Lowen – A Crypt in the Stars

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En 2018 le groupe britannique Lowen sortait son premier album A Crypt in the Stars. Trente-cinq petites minutes de doom fleurant bon le rétro progressif chanté par Nina Saeidi.

Je suis tombé dessus par hasard et j’ai tout de suite accroché à leur musique venue d’une autre époque. Pourtant, croyez-moi, A Crypt in the Stars ne partait pas gagnant. Sa production est tout simplement exécrable et Nina n’a pas tout le temps le diapason près de son oreille.

Je n’ai pas beaucoup d’informations sur la formation d’origine, seuls Nina et Shem Lucas sont crédités sur l’album alors que l’on entend de la batterie, de la basse et de l’orgue Hammond est présent sur quelques morceaux. Le chant, pas toujours très maîtrisé, donne dans l’incantatoire à la Mandylion sauf que Nina n’est pas Anneke.

La musique, elle, joue un doom stoner parfois agrémenté de claviers vintages à souhait donnant une touche rétro prog aux compositions.

Le premier morceau au titre imprononçable ouvre l’album acapela, façon prière aux dieux ou lamentation avant de s’enfoncer dans un stoner assez dense d’où surnage le chant plaintif de Nina.

Le titre ‘The Fortress of Blood’ pousse le curseur jusqu’à épouser les sonorités d’un grand classique du prog, à savoir In The Court Of The Crimson King. On y entend en effet, en trame de fond, un orgue Hammond rugissant sur lequel s’impose le chant déclamé de Nina rythmé par une batterie très clairsemée. Et à la cinquième minute, l’orgue prend le dessus sur le reste de la musique pour un magnifique voyage progressif.

‘Krenko’s Command’ est nettement plus rentre-dedans. Dans ce second morceau, beaucoup plus direct et presque deux fois plus court, vous n’entendrez que des guitares saturées, une batterie assez bourrine et bien entendu le chant qui lui ne varie guère.

Le dernier titre de l’album, ‘In Perpetual Bloom’, qui dépasse les onze minutes, épouse une forme plus psychédélique et joue un peu les prolongations. La dernière partie quasi instrumentale qui fait quand même un peu au remplissage, surtout sur un album aussi court.

L’album A Crypt in the Stars, s’il m’a d’abord séduit, a été rapidement éclipsé par l’arrivée de Stalagmite Steeple et par la dernière découverte d’Alias, la chute de Numenor racontée par Anfauglir.

D’ailleurs, ce sera peut-être cette nouvelle acquisition dont je parlerai la semaine prochaine, parce que franchement, j’adore cet album.

Hoo !

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Nébuleuse de la Trompe d’éléphant

Chez les photographes le débat entre les partisans de la retouche et ceux du développement fait rage depuis l’avènement du numérique. 

Où s’arrête la photographie et où commence l’image de synthèse ? Avec l’arrivée de l’IA générative, même les fervents adeptes de Photoshop commencent à poser des limites éthiques. 

Il est possible d’effacer des personnages, d’enlever des objets disgracieux, de transformer une journée ensoleillée en matin brumeux, de remplacer un ciel par un autre, d’inventer une partie du cliché, voire de fabriquer de toute pièces un paysage grâce à l’IA générative. 

Alors à quel moment une photo n’est plus qu’une image numérique ? Je n’ai pas la réponse à cette question. Personnellement, j’use le moins possible de ces traitements qui substituent une réalité à une autre plus virtuelle. Je n’utilise pas Photoshop mais Lightroom et je n’utilise l’IA que pour réduire le bruit et supprimer de tous petits détails que je n’avais pas noté en réalisant le cliché. Mais ça c’est en photo.

Nébuleuse du Sorcier

En astro photo, tout est différent. Car qu’est-ce qu’une image en astronomie ? Un signal extrêmement faible, souvent imperceptible par l’œil humain, amplifié par un instrument et une caméra puis délinéarisé dans un logiciel pour transformer des fréquences presque invisibles en couleurs. 

Des fréquences invisibles comme l’infrarouge ou l’ultraviolet que les caméras captent et auquel on attribue arbitrairement des couleurs. Lorsque vous regardez une image du télescope Hubble ou James Web, vous ne voyez pas la réalité, vous voyez différentes longueurs d’ondes colorées puis additionnées pour fabriquer une photographie.

