Les poupée russes

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J’aime bien ranger mes affaires dans des boites et les boites dans des boites. Il s’agit certainement d’un toc mais c’est également un moyen de transporter les objets fragiles en toute sécurité. J’ai plein de boîtes, de sacs et de housses à la maison.

En astronomie, le rangement du matériel est sensible pour plusieurs raisons : le matériel est lourd, fragile, cher et il ne faut rien oublier, sinon la soirée d’observation ou de photographie tourne court.

J’ai rapidement trouvé une valise pour les oculaires et la housse de transport pour le Celestron 8 n’a pas tardé. Ensuite il y a eu la monture équatoriale AM5 livrée avec sa valise. Mais la mallette n’était pas prévue pour emporter l’Asiair, la caméra et la lunette guide, sans parler des câbles. 

Plus tard, j’ai ajouté une lunette Sky-Watcher livrée avec sa mallette à mon setup. Sauf qu’à celle-ci j’ai ajouté un réducteur de focale. Et un réducteur de focale implique du back focus et donc des bagues d’allonges, ce qui rend la lunette plus longue de huit centimètres sans la caméra. Evidemment elle ne rentre plus dans la valise Skywatcher.

Alors longtemps j’ai transporté la lunette en pièces détachées dans plusieurs valises ce qui impliquait de fastidieux montages et démontages dans le noir, les doigts engourdis par le froid. Et puis j’ai trouvé une grosse mallette pour fusil d’assaut afin de tout ranger dedans. Mais la mallette était trop lourde et ne rentrait pas dans le coffre de la voiture. Alors j’y ai rapidement renoncé. Elle a trouvé preneur chez un autre astronome amateur qui possède une plus grosse lunette.

L’autre problème restait la monture AM5 à laquelle je fixe l’Asiair et la lunette de guidage. À chaque sortie il fallait assembler et brancher tous ces équipements à la lumière d’une lampe rouge sur la monture équatoriale.

Dernièrement j’ai trouvé enfin un fabricant de mallettes avec une large panoplie de tailles et dont le poids semblait raisonnable. J’ai commandé une boîte remplie de mousse découpable suffisamment grande pour contenir la monture avec l’Asair et la lunette guide assemblés ainsi qu’un peu de place pour un iPad, la caméra et des câbles. Autant dire une caisse à plusieurs milliers d’euros.

Restait le problème de la lunette et de son train optique complet. Soixante centimètres de long à transporter dans une caisse rigide pas trop lourde dans laquelle je pourrais également ranger la boîte à flat, le masque de Bathinov et le bandeau chauffant.

J’ai demandé conseil à un vendeur spécialisé qui m’a proposé plusieurs solutions pas vraiment satisfaisantes. Si bien que je me suis décidé, faute de mieux, à tester une housse pour ranger des flashs photo. Le produit pouvait transporter la lunette avec son train optique complet, caméra et porte filtre compris, mais il fallait emballer l’optique dans une housse supplémentaire pour la protéger des chocs. Cela ne m’emballait pas vraiment.

C’est en remettant mon train optique à plat, en rapprochant le porte filtre de la caméra et en changeant la bague d’allonge, que j’ai eu une idée. La lunette, privée de la caméra et du porte filtre, rentait tout juste dans la valise Sky-Watcher moyennant quelques coups de cutter dans  l’emballage. La caméra et le porte filtre pouvaient être rangés quant à eux dans la valise de la monture. Le train optique ne serait pas complètement assemblé mais assez simple à monter malgré tout. De toute manière, la caméra va également se fixer sur le télescope les nuits où j’aime prendre des risques.

Restait le problème des contre-poids, respectivement de 5, 3 et 1 kg, qu’il faut bien emporter lors des soirées photos avec le Celestron. Jusqu’à présent je les rangeais dans une housse souple pas franchement appropriée dans laquelle les poids roulaient librement. Et huit kilos qui se baladent de droite à gauche, c’est peu pratique.

C’est chez Action, alors que je cherchais un nouveau paillasson, que j’ai trouvé la petite boîte miracle, juste à la bonne taille, pour transporter les trois contre-poids. Il faut jusque que je pense à ne pas utiliser la sangle qui risque de se rompre sous la charge.

En résumé j’ai trois valises, une housse cylindrique, une boîte de contre-poids deux trépieds, une batterie, un transat, une table de camping, une couverture, deux Thermos à emporter lorsque je pars faire de l’astrophoto. 

Il ne me manquait plus qu’un chariot pour faire la navette entre la voiture et la maison, parce que trimballer mon propre poids sur cinquante mètres, c’est dur !

Retournement au méridien

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Depuis que j’ai débuté l’astro photographie tout le monde me parle du retournement au méridien. Cette manipulation mystérieuse de la monture se produit pendant une soirée de shooting. 

