Formation à Lightroom

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Depuis quelques années je travaille avec Lightroom pour développer mes photographies. Un logiciel en abonnement de chez Adobe qui est une des références en matière de traitement des fichiers RAW.

Mais j’avoue, je ne me suis jamais vraiment formé à l’outil. J’ai bidouillé, tâtonné, acquis quelques automatismes sans vraiment savoir ce que je faisais.

Alors je le suis décidé pour suivre une formation en ligne, pas sur le logiciel lui-même mais sur la manière de l’utiliser pour donner du peps à mes images.

Il y a pléthore de formations de ce genre sur la toile. J’ai choisi celle d’un youtubeur dont je regarde régulièrement les vidéos, Benjamin Tantot et son émission Derrière la Caméra. Pourquoi lui ? Déjà pour encourager son travail et parce que j’aime bien son style.

La formation en cinquante-sept leçons commence par une présentation de tous les outils de Lightroom dans l’ordre logique de leur utilisation en treize vidéos, des réglages de base jusqu’à une explication bienvenue de l’histogramme.

J’ai appris beaucoup de choses sur cette première partie. Il y a des concepts que j’utilisais à l’aveugle et d’autres outils que je n’utilisais tout simplement pas faute de comprendre leurs effets.

Du coup, après ces présentations, je me suis retrouvé perdu avec toutes ces nouvelles possibilités qui s’offraient à mon image. Je n’arrivais plus à développer un cliché. Honnêtement, je ne me suis pas encore remis complètement et mes retouches prennent maintenant beaucoup plus de temps qu’auparavant.

Ensuite Benjamin se lance dans des cas pratiques, avec des fichiers RAW qu’il met à votre disposition pour pouvoir jouer à la maison.

Ces parties vont trop vite pour moi même si chaque vidéo est assez longue. Il touche une jauge, ajuste une autre, revient en arrière, passe à un autre outil, corrige à nouveau, tâtonne, hésite tout en commentant ses choix. Après des traitements de base, que j’aurais probablement appliqué à peu près de la même manière, Benjamin pousse assez loin le traitement avec des retouches locales, ouvrant de multiples possibilités insoupçonnées mais qui vont bien au-delà de ce que je considère comme étant du domaine du développement photo. Après, il faut bien avouer que le résultat final est impressionnant.

Son analyse de la photographie est très intéressante également : d’où vient la lumière, les tonalités chaudes et froides, la dramatique de l’image, les perspectives, les différents plans. Mais sur cette partie-là, j’aurais clairement besoin d’un module supplémentaire pour apprendre à analyser un cliché. Je ne sors pas des beaux-arts et mon approche d’une image est purement instinctive.

J’ai encore beaucoup de cas pratiques à regarder, mais déjà, je change mon approche des photographies avec Lightroom, ce qui était le but initialement recherché. Je ne sais pas si mes photographies seront plus belles pour autant mais je comprends mieux ce que je fais et comment.

Donc si vous êtes un peu léger avec la manipulation de Lightroom, je ne peux que vous encourager à suivre une formation comme celle de Benjamin Tantot

Le filtre

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Ceux qui suivent ces billets régulièrement doivent savoir que je me prends pour un photographe. Il faut bien donner une raison à son existence n’est-ce pas ?

Un photographe très amateur mais qui n’hésite pas à s’offrir du matériel haut de gamme. Après un Nikon D7200, un D7500, un D810 et un Panasonic Lumix GX9 j’ai craqué pour un Nikon Z6 II.

Rassurez-vous, je n’ai pas tout ces boîtiers à la maison. J’ai revendu le D7200 puis le D7500 et leurs optiques au format DX au fur et à mesure des nouvelles acquisitions.

J’ai été un peu déçu par le Z6 II. Car d’accord le boîtier est léger mais les optiques sont toujours aussi lourdes. Mais surtout, cet hybride possède un gros défaut, il prend la poussière. Non pas parce que je ne l’utilise pas, bien au contraire, mais parce qu’à chaque changement d’objectif ou presque, même en faisant très attention, de la poussière se dépose sur le capteur.

Et comme je traite la plupart de mes images en noir et blanc très accentué, ces petites imperfections se voient et nécessitent une retouche. Et je déteste faire de la retouche locale. Je suis adepte du développement Lightroom, pas Photoshop.

Du coup, alors que je nettoie le capteur du D810 une fois par an, celui du Z6 II fait une toilette mensuelle et après chaque concert. Et le plus souvent, je ne change pas l’objectif monté dessus. Je n’ai du coup que deux optiques Z.

