Le podomètre des vacances

Les vacances, ce n’est que du bonheur. L’occasion de se ressourcer, de se reposer, de profiter du calme et de manger de bons petits plats.

Destination Rome, la ville antique, ses fontaines, ses ruines, ses musées, sa gastronomie, son soleil, ses métros, son bruit, ses bus sans horaire ni plan, ses trams aux itinéraires improbables, ses voitures qui ignorent la couleur des feux, ses scooters qui surgissent de nulle part, ses hordes de touristes assoiffés, ses marchants ambulants, ses vestiges à chaque pas, ses poubelles odorantes à chaque carrefour,  ses italiens bruyants accrochés à leur téléphone portable, ses tickets coupe file, ses queues devant les musées, ses embouteillages monstres, ses travaux, sa chapelle Sistine poussé par un troupeau aveugle. Rome quoi.

Quatre jours intenses, éreintants, des merveilles pour les yeux et que de kilomètres parcourus à pied. Le podomètre est éloquent :

  • Jour 1 : 9,1 km  à pied –  25°C temps lourd – voiture, avion, navette aéroport
    • arrivée sans bus
    • recherche de nourriture
  • Jour 2 : 16,4 km à pied – 26°C soleil temps lourd – métro A et B
    • Colisée
    • Place d’Espagne
    • Villa Borghese
  • Jour 3 : 13.,3 km à pied – 26°C soleil – métro A et B, tram 3
    • Palazzo Massimo
    • Vieille ville
    • Panthéon
    • Fontaines
    • Château St Ange
    • Musée du Vatican
  • Jour 4 : 14,3 km à pied  – 26°C soleil – métro A, tram 19
    • Circo Massimo
    • Thermes de Caracalla
    • Via Apia
    • Catacombes de St Callisto
    • Thermes de Dioclétien
    • Basilique St Pierre
  • Jour 5 : 15,4 km à pied –  26°C soleil – métro A, Bus 118, tram 3, bus 3B
    • Via Apia (seconde partie)
    • Vielle ville
  • Jour 6 : 6,3 km à pied – 26°C soleil – navette aéroport, avion, voiture
    • Villa Blanc
    • Retour

Nous avons évité le pire

Pour nous rassurer, nous pouvons dire que nous avons évité le pire. Mais sincèrement, à y regarder de plus près, Marine Le Pen obtient 33,9% des suffrages. 10,6 millions de français ont voté pour elle.

Lorsque j’irai me promener en ville, parler au travail, manger au restaurant, boire une bière au pub, une personne sur les six croisées, un électeur sur quatre, aura potentiellement voté pour un programme d’extrême droite, c’est terrifiant !

L’être humain semble avoir une capacité fabuleuse à oublier les heures sombres de son histoire. Quand la situation se dégrade, le peuple a besoin d’un bouc émissaire, une tête de turc, un punching ball. Les juifs qui s’enrichissent dans notre dos, les musulmans qui veulent nous faire la guerre, les roms qui nous volent, les protestants trop exigeants. Rien pour les orthodoxes, les hindous, les shintoïstes ? Quel manque d’imagination !

Sincèrement j’ai honte, un français sur six sur quand même, j’ai la gerbe.

Mon prochain patron

Dans quelques jours, je serai tenu de fermer ma grande gueule au sujet de mon nouveau patron, à savoir le président de la république française. On appelle ça le devoir de réserve dans l’administration. Alors j’en profite pour me lâcher encore un peu.

Ce que je craignais le plus est arrivé hier, trois jours avant le premier tour, un attentat terroriste sur notre territoire. Voila qui va faire le bonheur des extrémistes de tout poil, comme si voter FN allait résoudre le problème. Arrêtons de prendre les gens pour des imbéciles.

La campagne bat son plein et la seule qui m’a fait vraiment vibrer à la TV c’est Nathalie. Il faut dire qu’elle n’a rien a gagner dans l’affaire, puisqu’elle ne sera pas présidente. Elle présente son idéologie trotskiste passéiste, demandant aux prolétaires de se dresser contre le méchant capital. Elle est touchante, pas vraiment au fait des dossiers, mais au moins, ne manie pas la langue de bois. Elle me donnerait presque envie de relire La Mère de Gorki.