Comme je suis débutant et ignare, je me suis persuadé que cette manoeuvre n’était réservée qu’aux puristes pointilleux. 

J’avais cru comprendre qu’il était question de la position du miroir du télescope pendant la course de l’instrument pendant la nuit. Je croyais donc que je n’étais pas concerné par le sujet avec ma lunette et comme je ne voulais pas passer pour un imbécile, je n’ai pas demandé. J’ai eu tord.

Le passage au méridien concerne l’objet que l’on poursuit dans le ciel. Lors de sa course effrénée d’est en ouest, celui-ci va couper une ligne imaginaire, lorsqu’il est au plus haut dans le ciel, le fameux méridien en question. 

Une monture équatoriale peut se trouver en difficulté lorsque l’objet approche du méridien. L’axe de déclinaison arrive à une limite où l’instrument, lunette ou télescope, est en équilibre précaire et que le tube risque de buter contre sa monture. 

Combien de fois ma lunette s’est retrouvée coincée après une à deux heures de travail ? Combien de fois le guidage s’est interrompu en quelques plein shooting ? Câble trop tendu, lunette guide bloquée contre la monture, débranchement intempestif d’un équipement. Plein d’incidents incompréhensibles jusqu’à que je me penche sur ce fameux retournement au méridien.

Pour éviter ces galères et éventuellement de la casse, il suffit de s’accorder une petite pause pendant la soirée. 

Vous devez tout d’abord interrompre la session photographique quelques minutes avant le passage au méridien. Patientez un peu afin que l’objet franchisse la ligne imaginaire, repositionnez l’instrument et reprendrenez la session. Cela signifie placer l’instrument en position initiale face à l’étoile polaire puis pointer à nouveau l’objet en basculant de l’autre côté de la monture et relancer le guidage. Cela peut prendre une quinzaine de minutes et il faut vérifier vos câbles lors de la manoeuvre.

Et donc, j’ai enfin procédé à mon premier retournement au méridien volontaire il y a peu. Car maintenant que j’utilise des filtres, je fais également des poses beaucoup plus longues. Il y a encore quelques semaines je photographiais pendant une heure, deux au maximum, échappant souvent par miracle au retournement au méridien. Mais ce soir là, j’ai laissé la caméra travailler plus de trois heures d’affilée et lorsqu’un de mes voisins a parlé de retournement au méridien, j’ai consulté la carte du ciel pour vérifier où en était la galaxie par rapport au méridien. Et en l’occurrence, il me restait à peine une demi-heure avant qu’un nouveau drame ne se produise. 

Cinq minutes avant le passage au méridien, j’ai arrêté le guidage et l’empilement des images. J’ai placé la monture en position initiale et patienté jusqu’au franchissement du fameux méridien. J’ai pointé à nouveau l’objet,  mais sans doute trop tôt. La monture est revenue quasiment dans la position précédente, incapable de travailler ainsi. Alors j’ai recommencé cinq minutes plus tard et la lunette est passée de l’autre côté de l’axe. J’avais procédé au retournement de méridien. J’ai relancé le guidage, vérifié que tout était nominal et recommencé à empiler des images de 300 secondes. C’était reparti pour deux nouvelles heures de photographie.

Ce qui m‘effrayait au début, c’était de travailler avec deux séries d’images différentes lors du traitement. Mais les logiciels comme Siril ou Pixinsight gèrent parfaitement ce genre de chose.

 J’ai d’abord testé deux séries prises le même soir et interrompues par un problème technique. Le centrage de l’objet n’était plus exactement le même lors de la seconde tentative mais Pixinsight gère ça très bien. J’ai ensuite travaillé avec les images de deux soirées consécutives. Là l’orientation de la caméra et le centrage étaient légèrement différents. Cela n’a pas posé de problème. J’ai fini par utiliser la série contenant un retournement au méridien, donc une partie avec des images retournées à 180 degrés et là encore, aucun problème.

Je suis donc paré pour de plus longues sessions de photographie et l’utilisation de filtres afin de composer mes images. Je vais donc photographier moins d’objets et passer beaucoup plus de temps dehors. Il sans doute va falloir que j’accepte de laisser le matériel travailler tout seul pendant que je dors un peu, car les soirées d’astronomie qui se finissent à 5h du matin, ça n’est plus de mon âge.

La nuit

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J’aime la nuit, son silence, la végétation qui respire, l’obscurité, cet engourdissement qui s’empare de mon corps et la douce illusion de liberté créée par la fin de toute cette agitation diurne.

Quand j’y réfléchis bien, j’ai toujours été fasciné par la nuit et j’ai souvent profité de mes passions lorsque les autres dormaient. 

Enfant, je veillais en cachette très tard, me racontant des histoires d’astronautes caché dans mon lit. Adolescent je programmais mon Commodore 64 en langage machine jusqu’au lever du soleil ou je scrutais les étoiles avec des amis. 