Il y a peu, en trainant sur les forums, j’ai lu des sujets sur le problème. Le Z9 a six mille euros à résolu le souci avec un rideau comme ses concurrents Canon et Sony. Oui mais bon, je suis un photographe amateur tout de même. Un Z9 serait de la confiture donnée aux cochons. 

Certains photographes préconisent d’enlever la batterie du Z6 en marche. Une action audacieuse qui a pour effet de refermer le rideau et de protèger le capteur lors du changement d’objectif. Mais Nikon recommande de ne jamais faire cette manip et tout informaticien qui se respecte doit comprendre pourquoi. L’électronique n’aime guère ce genre de traitement.

Une autre personne a laissé un lien sur le forum en conseillant y jeter un coup d’œil. A la suite, de nombreux commentaires criaient au miracle. Alors je suis allé voir, car j’aime bien croire aux miracles.

Le bidule s’appelle le Filtre Kase Clip-in pour Nikon Z6 et Z7. C’est un tout petit filtre qui s’installe dans le boîtier entre le capteur et l’objectif. Une minuscule feuille de verre de 3,3 grammes qui a pour fonction de protéger le capteur des poussières lors d’un changement d’objectif. 

Vous me direz, si les poussières ne se déposent par sur le capteur, elles vont le faire sur le filtre. Exact, mais reconnaissez qui est nettement moins flippant de nettoyer un filtre qu’un capteur.

Le hic, c’est qu’il s’agit de 3,3 grammes au prix de l’or, 79 euros sans les frais de ports et taxes douanières. Au bout du compte le filtre m’a coûté environ 115 euros. Ça fait réfléchir. Mais depuis le temps que je m’interdisais d’utiliser d’autres optiques que le 24-70 sur le Nikon Z6, la dépense valait peut-être le coup.

J’avoue que j’ai flippé pour l’installer. D’abord il fallait évidemment nettoyer le capteur avec un petit bâtonnet imbibé, histoire de partir sur une bonnes bases. Et je n’aime pas faire ça. Ensuite il a fallu déposer le filtre avec son applicateur devant le capteur sans faire de bêtise, la moindre erreur pouvant être fatale. 

Ensuite le filtre prend vite la poussière et du coup une fois en place, j’ai dû le démonter, le nettoyer et le remettre en place. Enfin, le clip donne vraiment l’impression de tenir par la Voix du Saint Esprit, ce qui est assez flippant.

Mais voilà, le Kase Filter est maintenant installé devant le capteur du Nikon Z6 et il semble tenir. Je peux changer d’objectif sans craindre de salir les photo cellules si fragiles et enfin utiliser la bague adaptatrice pour mes optiques en montures F.

Reste à tester les éventuelles aberrations optiques que pourraient engendrer la présence de ce filtre entre les optiques et le capteur. Je vous en parlerai certainement dans un prochain billet, si je trouve quelque chose à dire.

Le talon d’Achille

Deux semaines de vacances à la maison en septembre. Le bonheur ! La saison idéale pour des promenades dans les Vosges, le jardinage, la photographie et la lecture sur un transat.

Je suis ce que l’on appelle vulgairement un pantouflard, quelqu’un qui aime sa maison, son jardin et les promenades dans la région.

Peu avant de profiter de ces congés mérités, je traînais un peu la patte, une douleur sourde dans le talon, rien de grave, sans doute de la fatigue. Mon hernie discale était également de la fête comme un truc coincé à l’épaule. Rien qu’un bon repos ne saurait réparer.

Le premier lundi des vacances, je pris la route du Parc de Sainte-Croix pour saluer les loups, les ours et les ratons laveurs. Mon traditionnel safari photo de la fin de l’été. Trois heures de route, six heures de marche, six kilos de matériel photo sur le dos, autant dire que je suis revenu cassé en deux, mais heureux. Ceci dit, une petite douleur irradiait du talon jusque mes orteils et mon dos était en compote. Du coup le mardi, j’ai zombifié.

Mercredi, pluie. J’ai acheté quelques albums sur Bandcamp et en ai écouté beaucoup d’autres. Jeudi, pluie, musique. Après un été de sécheresse, il fallait que le ciel me tombe sur la tête pendant les vacances. Du coup, le jardin c’est brutalement transformé en jungle.

Vendredi, débrousaillage, tonte, désherbage, jardinage et passages aux déchets verts. Une écharde d’un bon centimètre s’est plantée dans mon pouce gauche. L’opération pince à épiler a été un pur régal et je crois qu’un petit bout est resté coincé sous la peau, histoire de me rappeler de porter des gants plus épais la prochaine fois.