Tous y vont de leurs fausses allégations pour tromper les électeurs. Même Benoît, mon chouchou, commence à raconter n’importe quoi. C’est bien dommage d’en arriver à enfumer le peuple pour essayer de grappiller quelques voix.

Malgré mon dégoût et mes désillusions, j’irai voter histoire de faire barrage aux fascisants racistes et xénophobes ou aux inconscients qui font le jeux des extrêmes. L’abstention et le vote blanc, c’est une carte blanche pour ceux qui piétinent la tolérance et la démocratie. Alors votez !

Corde raide

Je suis sur la corde raide. C’est avec des bouts de ficelle que je rafistole non agenda gribouillé, inventant des heures qui n’existent pas et ajoutant des jours dans le calendrier. Bien pratique la vingt cinquième heure du trente deuxième jour du mois pour caser l’interview retard. Entre le nœud plat pour fixer le cordier du violoncelle de ma femme, la connectique du home cinéma, les tendeurs pour palisser les arbres fruitiers et le nœud coulant pour le burn-out je me prends les pieds dans les câbles du micro au pied de la scène, à la recherche d’un coin pour dormir en pelote. Je perds mon self contrôle en démêlant les boucles de mon casque de baladeur, peinant à suivre la trame d’un concept album mal ficelé. Le temps file de plus en plus vite, les nuits élastiques sont au point de rupture, il faut que je dorme. Je vais jeter l’amarre, partir en croisière au loin et courir en string sur le pont du navire. Plus personne au bout du fil, pas de câble ethernet à connecter, aucun fil d’actualité à suivre; des vacances ! Plus que deux cent photos à développer, une interview à boucler, dix albums à chroniquer, trois live reports à publier, soixante vaisselles à nettoyer, cinq caddies à remplir, dix poubelles à sortir, vingt réveils à six heures du mat et je serai dans la file d’attente pour l’embarquement.

Kafkayage

« En 2014, la durée de validité de la carte d’identité est passée de 10 à 15 ans. »

« Vous pouvez voyager à l’étranger seulement si le pays de destination accepte que la date inscrite sur votre carte ne corresponde pas à sa date réelle d’expiration. »

Ces informations très intéressantes viennent du site du site du Service Public

« Les cartes nationales d’identité délivrées à des majeurs entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 seront encore valables 5 ans après la date de fin de validité indiquée au verso, mais aucune modification matérielle de la carte plastifiée n’en attestera.

En conséquence, de façon à éviter tout désagrément pendant votre voyage, il vous est fortement recommandé de privilégier l’utilisation d’un passeport valide à celle d’une CNI portant une date de fin de validité dépassée, même si elle est considérée par les autorités françaises comme étant toujours en cours de validité. »

Précise le ministère des affaires étrangères.

Grotesque vous ne trouvez pas ?

Donc si comme mon épouse, vous voulez aller en Italie en mai et que la date de fin de validité de votre carte d’identité est en avril, vous avez un gros problème.

Car la mairie refuse de renouveler votre carte d’identité, ben oui elle n’est pas périmée, revenez dans cinq ans… En plus c’est compliqué maintenant ma bonne dame, parce qu’elle est biométrique la nouvelle carte et que nous pauvres fonctionnaires paniquons devant cette révolution technologie qui remplace le formulaire BZP 579 par le HXC 1023 avec une case à cocher. Je vous propose donc de demander un passeport, moyennant 90 €, plus cher que l’aller-retour en avion avec Ryanair. Vous n’avez pas la passeport lowcost pour les vols lowcosts ?

Reste la vilaine solution, oups ! J’ai perdu ma carte d’identité… Étrange tout de même, dans les régions frontalières, le nombre de cartes d’identités françaises volées ou égarées. Oui mais voila, si vous perdez votre carte, comptez plus d’un mois pour en obtenir une nouvelle, vous comprenez la biométrie c’est biométrique alors ben vous voyez, les fonctionnaires n’ont pas fait d’études de biologie, sauf au collège, un peu de géologie, de reproduction des grenouilles et dissection d’un oeil de bœuf.

