Nature – flying

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Cette semaine je vous entraîne à la campagne, près des points d’eau, dans des observatoires à oiseaux cachés dans la nature.

Ce cliché a été réalisé à kraft, alors que j’attendais désespérément qu’un Martin Pêcheur daigne se poser sur une branche non loin de l’affut. Comme des libellules fôlatraient non loin de là, j’ai essayé de photographier une en plein vol ce qui se révèle être assez sportif avec un objectif 200-500 mm.

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm f/5,6, ISO 160, 1/1000s, f/5.6, 500 mm

Le cliché original montre bien tout le travail qui a été nécessaire pour développer la photo. Plus d’exposition, de contraste, diminution des hautes lumières et des ombres, augmentation des blancs, ajout de texture et de clarté (beaucoup), saturation, vibrance mais aucun masque au final. Evidement la photo fait partie d’une rafale à 20 images par secondes. J’ai choisi celle où la libellule était bien nette avec une position des ailes esthétique.

Je suis content et étonné car cette photo a été très bien reçue sur Flickr.

Illuminated Void – Veriditas

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Lorsque mes yeux se sont posés sur la pochette de Veriditas, la curiosité l’a emporté sur la défiance et je me suis plongé dans ces cinq titres combinant presque toutes les étiquettes du metal et du prog.

Psyché, doom, sludge, stoner, post metal, desert rock, Illuminated Void est inclassable, un peu dans la veine de King Buffalo, le growl en prime. Le groupe né en 2021 dans le Wisconsin, sort ici son troisième album. Leurs influences sont à chercher du côté d’Anathema, de Paradise Lost et même de Pink Floyd, et les thèmes abordés dans les textes s’inspirent de l’ésotérisme.

Veriditas s’ouvre et se clôture sur deux titres fleuves de seize minutes et trente-trois secondes au milieu desquels prennent place trois autres pièces nettement plus raisonnables.

‘The Maze of Sleep’ et ‘Veriditas/Equinox’, en plus de posséder la même durée, ont globalement la même structure. Ils sont écrits en deux parties avec la seconde qui est acoustique. Le chant y est growlé au début et les pièces sont principalement instrumentales.

Mais revenons à la pochette, ce visage buisson nimbé de lumière froide qui s’ouvre comme un chemin et que deux silhouettes empruntent pour atteindre un havre de lumière, peut-être le chemin de l’âme. Si l’édition vinyle de cette merveille existait, je serais bien tenté pour me l’offrir tellement j’aime le visuel.

Veriditas est un album solo signé Matt Schmitz. Les quarante-huit illustrations noir et blanc du livret comme la couverture couleur sont l’oeuvre du même bonhomme, aidé de l’IA Midjourney. Un truc de fou, comme les paroles bien fumées.

‘Virgo Luciferia’ est certainement le titre qui se rapproche le plus de l’univers de King Buffalo. Nous nageons en plein psyché au chant scandé comme une transe même si ici, les textes sont un peu criés quand même. Son écriture est aussi moins linéaire et laisse place à un break suivi d’un solo de guitare de derrière les fagots avant de revenir au trip initial.

‘The Narrow Gate’ est un instrumental où flotte un growl évanescent (oui je sais, dit comme ça, ça fait bizarre) et des chœurs lointains sur quelques notes électroniques.

‘God Is An All Consuming Fire’ est une chanson jouée au coin du feu (pardon, j’ai honte). Un titre acoustique à la Anathema soutenu par des choeurs samplés où, pour la première fois, je sens la marque du projet solo, le côté minimaliste du pauvre qui aurait bien eu besoin de la contribution d’autres musiciens pour vraiment fonctionner.

Partagé par Katha sur twitter, ce troisième album de Illuminated Void est une très belle découverte disponible sur Bandcamp pour tous les amateurs de psyché, stoner, sludge, doom etc, etc. Je vous le recommande, surtout si vous aimez King Buffalo et le metal.