Lundi, je suis reparti dans les Vosges, à la cascade du Nideck en traînant un peu la patte ce qui ne m’a pas empêché de prolonger la marche. Mardi j’ai fait une nouvelle promenade plus longue encore, du côté de l’étang de Hanau, et mercredi je suis allé voir le médecin, car même la nuit, mon talon me lançait. Verdict, un truc au nom imprononçable de la famille des tendinites, le genre de chose qui met du temps à guérir à condition de rester au repos total.

Mercredi soir, c’était soirée Star Wars, trois épisodes de la nouvelle série Andor à déguster au calme. Enfin en théorie, car à table, après avoir avalé un anti inflammatoire pour le talon, avec pour effet secondaire d’affaiblir la coagulation du sang, je me suis planté un couteau très pointu dans la paume de la main gauche. Planté oui, et profondément vous voyez. Alors ça s’est mis à pisser rouge.

Un dénoyautage d’avocat bien mûr qui s’achève aux urgences. Trois points de suture plus tard me voilà avec un énorme pansement à garder pendant trois semaines, le genre de truc qui vous empêche de conduire, de tenir un appareil photo, de taper au clavier, sauf d’une main, de découper un avocat en deux et d’en extraire le noyau. Ceci dit, pour cette dernière activité, ça n’est peut-être pas plus mal…

Le jeudi, ce furent des visites au pharmacien qui m’avait vu la veille, à l’infirmière pour programmer ses prochains passages à la maison pour changer le pansement, au radiologue hilare de photographier mon pied alors que ma main est bandée, à l’autre radiologue pour l’échographie, amusé de retrouver ma bosse sur le gros orteil et pour finir au médecin étonnée de me revoir si vite. Un tout nouveau programme de vacances qui vont se prolonger, en survêtement et sandales, parce que les ceintures, les boutons et les lacets, c’est devenu trop compliqué pour l’instant. Quelqu’un peut me couper la viande ? S’il vous plait…

Autoportrait

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Difficile d’apprendre à jouer avec la lumière lorsque vous n’avez pas de modèle sous la main.

Je dispose bien des projecteurs, de l’écran et de l’appareil photo, mais personne à placer devant l’objectif.

Alors c’est moi qui m’y colle.

A l’aide de l’application SnapBridge de Nikon, je peux contrôler le boîtier à distance, régler quelques paramètres, regarder ce que je cadre et prendre la photo. 

Une télécommande de luxe bien pratique même s’il faut que je m’y reprenne toujours à deux fois pour établir la connection avec l’appareil photo. Je croyais qu’ils avaient corrigé ce bug. Ben non.

Donc je parlais de portraits et d’éclairages. Avec un fond noir, deux spots LED sans softbox, je travaille la position de la lumière sur le visage pour obtenir différents éclairages et textures.

Ce n’est pas facile car il faut regarder le smartphone où se trouve l’application SnapBrige pour se faire une idée du résultat et fatalement lorsque l’on prend la photo, le visage et les yeux bougent un peu, le temps de baisser les bras pour cacher l’écran.

Lumière dure, noir et blanc accentué avec beaucoup de clarté, c’est comme ça que j’aime les photographies depuis pas mal de temps, on va dire que c’est mon style à moi.

Le défaut et l’intérêt de ces traitements, c’est que cela exacerbe tous les petits défauts de la peau, les rides, les poils, les tâches, et de ce côté là je suis gâté. J’ai même dû retravailler certaines images pour ‘épiler’ les oreilles et le nez. Oui c’est moche de vieillir. Pour le rendu brumeux ouateux à la David Hamilton, vous repasserez. Après, j’ai amplement dépassé l’âge de ses modèles.

Alors pas de panique, si mes épaules sont dénudées, c’était pour l’esthétique toute relative de la chose. Je ne suis pas narcissique au point pour poser à poil. Je le précise car j’ai eu des réflexions à la maison et comme mes voisins me prennent pour un pervers, autant être clair, hein les petits enfants, vous aimez les films de gladiateurs ?

Bon passons.

Pour ne pas avoir à trop retravailler l’image, je n’éclaire pas le fond noir, les spots regardent un peu vers l’objectif. J’ouvre à 2.8 pour flouter le fond ce qui me permet également de moins éclairer.

Je n’ai d’abord allumé qu’un des deux spots pour obtenir une ombre très marquée sur le visage. Puis j’ai varié l’orientation de celui-ci, de face, de côté, aux trois quarts, de dos, car ici c’est le modèle qui doit bouger, l’appareil est sur un pied. Ensuite j’ai ajouté une seconde lumière, plus faible pour déboucher les ombres. Cela donne des images plus douces, moins contrastées malgré mon traitement noir et blanc très tranché.