Par exemple James Web ne voit que dans l’infrarouge, autant dire que ses couleurs ne reflètent jamais la réalité. 

En astronomie, certains utilisent des filtres qui ne laissent passer que certaines longueurs d’ondes ou bloquent certains rayonnements. L’image obtenue est inévitablement biaisée par rapport à la réalité.

J’ai commencé la photographie astro avec un appareil Nikon non défiltré, c’est à dire dont le capteur bloque une partie de l’infrarouge, comme tous les boîtiers photos grand public. Ensuite j’ai utilisé une caméra qui capte tout le spectre, visible et invisible, augmentant considérablement la sensibilité de mon setup. Puis j’ai ajouté un filtre UV/IR Cut pour supprimer les ultraviolets et les infrarouges des éclairages urbains qui polluent les images. Enfin j’ai utilisé un filtre tri bandes qui ne laisse passer que des plages étroites de longueur d’onde, hydrogène, oxygène, souffre. Mes photos ne reflétaient plus vraiment la réalité mais avaient gagné en netteté.

Nébuleuse Dumbbell

Il y a peu j’ai publié une photo de la nébuleuse de la Trompe d’Eléphant et un de mes mentors m’a conseillé de la traiter en HOO, c’est à dire avec les longueurs d’onde de l’hydrogène et l’oxygène. 

Oui mais comment ? Et quel intérêt ? Il m’a envoyé un tutoriel basé sur le logiciel Pixinsight et j’ai essayé. La vidéo dure plus d’une heure et contient plein de concepts qui sont loin d’être évidents. Il m’a fallu deux visionnages avec de multiples arrêts sur images et quelques notes pour comprendre l’idée.

Le principe est d’attribuer une couleur, rouge, vert ou bleu, à une une longueur d’onde particulière. Rouge pour l’hydrogène, vert et bleu pour l’oxygène. Ensuite on isole ces couleurs avec des masques pour les traiter de manière indépendante pour enfin tout assembler pour fabriquer une image.

En réalité c’est un peu plus compliqué. En astro photographie, on va tout d’abord étirer l’histogramme des lumières pour amplifier certaines parties et en atténuer d’autres. On va également séparer les étoiles de l’objet photographié pour les traiter indépendamment. Souvent on choisit de réduire le nombre d’étoiles. On assombrit le fond du ciel pour éviter d’obtenir une voûte céleste grise. Bref on bidouille pendant des heures.

À la fin que reste-il de la réalité ? Nous avons filtré les fréquences, amplifié la lumière, enlevé les étoiles, assombri le ciel, attribué des couleurs arbitraires à certaines fréquences, rehaussé des couleurs, estompé d’autres, supprimé des étoiles, ajouté du contraste, réduit le bruit et fabriqué une photographie avec tous ces éléments additionnés.

Nébuleuse du Cocon

Certains astronomes amateurs s’insurgent à raison contre ces pratiques. Car l’information qui pourrait servir à la recherche disparaît lors du traitement de la photographie. Si on n’utilise pas des filtres étalonnés, des caméras spécifiques et des traitements non destructifs, l’image n’est plus exploitable pour la science.

Personnellement, je fais des photographies astro pour la beauté de l’image, pas pour la science. Et le traitement HOO m’offre une toute nouvelle palette de couleurs pour composer des images spectaculaires même si elles sont peu scientifiques. 

Un jour je changerais peut-être d’avis, j’utiliserais une caméra monochrome et des filtres étalonnés. Mais pour l’instant, je me fais juste plaisir.

Les sept vies d’un chat

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Il y a eu tout d’abord Aquila, une chatte siamoise tout juste sevrée, qu’une amie de ma mère, a confié à mes bons soins. J’étais adolescent et je suis devenu fou de cette petite amoureuse exclusive. Ma mère, qui détestait les chats – Aquila le lui rendait bien – l‘a rendue à sa propriétaire lorsque j’ai commencé les études à Toulouse. Entre temps je m’étais trouvé une nouvelle amoureuse, humaine celle-là et je ne pouvais pas l’emmener dans le sud. J’ignore ce qu’est devenue cette jolie boule de poils mais je regrette encore de ne pas l’avoir gardé avec moi.