Bienvenu au château. Mais j’ai la solution, je vais partir sans mon épouse et profiter des belles italiennes. Le retour risque d’être rude par contre…

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Dab

Peut-être avez-vous vu un petit nuage sur la toile hier faisant un dab. Pour ma part, je n’ai pas cette chorégraphie en tête quand je regarde notre avenir. Outre le réchauffement climatique qui va joyeusement bouleverser nos vies en quelques décennies, il y a l’évolution inexorable des services publiques qui vont se dégradant.

Depuis quelques années, j’ai l’impression de travailler dans une maison de retraite : l’état nous impose un non renouvellement des effectifs et ne cesse d’augmenter nos missions. Après la fermeture des centres départementaux, les centres régionaux sont dans le collimateur et bientôt, comme au Royaume Uni ou bien en Allemagne, il ne restera plus qu’un ou deux services centraux.

Le banquier amoureux d’une couguar supprimerait 120 000 fonctionnaires. Il nous parle de sa misère estudiantine à 1000 € par mois (à peine moins qu’un salaire se smicard que je sache), moi je vivais avec à peine 100 €. Le politique qui se fait offrir des costumes à 7000 € et qui finance les mariages de ses enfants sur des deniers publics, propose de réduire les effectifs de 600 000 agents, en plus il nous déteste, que du bonheur.

Nous sommes environ 3200 vielles grenouilles et plus aucun tétard. Dans notre système grippé, le nombre des encadrants ne va pas tarder à dépasser celui des agents, les cas sociaux rôdent dans les couloirs, les harceleurs s’en donnent à cœur joie, les incompétents s’affichent comme des experts, les derniers passionnés sont aigris et tout va bien. Si nous continuons de courir sur cette planche savonneuse, nos bureaux résonneront bientôt du bruit des déambulateurs et du grincement des nœuds coulants. Dans les couloirs désertés, roderont des gars dépenaillés, hirsutes, sentant le renard et des ayatollahs de la qualité absolument plus au fait de la réalité du terrain. La maison a besoin de sang neuf.

Mais que dire des services de santé asphyxiés et des enseignants débordés ? La santé et l’éducation réservés à une élite, le peuple, lui peut rester illettré et crever ? Le mépris de nos dirigeant pour les « sans dents » devient de plus en plus flagrant et me donne envie de vomir. Pourtant je suis de la gauche bobo, un modéré. Mais quand je vois qu’un gars comme Mélenchon déclare un patrimoine personnel de plus d’un million d’euros, j’hallucine. Il est du côté des pauvres lui ? Ah ? Ok… Respect.

C’était le billet d’humeur du jour.

Tic Tac

Tic Tac fait le réveil, c’est un de ses tics les plus agaçants. Un truc me gratte dans le dos, j’ai la tête dans le sac, il va me falloir un bon café. La jounée s’annonce belle, douceur et quelques nuages, l’arôme du nectar noir emplit la cuisine. Le truc me gratte toujours le dos. Une bonne douche et il n’y paraîtra plus. Décidément, mon dos me gratte. Qu’en pense le miroir, suis-je toujours la plus belle ? Mon coprs d’athlète aux muscles saillants semble défiguré par une vilaine tâche rouge avec un petit point noir qui gigote en son centre. Tic ? Non tique ! En Alsace, nous ne plaisantons pas avec les tocs. La maladie de Lyme rode dans les fourrés. La tagatactique du tique est de s’accrocher à son hôte pour lui pomper un peu de bouffe et se laisser tomber une fois gavée. Sauf qu’en croquant le bout de gras, cette emmerdeuse infecte bien souvent son garde manger. La matinée semblait belle. Direction le médecin et ses pilules miracle, antibiotiques à forte dose pour un mois et deux prises de sang distantes. En prime des patchs antidouleur pour mon 31 mai. Le lundi, tout le monde souffre de stress pré traumatique de la reprise. La salle d’attente est bondée. Tic Tac, et la tique qui se gave. Tic Tac, la matinée est foutue.

Stargate

Comme vous le savez certainement, un portail permet de passer d’un point A à un point B de manière quasi instantanée. Et selon le nombre de chevrons activés, vous pouvez aller plus ou moins loin, changer de planète, quitter la galaxie ou même rejoindre un vaisseau fantôme aux confins de l’univers.