Étudiant, j’ai découvert le jeu de rôle avec ses interminables parties autour d’une table s’achevant lorsque les autres partaient s’asseoir dans les amphithéâtres.

Jeune papa, il y a eu les biberons toutes les trois heures avant de partir travailler en mode comateux, la tête dans le brouillard. C’est à cette époque que la nuit a d’ailleurs perdu un peu de sa magie et que toute heure de sommeil grappillée est devenue une bénédiction.

Et puis les enfants ont grandi et j’ai recommencé à veiller tard pour aller écouter des concerts de rock, puis assister à des festivals et leurs nuits blanches.

Aujourd’hui, même si je vais encore à quelques concerts, c’est principalement l’astronomie, m’entraîne dans de longues nuits blanches, parfois dans un froid mordant.

Mais je n’ai plus dix-huit ans et les nuits sans sommeil se payent au prix fort. Avant je récupérai jusqu’à midi passé, aujourd’hui, quelque soit l’heure du coucher, je suis réveillé entre six et sept heures. À la quiétude de la nuit fait place l’agitation matinale, la lumière crue du soleil, le bruit de la rue et l’odeur puissante du café qui va tenter de remettre sur pied le noctambule et ses trois heures de sommeil.

Non content d’être épuisé, je ne peux m’empêcher de m’agiter comme en regardant les images réalisées pendant la nuit, quatre heures de suivi sur une nébuleuse ou bien trois cent clichés d’un concert de rock. Et une fois que je suis devant l’écran, face à ces images, je ne résiste pas à l’envie de les traiter.

Généralement je travaille ainsi jusqu’à midi, aidé de quelques cafés, les yeux qui piquent, le cerveau qui ne distingue plus ce qui est beau de ce qui est laid. C’est l’heure à laquelle je m’effondre, où le chat risque sa vie s’il miaule dans le salon et où je décide que mon travail de la nuit ne vaut absolument rien. L’heure où je me décide à faire enfin une pause et où mon épouse me propose d’aller faire une randonnée en montagne parce qu’il fait beau dehors alors que je n’aspire plus qu’à dormir. Vivement la nuit.

Avec ou sans filtre ?

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Ma mère fumait des Dunhill rouges, mon père des Gauloises sans filtre, mon frère aîné roulait ses cigarettes, le second crapotait des mentholées, le troisième des joints et moi je fumais la pipe. Certains affirment que les filtres sont pleins de produits chimiques toxiques, d’autres que ce bout jaunâtre limite les dégâts. Dans tous les cas, il vaut mieux ne pas fumer.

J’ai commencé à photographier sans filtre mais pas à l’aide d’un capteur défiltré. Puis j’ai utilisé une caméra et aujourd’hui je me lance dans l’utilisation des filtres. 

Mais tout doucement. Car un filtre absorbe une partie non négligeable de la lumière et lorsque l’on scrute le vide intersidéral, on trouve peu de lumière. En plus j’utilise une caméra couleur alors que d’ordinaire la photographie astronomique se fait avec des caméras noir et blanc et plusieurs filtres comme le O3, H Alfa ou SO2. Mais ce genre de cliché demande trois fois à quatre fois plus d’images, c’est à dire plusieurs nuits de photographie.

Je n’en suis pas là. Pour l’instant je vais juste essayer d’enlever les rayonnements parasites comme les éclairages urbains et la pollution de mes images. Donc je ne vais utiliser qu’un seul filtre pendant toute ma session photo.

Les filtres, que ce soit en photographie ou en astronomie, cela coûte un bras. Alors pour commencer, j’ai été raisonnable, j’ai commandé un UV-IR cut et un tri band. L’UV-IR cut filtre comme son nom l’indique le rayonnement ultraviolet et infrarouge. Le tri band lui ne laisse passer que trois bandes assez étroites du spectre lumineux, le rayonnement émis par l’oxygène, le souffre et l’hydrogène. 

Mais qui dit filtre dit porte filtre. Encore un machin à placer entre la lunette et la caméra. Il y a des portes filtres encombrants et relativement chers pilotés par ordinateur et puis il y a des petits trucs accessibles mais totalement manuels. J’ai opté pour un compromis avec le SVBONY. Il possède un tiroir aimantée qui permet de changer facilement de filtre ou de ne rien mettre à la place.

Le hic c’est qu’il fait 21 mm ce qui m’oblige à revoir tout le réglage du bac focus, c’est à dire la distance qui sépare le réducteur de champ de la caméra. Celui-ci est de 55 mm et celui de la caméra est de 6.5 mm ce qui me laissait 27.5 mm à combler sachant que la caméra dispose d’une bague de 11 mm soit donc 16.5 mm à compenser.

