Sprichst du deutsch?

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Un de mes amis est venu s’installer à Strasbourg après plusieurs années passées à Rennes. Après quelques demandes de mutation il a obtenu un poste dans la capitale alsacienne. 

La quête de l’appartement idéal a commencé et comme il me demandait conseil je lui ai fait peur avec la description de quelques quartiers où il ne faut pas habiter dans notre belle ville comme le Neuhof, Cronembourg ou la Museau. 

Je lui en ai conseillé d’autres et il a jeté son dévolu sur un F3 à la Krutenau, à deux pas du centre-ville.

J’aurais mieux fait de me taire.

Évidemment le quartier est plus cher, beaucoup plus cher. Mais il a trouvé une location à un tarif raisonnable. Normal. Sorti de la cuisine et de la salle de bain, les trois autres pièces étaient, comment dire, à rafraîchir. Le propriétaire grand prince, payait la peinture. 

Lors de l’état des lieux nous avons pu constater de visu à quoi ressemblait la bonne affaire visitée en virtuel. Murs beiges crasseux gardant la mémoire des meubles et des cadres des anciens locataires, balatum marqué cachant un plancher défoncé par endroits, fenêtres mal posées, radiateurs à la peinture écaillée, chasse d’eau fuyante, détecteur de fumée de hors service, paume de douche arrosant tout sauf le bac et trois portes manquantes cachées dans une cave puant la charogne et infestée de mouches à viande.

Pourquoi ne lui avais-je pas recommandé un appartement neuf en ZUP avec dealer sur le palier et milice facho dans les couloirs ?

Parce que voilà, quelques travaux s’imposaient avant l’arrivée des déménageurs.

Alors pendant le viaduc du quinze août, nous nous sommes armés d’éponges, de rouleaux, de pinceaux, de bâches, d’escabeaux et de pots de peinture pour rafraîchir l’appartement. 

C’est toujours chouette d’avoir des amis qui s’installent à Strasbourg je vous jure ! Non content de squatter la maison, il volait mon grand WE du quinze août. Par trente degrés nous avons lessivé les murs et plafonds crasseux puis appliqué des couches de peinture blanche sur la fibre de verre. 

L’objectif était de nettoyer au moins une pièce avant l’arrivée des déménageurs le mercredi suivant.

Vendredi matin courses à Leroy-Merlin. L’après-midi lessivage du salon noirci à la Saint-Marc. Samedi matin Ripolin blanche mate au murs et plafond, un peu aussi sur le sol et beaucoup sur la peau. Samedi après-midi lessivage de la première chambre aux murs moisis. Dimanche matin lessivage de la seconde chambre et peinture de la première jusque bien après l’heure du repas. Dimanche après-midi pause dans les hostilités, vautrés dans les canapés à ne rien faire.

Par chance, le lundi je reprenais le travail pour une dure semaine de labeur au bureau tandis que mon ami retournait à Strasbourg peindre la seconde chambre. Il fallait tout de même que je tonde la pelouse et nettoie le jardin laissé à l’abandon pendant plusieurs jours. Mais en comparaison des travaux de rafraîchissement, c’était du bonheur.

Le mardi soir, les trois pièces étaient habitables à quelques finitions près que le prochain locataire se fera un plaisir de réaliser. Ne reste plus qu’un affreux long couloir crasseux à repeindre, des toilettes dignes d’un musée de l’horreur et un petit couloir que vous n’osez imaginer ‘rafraîchir’.

Mais tout ça pour quoi ? Pour le plaisir de retrouver un vieux pote ? Non. Pour décrocher une promotion ? Non plus. Pour une fille ? Même pas. Non, rien de tout cela. Mon ami est venu à Strasbourg pour perfectionner son allemand. Sérieusement…

Télé Matin

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Depuis la pandémie de COVID-19 ce mot là est dans toutes les bouches. Beaucoup d’employés travaillent depuis leur domicile plusieurs jours par semaine. Enfin travaillent… Beaucoup gardent leurs enfants sans répondre au téléphone, d’autres font les courses ou la sieste, du bricolage ou encore du ménage.