J’ai fait une seconde série le lendemain, plus habillée cette fois, cadrée plus large, en ajoutant un petit projecteur LED dans le but de faire briller les yeux (raté) et en mettant en place les softs box. Entre temps je m’étais rasé même si ce n’est pas flagrant. J’ai posé le smartphone sur un pied également pour être plus à l’aise et mieux voir ce que je photographiais. Un des projecteurs éclairait le plafond blanc à 45 degrés, l’autre en partie tourné vers l’objectif, illuminait mon côté gauche.

Il faudrait sans doute que je rejoigne un club photo pour approfondir toutes ces techniques au lieu de jouer tout seul à poil dans mon salon…

Likez moi

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J’adore lorsque Flickr m’envoie plein de notifications pour certaines photographies. À peine postée, les vues grimpent en flèche, les favoris s’accumulent et les commentaires fusent. Pendant quelques heures j’ai l’impression d’avoir touché à la célébrité du bout de l’objectif.

J’adore lorsqu’une chronique en images décole, comprenez qu’elle dépasse les quinze vues, reçoit deux commentaires et trois like. Je me dis alors que je vais pouvoir enfin monétiser mes contenus YouTube.

J’adore lorsqu’un article du blog fait le buzz, d’ailleurs j’en écris certains juste pour cela. Les commentaires tombent, les partages se succèdent, les vues grimpent en flèche et l’article inonde la toile de sa bonne parole.

Quelques unes de mes photographies atteignent parfois les deux cent favoris et quelques milliers de vues. Ce n’est pas cela qui fera de moi un photographe professionnel pour autant. Je suis loin du compte.

Une de me chroniques a dépassé les six cent vues, mais ça ne compte pas, c’était celle de Marillion. Les plus regardées approche la centaine, ce n’est pas si mal mais cela ne justifie pas le temps passé. Mais comme je suis nul à l’écran…

Quelques articles du blog tirent leur épingle du jeu, mais ils sont rares. Il faut dire que j’écris tout ce qui me passe par la tête sans vraiment penser à ceux qui pourraient me lire. Ce blog, c’est ma thérapie à trente euros par an, le prix de l’hébergement du site WordPress.

Mon égo misérable se contente de ces quelques reconnaissances injustifiées pour exister. Mais des fois, j’avoue, ce relatif succès a le dont de m’énerver.

Par exemple la chronique de Marillion, pourquoi a-t-elle fait le buzz (en comparaison des autres bien entendu) ? La chronique n’était ni meilleure ni pire, juste que je parlais de Marillion. Les fans, nombreux sur Internet, se dint déchaîné.

Pour les photos, c’est un peu la même chose. Des fois un cliché s’envole alors que je ne lui trouve rien de plus que les autres. A croire que j’ai fondamentalement pas de goût.

Mais qu’importe. J’aime les like, les coeurs, les vues, les commentaires, alors allez-y, donnez moi l’illusion, ne serait-ce que quelques minutes, d’avoir du talent, d’être populaire, de faire le buzz, j’adore ça.

Leçon de choses

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Au tout début de Chroniques en Images, j’enregistrais le son avec le microphone de l’appareil photo. Le résultat était très parasité et lointain. 

Alors j’ai pris un micro cravate et le rendu s’est révélé bien meilleur. Sauf que le machin accroché au teeshirt déformait le col, que le fil était disgracieux et qu’à plusieurs reprises j’ai frôlé la catastrophe en me levant sans prêter au fil relié au Nikon.

C’est là que j’ai testé le micro-cravate accroché au pied du retour vidéo (comprenez mon smartphone). Plus de fil, plus de col disgracieux mais un son moins net fatalement.

Je me suis posé la question de l’achat d’un nouveau microphone. Mais il m’en fallait un câblé en mini jack pour se connecter avec le Nikon. Et on ne peut pas dire que j’en ai trouvé beaucoup, la majorité sont en USB.

Le premier que j’ai commandé avait un bras, un pied, une araignée et une mini jack, le tout pour une cinquantaine d’euros. Trop beau pour être vrai. Une fois déballé j’ai effectué un test et la chose était pire que le microphone de l’appareil placé à deux mètres. Autant dire épouvantable. J’ai immédiatement tout remballé et me suis fait rembourser l’horreur. Parfois Amazon a du bon.