Chloé est arrivé quelques années plus tard, une jeune écaille de tortue abandonnée à Montpellier et recueillie par un couple d’amis. Ils nous ont annoncé qu’ils avaient un petit cadeau tout mignon pour nous lorsque nous sommes allés les voir lors d’un week-end dans le sud. Une fois la boule de poils dans nos bras, nous n’avons pas pu dire non et nous l’avons ramenée en région Parisienne. Ce fut notre premier bébé. Trois ans plus tard, elle est sortie par la fenêtre de l’appartement au rez-de-chaussée à Strasbourg alors que nous venions à peine de nous y installer. Nous ne l’avons jamais retrouvée.

Lorsque nous avons déménagé dans notre maison, nous avons promis aux enfants de prendre un chat et un chien. La première pensionnaire s’appelait Noisette, une gentille chatte européenne que sa propriétaire ne pouvait pas garder. Comme de nombreux chats, elle avait des problèmes de reins et une vaccination de routine lui a été fatale. Nous l’avons perdu pendant la nuit de Noël il y a quatorze ans.

Peu de jours après sa mort, nous adoptions une chatte tricolore. À la SPA, la dame qui nous accueillit, nous avait pourtant prévenu : elle mord, elle crache et elle griffe, c’est une tricolore ! Mais lorsqu’elle m’a tendu la petite bête, celle-ci s’est immédiatement blottie contre mon épaule et nous sommes reparti avec.

Mon petit dernier l’a baptisé Cannelle ce qui convenait parfaitement à sa robe rousse, blanche et noire. Le petit monstre caractériel s’est vite adapté à la maison et ses occupants, devenant la maîtresse des lieux. Certes, à la moindre contrariété la bestiole crachait ou mordillait, mais c’était un amour très affectueux qui a accompagné nos deux enfants jusqu’à leur vie d’adulte.

Luna a fait un passage éclair chez nous, une croisée siamoise magnifique que notre voisin avait chassé de sa grange après avoir tué ses petits. Elle était indépendante, sauvage, aventurière et la cohabitation avec sa colocataire Cannelle fut des plus explosives. Parfois, accidentellement, les deux boules de poils s’endormaient l’une contre l’autre et lorsqu’elles s’éveillaient, le combat de rue reprenait. Le cœur de Luna a flanché un beau soir d’été alors qu’elle chassait dans le jardin.

C’est un fait cruel, les chats vivent hélas nettement moins longtemps que les hommes et en juin dernier, Cannelle a commencé à perdre l’appétit. Ses reins étaient également malades. Une véritable malédiction chez les félins. 

Les derniers jours de Cannelle ont été d’une grande tristesse. Elle ne mangeait plus du tout et buvait à peine, devenue l’ombre d’elle même, se cachant pour mourir derrière les canapés. Il ne lui restait plus que la peau sur les os alors qu’un mois plus tôt son bidon dodu balayait encore le parquet. 

Le vétérinaire l’a aidé à partir en douceur en compagnie de mon épouse et de mes deux garçons. Au moins elle n’a pas souffert trop longtemps.

Avec qui vais-je regarder les séries TV sur le canapé ? Qui lira de la science-fiction sur mon ventre en ronronnant, mangera les vers de terre du compost, m’accueillera en râlant lorsque je rentrerai trop tard du travail ? Qui miaulera pour que quelqu’un lui ouvre la porte d’entrée et cinq minutes plus tard pleurera devant la fenêtre du salon fermée pour se mettre au chaud, qui boira dans le mug de mon épouse, qui traversera toute la maison en bondissant pour exiger son petit un bout de poulet ? 

Adieu Cannelle…

Returned To The Earth – Stalagmite Steeple

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Tim Bowness, No Sound, Blackfield, ces noms vous parlent ? Alors, fermez les yeux et ouvrez les oreilles. Je vais vous faire découvrir l’album Stalagmite Steeple sorti l’an passé.