Même pendant les confinements forcés, je disposais d’une dérogation pour venir au boulot. J’ai travaillé très occasionnellement à la maison, sur la table basse du salon, pestant de ne pas avoir mes dossiers sous la main et râlant contre le portable qui sonnait tout le temps, bref dans des conditions peu confortables.

Mias il y a quelques mois, mon épouse s’est aménagé un bureau douillet dans une pièce de la maison en bi-écran avec un fauteuil confortable pour télétravailler deux jours par semaine. Et je l’avoue, j’ai trouvé l’endroit plaisant.

Je ne suis qu’à dix minutes à vélo du travail, mon bureau est agréable et surtout, sur place je n’ai pas besoin d’être accroché au téléphone pour résoudre les problèmes.

Cependant, la retraite approchant, j’aimerais bien lever le pied, pouvoir profiter d’une journée supplémentaire à la maison pour gérer les travaux, les livraisons tout en faisant mon travail dans de bonnes conditions et mettre un peu de distance entre le bureau et moi. J’ai commencé par créer un compte épargne temps pour mettre de côté des jours de congés et partir plus tôt et à étudier les modalités d’un 80% progressif.

Comment ça je suis encore à six ans de la retraite ? Oui et alors, six ans c’est seulement 2200 jours, 52500 heures, à peine plus de 3 millions de minutes… Bon ok, je commence à en avoir mare de bosser.

J’ai donc rempli le formulaire de demande de télétravail. Un jour par semaine, le mercredi, lorsque mon épouse n’est pas à la maison afin de profiter de son bureau. Un jour où ma collègue est sur place pour gérer les fournisseurs, les chantiers et les enquiquineurs. 

Je vais enfin pouvoir travailler en slip les jours de fortes chaleurs et en robe de chambre les matinées d’hiver tout en écoutant du death metal à 100 décibels.

La nuit des étoiles

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Peu avant la mi-août, la Terre filant à toute vitesse sur son orbite solaire, traverse des nuages de poussières qui donne naissance aux étoiles filantes des perséides. C’est souvent l’occasion pour de nombreuses associations d’astronomie de faire découvrir le ciel au grand public, à condition bien sûr que la météo soit de la partie.

Cette année nous avions posé notre camp dans le Jardin Botanique à Strasbourg, au pied de la coupole pour la nuit. Le ciel était capricieux mais les prévisions annonçaient une nuit dégagée. Nous avons installé nos instruments dans une clairière herbue infestée de moustiques assoiffés. 

J’avais amené le télescope pour montrer le ciel en visuel aux visiteurs et la lunette couplée à une caméra pour essayer de résoudre des problèmes techniques rencontrés au Champ du Feu le lundi précédent. Les nuits claires sont rares, il faut savoir profiter de la moindre occasion. 

La ville de Strasbourg avait éteint les lumières du quartier pour l’occasion et les étoiles principales de quelques constellations étaient visibles à l’oeil nu. Par contre la Voie Lactée restait cachée à nos yeux. Strasbourg oblige…

Les portes du Jardin Botanique n’ouvraient qu’à 22h30 pour le grand public mais dès 21h, une queue s’était constituée devant l’entrée. Il faut dire que les visiteurs pourraient admirer la grande lunette de l’observatoire et observer les anneaux de Saturne dans son oculaire.

Je terminais de régler l’autoguidage de ma petite lunette de 72 quand je me suis aperçu que j’étais entouré de nombreuses personnes. Et quand la première image de la nébuleuse planétaire M27 s’esquissa sur la tablette les questions fusèrent : « c’est quoi comme instrument », « par où est-ce que l’on regarde », « c’est quoi le petit point flou sur l’écran », « comment ça marche », « ça coûte cher » ? 

