposeront leur patte sur les fréquences. Il en va de même pour les enceintes.

Il existe des spécialistes audio dans les grandes villes. N’hésitez pas à franchir la porte de leur boutique intimidantes. Ils sont de bon conseil, prennent le temps même s’ils savent pertinemment bien que vous êtes fauché, vous font écouter dans de bonne conditions et possède un matos de folie. Ce sont souvent des passionnés, et entre passionnés, on se comprend. C’est chez l’un d’entre eux que j’ai trouvé le casque de mes rêves. C’est là que vous trouverez des lecteurs Nagra, des ampli à lampes, des enceintes de folie. Mais il va falloir choisir, la voiture ou la chaîne.

Pour les petits budgets, sachez qu’un dock avec un lecteur mp3 est bien souvent préférable à mini chaîne. Un lecteur mp3 avec un bon casque Sennheiser ou Grado ce n’est pas mal non plus, mais surtout évitez les casques vendus avec les lecteurs qui sont de bien piètre qualité, évitez également les machins qui vous explosent les tympans avec leurs basses genre les épouvantables Beats hors de prix. Un casque, ça s’essaye, de la même manière qu’un matériel audio.

L’oreille s’éduque comme le palais, tant que l’on mange du Mac Do et du Domino, on ne se rend pas compte du goût des aliments. Il en va de même avec la musique. Tant que vous écouterez du mp3 128 kb/s avec un casque Beats qui se la pète, vous aurez du mal à concevoir toute la profondeur que recèlent certaines musiques. Ecoutez Dark Side Of The Moon de Pink Floyd en vinyle sur du bon matériel et juste après le même album en mp3, vous comprendrez sans doute de quoi je veux parler.

Tous les albums ne possède pas la même qualité de production, certains sont exécrables. Vous vous en rendrez compte si vous écoutez certains CDs sur du matériel moyen de gamme à haut de gamme. C’est le problème, quand on monte en gamme, on découvre que les CDs ne sont pas si parfaits et que certains ingés sons ne sont pas des audiophiles.

Tout le monde n’est pas audiophile, encore moins zoophile. Mais sachez quand même ce que vous faites à ces pauvres bêtes quand vous écoutez du mp3 sur une guimbarde.

L’art de la lucidité

Parler de musique, la chroniquer, se révèle un exercice délicat. Il faut tout d’abord être assez ouvert pour écouter, sans trop de préjugés, des styles qui a priori pourraient vous dérouter et accepter la nouveauté. Ensuite il ne faut pas se laisser influencer par son côté fan (je suis un fan de Marillion depuis leur début donc leur dernier album est forcément bien, ben non justement, pas forcément). J’ai longtemps été ce fan aux oeillères, n’écoutant que quelques groupes, perclus de préjugés sur ce que je n’avais jamais écouté. C’est en m’ouvrant à de nouveaux genres, groupes, que j’ai perdu un peu de ce fanatisme absolutiste que l’on retrouve chez quelques progheads illuminés. Comment ça le dernier Pink Floyd n’a aucun intérêt, mais vous ne connaissez rien à la musique ! Tu n’as pas aimé Heaven And Earth de Yes, mais c’est pur chef d’oeuvre ? Défense de toucher aux grands anciens qui ont créé le mythe, ils étaient fabuleux, ils le sont forcément encore. Qu’elle blague… J’ai en horreur le fanatisme musical.

Il faut rester lucide, garder la tête froide et ne pas se laisser influencer par ses propres faiblesses. Lorsqu’un label vous gâte régulièrement où qu’un artiste vous envoie une belle édition plutôt de du mp3 bas de gamme, il arrive que votre jugement soit altéré par le geste, difficile alors de juger avec équité, on aime faire plaisir en retour. Et puis, il y a ces artistes qui deviennent vos amis (des amis de la vraie vie), comment rester indépendant lorsqu’ils vous demandent de chroniquer leur album ? Il vaut mieux passer le relais à un collaborateur moins impliqué émotionnellement que vous.