J’ai cherché encore, lu plein de comparatifs plus ou moins partisans, sollicité des conseils et opté, un peu au hasard pour un Rode conçu pour la vidéo, un micro qui se fixe à la place du flash, posé sur une araignée et connecté à l’appareil en mini jack. 

Le second test fut nettement plus concluant, il faut dire que l’équipement coûtait trois fois plus cher. Moins de bruit, un son agréable et amplifiable, j’approchais du but mais je n’étais pas encore totalement satisfait. Le microphone restait trop éloigné de moi.

Pas question de changer d’équipement par contre, celui-là je ne pouvais le renvoyer et sincèrement je ne voyais pas quoi prendre à la place. L’idée était d’approcher le micro des poumons.

Pour cela il me fallait une rallonge mini jack de qualité. Je pensais en avoir une dans mon bazar, mais impossible de mettre la main dessus. C’était mon fils qui l’avait squatté. Merci Darty, pour moins de dix euros, j’ai trouvé mon bonheur. Il me fallait encore quelques chose pour tenir le microphone. Le pas de vis sous le Rode ne correspond pas à celui du pied photo et de ceux des projecteurs. Mais dans mes accessoires improbables, rangés au fond d’un placard, j’avais l’adaptateur magique. 

J’ai testé rallonge, pied et micro orienté vers moi à quelques centimètres, le son est infiniment meilleur, mais gaffe aux flatulences, là tout s’entend haut et fort.

Maintenant le studio vidéo est une véritable forêt. J’ai deux pieds pour les projecteurs, un pour l’appareil photo, un pour le retour vidéo et un pour le micro. Un véritable foutoir sans parler de l’écran vert dans mon dos. J’en suis maintenant à essayer d’améliorer l’éclairage, simplement en testant de nouvelles orientation des soft box. Il faut que l’écran vert soit uniformément éclairé et que mon visage soit bien illuminé. J’y travaille. Sur les dernières prises je descends à 160 ISO ce qui est plutôt pas mal. Le défaut c’est que pour l’instant je renonce à des jeux de lumières et d’ombres sur le visage.

La chasse à la Galinette

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Pendant ma semaine de vacances, je suis retourné à la Volerie des Aigles à Kintzheim. J’y avais déjà été en famille quand mes garçons étaient tout petits.

Le site se trouve dans les ruines du château, au pied du Haut Koenigsbourg. Nous sommes en plein triangle des Bermudes touristique de l’Alsace. Il y a le vignoble, les châteaux, la Serre aux Papillons, la Montagne des Singes, Cigoland et la Volerie des Aigles sur quelques kilomètres carrés.

La Volerie des Aigles est un conservatoire pour oiseaux, aigles, faucons, vautours, un lieu pour sauver certaines espèces en voie de disparition et pour les présenter au grand public.

Et du public il y en avait pour un mercredi de juillet, des familles entières ainsi qu’un paumé solitaire avec son appareil photo. 

Car je n’étais pas venu pour visiter le château que je connais déjà, ni pour regarder des gros oiseaux en cage, mais pour les photographier en vol. En effet plusieurs fois par jour, et pendant une quarantaine de minutes, les soigneurs font évoluer quelques oiseaux en toute liberté au-dessus des spectateurs médusés.

L’exercice s’apparente à la chasse. Faut bien viser et tirer juste. Les oiseaux passent à toute vitesse au raz du sol ou juste au-dessus de nos têtes. Il faut les suivre et shooter au bon moment. L’avantage, c’est qui si on tire à côté, personne n’est blessé et que si on vise dans le mille, l’oiseau continue son vol. De la chasse écologique quoi.

J’y suis allé avec le D810 et le 70-200 stabilisé sport. Un combo de concert parfaitement adapté à l’exercice. C’était un après-midi ensoleillé avec quelques cumulus et une trentaine de degrés à l’ombre. Chapeau obligatoire. 

Dans le ciel, l’autofocus en mode auto C, ça passe mais au raz du sol le mode pin était nécessaire. Avec une ouverture à 5.6 ou 2.8, en rafale haute, je pouvais shooter sans peine au 1/1000 ce qui était parfois insuffisant. Car c’est comme photographier une voiture de course. Les oiseaux peuvent atteindre des vitesses proche de 200 km/h en passant à quelques mètres de l’objectif. Ça va très très vite.

J’ai rapidement compris qu’il était plus facile de suivre un rapace venant vers moi que s’éloignant de l’objectif. Il suffisait de repérer le soigneur tenant l’oiseau et celui vers lequel il allait se diriger pour calculer la trajectoire optimale de l’objectif sans éborgner mes voisins. Je m’étais d’ailleurs mis en bout de banc, en plein soleil, à cinquante centimètres de toute personne pour éviter un accident de chasse.