Je n’avais pas prévu de présenter cet instrument et me retrouvais coincé entre le télescope où des curieux s’agglutinaient et la lunette déjà bien ceinturée de personnes. Par chance Tim le canadien qui voulait tester le télescope avec son nouvel oculaire zoom 7-21 mm (que j’ai acheté le lendemain) a pris les choses en main. Après lui avoir montré comment fonctionnait l’engin, il a géré comme un grand avec un autre compère, Clovis chauffeur de l’Obsmobile, la longue file de curieux voulant coller un oeil à l’oculaire.

Pendant ce temps, je me retrouvais contre toute attente à expliquer à un public curieux les principes de l’astro photographie avec assurance alors que je débute à peine. J’ai réalisé que les images présentées sur une tablette avait nettement plus d’impact qu’un oeil brièvement collé à un oculaire. Le temps que la caméra cumule deux minutes d’exposition, j’expliquais le matériel aux personnes présentes, leur montrait des photos terminées, leur parlais de l’objet visé, galaxie, amas globulaire, nébuleuse planétaire, étoile double ou nébuleuse diffuse. 

D’un groupe à l’autre, pointant chaque fois un nouvel objet, répondant aux multiples questions, montrant le matériel, repassant sur le télescope quelques secondes pour un réglage ou pour pointer Jupiter qui se levait, je fus surpris par l’appel de l’organisateur qui annonçait la fin de la soirée d’observation. Il était déjà une heure du matin et la coupole grouillait encore de visiteurs.

J’aurai pu être au Champ du Feu à photographier les Piliers de la Terre ou à observer une comète mais ce genre d’évènement est l’occasion de montrer le ciel aux curieux et qui sait de créer de nouvelles vocations. Ce soir là j’ai rencontré deux personnes bien décidées à franchir le cap après avoir admiré les objets que nous leur présentions. Et puis en cette période d’obscurantisme scientifique, il est essentiel d’expliquer que la Terre tourne autour du soleil, que l’homme a marché sur la lune et que notre planète n’est pas plate.

Le lendemain, malgré la fatigue, nous sommes quand même montés avec quelques membres de l’association sur les collines près de Cosswiller pour une nouvelle soirée d’observation plus paisible. L’obsmobile est restée au garage à cause d’une batterie à plat et pour ma part je n’étais monté qu’avec un transat pour regarder les étoiles avec mon épouse. Ce fut magique.

Prévisible

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Ceux qui vivent en Alsace le savent bien, les prévisions météorologiques allemandes sont bien plus fiables que les françaises. Météo Suisse est beaucoup plus précise pour la montagne et les Dernières Nouvelles d’Alsace détestent Météo-France.

Je côtoie quelques astronomes amateurs alsaciens, du coup j’en entends des vertes et des pas mûres au sujet des prévisions météorologiques. 

Car en astronomie, la couverture nuageuse, la vitesse du vent, l’humidité de l’air ou la hauteur de la couche d’inversion, la turbulence sont des facteurs déterminants pour la qualité d’une observation.

Certains utilisent Météoblue, d’autres Ventusky, Infoclimat et d’autres. Moi je me sers à la source, chez Météo-France où tournent les modèles. Et bizarrement, je ne suis pas souvent d’accord avec les analyses météorologiques des autres astronomes amateurs avec qui j’échange.

Précisons tout de suite que j’ai été un bien piètre prévisionniste à Roissy au début de ma carrière. Une science qui ne m’a jamais vraiment passionné pour être tout à fait honnête. 

Alors j’utilise l’application Météo-France et ses pictogrammes assez basiques pour savoir le temps qu’il va faire comme tout un chacun. Hélas un picto de ciel clair ne signifie pas un ciel adapté à l’astronomie. Il peut y avoir un léger voile de nuages élevés qui va pourrir les photographies.

Comme je bosse dans cette petite administration tant décriée par tout le monde, j’ai un accès privilégié à la maison aux modèles ainsi qu’à l’imagerie radar et satellite depuis un navigateur web. Je peux consulter les prévisions à mailles fines à 48 heures des différentes couches nuageuses, les champs de vents au sol et en altitude et les températures pour savoir si je vais cailler.