L’artiste caché derrière le projet Returned To The Earth né en 2014, se nomme Robin Peachey. Un motard barbu qui est également compositeur, chanteur et guitariste. À ses côtés jouent Paul Johnston à la batterie, aux claviers et à la guitare ainsi que Steve Peachey aux synthés.

Stalagmite Steeple est son second album après Fall Of The Watcher en avril 2022. Six morceaux de rock progressif de cinq à dix minutes pour un peu moins de trois quarts d’heure de mélancolie.

Outre la douceur du chant au spleen dans l’esprit de Tim Bowness, il y a cette musique aux magnifiques traits de guitares et aux claviers planants qui ne laissera aucun amateur de No Sound indifférent.

Évidemment, avec de tels ingrédients, les morceaux ne brillent pas par leur gaieté. D’ailleurs les titres des pièces donnent clairement le ton : ‘Die For Me’, ‘Dark Morality’, ‘The Final Time’…

Alors, si votre médecin vous a prescrit des antidépresseurs, n’avalez pas la boite d’un coup en écoutant Stalagmite Steeple, ça pourrait vous être fatal.

Mon titre préféré est le premier de l’album, une pièce d’un peu plus de sept minutes intitulée ‘Dark Morality’ où l’on retrouve tous les ingrédients que j’aime chez Returned To Earth, guitares, piano, mélancolie et chant.

Malgré son écriture très progressive, particulièrement sur le titre ‘Die For Me’, Returned To The Earth use de la forme classique couplet refrain avec un petit solo de quelque chose qui se glisse même dans les courts formats.

Le côté prog vient plus des palettes sonores et rythmiques utilisées par Robin tout au long de l’album. On retrouve en effet des tonalités et des tempos bien connus comme le piano accompagné de cordes utilisé dans de nombreux morceaux.

L’album n’est pas révolutionnaire en soit, mais je le trouve absolument sublime. Si je l’avais découvert l’an passé, il aurait eu de bonnes chances de figurer sur le podium.

L’amourante

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Je n’achète plus de bandes-dessinées depuis pas mal de temps car cela prend trop de place à stocker et que sorti des Gaston Lagaffe, je relis rarement une BD.

C’est mon épouse qui a acheté l’Amourante lors d’une razzia chez notre librairie alors que de mon côté je faisais le plein de livres pour survivre à la canicule.

Mon épouse ayant dévoré l’Amourante, je me suis tout de même penché sur ce roman graphique au titre intrigant. Amour et mourante, étonnante contraction.

Le graphisme de Pierre Alexandrine n’est pas franchement typé, un trait relativement banal souligné de noir et des couleurs pastel. Les visages des deux principales héroïnes se confondent,  les personnages sont souvent cadrés de très près, le dessin n’est pas très fouillé mais les paysages sont parfois d’une grande beauté.

Le scénario tient bien la route sans pour autant être révolutionnaire : Louise, une jeune fille née il y a plusieurs siècles est immortelle à deux conditions, être aimée et ne pas aimer.

La BD débute de nos jours, Zayn sonne à la porte de Louise afin comprendre pour quelles raisons cette belle jeune femme ne désire pas poursuivre leur relation qui avait débuté sous les meilleurs hospices. 

Comme il s’entête à vouloir comprendre, Louise lui raconte alors son incroyable histoire. La vie de Louise pendant six cent ans, l’histoire de ses amoureux souvent transis et de ses amours contrariés. Une réflexion légère sur les relations humaines et sur la stupidité de l’homme.

L’Amourante est une bande-dessinée agréable à lire et à regarder mais elle n’est pas franchement remarquable. Disons que je l’aurai rapidement oubliée.

Les Miracles du Bazar Namiya

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À deux heures de Tokyo, dans une petite ville, des personnes déposent des lettres dans la boîte d’un bazar à l’abandon. L’adresse est connue de quelques uns. Lorsque que vous rédigez une question à Namiya le soir, vous recevez une réponse manuscrite à votre nom le lendemain matin, dans la boîte à lait à l’arrière de la boutique.

Un trio de bons à rien, sortant d’un cambriolage qui ne sait pas passé comme prévu, trouvent refuge le 12 septembre au soir dans le bazar abandonné. Et brusquement alors qu’ils s’installent pour la nuit, une lettre tombe dans la boîte à lettres, intrigant nos trois malfaiteurs. C’est là que démarre le livre de Keigo Higashino, un auteur de romans policiers japonais à succès. 