Il est plus difficile pour moi de pardonner un album médiocre à un groupe professionnel d’envergure internationale avec derrière lui label, studio, producteur et arrangeur qu’à des amateurs passionnés qui enregistrent dans leur garage. Il s’agit d’un traitement inégalitaire que je trouve paradoxalement juste. Imaginez donc Not The Weapon But The Hand enregistré avec Cubase dans la cuisine de monsieur Barbieri… Pardon je vais vomir.

Et qu’est-ce qu’une bonne critique ? Un regard objectif et technique sur le travail d’un groupe ou d’un artiste ? Pas pour moi. Je ne suis pas musicien même si je baigne dans le monde des croches et des blanches. Juger du touché d’un guitariste ou de la virtuosité du batteur s’avère bien au-delà de mes compétences, décortiquer les rythmes joués, les mécanismes du morceaux, trop peu pour moi. Je chronique avec mon cœur (de pierre). L’émotion que me procure tel ou tel titre est mon moteur principal  (et ma drogue). Bien entendu, il m’arrive de prendre mon pied sur un album très technique et froid, mais le plus souvent, c’est le feeling qui l’emporte, tant pis si le bassiste n’est pas au top tant que la musique me parle. La voix est une des premières choses que j’entends lorsque je passe un album. (James ne lis pas ça). Un chanteur aux cordes vocales hésitantes ou désaccordées risque gros avec moi, je n’arrive que rarement à dépasser ce stade et c’est un réel handicap, mais j’en suis conscient (c’est bon James, c’est fini). Donc objectivité ou subjectivité ? La plupart du temps, mes chroniques sont fortement subjectives. C’est mal ? Peut-être, je n’en sais rien en fait, mais quand on voit des groupes fabuleux boudés ou totalement ignorés par les médias, on se demande qui est subjectif.

Quand je lis la chronique d’un confrère, je le fais en gardant en tête ses goûts musicaux et si je suis trop souvent en désaccord avec ce qu’il raconte, c’est que nous ne sommes pas de la même planète musicale, que ses goûts divergent radicalement des miens. Cela ne veut pas dire qu’il a tord, cela veut dire que nous n’aimons pas les mêmes choses. Il ne sert à rien d’essayer de comprendre le bien fondé du programme de François Fillon quand on est fonctionnaire de gauche et à sensibilité écologiste.

Bonne ou moins bonne, une chronique met un coup de projecteur sur un album, un artiste, lance le débat, titille la curiosité et donne parfois envie, même lorsqu’elle est mauvaise, d’aller à la découverte de l’album. Des groupes m’ont remercié pour avoir souligné les faiblesses de leur album. Cela me donne à chaque fois des sueurs froides, qu’un artiste me contacte après une chronique moyenne (des fois c’est chaud je vous l’assure, pas vrai Nick ?). Mais qu’une chronique puisse influencer la genèse du prochain disque est tout simplement cauchemardesque pour moi, j’essaye de ne pas y penser quand j’écris.

Donc objectif jamais, passionné toujours. Maintenant, vous êtes prévenus.

L’histoire d’une passion

La musique est venue assez tard à moi mais je baigne dedans depuis la petite enfance. Mon père écoutait beaucoup de classique le dimanche matin, Bach, Mozart, Bethoven… Ma mère était plus Vangelis (L’Apocalypse des Animaux), Jonahtan Livingston Le goéland, ce genres de choses. Après il y avait les chanteurs, Brel, Nana Mouskouri et cie. Le rock, ils ne connaissaient pas, pas même les Beatles, la misère. Mes frères aînés étaient plus rebelles, Georges Moustaki, Leonard Cohen, vous voyez le topo.

