Zut, j’ai oublié

Image

Après vous avoir bassiné avec les présidentielles pendant plusieurs mois, j’ai loupé le coche du premier tour des législatives. Il faut avouer que l’engouement n’était pas le même, le débat se résumant juste de savoir si notre nouveau président aurait une majorité à l’assemblée nationale ou pas.

Le weekend dernier, il faisait beau et chaud. Après une sortie street photography samedi, une compétition de tennis de table dimanche, j’ai totalement zappé le fait que nous étions invité à nous rendre aux urnes pour choisir notre nouveau député. A 19h, je me suis rendu compte de ma bévue, trop tard. De toute façon je ne savais pas pour qui voter, hésitant entre deux écolos qui ont fait respectivement 1 et 4%.

Le vote populaire à très fort taux d’abstentionnisme à placé au second tour un petit nouveau du LREM (35%) et notre député sortant PS (12%) juste devant la France Insoumise. Oui vous avez bien lu, un député PS, il en reste quelques uns (une race en voie de disparition) mais le LREM possède une sérieuse avance sur le sortant comme dans beaucoup d’autres circonscriptions.

Notre député sortant avait annoncé qu’il soutiendrait le nouveau gouvernement, donc au final, au second tour, nous aurons à choisir entre un LREM rose ou un LREM bleu. Fille ou garçon ? L’échographie penche pour un petit gars mais nous n’en serons certain que le jour de l’accouchement. Et pour être honnête, le résultat m’indiffère, c’est terrible à dire. Voter pour un élu PS pro Macron ou pour un macroniste convaincu, je ne vois pas où se trouve le choix. Carton bleu, carton blanc, carton rose ? Vu que l’heure est au centrisme, je prendrai mon carton blanc, enfin si je n’oublie pas cette fois.

Nous avons évité le pire

Pour nous rassurer, nous pouvons dire que nous avons évité le pire. Mais sincèrement, à y regarder de plus près, Marine Le Pen obtient 33,9% des suffrages. 10,6 millions de français ont voté pour elle.

Lorsque j’irai me promener en ville, parler au travail, manger au restaurant, boire une bière au pub, une personne sur les six croisées, un électeur sur quatre, aura potentiellement voté pour un programme d’extrême droite, c’est terrifiant !

L’être humain semble avoir une capacité fabuleuse à oublier les heures sombres de son histoire. Quand la situation se dégrade, le peuple a besoin d’un bouc émissaire, une tête de turc, un punching ball. Les juifs qui s’enrichissent dans notre dos, les musulmans qui veulent nous faire la guerre, les roms qui nous volent, les protestants trop exigeants. Rien pour les orthodoxes, les hindous, les shintoïstes ? Quel manque d’imagination !

Sincèrement j’ai honte, un français sur six sur quand même, j’ai la gerbe.

L’orgue Hammond

Le point d’orgue de la semaine passée, fut le résultat du premier tour des élections présidentielles françaises, dimanche soir.

Je savais que les français ne goûtaient guère le rock progressif, il suffit d’aller à un concert pour le comprendre. Mais que le son magnifique de cet orgue ne recueille que six pourcent des suffrages, je ne l’aurai jamais imaginé. Certes, je ne pensais pas que cet instrument serait plébiscité mais de là à tomber si bas… Adieux le son analogique et vive le mp3 128 Ko du petit macron, à moins que vous ne préfériez le bruit des bottes noires cirées à la graisse humaine. Deux visions du monde s’opposent au second tour, l’ultra libéralisme pro européen, l’ultra protectionnisme anti européen.

J’aime la musique, pas le son compressé ou les marches militaires. Pourtant il me faudra choisir, car m’abstenir, ce serait tendre une carte blanche que s’empresseront de saisir ceux qui veulent plonger notre pays dans le chaos autarcique. J’ai en horreur le libéralisme, de la finance, mais encore plus la xénophobie et la préférence nationale. Alors je voterai Emmanuel Macron, n’espérant rien de sa politique, juste pour sauver les meubles. Difficile de choisir entre la peste et le choléra. L’heure n’est plus aux illusions, la cruelle réalité nous a rattrapé. Les français se sentent désespérés, ne croient plus aux anciens modèles et rêvent de miroirs aux alouettes.