J’ai enlevé le rotateur de champ situé derrière le réducteur pour le placer juste derrière le porte oculaire et j’ai glissé deux bagues, une de 12 et une autre de 5 mm pour atteindre le bon bac focus. Des opérations contrôlées au pied à coulisse pour être certain de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Il ne reste plus qu’à essayer tout cela dès que le ciel daignera se dégager. Normalement le filtre tri band devrait améliorer les images de nébuleuses en ville et le UV-IR cut mes photos planétaires et de galaxies.

Planification

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Avant de partir en montagne pour une nuit d’observation, il est utile de préparer sa sortie.

La première chose à laquelle on songe naturellement c’est à l’équipement, la charge des batteries, les vêtements et la nourriture. 

Certes c’est important, même essentiel au bon déroulement d’une nuit d’astronomie, mais cela ne suffit pas. Avant de partir, il faut décider de l’objet que l’on va photographier.

Des objets, il en existe une multitude dans le ciel, la lune, les planètes, les galaxies, les nébuleuses, les amas d’étoiles, les comètes. Tous ne sont pas visibles aux mêmes latitudes et certains ne sont bien placés qu’à certaines périodes de l’année.

Ensuite certaines nébuleuses ou galaxies requièrent un champ large alors que d’autres sont tellement petites qu’une grande focale est préférable. Certains objets sont très lumineux, comme les planètes, d’autres sont invisibles à l’œil nu et même dans un bon télescope.

Avant de partir, se pose donc la délicate question du « que vais-je photographier ce soir ? ». Pour moi la liste est longue puisque je débute. Mais pour certains objets, il faudra que j’attende l’arrivée de l’été. Pour d’autres, j’ai déjà loupé le coche. Il me faudra patienter jusqu’à l’hiver prochain.

Alors j’ouvre l’application Stellarium, consulte le numéro spécial de Ciel et Espace, recherche la note intitulée Observation dans mon smartphone où je stocke les objets que je rêve d’ajouter à mon tableau de chasse, et je regarde s’ils seront visibles dans le ciel du soir. 

À quelle heure se lève-t-il , à quelle hauteur culminera-t-il à l’horizon, à quelle heure se couchera-t-il, quelle est sa luminosité et quelle est sa taille. Je ne me pose pas encore la question de quel de filtres utiliser pour le photographier car pour l’instant je n’utilise aucun filtre mais cela rentrera sans doute bientôt dans mes critères.

L’astro photographe a besoin idéalement d’un objet qui reste longtemps visible pour maximiser le temps de capture et qui soit assez haut dans le ciel afin d’avoir moins de perturbations atmosphériques. Ensuite, en fonction de sa taille, il va falloir choisir l’instrument adapté. Ma lunette avec son réducteur de focale et la caméra couvre un champ qui possède une largeur représentant un centième du ciel. Mon télescope lui voit une zone six fois plus petite. Pour vous donner un ordre de grandeur, la Lune fait environ un demi degré d’angle angulaire. Donc dans la lunette je pourrais mettre neuf lunes alors que dans le télescope elle ne tient pas totalement, du moins avec la caméra que je possède.

Le choix de l’objet conditionne donc le matériel à emmener pour l’observation. Il faut également bien étudier cible, savoir si des étoiles brillantes vont perturber la photographie, pour bien doser le temps d’exposition, vérifier si on ne se trouve pas en plein radiant d’étoiles filantes, dans l’axe d’un aéroport, si la Lune ne va pas être trop proche ce soir là. Bref plein de paramètres qui vont déterminer ce que l’on va photographier.

Evidemment, arrivé là haut, il ne faut pas qu’il ait des nuages…

Camping

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Un transat, une chaise en toile, une table pliante, un thermos, une gamelle isotherme, des couverts en bois, une lampe frontale, une couverture, je suis fin prêt pour le camping des Flots Bleus. 

Sauf qu’au lieu du short de bain, je porte un pantalon de ski, des sous-vêtements thermiques, un anorak, des mitaines et des sous gants, un bonnet, des bottes de grand froid et des semelles chauffantes.

Je fais du camping sauvage à plus mille mètres d’altitude sur un parking goudronné bordé de congères sous le ciel étoilé. La plaine d’Alsace est noyée dans le brouillard givrant mais ici les températures sont tout justes positives.

Des ramens aux légumes dans la gamelle, une soupe miso dans le thermos, une bouteille d’eau pour la soif, une canette coca pour lutter contre le sommeil, un cake Papi Brossard pour le sucre, j’ai de quoi tenir un siège jusqu’à l’épuisement des batteries.

La route qui grimpe au Champ du Feu scintille dans la lumière des phares. Les voitures des skieurs redescendent après une journée au soleil. Moi, je monte chercher les étoiles. 

Il y a toujours du monde là haut, de rares astronomes amateurs, des randonneurs avec leur lampe frontale, des amoureux à la recherche d’un lieu romantique, des adeptes de tuning venus faire rugir leurs moteurs, des marginaux dormant dans leur véhicule, des touristes en camping-car et quelques sangliers égarés.