Orage – la foudre

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Après une longue attente au sommet de ma colline, les éclairs ont commencé à fuser à l’horizon. Des intra nuages mais également de la foudre. J’ai posé l’appareil sur le trépied pour réaliser des poses longues de dix secondes. Etant donné le peu de lumière j’ai ouvert à 5.6, tant pis pour la profondeur de champ, et même là j’ai du monter l’amplification à 800 ISO. Je ne vous cache pas que je n’ai pas appuyé sur le déclencheur à chaque éclair, car le temps d’appuyer sur le bouton, l’éclair a disparu. J’ai utilisé l’intervallomètre intégré au boitier Nikon, une photo prise automatiquement toutes les 11 secondes.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 2.8s, 800 ISO, f/5,6, 10s, 24 mm

Alors oui, la photographie n’a pas grand chose avec l’original. Il y a tout d’abord le recadrage libre réalisé pour focaliser l’image sur la foudre, enlever le premier plan et centrer sur l’horizon et les panneaux de circulation. Un zoom important sur l’image mais étant donné que je travaillais au 24 mm et que les orages étaient éloignés, je n’avais pas trop le choix. Ensuite j’ai augmenté l’exposition et appliqué un traitement noir et blanc avec beaucoup de contraste, très peu de clarté, plus de blanc, eu de hautes lumières et beaucoup de noir.

Après un coucher de soleil magnifique, une très grosse averse, j’ai enfin fait ma première photo d’éclair.

L’équilibre

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Quand vous trimbalez un équipement de 50 kilos dans le coffre, vous n’imaginez pas forcément que vous allez marcher en équilibre sur un fil.

Mais voilà, un télescope installé sur une monture équatoriale motorisée, c’est du réglage d’horlogerie malgré son poids.

Le tube du télescope pèse plus de 6 kilos et nécessite un contrepoids de 5,5 kilos pour l’équilibrer sur ses deux axes, déclinaison et ascension droite.

Mais sur le tube, vous allez également installer un chercheur, un renvoi coudé, un oculaire, peut-être un appareil photo, et le poids initial de 6 kilos passe rapidement à 8 voire 9 kilos avec un fort moment du fait que l’appareil se retrouve au bout du tube à plusieurs centimètres à l’arrière du miroir.

Dans cette configuration, je suis obligé de placer le contrepoids au point le plus éloigné de la monture, de remonter le tube le long de son axe et même ainsi, l’équilibre est très précaire.

Du coup j’ai ajouté un contrepoids de 3 kilos sur la monture et une masselotte de 800 grammes à l’avant du télescope, sur un rail bricolé pour l’occasion pour compenser la masse de l’appareil.

À chaque changement d’équipement, je dois rééquilibrer le télescope, déplacer les contrepoids et les masselottes sur leur axe.

L’autre solution consisterait à alléger la charge utile. Et cela tombe bien puisque je dispose également d’un petit appareil photo hybride Panasonic Lumix G9. Il pourrait me servir pour la photographie par projection. 

La photographie par projection est une méthode qui consiste à placer un oculaire au foyer du télescope et le boîtier derrière. Cette technique, qui permet de faire de la photographie planétaire,  nécessite un long adaptateur de 10 cm dans lequel il faut glisser l’oculaire et au bout duquel est vissé le boîtier photo sur une bague T2.

Le poids de l’oculaire plus celui de l’adaptateur, de la bague d’adaptation T2 et du boîtier photo sans parler du moment généré par la longueur de l’ensemble rendent l’installation très instable. Du coup je vais tester les qualités astro photos du G9, qui est un boîtier 4/3, pour cette configuration. Il pèse 500 grammes de moins que le Z8.

Me voilà donc avec deux adaptateurs T2, un pour monture Z, l’autre pour micro 4/3, un adaptateur pour la projection, un nouveau contrepoids, deux masselottes, un rail de 69 cm et un boîtier photo supplémentaire à emporter lors des sorties astronomiques. 

Après une nuit d’insomnie, j’ai réalisé que les deux contrepoids Neewer respectivement de 300 et 500 grammes pouvaient être vissé directement sur la queue d’aronde du télescope sans avoir à installer un rail supplémentaire. J’ai installé le télescope dans le salon, vissé les contrepoids au tube et testé toutes les combinaisons d’accessoires, Nikon Z8, Panasonic Lumix G9, oculaires, renvoi coudé, projecteur avec G9. J’ai noté sur la queue d’aronde les points d’équilibre et veillé à ce que mon tube dérive légèrement vers l’est.