Moi, je dispose d’un portail pour rentrer dans le parking de la copropriété voisine (un seul chevron). Car oui, si je vis dans une maison alsacienne datant de Louis XIV, je dispose de deux places de parking modernes dans la cour de l’immeuble voisin qui nous fait de l’ombre.

McKay vous l’expliquerait mieux que moi, un portail s’avère un système d’une rare complexité et sa consommation énergétique nécessite parfois un E2PZ, c’est tout dire. La chose est fragile, sensible à maintes perturbations comme les éruptions solaires et tombe fréquemment en panne. Quant Sheppard resté bloqué sur NZ 880 cela donne un bon épisode d’Antlantis, quand mon portail tombe en rade, c’est la mouise.

Sheppard dispose McKay, j’ai monsieur Parfait, mon syndic (oui mais en fait pas si parfait justement). Chacun sa croix vous me direz, McKay râle, pleurniche, a toujours faim, mon syndic lui, n’en branle pas une. Imaginez Sheppard bloqué avec un Ronon énervé dans un jumper sur NZ 880, attaqué de toutes part par des Wraiths affamés pendant quatre semaines. Voila, c’est ce qui m’arrive. Mon portail, comme à chaque fois qu’il tombe en panne, c’est à dire tous les six mois, le reste pendant quatre à six semaines. Par chance, si mon McKay est un feignant, j’ai mon Zelenka à la base, à savoir un contrat de maintenance avec une société privée pour notre porte des étoiles. Seul hic, Sheppard doit s’adresser à McKay pour envoyer un message à Zelenka, et McKay s’en fou. Du coup, Sheppard pleure presque chaque jour pour savoir quand il pourra ramener son jumper sur Atlantis pendant que McKay élabore une théorie sur l’espace temps et que Zelenka change des ampoules grillées sur Atlantis.

Vous me direz, changes de McKay. Déjà essayé, mais vous savez, sur Arlantis, le personnel va et vient, seuls quelques uns restent à chaque épisode, McKay et Sheppard en font partie. Les autres propriétaires du grand vaisseau des anciens trouvent que notre chercheur possède une bonne bouille, ne coûte pas cher et surtout, eux, vivent sur Terre et se foutent royalement de savoir que je suis toujours bloqué sur NZ 880 alors que Ronon vient d’ouvrir la porte du jumper pour faire la peau à ces salopards de jeun’s qui mangent des pizzas dans notre parking à moitié fermé.

Le gros chat

Il se lève passé midi, défend âprement sa place sur le canapé près du radiateur, n’aime pas vraiment l’eau, boude les nouvelles marques de croquettes et peut rester captivé par un écran pendant des heures. Il traîne péniblement sa carcasse dans la maison pour soudain se mettre à bondir dans tous les sens quelques secondes et retomber bien vite dans une profonde léthargie. Il n’a aucun humour et déteste qu’on lui grattouille le ventre, peut rester immobile durant des heures et ne recouvre jamais ses excréments après s’être soulagé. Il se réveille à la tombé du jour, découche toute la nuit et revient défait à la maison le matin, plus grognon que la veille. Sa conversation se résume à quelques grognements et cris plaintifs.

C’est si mignon, quand c’est tout petit, ça mange, ça dort, ça gazouille, ça fait quelques bêtises et ça vous regarde avec des yeux remplis d’amour. Et puis ça grandit, ça grossit.

Le mimétisme entre un gros chat et un futur adulte est extraordinaire. D’ailleurs notre chat l’a bien compris et vit au même rythme que notre adolescent ou bien est-ce l’inverse. Ils habitent la même tanière aux fortes odeurs rassurantes, se pointent ensemble pour les repas, râlent quant au contenu de la gamelle et semblent dormir le reste du temps. Tout changement leur est insupportable, voire insurmontable.

Le plus terrible, lorsque l’on observe cette lourde carcasse qui se déplace à grand renfort de soupirs et de mauvaise humeur, c’est que l’on y découvre un peu soi-même, vu dans un miroir déformant ainsi que le nourrisson tout trognon qu’il a cessé d’être depuis bien longtemps.