L’histoire des lettres a commencé des dizaines d’années plus tôt et le récit voyage dans le temps comme les lettres écrites par leurs auteurs qui demandent de conseil à Namiya.

Une sportive amoureuse, une future mère célibataire, un enfant désespéré, des gamins farceurs, tous reçoivent une réponse à leur demande.

Une fois encore, le roman de Keigo Higashino est écrit comme une suite de nouvelles reliées entre elles, une sorte de palindrome littéraire qui voyage de Tokyo à la petite ville de province, du présent au passé, d’un personnage à l’autre avec beaucoup d’humanité.

Le livre montre la société japonaise avec ses codes d’honneur, présente des personnes face à leurs dilemmes et aux choix de vie qu’ils feront en suivant ou non les conseils de la personne qui leur répond. Car évidemment, nos trois compères finissent par découvrir l’histoire du bazar et décident de répondre à la lettre.

Les Miracles du Bazar Namiya prend alors une tournure fantastique inattendue, mais ça vous le découvrirez uniquement en lisant ce merveilleux roman de Keigo Higashino.

ILLUMISHADE – Another Side of You

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Les critères qui décident des albums que je vais présenter ici sont multiples.

  • Le premier, c’est bien évidemment mes goûts.
  • Le second, c’est de varier les plaisirs.
  • Le troisième, c’est que ce soit une nouveauté.
  • Le quatrième c’est de vous présenter de temps en temps un groupe suisse dont Alias n’a jamais parlé, rien que pour l’énerver.

Aujourd’hui j’ai trouvé la perle rare, il remplit presque tous les critères. Illumishade est un quintet de metal mélodique suisse à chanteuse que Stéphane Gallet n’a sans doute pas encore découvert, puisqu’il n’en parle pas sur son blog.

Leur album Another Side of You est hélas sorti l’an passé, je l’ai vu trop tard. On ne peut pas gagner à tous les coups. Il compte quatorze titres de deux à six minutes pour presque une heure de musique. Du métal symphonique vaguement apparenté au progressif à consonance fortement commerciale.

Le métal symphonique implique souvent une jolie chanteuse à la voix fabuleuse pour émoustiller les gros tatoués anesthésiés par la bière. Ici encore Illumishade remplit le contrat. Fabienne Erni, qui joue également du piano dans le groupe, est une belle femme à la voix puissante et riche en nuances.

L’album donne le symphonique, la presque pop, le djent, l’électro, alternant tabassage modéré et douceur sans pour autant passer par la case growl, ce qui est presque regrettable. Car presque une heure de chant féminin, aussi beau soit-il avec relativement peu de passages instrumentaux sorti de ‘Enter the Void’ et ‘The Horizon Awaits’, cela fatigue à la longue.

Le titre ‘CYCLONE’, qui est d’ailleurs le plus long de Another Side of You, possède justement un bel équilibre entre musique et chant, entre caresse et grosse baffe. Il débute par du djent, continue sur du chant, revient au djent, laisse place à une section instrumentale cinématique et retourne au chant.

Dans le genre qui poutre, il y a également le morceau ‘ENEMY’ qui est pas mal, même si je préfère la construction de ‘CYCLONE’.

Au milieu de métal se glissent quelques surprises comme ‘Verliebt’, comprenez « amoureuse », le dernier titre joué au piano par Coen Janssen du groupe Epica et chanté en allemand par Fabienne. Et dans le huitième titre ‘Fairytale’, mon âme forgeronne s’est révoltée. J’ai presque eu l’impression d’entendre Céline Dion dans les vocalises de la chanteuse.

Les guitares de Jonas Wolf sont classiques mais font bien le job que ce soit en mode poutrage ou solo dégoulinant. La basse de Yannick pourrait être plus en avant et la batterie de Marc manque à mon avis de personnalité. Mais ce sont les claviers de Mirjam et la voix de Fabienne qui donnent à Illumishade sa patte toute particulière.