Dans tous les cas, je me réjouis d’avance, à l’idée que notre nouveau chef d’état, qui qu’il soit, devra cohabiter, n’ayant pas de parti derrière lui et une majorité au parlement pour gouverner.

L’art de la politique sans fausse note…

Fabius président !

Ils sont onze dans les starting blocks, prêts à gouverner notre belle France. Enfin pas tout à fait, certains envisagent une sixième république ou la révolution prolétarienne. L’un d’entre eux dirigera soixante sept millions de citoyens avec l’aide de quelques ministres, députés, sénateurs et hauts fonctionnaires pour cinq années, de quoi donner le vertige. Certains traînent d’impressionnantes casseroles derrière eux, mais qu’importe, ce qui compte, c’est le programme non ?

Entre islamophobie, protectionnisme, réchauffement climatique, relance économique, perte d’identité culturelle, revenu universel, scandales politiques, sortie de l’Europe, que choisir ? Le 23 avril au soir, il ne devrait en rester que deux, un peu notre Hunger Games national.

Je suis fonctionnaire et honnête (exit François), je ne suis pas islamophobe xénophobe protectionniste facho homophobe (exit Marine), je ne suis pro européen malgré les défauts de l’institution (exit Jean-Luc), je n’ai pas bossé dans la finance et les couguars ne me branchent pas (exit Emmanuel). restent donc Nicolas, Benoit, Nathalie, Philippe, Jacques, Jean et l’autre François. Comme nous avons déjà donné dans les (François, Jacques et Nicolas) et que je déteste la répétition, il ne reste que Benoît, Nathalie, Philippe et Jean en lisse.

Il a une bonne bouille le Poutou et quelques idées sympas mais « Poutou président », ça ne fait pas sérieux. Nathalie, elle me rappelle les grandes heures de Arlette (ne pas confondre avec Alerte à Malibu, la plastique n’est pas le même) , mais la sauveteuse en mer ne veut pas gouverner. Enfin le programme de Jean me laisse sur ma faim.

Ils étaient onze, il n’en reste qu’un, Ben Oît, sans doute un gars d’origine maghrébine. Je ne suis pas raciste, ça me va. En plus il a l’air malin le Benoît même s’il a été lâché par une bonne partie de son parti justement, même le président semble-t-il. Bravo la gauche… A quoi sert d’organiser des primaires pour en arriver là, l’espagnol n’est décidément pas beau joueur.

Quelles sont les chances de monsieur Hamon ? Heu pas assez… Marine devancerait Emmanuel qui devancerait François au premier tour. Quelle horreur ! Raison de plus pour y croire, au plus profond du désespoir, ne reste que l’espoir.

Je rêve en un monde qui défend les valeurs de l’écologie, la justice sociale et l’ouverture. Et vous, à quoi rêvez-vous ?

Dab

Peut-être avez-vous vu un petit nuage sur la toile hier faisant un dab. Pour ma part, je n’ai pas cette chorégraphie en tête quand je regarde notre avenir. Outre le réchauffement climatique qui va joyeusement bouleverser nos vies en quelques décennies, il y a l’évolution inexorable des services publiques qui vont se dégradant.

Depuis quelques années, j’ai l’impression de travailler dans une maison de retraite : l’état nous impose un non renouvellement des effectifs et ne cesse d’augmenter nos missions. Après la fermeture des centres départementaux, les centres régionaux sont dans le collimateur et bientôt, comme au Royaume Uni ou bien en Allemagne, il ne restera plus qu’un ou deux services centraux.

Le banquier amoureux d’une couguar supprimerait 120 000 fonctionnaires. Il nous parle de sa misère estudiantine à 1000 € par mois (à peine moins qu’un salaire se smicard que je sache), moi je vivais avec à peine 100 €. Le politique qui se fait offrir des costumes à 7000 € et qui finance les mariages de ses enfants sur des deniers publics, propose de réduire les effectifs de 600 000 agents, en plus il nous déteste, que du bonheur.