Les ados, c’est un peu comme les chats, il faudrait les noyer à temps. Oui je sais c’est mal de le dire, mais ça fait du bien…

Morceaux choisis :

ado – on mange toujours la même chose
parent (conciliant) – que veux-tu manger quoi pour changer ?
ado – des pâtes
parent (agacé) – comme hier ?

parent (content) – j’ai acheté la Switch
ado – fait chier
parent (dépité) – pardon ?
ado – ouais, pas le temps d’y jouer, alors fait chier

parent (énervé) – tu es sorti ce WE ?
ado – pffff
parent (très énervé) – oui ou non ?
ado – ben oui, j’suis allé ouvrir la porte au facteur, en plus faisait froid dehors

parent (curieux) – et, au Lycée, ça se passe bien ?
ado – oui super !
parent (plein d’espoir) – tu as eu des notes ?
ado – yep, j’ai 7/20 de moyenne

parent (étonné) – tu vas à la pharmacie, tu es malade ?
ado – ben non
parent (inquiet) – ben alors ?
ado – à ton avis, on vend quoi en pharmacie ?

parent (pressé) – descendez vos draps de lit pour les laver !
ado – ben ils sont propres !
parent (dégoûté) – il y a trois semaine ils étaient propre !
ado – ben c’est ce que je viens de dire, ils sont propres

parent (inquiet) – tu sors ? Tu rentres quand ?
ado – sais pas
parent (très inquiet) – tu vas où ?
ado – sais pas

parent (suffocant 19h00) – tu sens le renard
ado (21h30) – je prends une douche
parent (désireux de se laver 23h30) – hé tu sors !
ado (00h00) – faudrait savoir putain…

parent (informatif) – tu as auto-école à 10h00
ado – pas le temps…
parent (organisé) – mais le cours ne dure qu’une heure trente, tu es à 10 min du lycée et tu y vas pour 12h00 non ?
ado – ben oui, c’est ce que je dis, pas le temps

ado – on sonne à la porte
parent (occupé) – ben ouvre !
ado – ça me saoule…
parent (désespéré) – rho putain !

TV – zap zap zap
parent (agacé) – tu peux rester sur une chaîne ?
TV – zap zap zap
ado – nan, y a rien de bien à la TV

ado – hé ! mon argent de poche !
parent (dégoûté) – hé ! passes l’aspirateur dans ta chambre !
ado – putain de chantage !
parent (vraiment dégoûté) – putain d’ado…

parent (voulant faire plaisir) – tu veux quoi pour tes 18 ans ?
ado – heu attends… une voiture ou un mac
parent (amusé) – nan sérieusement !
ado – ben sérieusement, tu demande, alors je te dis ce que je veux

patent (inquiet) – tu es prudent ce soir
ado – c’est bon, j’suis plus un bébé !
parent (mort de rire) – je peux laver et ranger ton doudou alors
ado – c’est malin, touches pas à mon doudou !

Oui, j’ai peur

Enfant, j’ai pleuré toute une nuit, lorsque j’ai entendu parler des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Plus tard, avec le conflit des Îles Malouines, j’ai craint pour notre monde. Le siège de Sarajevo (1992-1995) ne m’a guère rassuré sur les hommes et lors de l’annexion d’une partie de l’Ukraine par la Russie j’ai tremblé. Aujourd’hui, avec Poutine à gauche, Trump à droite, le Brexit au milieu, j’angoisse.

Les budgets militaires sont à la hausse, la Suède relance le service militaire et Marine voit tout cela d’un bon oeil également, la Corée du Nord joue avec ses missiles, les avions et sous-marins russes ne cessent de provoquer les forces européennes, la Turquie prend le chemin de la dictature et la guerre gronde aux frontières de l’Europe. Le peuple se réveille nationaliste, xénophobe, antisémite et ne s’en cache même plus.

L’Europe fête ses 60 années d’existence en 2017. Nous pouvons lui reprocher bien des choses comme d’être une usine à gaz, il n’empêche que depuis sa création, les anglais, les allemands, les français, les espagnols, les italiens ne se foutent plus sur la gueule. 60 ans de paix en Europe, ça n’était jamais arrivé dans toute son l’histoire, méditez là dessus alors que certains parlent de quitter l’Europe.

Alors oui, j’ai peur, peur que le monde sombre encore une fois dans la barbarie alors que nous avons toutes les clefs nous s’affranchir des guerres, des famines, mais peut-être pas hélas, de la bêtise humaine.