Quand j’ai eu mon premier mange disque, il a fallu que je me distingue fatalement, mon premier vinyle fut un Johnny Halliday (oui je sais)… En quatrième je découvrais AC/DC pour faire comme le gros dur de ma classe qui avait deux têtes de moins que moi. Ce fut mon premier réel coup de cœur musical et je reste très attaché à ce groupe. Je découvris Kate Bush la même année avec ‘Babooshka’ qui passait sur les ondes. J’occupais tous mes samedi dans un club d’astronomie où tournaient en musique de fond du Bob Dylan, Bruce Sprinsgteen ou Simon & Garfunkel. A l’époque je n’étais pas vraiment fan, mais à force d’écouter… C’est à cette époque qu’un hippie astronome me fit découvrir Genesis. Et là ce fut la révélation, je me jetais à corps perdu sur leurs albums, sur ceux de Steve Hackett, Peter Gabriel et Tony Banks (quoi que) et jusque la première, je fonctionnais en boucle avec un peu de Jethro Tull, Pink Floyd ou King Crimson et de la musique celtique, Alan Stivel, Dan Ar Braz, Tri Yann. Heu oui,  je suis breton. Mon premier concert fut pour Peter Gabriel à Brest à la Penfeld après la sortie de Shock de Monkey, j’avais 17 ans, une claque monumentale.

Il y eu également une courte période Mike Oldfield mais sans grande conviction. Puis j’entendis des anges dans la cour de mon lycée, des orgues puissants sur une voix incroyable, on aurait dit Genesis marié avec AC/DC, je venais de tomber sur Marillion et Fish. C’est cette époque que j’ai hanté les ondes d’une radio locale, parlant de rock progressif et laissant tourner à l’antenne un album entier par semaine. Là débuta la plus grande fan mania de ma vie, qui dure toujours, je n’écoutais plus que du Marillion. Et même après le départ de Fish, j’ai continué, si si. Marillion, Marillion et Marillion. J’ai même réussi à trouver qu’Hollidays In Eden était un bon album à l’époque, c’est tout dire. Mon second concert fut pour la tournée La Gaza Ladra, extraordinaire !

A la FAC, j’ai entretenu le culte Marillion en allant écouter Genesis, Pink Floyd à La Beaujoire à Nantes et A-ha à Rennes. Heu il a bien écrit A-ha, Ha ha ! Ben oui ma copine de l’époque aimait bien, dire que j’ai payé pour aller écouter ça…

A l’armée (oui je suis de ceux qui ont fait ce p….. de service militaire) je découvris du métal avec Queensrÿche, Gary Moore, Yngwie Malmsteen et cie… Puis de retour à la vie civile, avec le travail, j’eu un peu moins de temps pour la musique.

Je me suis laissé bercer par la musique française du début 20ième que mon épouse aime tant, Debussy, Liszt, Ravel, Poulenc et c’est en arrivant à Strasbourg en 1995 que je renouais avec néo-progressif en découvrant Arena avec The Visitor, IQ avec Subterranea, Satellite… Je créais alors une page web (on ne parlait pas de blog à l’époque) dans laquelle je parlais JDR, photos et musique, c’était sur Multinamia avec un accès Compuserve, la belle époque des modens 56K.

La machine s’est emballée rapidement à compter de cette époque, écoutant de plus en plus d’albums. Mais ce n’était rien encore. Quand j’ai créé le webzine, il y a seize ans, je chroniquais mon CD mensuel et quelques rares artistes qui cherchaient à percer dans le prog. En 2003, je mettais le pied à l’accélérateur, allant souvent aux concerts en franchissant le Rhin, chroniquant presque une fois par semaine, le webzine Neoprog était né.

Aujourd’hui, fort de la confiance de labels, d’artistes et de promoteurs, nous recevons beaucoup plus de musique que nous ne pouvons en écouter, il faut faire des choix et certains jours c’est un crève douleur que de trancher. Ma vision manichéenne de la musique s’est estompée en écoutant de plus en plus de musique. Aujourd’hui j’écoute du RIO comme du métal progressif, du canterbury, du post métal et même du post rock sans sourciller et je me régale d’opéra et de musique classique ou contemporaine. Je ne suis pas très pop sauf pour Sting et quelques artistes du même tonneau. Je ne suis pas très rock non plus, plus par manque de temps. Avec un peu de chance il me reste encore une demi vie et des tonnes de merveilles à écouter. J’aime la musique, c’est ma drogue et je compte bien en écouter encore pendant de longues années.