Le télescope est prêt, d’ailleurs samedi matin, à 6h, alors que tout le mode dormais, j’ai testé pour la première fois l’adaptateur de projection avec un oculaire 9 mm et le G9 sur la planète vénus qui se levait à l’horizon. Et ça marche !

Alors non, ce n’est pas la lune, c’est bien la planète Vénus situé à 41 millions de kilomètres. Venus présente aussi des phases.

Orage – l’averse

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Comme bien souvent, lorsque le temps est à l’orage, il y a de la pluie. Et lorsque le ciel déverse des trombes d’eau, mieux vaut être à l’abris. L’averse arrive alors que je suis dehors, en train de photographier le coucher de soleil qui prend une forme toute particulière avec les nuages à l’horizon, une lointaine éclaircie au dessus des Vosges où le soleil brille encore. Je suis obligé de me mettre à l’abris dans la voiture, en attendant que l’averse passe et au travers du pare brise j’admire le coucher de soleil mêlé aux gouttes de pluie.

J’avais réalisé une photographie dans le même esprit au même endroit en plein jour il y a quelques mois. L’orage approchait mais il ne pleuvait pas encore, par contre le vent soufflait en rafales. Cette fois le sujet était le coucher de soleil et les goutes, pas le tableau de bord de la voiture et les Vosges.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 2.8s, 500 ISO, f/2.8, 1/30s, 70 mm

Comme pour la première photo de cette série, j’ai modifié la température de l’image pour retrouver les couleurs du coucher de soleil. J’ai augmenté l’exposition, le contraste, la vibrance et la saturation, pour retrouver les couleurs. J’ai aussi joué avec l’étalonnage et le color Grading, hautes lumières chaudes, basses lumières froides. Autant dire que j’ai ramé avec les couleurs pour obtenir le résultat désiré. Et afin de rendre les goutes plus nettes sur le pare brise, j’ai augmenté également la clarté et la texture.

Le résultat est une image un peu abstraite, pas franchement fidèle à la réalité mais que je trouvais intéressante à exploiter.

Le tour de Gaule

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Cela faisait longtemps que j’ai envie d’entreprendre un road trip en France, histoire de découvrir des lieux que je dépasse depuis l’autoroute sans jamais m’y arrêter. D’ordinaire je traverse la France d’Est en Ouest ou du Nord au Sud sans étape, juste quelques pauses pipi pour le carburant et le café.

J’avais parlé à mon épouse du parc des oiseaux de Villars les Dombes, au nord de Lyon. Un parc qu’elle avait visité étant enfant, lorsqu’elle habitait la ville où se rencontrent la Saône et le Rhone. Nous avons décidé d’y aller pendant le week-end du 15 août, au début de mes congés d’été. Et c’est de là qu’est né l’idée d’un road trip de quelques jours en voiture qui nous aurait conduit de villes en villages, tranquillement jusqu’au parc.

Bison futé m’a un peu découragé. Le Week-end du 15 août semblait tendu, vendredi et samedi rouge, dimanche orange et les deux derniers jours verts. Alors nous avons réduit la voilure, partant le dimanche pour revenir le mardi. Trois jours pour aller et revenir de Villars les Dombes en passant par Langres et Gruyères. Pour le road movie slow motion c’était raté, par contre nous pouvions encore visiter le parc.

Dimanche matin nous prenions la route, direction Langres, notre première étape. Nous arrivons à destination peu avant midi, juste à temps pour prendre l’apéro en terrasse avec l’unique collègue qui travaille seul, isolé des autres, dans cette petite ville de province qui possède le triste record de froid en France. Après un burger arrosé d’une bière locale nous laissons le collègue à son travail et nous nous lançons dans le tour des remparts, promenade que j’avais déjà faite sous une pluie battante. 

La ville, outre ses fortifications, possède de belles bâtisses renaissance, un clocher qui domine la ville, quelques tours ainsi qu’un ancien train à crémaillère stationné sur le chemin de ronde. Largement de quoi occuper l’après-midi. 

