Mythic Quest

Lorsque j’étais plus jeune, je rêvais de devenir programmeur de jeux vidéos. Mais depuis que j’ai regardé les dix épisodes de Mythic Quest – le festin du corbeau, j’en rêve un peu moins. Il faut dire que j’ai laissé tomber la programmation depuis dix ans et que je suis moins addict aux jeux vidéos aujourd’hui.

Mythic Quest se déroule dans un studio de jeux vidéos, genre Ubisoft. Et le studio développe un jeu online multijoueur à la manière de World of Warcraft. Vous incarnez un personnage, vous le faites vivre, évoluer, vous rencontrez des potes et surtout vous bastonnez avec une pelle. Une pelle ? Oui, une pelle, regardez le premier épisode vous comprendrez.

Le studio regorge de personnages hauts en couleurs comme le scénariste qui a obtenu le prix Nebula il y a très très longtemps, la testeuse qui teste Mythic Quest au travail et qui joue à Mythic Quest à la maison, le créateur mégalomane mâle alpha et mauvais père, le producteur qui n’est pas dans le coup, la RH psychiatre, la chef programmeuse qui n’a pas de vie en dehors du codage, etc.

Les épisodes, au nombre de neuf plus un (je reviendrai sur le plus un), durent environ vingt-cinq minutes, du coup la première saison a été regardée en quatre soirées. La série est drôle, très drôle, même si vous n’aimez pas forcément les jeux vidéos comme ma femme, car les personnages sont des caricatures d’êtres humains.

Impossible de vous dévoiler la trame, il n’y en a pas, tout tourne autour de jeu Mythic Quest et des petites mains qui le conçoivent. La série parle de l’influence des streamers sur destin d’un jeu, de l’achat de bien virtuels, de vieux jeux vidéos… Deux épisodes sortent de cette trame, le cinquième qui raconte la naissance d’un amour et d’un jeu vidéo gothique en 1983 et le dixième, filmé pendant le confinement, qui fera hurler de rire (jaune) les pauvres malheureux qui comme moi télétravaillent encore (je vais d’ailleurs vous laisser, j’ai une réunion Bluejeans qui va commencer).

J’attends la saison deux avec impatience.

Le chien

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Nous vivons dans une maison de fou.

Au rez-de-chaussée, lorsque le piano ne résonne pas, la Hi-Fi prend la relève et si ce n’est pas la Hi-Fi, c’est le home cinéma. La machine à laver le linge, même en plein essorage, peine à couvrir le vacarme.

A l’étage la mini chaîne rivalise de puissance avec le piano numérique et le violoncelle.

Pour contrer ces nuisances sonores, notre fils aîné met un casque sur ses oreilles pour discuter avec ses amis. Ses éclats de rires et hurlements lorsqu’il joue en ligne couvrent parfois les notes du violoncelle.

Le petit dernier, qui n’aime pas la musique, son frère et ses parents, lorsqu’il n’en peut plus de cet enfer sonore, se défoule sur son sac de frappe, faisant vibrer les poutres de la vénérable habitation.

A droite vous entendez le zonzon des cordes frottées, à gauche la rythmique de la boxe et au milieu des hurlements de ténor.

Pour répondre à cela, le chat miaule d’une pièce à l’autre, grattant les portes si besoin est, afin de trouver un peu de réconfort dans une chambre calme et chaude.

Car en bas la chaîne passe du death metal au psychédélique en quelques secondes, se stabilisant une minute sur du krautrock et repartant de plus belle sur du punk.

La machine essore à mille-deux-cent tours minutes et se déplace en vibrant dans l’entrée. La cocotte minute siffle toute sa vapeur accumulée dans la cuisine, le bus de 19h fait trembler les poutres de la maison avant que les cloches du temple ne se mettent à carillonner et que le chien des voisins ne se lance soudain dans une série de hurlements démoniaques.

Alors furieux du dérangement, j’ouvre la fenêtre, le heavy rock jaillit hors de la maison comme une explosion de haine et je hurle au roquet de la fermer.

C’est vrai quoi, j’ai besoin de calme pour chroniquer.