Au final, je ne suis pas très content du résultat. La plupart des clichés manquent de netteté, mise au point ou léger bougé, et je n’ai pas capturé les moments les plus spectaculaires. C’est vrai que je suis assez lent à la détente. Si j’avais eu un fusil, je serai certainement entré bredouille de la chasse à la Galinette.

Le Batteur

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Que serait un groupe de metal sans le batteur ? Imaginez Dream Theater sans Mike Portnoy, en fait, pas besoin d’imaginer si on réfléchit bien…

Les autres membres du groupe se calent sur lui pour jouer, le bassiste jette toujours un oeil de son côté et les autres suivent. Le batteur est la colonne vertébrale du groupe, le piller. Sans lui pas de musique encore que certains le remplace par de la programmation de nos jours. Mais c’est mal.

Alors j’ai une question. Comment se fait-il que le batteur soit le plus éloigné du public, noyé dans les fumigènes et souvent mal éclairé ?

Ok, le gars sue comme un bœuf, sent la transpi, menace d’éborgner ses potes avec ses sticks et fait un potin du diable avec sa grosse caisse. C’est une bonne raison pour le mettre au coin.

Photographier un batteur, oui c’est là où je voulais en venir, relève de l’art. De base, photographier un groupe en live c’est chaud. Les lumières changent tout le temps, il y a des fumigènes, les mecs bougent tout le temps. f 2.8, 4000 ISO au 1/100 suffisent à peine pour chopper les gars. Alors imaginez le batteur.

Il est loin ce con, à plusieurs mètres, dans un coin sombre, noyé dans les fumigènes et en plus il n’arrête pas de bouger. Sur les grandes scènes, l’angle de vue depuis la fosse est juste impossible pour choper le tatoué qui s’excite au fond, à moins de soulever à bout de bras les trois kilos de matos sans trembler et cadrer à l’aveugle. L’autre solution est de poser le matos sur le bord de scène et de tenter de passer entre les projos, les retours, les câbles et les pieds pour dégager une vue sur le batteur. C’est là que le chanteur, le guitariste ou le bassiste masque le champ, juste au moment où il n’y avait plus de fumigènes.

Un batteur se choppe avec une focale de 200 mm au minimum. Pour lutter contre la brume, j’ouvre un plus plus, f 3.5 jusque 4.6 si je peux, j’ajoute du contraste et de la correction de voile en baissant les niveaux de blanc. Pour la vitesse, je monte à 1/400 et même là les sticks peuvent être flous, après ça peut être sympa aussi. Pour les ISO ben je monte, je monte, tant pis pour le bruit. Je cale la mise au point sur un des montants du kit ou sur le visage du batteur quand c’est possible parce mon Tamron est vite en panique sinon avec l’autofocus en mode pin. 

Ce qui est pas mal, c’est d’être autorisé à monter sur scène pour shooter – c’est rare mais n’hésitez pas à demander à la sécurité – derrière la scène c’est pas mal également comme sur les escaliers d’accès avec en bonus la vue sur le public. 

Reste le trop rare solo de batterie. Le moment parfait pour shooter. Encore faut-il qu’il y en ait un et que vous arriviez à temps pour photographier. A ce moment-là, les places sont chères dans la fosse.

Mais généralement, quand toutes ces conditions idéales sont réunies, c’est le moment où le titre s’achève, que le groupe se lance dans un morceau acoustique ou que le batteur se gratte son eczéma.

Bref j’ai trop peu de belles photos de batteurs. J’en ai une vraiment sympa de Lazuli et je crois que c’est tout. Un jour j’y arriverai, enfin peut-être.

Ce n’est vraiment plus de mon age

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Dimanche dernier j’étais au festival Rock Your Brain Fest à Sélestat. Deux scènes en plein air, plein de groupes que je connaissais à peine et 32 degrés à l’ombre, plus au soleil.

Je m’y rendais pour King Buffalo et Alex Henry Foster et j’ai eu le bonheur d’écouter de nombreuses formations que je vais probablement suivre de plus près comme Cellar Darling et Wardruna.

Grace à l’accréditation presse miraculeusement obtenue, j’ai pu shooter les groupes de la scène principale avec les grands et cela m’a également donné accès à l’espace VIP avec son bar, ses toilettes propres, ses relax à l’ombre et sa climatisation. Dommage que je n’ai découvert ça qu’assez tard dans l’après-midi, lorsque j’étais déjà cuit.