Photographe de concert ?

Vous aimez la photographie et la musique comme moi ? Devenez photographe de concert. Ne rêvez pas, le métier ne paye plus depuis des lustres. Ce ne sera juste qu’une bonne excuse pour vous équiper avec nouveau boitier et des optiques et vous lancer dans l’aventure.

La photo de concert, c’est celle de l’extrême, une foule compacte, de la bière qui vole, des conditions d’éclairage chaotiques et des sujets très mobiles, l’enfer !

Première chose, réussir à s’infiltrer dans la salle muni de deux boîtiers Reflex, de deux ou trois objectifs, et ce sans attirer l’attention du gorille à l’entrée. Laissez tomber, vous auriez l’air stupide avec votre matériel devant la gros baraqué brandissant le panneau rouge PHOTOS INTERDITES. Il existe plusieurs solutions alternatives à cette tentative d’intrusion qui dépendent de l’artiste et de la salle. En France c’est toujours compliqué, pour les grosses pointures et les salles de plus de 500 personnes, je vous conseille de vous adresser au tourneur et de lui demander directement l’autorisation. Pas à l’artiste, ni à la salle, ils ne gèrent que rarement ce genre d’accréditation. Pour de plus petites salles, surtout si vous connaissez du monde sur place, c’est plus simple, demandez à l’artiste ou au proprio, généralement ça passe. En Allemagne, il faut oser le culot, ça marche parfois. Je me suis déjà pointé avec mon sac photo garni au guichet sans prévenir et on m’a laissé entrer, mieux on m’a fait rencontrer le producteur et le groupe avant et après le concert, le pied total !

Mais le précieux sésame reste le pass photo ou presse, le truc qui vous ouvre les portes de cet univers magique des soundchecks et concerts. Le truc pend autour du cou avec marqué PRESSE ou PHOTO dessus, les spectateurs agités s’écartent pour vous laisser shooter avec des sourires envieux, les artistes viennent vers l’objectif faire un solo, tirer la langue (la photo que je rate à chaque fois) ou montrer ses fesses… Il arrive que l’on vous demande, si ça vous dérangerai pas de monter sur scène pour photographier le groupe à la fin du concert (tu m’étonnes que ça me dérange, j’arrive !). Bref le pied. Sauf que, sauf que, en France, dans les gros machins, il y a la règle surréaliste des trois premiers morceaux. Vous connaissez ce jeu ? C’est simple, vous n’avez le droit que shooter que pendant les trois premiers titres, quand les mecs ne sont pas encore dans le bain, assez coincés, ne transpirant pas à grosse gouttes, ne déconnant pas encore, bref chiants pour l’objectif. En plus trois titres c’est court pour un boulet comme moi qui shoote 500 fois en deux heures pour ne garder que dix clichés. C’est stressant et à chaque fois, je ne fais que de la merde (bon je ne suis pas un bon photographe non plus, mais m’y crois vraiment). Et puis de temps à autres, vous vous pointez à l’entrée de la salle avec un gros sac photo, votre passe magique, et vous vous faites refouler. L’info n’est pas arrivée à la salle, le tourneur a changé d’avis, le chanteur à ses ragnagnas, brefs vous n’avez plus qu’à remballer le matos dans la voiture et prier que vous ne le pique pas. Les boules…

Restent les invitations et certains festivals où chacun fait ce qu’il lui plait plait plait. Là c’est open bar, six à huit heures de musique avec plusieurs kilos dans les mains et des bouchons dans les oreilles pour bien profiter des enceintes et des retours. Du pur bonheur, des gens sympas, des clichés sympa, des musiciens qui viennent vous voir à la fin pour savoir s’ils pourront recevoir les images et des gouttes de bière et du transpiration sur le matériel et l’optique…