Des curieux s’approchent timidement de l’étrange machine bardée de câbles aux LEDs clignotantes autour de laquelle s’affaire un hurluberlu en combinaison d’astronaute.

Les fous attirent les fous. Les complotistes, les ufologues, les platistes, les trumpistes plus audacieux s’approchent pour poser leurs questions sans queue ni tête. Avez-vous déjà vu des phénomènes inexpliqués dans le ciel ? La Lune est-elle creuse ? Mars abrite-elle une ancienne civilisation comme l’affirme la NASA ? Jusqu’à quel point notre gouvernement nous cache la vérité sur la COVID 19 ? Pourquoi la nuit est-elle noire si les étoiles sont des soleils ? Croyez-vous qu’il y a de la vie ailleurs ? 

Largement de quoi occuper tout une nuit en questions réponses. 

C’est l’occasion de partager un café et quelques biscuits, d’observer la technique utilisée par le voisin pour réaliser une mise au point parfaite, de montrer nos plus beaux clichés, de comparer notre équipement, de raconter nos pires galères, d’inviter les visiteurs intrigués à jeter un oeil dans nos instruments étranges pour découvrir Jupiter ou bien Saturne, d’expliquer le ciel, les constellations, les planètes, les nébuleuses, les galaxies. Nous nous passons les jumelles pour approcher les étoiles de nos yeux d’enfants. Nous nous exclamons au passage d’un bolide et nous pestons devant un train Starlink qui va gâcher notre série de photographies.

Le pique-nique nocturne se s’achève lorsque les batteries faiblissent ou que l’astre observé est trop bas sur l’horizon. Les derniers badauds sont partis depuis longtemps. Chacun a retrouvé son setup et s’est emmitouflé dans une couverture. Le sommeil et le froid commencent à piquer les yeux. Il est temps de remballer le matériel glacé et de redescendre sur la route glacée, plonger dans le brouillard givrant et retrouver le plancher des vaches. Une nuit de camping sauvage se termine et je regarde déjà les prévisions météorologiques pour savoir quand je pourrais remonter là haut, retrouver les étoiles et leurs adorateurs.

Windows

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Depuis une dizaine d’années je travaille sous Mac. Après des décennies à utiliser des ordinateurs portables Windows qui me duraient à peine trois ans avant de devenir obsolètes, j’ai décidé d’investir dans la marque de la pomme en payant trois fois le prix d’un PC de compétition. Je ne regrette pas ce choix. Ce bon vieil iMac tient toujours la distance même pour le traitement photo et vidéo.

N’empêche, je viens de me résigner à acheter un PC sous Windows 11 tout dernièrement. Bon un tout petit ultra portable 13 pouces reconditionné par une boite locale qui fait de la réinsertion sociale. Un i5 8Go avec un SSD de 256 Go totalement incapable de rivaliser avec le vieux i7 32Go et son SSD de 2To. 

Mais j’avais oublié comme il était pénible de travailler sous Windows. Tout commence par l’installation du système qui dure des heures puis la suppression de tous les logiciels inutiles que l’OS a éparpillé sur le SSD. Ensuite il faut installer les applications dont vous avez besoin sachant que Windows considère comme hostile tout ce qui ne vient pas de son écosystème. Evidemment les programmes ne fonctionnent pas parce qu’il manque les inévitables drivers des caméras et montures, du coup un bon moment se passe encore avant de trouver les drivers en question et de les installer. Et puis il y a ce clavier où les caractères spéciaux sont placés à des endroits improbables, ces menus qui ne restent pas en haut de l’écran et ce navigateur web tellement agaçant.

Pour être totalement honnête, lorsque j’ai eu mon iMac, je me suis fait exactement les mêmes réflexions. Mais voilà, je me suis habitué à l’écosystème Apple et j’ai renié l’univers selon Steve Jobs. Alors ça m’énerve.

Mais pourquoi acheter un petit PC portable alors que j’ai un gros Mac ? Je vous en avais déjà parlé dans le billet Planétaire. Oui, pour faire de l’astronomie bien sur. De toutes manières, toute ma vie tourne autour de l’astronomie depuis quelque temps…

Les gourous de la secte m’ont expliqué que pour réaliser des images des planètes il fallait filmer celles-ci à très grande vitesse et que l’Asiair, l’ordinateur qui pilote mon télescope, n’était pas capable de supporter la cadence. Après quelques essais peu concluants avec l’Asiair et le logiciel Planetary Stacker System, j’ai franchi le cap et acheté un PC potable low cost reconditionné par une association de réinsertion histoire d’avoir bonne conscience et ne pas dépasser le budget que je m’étais fixé.

Me voilà donc dans le jardin avec un télescope, un Asiair, une tablette, deux caméras et un PC ultra portable. Tout ça pour essayer de photographier Jupiter, Vénus et Mars.