Tout commence sous un soleil de plomb vers 14h lorsqu’il a fallu faire la queue pour rentrer. Une fois encore j’aurais pu m’épargner cette peine car pour la presse il y a un accès rapide.

Arrivé dans la vaste prairie peu ombragée, les décibels explosent immédiatement mes oreilles et le soleil crame ma nuque. Alors je me tartine d’indice 50, bois un litre d’eau et rejoins la grande scène pour shooter avec les pros le premier groupe français Dust In Mind que j’ai déjà entendu dans une autre vie.

Autant la MainStage est immense, flanquée de ses deux écrans géants, autant la seconde scène, la Tiki Area est petite sous sa tente étouffante. Dommage, c’est là que joueront les deux groupes dont j’attends beaucoup. La MainStage est parfaite pour photographier avec ses éclairages puissants, ses deux écrans géants et un vaste espace pour le public. 

La Tiki Area est étriquée, mal éclairée et prend de plein fouet le son de l’autre scène. Pour les artistes qui se produisent là c’est un peu galère d’autant que beaucoup de monde se presse pour les écouter. En plus cette scène alternative est installée à côté des WC et le soir ça sentait la pisse chaude. Pour photographier, c’est l’enfer même avec l’autorisation de passer derrière. La fatigue de la journée additionnée à ces conditions donneront des images pas terribles pour King Buffalo et Alex Henry Foster.

Du coup, pour les photos, je suis souvent retourné sur la MainStage. Deez Nuts et Power Wolf valaient vraiment le détour visuellement, un parce que ça bougeait tout le temps, l’autre pour les décors gothiques et la mise en scène. Wardruna aura la palme des éclairages. S’ils ne bougent pas, tout se joue dans la lumière et l’atmosphère. Mystique !

Si vous vous demandez pourquoi je n’ai pas de clichés de Sister Of Mercy, je vais vous expliquer. Vous connaissez cette règle idiote des trois première chansons ? Non ? On vous autorise à shooter uniquement sur trois titres au début du set. Ben Sister Of Mercy innove dans genre. Non, pas de voile mesquin comme Steven Wilson, mais les photographes pouvaient prendre des clichés sur les quatrième, cinquième et sixième morceaux du show. Déjà à la base, Sister Of Mercy ça n’est pas ma came, alors poireauter en attendant notre tour pendant que King Buffalo arrive sur la petite scène, hors de question.

Puisque l’on parle de nos psyché américains, autant dire que le début de leur concert a eu du mal à décoller et j’ai pris peur. Heureusement, une fois le diesel chaud, c’est devenu pas mal. Dommage qu’il faisait encore jour pour les lumières et l’ambiance, mais bon, on ne peut tout avoir.

J’ai découvert peu avant le duo instrumental acoustique de Opal Ocean, deux guitaristes australiens qui ont su captiver le public par leur virtuosité et des reprises accrocheuses. C’est le genre de groupe sur lequel je vais pencher une oreille attentive dès que j’aurai le temps.

Ensuite ce fut le tour d’Alex Henry Foster. Le québécois a pris dans ses bras les quelques fondus qui faisaient le pied de grue devant la scène. Autant dire que moi qui ne suis pas très contact et reste toujours distant avec les artistes de crainte de les harceler, j’ai été carrément tétanisé quand il m’a pris dans ses bras pour me faire un bécot sur le front. Il est assez incroyable ce bonhomme. « Vive le Québec et l’Alsace libre ! » Qu’il dira pendant le concert. Le Québec pourquoi pas, mais l’Alsace, sérieusement ? Un poteau de la tente, placé devant la scène, sera l’occasion d’une pool dance acrobatique de guitariste, comme s’il ne faisait pas assez chaud Alex fait l’équilibriste pour se rapprocher de son public. Bon il n’y aura pas de The Power Of The Heart mais The Hunter et autres merveilles. Le show aurait mérité la grande scène du festival comle à la Laiterie en Novembre à Strasbourg. C’était fabuleux de les retrouver !

D’ailleurs j’ai failli en rester là mais je n’ai pas pu résister à un baroud d’honneur et aux les éclairages de Wardruna. Une dernière fois j’ai attendu que la sécurité laisse passer les photographes très nombreux pour ce dernier concert, et je me suis fait plaisir alors que mes voisins semblaient perplexes. Avec des  éclairages presque tamisés et un jeu d’ombres sur le fond granuleux, je trouve qu’il y avait pourtant matière à s’éclater.