Another Side of You est un album relativement varié qui veut plaire à un large public. Il ne parvient pas totalement à me convaincre cependant car il souffre de quelques longueurs, non pas par des titres à rallonge, mais par quelques répétitions. C’est aussi un album trop axé sur le chant et qui aurait gagné en mettant la musique plus en avant. Cela reste néanmoins du bel ouvrage et si vous ne connaissez pas le groupe, allez les écouter.

Après trois semaines de pluie

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Après la canicule du mois de juin, juillet a été des plus arrosé en Alsace.

Le week-end c’était lecture et séries TV emmitouflé dans un pull pour luter contre la froidure. Impossible d’entretenir le jardin sous les averses orageuses ou d’aller se promener en montagne.

En semaine c’était pantalon de pluie et kWay pour aller au travail à vélo.

La nuit des étoiles est tombée à l’eau et le télescope n’est pas sorti une seule fois après la fête nationale.

La première fenêtre astro à se présenter fut un soir de pleine lune, après un aller-retour à Lyon en camionnette, autant dire les pires conditions pour faire de l’astronomie. Pourtant je suis monté, avec la lunette et le télescope, histoire de réaliser des observations visuelles pendant que je photographiais le ciel.

Je suis monté très tôt afin de profiter de la fraîcheur et observer le soleil. Sur le parking il y avait pas mal de monde dont Philippe, un astronome en culotte courte tatoué de partout, équipé d’un petit télescope Skywatcher 150/750 sur une mini monture azimutale. C’était sa première au Champ du Feu. Il était excité comme un pou avec plein de questions de débutant auquel j’ai tenté d’apporter tant bien que mal des réponses.

J’ai installé mes deux instruments et pointé le télescope vers le soleil, histoire d’observer l’astre qui nous prépare des températures records pour cette semaine. Il était comme d’ordinaire, jaune avec quelques rares tâches noires. Presque décevant lorsque l’on considère que la température va monter à 37 degrés sous abri. Mais est-ce bien le soleil le coupable ?

La nuit est arrivée très vite entre les conversations, une bière partagée, les réglages des instruments et le repas au coucher de soleil. De nombreux promeneurs étaient montés comme moi profiter de la relative fraîcheur et du magnifique paysage. Du coup, pas mal de curieux nous ont accompagné une partie de la nuit.

Mon camarade Clovis est arrivé vers 22h avec son Newton rangé sur un chariot qu’il a conçu sur mesure. En cinq minutes, le télescope était sorti de la voiture et installé sur sa monture. Impressionnant ! Par contre, suite à une mauvaise configuration réseau de son ordinateur, il a quelque peu galéré pour utiliser son setup. De toute manière il était monté sans avoir planifié ce qu’il photographierait cette nuit.

Moi non. Tout était décidé depuis presque un mois. Et je n’en pouvais plus d’attendre. À 23h ma lunette prenait les premières images de la Trompe d’Eléphant dans la constellation de Céphée, ma cible photographique de la nuit. Pendant ce temps je pointais les bec le second instrument la lune qui déjà dessinait nos ombres sur le parking. Puis une fois rassasié, je laissais les badauds observer notre satellite à leur tour en prodiguant quelques explications.

L’un d’entre eux m’a servi l’habituelle théorie complotiste de la Lune inviolée par l’homme. Des fois je ne comprends vraiment pas les êtres humains. Six missions ont déposé des équipages américains sur le sol lunaire, films et photos à l’appui. Des dizaines de milliers de personnes assistèrent au décollage des fusées Saturn V et des kilos de pierres ont été rapportées sur Terre. Pourquoi un tel aveuglement ? Bon, je suis resté poli, mais je lui ai quand même expliqué que tout ça c’était des conneries conspirationnistes.

C’est lorsque Jupiter émergea des arbres qu’il y eut le plus de queue devant le télescope pour observer la planète aux anneaux. Pendant ce temps, la lunette poursuivait tranquillement ses clichés juste à côté sans rencontrer un seul problème technique, un vrai miracle !

Peu après minuit, les curieux sont allés se coucher. Il ne restait plus que les astronomes amateurs et leurs instruments pointés vers les étoiles. Nous avons continué à admirer Saturne, l’amas d’Hercule, la galaxie d’Andromède, la nébuleuse de la Lyre et celle de la cloche pour passer le temps jusqu’à ce que j’ai accumulé plus de trois heures d’images de la nébuleuse.