Conformément au conseils des mes ainés, j’ai installé ASIStudio, AutoStakkert, FireCapture, AstroSurface et WinJUPOS. FireCapture sert comme son nom l’indique à la capture des images de la caméra, 6 Go en 60 secondes via le câble USB 3.0, autant dire que ça dépote ! AutoStakker va additionner les meilleures images de la vidéo pour fabriquer une photo plus détaillée. AstroSurface permet également de faire l’empilement mais également de retoucher le cliché afin d’en augmenter les détails. WinJUPOS lui semble être une sorte d’éphémérides planétaire mais pour tout vous avouer j’ai fait l’impasse dessus. Cela fait beaucoup de choses à intégrer d’un coup.

Mes premiers essais sont affreux et j’ai déjà une longue liste de points d’amélioration à tester. Faire une bonne mise au point, m’éloigner de la route et des vibrations de la chaussée due aux bus. Utiliser le pied de la monture AVX qui est beaucoup plus stable que celui en fibre de carbone de ZWO. Changer de lentille Barlow pour corriger les aberrations chromatiques de celle que je possède. Aller en altitude pour profiter d’un ciel moins pollué. Apprendre à utiliser ces logiciels et perfectionner la mise en station du matériel.

Mais voila, je m’amuse, même si c’est sous Windows…

Tout seul dans le noir

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La neige est tombée sur le contreforts des Vosges. Le mercure a plongé dans les températures négatives. La fin des vacances approchent et tout le monde semble décidé à rester emmitouflé au coin du feu ce soir.

Sauf moi. Je suis tout seul avec moi-même dans le noir, assis sur une chaise pliante au milieu du vignoble à contempler la lune et Vénus qui se couchent sur les sommets enneigés. 

J’entends au loin les aboiements d’un chien inquiet qui se rapprochent. Ma frontale rouge qui balaie la nuit couleur d’encre doit l’intriguer autant que l’inquiéter. Il finit par arriver avec son maître, encore plus surpris de trouver un être humain vivant installé au milieu de nulle part. Le maître me lance un salut méfiant et le chien passe son chemin non sans avoir grogné une dernière fois. Cette fois je suis vraiment tout seul.

Et puis vient le silence troublé par le ronronnement discret de la caméra et quelques cris de rapaces nocturne. 

Le télescope est installé et pointe une nébuleuse de la constellation du taureau. Les chinois assistèrent à l’explosion de son étoile en 1054 et sa lumière illumina la voûte céleste pendant encore deux années. Aujourd’hui il reste de magnifiques draperies de gaz illuminées par les étoiles que mon télescope tente de saisir. 

Il fait très froid. Du givre se dépose sur le matériel et les valises de transport. Avec trois couches de vêtements, des semelles chauffantes, un bonnet et une capuche, des sous-gants et des mitaines, la température est presque supportable. 

Par contre la solitude est infinie. Une fois le matériel installé et réglé, une fois la calibration effectuée et la cible pointée, il ne reste plus qu’à surveiller que tout fonctionne bien sur les moniteurs. 

Une photo toutes les soixante secondes et ceci pendant au moins deux heures pour espérer obtenir quelques détails dans la nébuleuse. Sorti de pauses grignotage, soupe en thermos, banane et cake aux fruits confits, je pends des jumelles grand champ pour repérer le double amas de Persée, la galaxie d’Andromède, la nébuleuse d’Orion, Mars, Jupiter, Vénus et la Lune. 

Les minutes sont interminables avec personne à qui parler. Il y a bien mes amis astronomes qui échanges des messages sur WhatsApp. Ils observent les planètes depuis leur terrasse ou leur balcon et partagent de magnifiques images. En attendant je suis tout seul dans le noir. 

Soudain un bruit sourd et très proche me fait sursauter. Une porte claquée, un animal forçant un clôture, un psychopathe armé d’une batte de baseball ? Non, c’est ma tablette qui a glissé sur la valise à cause du givre. 

Seulement quatre vingt images. Il m’en faut au minimum cent vingt pour cumuler deux heures de photos.  Je suis en plein dans l’axe des décollages de l’aéroport Strasbourg-Entzheim et des avions ont déjà gâché deux images. Quand ce n’est pas Starlink qui pourrit le ciel, ce sont les Airbus A320. 

Je regarde le chronomètre égrener les soixante secondes de chaque cliché. Que le temps s’écoule lentement dans la nuit par moins cinq degrés. 

Le ciel n’est pas vraiment fabuleux. Certes il n’y a pas de nuage ce soir ce qui est assez rare dans notre région, mais je distingue à peine la Voie Lactée. J’aurais pu monter au Champ du Feu mais avec la couche de neige et une température ressentie proche de moins onze degrés, je ne m’en sentais clairement pas le courage. 