Quelques règles de comportement s’impose en live. Non, pas de flash, ni même la petite lumière d’aide à la mise au point. Pitié pour les artistes, ils s’en prennent plein la poire avec vos appareils, tout ça pour des clichés se smartphones très moches. Soyez sympa. Déjà entre les projos, les retours et le public qui gueule (les bons jours), c’est l’enfer pour eux, mais en plus si vous leur flashez le portrait, ils auront vite les nerfs, d’ailleurs j’en ai vu vraiment s’énerver contre le public avec les appareils portables. Donc pas de flash. Ne montez sur scène que si vous y êtes invité (ça semble évident mais certains s’oublient). Respectez le public, ils sont venus pour écouter et voir des groupes, pas pour fixer l’ombre d’un 300 mm. Faites vous tout petit, discret et gaffe aux gobelets de bière. Certains artistes n’aiment pas trop qu’on les harcèlent au télé, d’autre ne demandent que ça, alors adaptez-vous, et si en backstage vous volez une photo sympa, demandez quand même l’autorisation de la publier. Présenter Brian May se soulageant dans un urinoir, même en noir et blanc avec un chouette bokeh, c’est une idée de merde.

Je ne suis qu’un obscur amateur mais je me permet quelques conseils techniques, le b à ba de la photo de concert. Faites-en ce que vous voudrez. Il vous faudra un matériel de moyen de gamme à haut de gamme, qui en numérique, peut enregistrer en format RAW pour une retouche ultérieure (la balance des blancs, une peu de contrastes pour les fumigènes, masquage des hautes lumières, traitement NB digne de ce nom, bref un logiciel du genre de Lightroom). Ils vous faudra plusieurs focales, disons de 18 à 300 mm, de préférence fixes même si c’est pénible de changer d’objectif dans le noir avec la bière qui tombe du ciel. Deux boîtiers c’est top mais c’est cher et lourd. Je fonctionne, un avec le 35 mm ouvert à 1.4 (équivalant 50 en plein format) et avec un 85 mm ouvert à 1.8 (équivalent 130 mm en plein format) que je troque de temps à autre pour un (70/300) pour les gros plans sur les visages ou un (18/140) pour plus de souplesse. Oubliez l’autofocus sauf en mode point, sinon vous aurez des micros nets et des visages flous (une grand classique). J’évite le tout manuel, car je suis lent, donc priorité vitesse, ISO auto dans une plage raisonnable de 100 à 3200. Reste à fixer la vitesse et faire la mise au point, en dessous de 1/60 c’est mort surtout en gros plan sur les mains du guitariste (pour le bassiste ça va). C’est ma recette, mais elle change en fonction des salles et des situations, je finis parfois en manuel à cause du boitier qui râle faute de lumière, car en live, sous exposé n’est pas raté, loin de là, mais le boitier ne le sait pas toujours. Justement, pour le calcul de l’exposition, passez en mode central, sauf si vous voulez faire un truc particulier. Je vous ai dit de désactiver le flash, le bip et la petite lumière de focus ? Prévoyez une batterie de rechange, oui c’est bête mais quand y a plus de jus, y a plus de photo. Prévoyez aussi une carte SD de rechange, oui c’est bête mais quand y a plus de place, y a plus de photo (le RAW c’est gourmand et huit heures festival très long). prévoyez un sac étanche, à cause de la bière… Pensez surtout aux bouchons, de bons bouchons, car quand vous êtes devant, près des retours et des enceintes, vous en prenez pour votre grade. Vos tympans ne sortiront pas indemnes après quelques concerts si vous n’êtes pas prudent.