Le vent s’était levé, je commençais à accuser le coup de la fatigue accumulée ces derniers jours et il aurait fallu que je procède au retournement de méridien pour continuer la session photo. J’ai préféré remballer, tout comme Clovis qui finissait d’imager Saturne.

Deux jours plus tard, je suis remonté au Champ du Feu. Jupiter et Vénus seraient en conjonction à moins de 1 degré peu avant l’aube. C’était également le maximum de l’amas des Perséïdes, mais ça je l’avais oublié. 

J’avais aménagé la voiture en camping car pour pouvoir me reposer un peu durant la nuit car un 22h – 5h30 après une journée assez active ça fatigue quand même.

Le parking était presque rempli, à tel point que j’ai eu du mal à trouver un emplacement pour m’installer. Je suis tombé entre une famille de trois générations alsaco-stupide-facho et un astronome amateur qui n’avait pas sorti son télescope depuis un an. Moi je n’avais amené que ma lunette cette fois pour photographier la Nébuleuse du Sorcier, un de mes objectifs de l’été.

Après avoir lancé ma session photo qui va durer plus de 5h30 avec un retournement de méridien, envoyé bouler poliment deux fois la famille alsacienne qui venait poser des questions vraiment crétines en plein dans les réglages, je suis allé voir mon voisin qui reprenait ses marques avec son tube de 250 mm. 

Un peu sur ses gardes au début, il s’est détendu lorsque je lui ai prêté un filtre pour  observer la Lune. Après il m’a laissé regarder dans son instrument et même pointer quelques objets.

Dès le premier coup d’œil à l’oculaire j’ai constaté que son instrument était mal collimaté (l’alignement entre le miroir principal et secondaire). Alors ensemble nous avons réglé son tube et ensuite nous avons profité des merveilles de Saturne et des amas globulaires, sa passion.

Vers une heure, un groupe de jeunes s’est joint à nous pour regarder les étoiles, émerveillés par le spectacle, alors que la Lune gâchait un peu la fête.

Une majorité de personnes ne lève jamais les yeux au ciel la nuit, encore moins dans un lieu sans éclairage public. Quand ils le font, ils découvrent soudain la beauté de l’univers mais hélas l’oublient bien vite pour retourner à leurs écrans minuscules alors que la voûte céleste est infinie.

Ils sont partis vers 3h comme mon voisin. Sur le parking il ne restait qu’un camping-car, moi et un télescope parqué près d’une voiture dans laquelle son propriétaire dormait à poings fermés.

Alors j’ai fait pareil, une petite sieste réparatrice dans le coffre de la 2008 en attendant que Vénus et Jupiter ne se lèvent. Difficile de dormir dans ces conditions mais j’étais au moins au chaud. 

Lorsque les deux planètes ont enfin émergé de la cime des sapins, j’ai arrêté de photographier la nébuleuse du Sorcier pour pointer la lunette sur les deux lumières qui rentraient tout juste dans mon champ. Un magnifique spectacle !

Vers 5h j’ai remballé le matériel et suis redescendu en plaine d’Alsace où il faisait nettement plus chaud.

Je suis remonté une nouvelle fois cette nuit pour prendre le frais et photographier la nébuleuse Dumbell dans la constellation du Petit Renard. Ça ne s’est pas passé sans difficulté, un problème avec une option de l’Asiair, du coup pour obtenir mes deux petites heures d’images, je suis rentré à 4h du matin.

Mais hélas, la fin de mes vacances approche. J’aurai passé presque plus de temps éveillé la nuit que le jour. J’espère encore monter au Champ du Feu avant de reprendre le travail histoire de photographier une autre nébuleuse. La météo décidera du jour.

Si vous voulez en voir plus, mes photographies astro sont publiées ici.

La Roue du Temps

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Il y a quelque temps, mon épouse a emprunté les DVD de la saison une de la Roue du Temps. De mémoire, nous n’avions pas été jusqu’à la fin du premier épisode.