La photo sera certainement moins belle mais c’est la première fois que je photographie la nébuleuse du Crabe, alors ce sera déjà mieux que rien. 

Les mitaines à capuchons qui protègent mes mains glissées dans des sous-gants couvrent mal mes pouces gelés. Les parties amovibles se défont tout le temps, laissant les doigts à l’air. Mes jambes, malgré un pantalon de pluie, un jean et un collant, commencent à ressentir la morsure du givre. Mon nez est congestionné et je n’ai plus de soupe chaude. 

Cent images empilées. Encore vingt-cinq et je remballe le matériel. Cinq de plus pour compenser les inévitables rejets. Je me réchauffe tant bien que mal en marchant dans le noir tout en restant à proximité du matériel pour surveiller le guidage. 

Ces derniers temps j’ai eu de nombreux problèmes avec mon système. Je surveille également le niveau des batteries car avec le froid mordant, leur autonomie baisse à toute vitesse.

Les semelles chauffantes commencent à faiblir. Elles qui étaient annoncées pour huit heures de fonctionnement, n’iront pas au-delà de cinq, mais c’est déjà pas si mal. 

Je suis arrivé à 18h et que je compte lever le camp vers 23h. J’ai besoin de presque une heure pour monter le télescope, faire une bonne mise au point sur une étoile, réaliser l’alignement polaire, calibrer l’autoguidage et commencer à photographier l’objet. J’ai gâché une demi-heure de précieuses photographies suite à une erreur de réglage de la caméra. Cela m’apprendra à faire plus attention.

Cent-vingt-cinq clichés. Ça y est ! Maintenant je dois réaliser les images de calibration. Des Flats, c’est à dire des images blanches pour détecter les défauts optiques de mon système, les poussières et le vignettage, des Darks et des Bias c’est à dire des images noires pour retirer le bruit thermique aléatoire du capteur de la caméra même si celle-ci est refroidie à -20 degrés Celsius. Cela prend encore une demi-heure et il est temps de tout remballer en n’oubliant rien. 

La peau de la banane est durcie, les câbles ont perdu toute souplesse, les malettes sont blanche et la voiture est recouverte de givre. 

Lorsque je démarre le moteur et allume le chauffage, je sens mon corps revivre. J’allume la radio pour enfin entendre une voix humaine et je reprends la route vers Strasbourg, heureux de cette nuit en solitaire mais impatient de retrouver mon lit bien chaud.

ZWO et les câbles

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ZWO est la marque chinoise qui équipe une grande partie de mon setup astro. D’abord spécialisée dans les caméras, elle s’est diversifiée et fabrique maintenant des montures pour télescope, des lunettes, des ordinateurs, des roues à filtres, des rotateurs de champs, des focusseurs et des télescopes automatiques.

Je suis arrivé chez eux par flemme. Pourquoi s’encombrer de drivers, de logiciels, de PC, lorsque l’on peut avoir un setup complet compatible et simple à mettre en œuvre ?

J’ai d’abord acheté un Asiair Plus avec la lunette de guidage 30/120 mm et la caméra ASI120 mini pour régler les problèmes de suivi de ma première monture de télescope. J’ai ensuite acheté leur monture AM5 réputée pour sa simplicité et son transport facile. J’ai continué en achetant une caméra pour photographier le ciel profond, une ASI533 MC Pro et enfin j’ai trouvé sur LeBoncoin une caméra d’occasion pour le planétaire, la ASI224MC.

Je possède donc un écosystème ZWO assez complet même si je n’ai pas encore d’EAF (mise au point automatique) ni de roue à filtre.

Évidemment tout ces équipements fonctionnent avec des câbles. USB, RJ 45, alimentation 12 V. Des fils qui pendouillent, se mélangent, se coincent et parfois se cassent. Ça m’est arrivé plus d’une fois. Alors j’ai demandé mon fiston, qui possède deux imprimantes 3D, de me fabriquer des accessoires pour organiser les câbles.

Les organisateurs de câbles permettent d’éviter d’avoir des pelottes de fils qui pendent un peu partout, qui se prennent dans les pieds, qui s’accrochent aux vis de réglages mais également d’éviter la tension sur les connecteurs. 

Car si les produits ZWO fonctionnent relativement bien, j’ai l’impression que la marque fait des économies sur la connectique. Les prises USB et d’alimentation ne sont pas assez profondes pour mes câbles et la moitié du connecteur reste à l’air libre. 

Tant et si bien que les mauvais contacts sont fréquents lorsque les fils pendent. Et les mauvais contacts, c’est clairement l’enfer.

Pour réaliser l’alignement de la monture équatoriale avec l’étoile polaire, le setup réalise une première photo puis la monture bascule de 45 degrés à gauche pour en faire une deuxième. Ce déplacement suffit souvent pour que la prise d’alimentation de la caméra principale perde son contact. La micro coupure résultante plante le processus et il faut tout reprendre à zéro.