La photo de concert c’est beaucoup de plaisir mais vous n’apprécierez pas le live de la même manière, difficile de se concentrer sur l’image et la musique à la fois. De temps en temps, il est bon de venir écouter un groupe sans appareil pour profiter pleinement du spectacle. La manie qu’ont de plus en plus de fans de nos jours de brandir leurs téléphones portables et de regarder le concert au travers de l’écran 6 pouces au lieu de fixer la scène est déplorable, mais bon c’est le vieux con qui parle, souvent gêné par une mer d’écrans miniatures qui flottent devant la scène. Ceci dit, ça peut faire une belle photo.

Je m’expose sur Flickr si ça vous tente.

 

La guerre des zines

Vous doutiez-vous que l’univers des webzines musicaux était impitoyable, que derrière les articles que vous lisez le matin en sirotant paisiblement votre café, se déroule une guerre larvée  ?

De quoi s’agit-il exactement ? De concurrence, d’égo, de jalousie, de déontologie ? Un peu de tout cela.

Il existe de nombreux modèles de webzines, privé, associatif où à but commercial. Ils n’ont fatalement pas les mêmes moyens ni les mêmes objectifs. Ceux qui se cherchent un modèle économique viable, voient parfois d’un très mauvais œil leurs confrères qui sacrifient une partie de leurs loisirs et économies pour parler des mêmes sujets. Certains font l’apologie d’un genre musical de manière intégriste, d’autres prônent la tolérance et la diversité.

Les critiques vont bon train dans les médias sociaux, via des commentaires acerbes et des polémiques stériles. Les accusations pleuvent : profit, plagiat, hérésie, opportunisme, course à l’audimat.

Lobbying musical, coups bas, dénigrement systématique, attaques internet, tout y passe pour faire sombrer le navire.

A Neoprog nous avons connu quelques séismes de ce genre et plusieurs fois j’ai failli jeter l’éponge. Car un webzine, c’est beaucoup de temps, de passion et d’argent investi. Aujourd’hui, philosophiquement, je bloque les détracteurs agressifs, laissant leurs nuisances polluer des pages Facebook (haut lieu des polémiques imbéciles). Parfois, il arrive que les reproches sont fondés (généralement ceux-là ne provoquent pas de tsunami) et nous essayons d’en tenir compte pour nous améliorer, car nous ne sommes pas infaillibles loin de là.

Par chance, il reste de nombreux webzines avec qui nous vivons en bonne intelligence, collaborant, partageant découvertes et coups de cœurs sans chercher à se marcher sur les pieds.

Nous parlons de musique car c’est notre passion, pas notre métier. Nous restons libres de nos choix et de nos opinions, libres de critiquer, libres d’encenser. Et nous n’y gagnons que le bonheur de promouvoir la musique que nous aimons.

Pour terminer j’aimerai remettre les pendules à l’heure. Les chroniqueurs sont accusés de recevoir des tonnes d’albums et d’entrer à l’œil dans tous les concerts, sexe, drogue, et rock & roll. La vérité est tout autre. Nous recevons beaucoup d’albums en mp3, c’est vrai, 80% d’entre eux partent dans la corbeille faute de temps et d’intérêt (death métal, ska punk, pop, électro, rapp…). Nous recevons quelques CDs, généralement d’artistes indépendants ou de petits labels. Pour les concerts, nous sommes quelques fois invités, c’est vrai : quatre heure de voiture, une nuit d’hôtel, une ou deux interviews, cinq cent photos, cela fait longtemps que je n’ai pas assisté à un live comme monsieur tout le monde. Le webzine me coûte plus d’un salaire mensuel chaque année en nuit d’hôtel, carburant, matériel, musique, hébergement, logiciels. En 2015 j’ai même tenu les comptes pour voir l’ampleur des dégâts (un bilan que je me suis bien gardé de montrer à mon épouse). Alors s’il vous plaît, ne nous accusez pas à tord, si vous n’aimez pas, passez votre chemin en silence, vous vous aimez, continuez à nous lire, si vous êtes jaloux, venez bossez avec nous, vous verrez de quoi il retourne.