Avec la sortie de la troisième saison sur Amazon Prime et n’ayant rien d’autre à me mettre sous la dent, j’ai redonné sa chance à cette histoire de fantasy. Et passé le premier épisode qui nous avait semblé sans grand intérêt, j’ai commencé à accrocher, suffisamment pour avaler la première saison en quelques jours.

La Roue du Temps ne réinvente pas la… enfin vous voyez. Un monde médiéval fantastique avec ses créatures, ses magiciennes, ses chevaliers inquisiteurs, et le peuple qui se fait gaiement massacrer pour la bonne cause. 

Difficile de ne pas y voir de multiples emprunts à Tolkien et d’autres écrivains du genre dans l’univers de la Roue du Temps. Mais en posant son cerveau sur le canapé, cela se laisse regarder.

Il est question d’un grand méchant qui veut tout détruire et d’un super puissant réincarné qui pourrait sauver le monde, de sœurs détentrices de la magie et de hideuses créatures du mal. Vous voyez, rien de très original. 

Après une saison une qui aurait pu s’achever par la chute du méchant vaincu par le Dragon (le héros magicien super puissant qui se réincarne de temps en temps), les scénaristes se sont probablement dit que la série marchait bien et qu’ils pourraient continuer en embrouillant un peu cet univers jusque là bien manichéen. 

Du coup, la deuxième saison est nettement plus trouble. Les cinq amis partis du village de Deux Rivières au second épisode de la saison une, se dispersent de part le monde et leurs intérêt finissent par diverger. Tous les cinq sont dotés de pouvoirs et l’un d’entre eux est le fameux dragon.

Mon intérêt s’est quelque peu émoussé au cours de la saison deux au point d’arrêter à deux reprises un épisode pendant son visionnage pour aller le coucher. Vais-je terminer la série, rien n’est certain mais faute de grives…

Katatonia – Nightmares as Extensions of the Waking State

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Je me suis enfin décidé à vous parler de l’album Nightmares as Extensions of the Waking State de Katatonia. J’ai hésité parce que sincèrement un titre pareil, c’est juste pas possible à prononcer pendant une vidéo, même avec un prompteur. Nightmares as Extensions of the Waking State, sérieusement…

Je vais vous parler du dernier album Katatonia pour trois raisons.

  • Premièrement, je l’ai acheté.
  • Ensuite, je n’ai plus rien en stock en ce moment.
  • Enfin c’est quand même Katatonia.

Pour moi, Katatonia c’est avant tout la voix fabuleuse de Jonas Renkse. Bon c’est aussi du métal mélancolique, mais c’est d’abord la voix de Jonas.

Nightmares as Extensions of the Waking State change toutefois un peu la donne avec une écriture plus mordante qu’à l’ordinaire. Pour preuve, le premier morceau ‘Thrice’ qui lance l’album. Les guitares flirtent parfois avec le djent et certains passages aux claviers sont très tendus. Reste la voix de Jonas qui garde cette douceur mélancolique malgré tous ses efforts pour l’endurcir.

Les chœurs façon requiem dans ‘Wind of no Change’, innovent un peu comme l’attaque du morceau à la basse et à la batterie, qui est pour le moins inhabituelle chez Katatonia. Il y a également le titre ‘Efter Solen’ chanté en suédois, une petite nouveauté fortement appréciée, car après tout, quelle idée de chanter tout le temps en anglais. Pour le coup, à l’opposé de ‘Thrice’, il s’agit d’une des pièces les plus cool du disque malgré son final électrosensible.

Il faut aussi parler des soli de guitare comme dans le dernier titre, ‘In the Event of’. Ce n’est pas souvent que la six cordes se lâche aussi longtemps dans un album de Katatonia.

Après avoir souligné les petites particularités de cet album au nom à coucher dehors, j’ai presque tout dit. Car c’est du Katatonia, et depuis City Burials, j’ai l’impression d’écouter tout le temps un peu la même chose. Ca n’est pas désagréable, loin de là, mais je me retrouve souvent à écouter le groupe d’une oreille distraite sans vraiment trouver d’accroche ni dans la voix, ni dans la musique.

En fait, j’aimerai bien que Katatonia me surprenne pour une fois. Nightmares as Extensions of the Waking State n’en reste pas moins un bon album, mais il ne rentrera certainement pas dans mon top 2025.