La correction fine du mouvement de la monture se fait en suivant à l’ordinateur plusieurs étoiles. La caméra de guidage est reliée à l’Asiair (le mini ordinateur) par deux câbles, un RJ45 et un USB. J’ai remarqué qu’au bout d’une heure ou deux d’auto guidage, l’ordinateur finit par perdre la main et commence à compenser des déplacements fantômes. Du coup le suivi devient plus mauvais que sans caméra de guidage et la session photo se termine là. Je soupçonne ici également un faux contact même si le déplacement en question est très lent. Et personne ne m’a apporté d’explication satisfaisante à mon problème à ce jour.

Du coup je vais tester deux nouveaux organisateurs de câbles fabriqués par mon fils aîné, un pour la caméra principale et l’autre pour la caméra de suivi. D’ailleurs je n’arrête pas de lui conseiller d’ouvrir une boutique en ligne pour vendre ses impressions. Un organisateur de câbles comme un masque de bathinov sont vendus pas loin de vingt euros et coûtent moins d’un euro à fabriquer. Même si la demande n’est pas folle, il y a moyen de se faire un peu d’argent.

Douce nuit, sainte nuit

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L’hiver s’est installé sur l’Alsace avec ses gelées nocturnes. Les marchés de Noël battent leur plein, le vin chaud fume et les bredele croquants embaument la cannelle et l’anis.

La température est passée sous le seuil psychologique des zéros degrés. Un bonnet sur le crâne, des sous vêtements thermiques en double couche, des bottes épaisses au pied, des gants de soie sur les mains, je regarde le ciel étoilé à côté de ma lunette. 

Je suis coincé en plaine, dans le vignoble au-dessus de Rosheim, car il a neigé sur les sommets. Le parking du Champ du Feu est verglacé et ailleurs la couche de neige fraîche dépasse les trente centimètres. Mon Thermos est rempli de soupe au potimaron brûlante. Mon compagnon d’infortune a apporté des bredele qu’il a fabriqué avec son épouse. Au moins nous avons de quoi manger.

La lunette pointe vers la constellation d’Orion où brillent deux sublimes nébuleuses colorées. Le ciel d’hiver est magnifique et pas besoin d’attendre minuit pour commencer à profiter de ses trésors. Par contre il faut installer le matériel dans le noir ce qui demande un peu d’entraînement et s’habiller chaudement.

J’ai froid aux pieds malgré les bottes et deux paires de chaussettes. Mes doigts sont gourds à force de toucher la monture en métal et l’écran tactile de la tablette. En plus le ciel n’est pas extraordinaire ce soir, légèrement brumeux après une belle journée ensoleillée.

François photographie la galaxie Messier 74 avec son Seestar 50 alors que j’en suis encore à régler mon matériel. Lorsque je commence enfin ma session photo il a déjà presque une demie-heure d’images. Je pointe IC 434, la nébuleuse à tête de cheval. Un nuage de gaz obscur qui ressemble à un hyppocampe. C’est un de mes objets préférés que j’ai déjà photographié en septembre dernier à la sauvette avant le lever de la comète Tshuchinshan-ATLAS. Je voulais la reprendre plus sérieusement. Hélas l’autoguidage va m’abandonner après cent trente clichés de trente secondes chacun. C’est mieux que les vingt précédentes minutes mais ce soir là le ciel était très pur.

On est le 26 décembre. La veille je photographiais la nébuleuse d’Orion depuis le jardin. L’astronomie n’attend pas les repas de famille. De toute façons, chez nous le jour de Noël on se repose, nous fêtons ça la veille depuis mon enfance.

De retour à la maison, commence le laborieux travail de traitement des images, des heures passées sous le logiciel Pixinsight à moyenner les images, isoler les étoiles, contraster la nébuleuse, augmenter la saturation, réduire le bruit et à tout assembler ensuite pour obtenir quelque chose de cohérent. Puis c’est parti pour du post traitement sous logiciel Lightroom afin de rendre tout cela plus sexy. J’envoie alors ma copie à mes mentors sur WhatsApp, je me prends des baffes comme d’habitude. Je recommence le traitement, je propose une nouvelle version et ainsi de suite jusqu’à qu’en face, lassés de critiquer mes images, ils abdiquent devant mes pathétiques balbutiements. Je progresse grâce à leurs conseils, mais à chaque fois j’en prends plein la figure. 

8En deux nuits glaciales j’ai réalisé deux images et tenté de photographier Jupiter. Sauf que je viens d’apprendre qu’il me faudrait un ordinateur portable sous Windows pour réaliser l’acquisition des images sorties de la caméra. Le Père Noël n’en a pas mis sous le sapin malgré de nombreux messages subliminaux. Il va falloir attendre les soldes ou renoncer à faire du planétaire.