Nous nous sommes aperçus trop tard que nous aurions pu rester plusieurs jours sur place pour visiter les abbayes et les lacs de la région. Hélas, notre planning serré ne nous laissait pas le temps de tout visiter.

Après une nuit ponctuée de claquements de portes, d’installation de forains sur le parking de l’hôtel, de sorties des pompiers (la caserne était en face de notre chambre), le petit déjeuner pantagruélique de l’hôtel Ibis devait restaurer nos forces : quelques tranches de pain de mie jetées en vrac sur un plat, une heure de retard à l’ouverture et plein de touristes exprimant leur mécontentement dans toutes les langues. Au moins il y avait du café chaud, car la route allait être difficile.

Sous un véritable déluge orageux, aveuglé par les éclairs, nous descendons en direction de Lyon pour atteindre le parc de Villars les Dombes. Mon épouse récupère de la nuit sur le siège passager et j’essaye de dépasser les quatre vingt kilomètres à l’heure sur la chaussée inondée. La pluie se calme et vers les dix heures du matin nous atteignons le parc. À peine arrivés, les nuages se dissipent, laissant place au soleil brûlant. 

Le parc prend place autour d’un étang, ici on appelle cela des dombes, d’où le nom Villars les Dombes. Au centre s’élève une impressionnante tour près d’une arène réservée aux deux spectacles quotidiens et partout autour prennent place des volières de toutes les tailles. Le visiteur peut rentrer dans certaines et s’approcher des volatiles comme celle dédiée aux oiseaux d’Afrique. C’est celle que j’ai préféré, la plus vaste, donnant presque l’impression que les oiseaux sont en liberté. La vue imprenable du haut de la tour, fut également un grand moment, un site idéal pour observer d’au dessus les oiseaux qui survolent l’eau verte des dombes.

Les petites volières fermées où tournent en rond les piafs m’ont donné un peu la nausée. C’est triste de voir des animaux en cage mais bon, c’est un parc. Au choix je préfère Sainte-Croix ou la Volerie des Aigles. A Villars les Dombes il y a beaucoup de monde, tout est trop grand et trop bien orchestré. Même le spectacle des oiseaux, aussi beau qu’il soit, me semble trop artificiel.

Avant d’aller rejoindre notre nouvel hôtel, nous avons fait un crochet par le village médiéval de Pérouges et ses fameuses galettes au sucre. Le lieu est nettement plus touristique que dans mes lointains souvenirs mais les ruelles sont toujours aussi belles et les galettes délicieuses.

Le second hôtel, proche du parc, n’est pourtant pas un ibis mais un lieu à l’ancienne avec des chambres non stéréotypées, le genre de lieu que j’apprécie beaucoup. En plus il était calme et le petit dej copieux. Tant mieux car il fallait maintenant revenir vers Strasbourg.

Finalement, au lieu du détour de plus d’une heure par la Suisse, initialement envisagé, nous avons opté pour Beaune et ses hospices, une ville devant laquelle je suis toujours passé en voiture sans jamais m’arrêter. Une pause culturelle sur la route des vacances.

Il y avait une longue queue devant l’entrée des hospices pour un quinze août. Et pour cause, quelle merveille ! Enfin merveille se mêlant au sordide car le splendide dortoir façon cathédrale ou château médiéval avec se alignements de lits numérotés, faisait froid dans le dos. D’un autre côté, la cour principale à colombages et les toits aux ardoises multicolores brillant au soleil réchauffait le cœur.

Restaient trois heures de route avec une option pour nous arrêter à Besançon. Mais j’y passe souvent pour le travail et la chaleur accablante de cette après-midi nous a découragée. Vers seize heures nous retrouvons notre maison, nos voisins, le chat, notre fils et notre lit si confortable.

Orage – le coucher de soleil

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La série de cette semaine parle d’orage. Lorsque qu’un orage s’approche de la maison, je pars souvent en voiture avec un appareil photo ainsi qu’un trépied dans l’espoir de réussir une image d’éclair. Mon spot se situe au sommet d’une petite colline sur la M84 non loin de Blaesheim. L’horizon est dégagé dans à peu près toutes les direction et particulièrement vers l’ouest avec une très belle vue sur les Vosges.