Nous sommes environ 3200 vielles grenouilles et plus aucun tétard. Dans notre système grippé, le nombre des encadrants ne va pas tarder à dépasser celui des agents, les cas sociaux rôdent dans les couloirs, les harceleurs s’en donnent à cœur joie, les incompétents s’affichent comme des experts, les derniers passionnés sont aigris et tout va bien. Si nous continuons de courir sur cette planche savonneuse, nos bureaux résonneront bientôt du bruit des déambulateurs et du grincement des nœuds coulants. Dans les couloirs désertés, roderont des gars dépenaillés, hirsutes, sentant le renard et des ayatollahs de la qualité absolument plus au fait de la réalité du terrain. La maison a besoin de sang neuf.

Mais que dire des services de santé asphyxiés et des enseignants débordés ? La santé et l’éducation réservés à une élite, le peuple, lui peut rester illettré et crever ? Le mépris de nos dirigeant pour les « sans dents » devient de plus en plus flagrant et me donne envie de vomir. Pourtant je suis de la gauche bobo, un modéré. Mais quand je vois qu’un gars comme Mélenchon déclare un patrimoine personnel de plus d’un million d’euros, j’hallucine. Il est du côté des pauvres lui ? Ah ? Ok… Respect.

C’était le billet d’humeur du jour.

Pris la main dans le sac

Pauvre père François. Pauvre Jérôme, pauvre petit Nicolas, pauvre Domi… Dure dure la politique. Qui, à part Blanche fesses et les sept mains, pardon Blanche Neige (même Disney est corrompu) peut encore s’enorgueillir d’avoir les mains propres ?

Fut une époque, nous les laissions tranquilles nos braves élus. Quand Giscard refilait des diams à Bokassa, tout juste si la presse l’égratignait, même après le coup des avions renifleurs.  Quand le vénérable François mettait sur écoutes la moitié de la France et qu’il hébergeait son illégitime et sa fille aux frais de la princesse, qui aurait osé crier au scandale ? Et Jack, ce maire exemplaire qui devint président. La presse était-elle muselée ?

Le pouvoir corrompt, ça n’est pas nouveau. Pourquoi payer 6 millions d’euros 1 km d’autoroute quand on peut y consacrer 60 ? Il faut savoir se sacrifier pour nourrir le BTP, les élus locaux et la mafia russe.

Je serais un paranoïaque conspirationniste, je penserais que tous nos élus possèdent un épais dossier planqué quelque part et qu’il est expédié au Canard Enchaîné dès que le bonhomme prend trop de place. J’aimerai bien être une petite souris verte dans cette base 51 de la délation politique pour y faire un peu de lecture. Hélas les souris ne savent pas lire et vu la couleur je risque vite d’être repéré. Je me contenterai d’être un rat de laboratoire lobotomisé qui croit la sainte parole de nos dirigeants.

II aurait été si bien Domi ,s’il avait su garder sa serviette en sortant de la douche. Fillon employait sa femme et ses enfants dans le besoin ? Toute la France lui tombe soudain dessus, ce n’est vraiment pas de chance. Peut-être que s’il avait été plus aimable avec le petit Nicolas, qui sait… Employer des étudiants nécessiteux avec le salaire mensuel d’une famille moyenne, n’est-ce pas pourtant faire preuve de charité chrétienne mon fils ?

Vous n’auriez pas quelques vraies casseroles pour Marine, 30 0000€ piqués à l’Europe c’est peanuts… je ne sais pas moi, des photos SM avec Jean-Luc en tenue SS par exemple ou une plainte pour avoir fait passer un migrant sans papier en France ? Que va t-on trouver à Ben, un compte en Suisse, un 4×4 Volkswagen avec logiciel bidouillé, un revenu universel versé à vie par les Républicains à condition qu’il perde les élections ? Emmanuel Homo, François Filou, Marine Jepioche, les candidats 2017 nous réservent une belle bataille de probité. Mais au fait, quid de la France et de ses chômeurs, RMIstes, smicards qui payent rubis sur ongle les attachés parlementaires et les cm² de bitume inutiles ?

Ce pourrait-il qu’un jour, nos élus, avant de nous parler réformes, rigueur, fermetures de postes, relance, pouvoir d’achat, retraite et impôts, doivent enfin être transparents sur leur patrimoine, leur carrière, leurs mandats et leurs magouilles. Le peuple en a marre, ne croit plus en rien, et à ce jeu, les gagnants risquent d’être les pires. Continuer la lecture