J’ai perdu le pare soleil du 70-200, j’ai une brûlure aux cervicales, j’ai un peu abusé de triptans en 48 heures, je me suis déshydraté en buvant tout le temps, j’ai crevé de chaud et il me reste plusieurs heures de travail pour développer les photographies, mais j’avoue, je me suis éclaté au Rock Your Brain Fest. Par contre, ces conneries ne sont plus de mon age, il va falloir que je me range. J’étais un des plus vieux du festival…

Merci à toute l’équipe du Rock Your Brain Fest et à Zone51, c’était énorme ! A l’année prochaine ?

Photographe de concert, encore…

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Salut mes frères métallos. Je vais vous parler de photographie de concert ! Classique me direz-vous. Justement oui, concerts de musique classique.

Bon tout d’abord, comment se fait-il que je sois embarqué là dedans ? C’est une longue histoire, mais pour faire court, ma douce et tendre joue du piano et du violoncelle dans des ensembles classiques, du piano en musique de chambre, du violoncelle en orchestre. 

Le professeur de musique de chambre devait réaliser une affiche et la seule photographie dont il disposait n’était guère avenante. Alors ma chérie a vendu mes services gratuits de photographe amateur. Je ne me suis pas fait prier, bien au contraire, et j’ai ramené tout le bardas pour une séance photo studio, multiprise, rallonge, pieds, boitiers, optiques, soft box et projecteurs. J’avoue, ça a quelque peu déstabilisé le chef intimidé par l’exercice mais moi j’avais envie de me faire plaisir. J’ai réussi tant bien que mal à arracher aux musiciens un cliché un temps soit peu naturel et vu que j’étais en ville avec mon épouse, je l’ai accompagné à sa répétition d’orchestre.

Et bien évidemment, j’en ai profité pour faire quelques clichés des musiciens avec l’accord du chef. Les violonistes, flûtistes, trompettistes, violoncellistes, percussionnistes et chef ont aimé mes images et c’est ainsi que j’ai eu l’autorisation, voire l’obligation de couvrir leurs deux récitals de fin d’année.

Le premier se produisait dans l’auditorium du conservatoire, le second en plein air dans un kiosque à musique au milieu d’un parc arboré à Strasbourg.

Un concert classique, ce n’est pas un concert de rock. Les éclairages ne varient guère, les musiciens ne bougent pas, il y a beaucoup de monde sur scène et pas question de faire du bruit, de déranger les spectateurs ou de ramper sur la scène pour mieux cadrer. Il faut être invisible et silencieux. On a même pas droit à une bière fraîche pour s’humidifier le gosier.

L’immense scène du Conservatoire de Strasbourg est faiblement éclairée et les artistes sont habillés en noir. Seuls les visages, les cheveux, les mains et les instruments ressortent sous la lumière des spots immobiles. Un réglage suffit presque pour toute la soirée et c’est le grand angle qui est le plus sollicité. Il ne se passe pas grand chose sur scène et le sport consiste à varier les angles de vue, ne pas louper le soliste ou le chef plein de fougue. Dans cette grande salle j’ai évité de prendre le public car il n’y avait franchement pas grand monde, dommage car ce fut leur meilleure prestation.

Dans le parc des Contades ce fut une autre paire de manches. Le kiosque surélevé et fermé sur les trois quarts n’offre que très peu de visibilité depuis l’extérieur. A l’intérieur, trente musiciens se disputent le petit espace, il est donc difficile de naviguer sans déranger ou de photographier l’orchestre de face comme de côté. En plus, la lumière est compliquée avec la frondaison, l’ombre du toit du kiosque et un méchant contre jour. Tout ça sans flash. La répétition permet toutefois de réaliser quelques clichés dans le kiosque avant de se concentrer sur le public assis dans le parc à écouter l’orchestre. Un public d’habitués et de curieux qui assistent tout l’été à des récitals dans le parc le dimanche après-midi.

Une autre difficulté réside dans les artistes eux-mêmes. Les rockers font le show, grimaces, cornes du diable, postillons, transpiration, ça fait partie du prix du billet. Les musiciens classiques, particulièrement les amateurs, sont très concentrés sur leur instrument et partition, n’offrant pas forcément d’eux une image très avenante. Du coup il faut s’y reprendre à plusieurs reprises pour obtenir un portrait mettant en valeur le sujet. D’ailleurs, des fois c’est tout simplement impossible.

L’exercice change clairement des concerts de rock. Bon j’y allais pour accompagner ma femme, transporter le violoncelle et écouter un peu de musique. Mais j’avoue avoir pris un plaisir évident à l’exercice et je recommencerai à l’occasion, peut-être en 2023 pour leur récital annuel.