Cette photo a été prise au coucher du soleil, alors que l’orage approchait. L’appareil est posé sur le goudron avec la route comme perspective. Des fois, il faut savoir changer de point de vue, les photographies réalisées à hauteur d’homme sont souvent banales.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 2.8, 1/30s, ISO 3200, f/11, 24 mm

Il y a une grande différence entre le fichier issu de l’appareil photo et le développement. Ceci est du à la balance des blancs mal ajustée lors de la prise vue. En réalité les tons étaient nettement plus chauds. Le boitier mesurait 2500 K et je suis revenu à 4600 K. L’image est recardée en 16/9. J’ai atténué les hautes lumières, débouché les ombres, ajouté un peu de contraste mais je n’ai pas touché à la saturation, il n’y en avait pas besoin.

Evidemment, comme vous pouvez le constater, le chasseur d’orage que je ne suis pas, n’a pas d’éclair sur son image. Par contre la foudre est tombée tout près de l’endroit où je me suis garé.

Dymna Lotva – The Land Under the Black Wings : Blood

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Angry Metal Guy l’a découvert, Alias en a fait les éloges et je l’ai acheté. The Land Under the Black Wings : Blood est un album du groupe biélorusse Dymna Lotva et si plein de monde l’a encensé, ce n’est pas sans raison. Du coup, je n’ai pu résister à l’envie de vous le présenter à mon tour.

On parle ici de soixante douze minutes de post black metal torturé et treize morceaux que j’écoute en boucle depuis son achat.

L’album a tout pour faire peur, plus d’une heure de doom post metal avec pas mal de cris et de growl, une thématique glauque à souhait et un artwork morbide. Je l’ai pourtant adopté dès la première écoute comme ma chérie, pourtant assez douillette avec ce genre d’atmosphère lugubre.

Deux voix se rencontrent ici sur un post metal riche en sonorités, disons exotiques pour le genre, comme des cloches, du saxophone, des cordes, beaucoup de piano, des choeurs, des pleurs d’enfant, les paroles d’une femme, des hurlements (plein) et pas mal de guitares mandolines.

Le duo a l’air bien atteint, tout particulièrement la chanteuse aux bras recouverts de scarifications. Mais après ce qu’ils ont traversé dans la vie, on peut comprendre.

Étrangement, tout cela est très mélodique et homogène, à tel point que l’on croirait entendre un unique titre long de soixante douze minutes. L’album aurait pu figurer comme BO de l’Exorciste ou de Dracula avec ses hurlements et son écriture très cinématique. Sauf qu’ici on ne parle pas de fantastique, mais d’horreurs bien réelles. The Land Under the Black Wings : Blood parle en effet de l’occupation de la Biélorussie pendant la seconde guerre mondiale et fait étrangement écho à la répression sanglante dans ce pays et l’actuelle guerre en Ukraine.

Le quatrième morceau, très justement intitulé l’’Enfer’, devrait vous hérisser les cheveux sur la tête. Tout commence par un enfant parlant d’étrange manière pendant qu’un autre pleure sur un doom martial martelé au piano. Puis soudain, la chanteuse se met à hurler d’effrayante manière comme si un soldat russe lui arrachait les tripes. Et le titre poursuit, après un passage de saxophone dans de nouveaux hurlements de terreur. Un assemblage assez effrayant qui pourtant donne un morceau étonnamment mélodique.

Et si l’album comporte quelques passages relativement éthérés, dans l’ensemble le groupe ne relâche pas la pression. Il faut dire que le thème abordé ici est celui de l’oppression. Normal pour un groupe biélorusse qui s’est exilé en Ukraine avant de fuir vers la Pologne sous une pluie de missiles russes.

Ne tournons pas autour du pot. Cet album est une énorme claque dans la gueule de nos camarades popov. The Land Under the Black Wings : Blood rentre de ce pas dans la petite liste des albums de l’année. Je l’ai tellement aimé que je viens de commander l’édition digipack deux CDs.

Toutefois, avant de vous jeter sur le vinyle ou une autre édition, allez l’écouter d’abord sur Bandcamp, surtout si vous n’êtes pas un métalleux. Vous pourriez prendre peur.

Les toiles d’araignées

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Pour finir cette série sur Langres, j’ai choisi la photographie d’un Christ. Elle a été prise dans la Cathédrale Saint-Mammès de Langres au sommet de laquelle je suis monté pour admirer la ville d’en haut.

Je ne suis pas vraiment un fervent catholique mais plutôt un hérétique pratiquant. J’aime cependant beaucoup l’architecture des lieux de culte et je résiste rarement à l’envie d’y prendre des photos qui finissent le plus souvent à la poubelle. Cette fois, en prenant le Christ sur sa croix, j’ai vu des toiles d’araignées sous ses aisselles et cela m’a fait sourire.

Voici le cliché original auquel j’ai soustrait le bruit. Le traitement noir et blanc est ici poussé dans ses extrêmes avec beaucoup de clarté sur la croix pour faire ressortir le Christ tout en atténuant le reste de l’image.

Combien je gagne ?

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En tant qu’influenceur, je me dois d’être absolument transparent sur mes revenus et avantages tirés des réseaux sociaux. En plus c’est à la mode en ce moment avec la nouvelle loi sur les publicités et contenus sponsorisés.

Tout d’abord listons les médias sur lesquels j’interviens :

Maintenant regardons le nombre d’abonnés :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 128 au dernier recensement
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 je crois
  • Le blog de Neoprog : une vingtaine de vues par jour
  • La page Facebook Chroniques en Images : 38 followers 
  • Mon compte Twitter : 106 abonnés
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 370 abandonnés
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 3 abonnés
  • La boutique photo Blink : pas de statistiques 

Combien me coûtent ces médias chaque année :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 28 € 
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 72 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 75 €

Je dépense donc environ 175 € par an pour exister sur les réseaux sociaux ce qui est très raisonnable.

En contrepartie je reçois des promotions, des invitations, du matériel pour que j’en parle sur mes médias.

Cette année j’ai dû recevoir deux CDs en cadeau ou promotion, accidentellement d’ailleurs car j’ai bien fait comprendre aux maisons de disques et artistes que je ne chronique que la musique que j’achète.

J’ai reçu des accréditations photos pour des concerts (accréditations que j’ai à chaque fois demandées) et pour lesquelles j’ai payé mon billet d’entrée, sauf pour Riverside au Z7. J’ai été invité par ArpegiA pour le concert de Lazuli, mais là encore j’ai acheté mon billet. Par contre, je l’avoue, ils m’ont invités à manger et j’ai goûté à leur hospitalité ainsi qu’à leur amitié.

Je n’ai reçu aucun matériel audio, photo ou vidéo d’aucun revendeur ou marque ce qui est normal puisque je ne présente aucun test en ligne.

À côté de ça les réseaux sociaux me rapportent :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 0 €
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter  : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 0 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 0 €

Soit un total annuel de   0 €

Je fais donc face à un déficit de 175 €.

Et c’est sans parler les albums que j’achète pour les chroniquer. Plus de 50 disques avec un prix moyen de 20 € soit 1000 €. Et puis il y a les livres et les bandes dessinées, une douzaine par an soit environ 300 €. 

Je ne compte pas le matériel qui me sert à photographier, filmer, monter, développer, on va dire que cela rentre dans mes dépenses liées aux loisirs.

On arrive à une estimation globale des dépenses annuelles de 1475 € et aucun bénéfice généré en retour. D’après ma femme, ce n’est donc pas un travail puisque cela ne rapporte pas d’argent.

Par chance, j’ai un sponsor, mon employeur, qui me verse généreusement 2800 € nets par mois pour un travail réel sans aucun lien avec ces réseaux sociaux sus nommés. Par contre, dans quelques années si tout va bien, avec 1600 € de retraite mensuelle, ces 123 € risquent de peser lourd dans le budget familial. Bon d’ici là je serai peut-être lassé de faire le mariole sur Internet.