Très souvent je vois circuler des informations farfelues sur le temps qu’il va faire sur le Whatsapp de l’association. Alors je rectifie en émettant les réserves d’usage car on parle ici de prévision, même à courte échéance, et sans me vanter, je gagne presque toujours à ce jeu, parce que, j’ai devant les yeux les observations satellites et les modèles, qui corroborent le plus souvent les pictogrammes colorés de Météo-France.

La concurrence utilise les mêmes observations et modèles que nous (nos observations et modèles en fait). Certains de leurs produits possèdent des looks plus sexy que les nôtres. Ce sont les mêmes données qui les alimentent mais probablement pas à la même fréquence. 

Plusieurs dizaines de prévisionnistes travaillent 24 heures sur 24 pour choisir le modèle, élaborer la vigilance, rédiger des bulletins et surveiller l’évolution de la situation météorologique. Certes, ce sont ces fainéants de fonctionnaires qui ont prévu 4 cm de neige sur la région parisienne au lieu des 6 qui sont tombés provoquant la colère d’un ministre anti fonction publique.

Mais quoiqu’en pensent les alsacos plongés dans la passionnante lecture des DNA, nos prévisions sont bonnes, même très bonnes. Et dans le petit groupe WhatsApp des astronomes, on me contacte de plus en plus souvent pour avoir la situation météorologique de la nuit à venir alors que je suis qu’une brêle en prévisions. Le défaut c’est que je suis devenu l’oiseau de mauvaise augure du groupe WhatsApp. C’est moi qui annonce les mauvaises nouvelles, les évènements qui devront être annulés, les nuits nuageuses, mais je suis aussi celui qui promet parfois une petite fenêtre inespérée entre deux perturbations.

Twist again

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Le mercure frôlait les trente degrés. Je n’avais pas beaucoup dormi la nuit précédente et un mal de dos me clouait dans le canapé après une dure journée de travail. J’étais fatigué et j’avais soif. C’est comme cela que j’ai commis l’irréparable.

Jamais ce genre de produit n’aurait franchi le seuil de ma porte de mon plein gré. Je respecte encore quelques valeurs dans ma vie dissolue. 

Les canettes sont arrivées dans les bras d’une jeune fille innocente qui ne savait pas. Une musicienne, ce qui excuse bien des choses. Ce soir là une seule des bouteilles apportées a été à peine entamée sur le pack de six et certainement pas par moi. A la place j’ai dégusté un excellent vin d’Alsace.

Le reste du breuvage a terminé sa vie dans l’évier, aidant à déboucher les canalisations.

Restaient toutefois cinq petites bouteilles encombrantes de 27.5 cl que j’ai caché honteusement au fond de la réserve en attendant de m’en débarrasser.

Mais l’autre soir, tout plein de monde a débarqué presque à l’improviste pour jouer dans le salon. J’avais bien préparé des salades et ma femme des desserts, mais pour les rafraîchissements il ne me restait que du Riesling, une bière blanche, une bouteille de cidre et du jus de pomme. Alors j’ai glissé quelques unes de ces bouteilles interdites au réfrigérateur, imaginant à tord qu’il s’agissait d’une boisson de musicien et que certains en boiraient peut-être.

Hélas, j’ai complètement oublié de les sortir du frigidaire. On appelle ça un acte manqué en psychologie. Du coup j’avais toujours 5 bouteilles en stock. Le lendemain, en rentrant du travail, mourant de soif, j’ai attrapé le premier truc frais qui me tombait sous la main. La fameuse bouteille.

De l’eau, du sucre, du citron, presque une citronnade s’il n’y avait du malt d’orge, du CO2 pour faire roter et plein de cochonneries comme de la gomme d’acacia, des extraits de houblon et des arômes naturels inconnus ainsi que du concentré. J’étais en train de boire un ersatz de panaché sans bière ni limonade, une pseudo blonde sans alcool mélangée à une pseudo limonade anorexique. Déjà que je suis pas fan du panaché et que je n’ai jamais compris l’intérêt de boire une bière sans ressentir la douce ivresse qui l’accompagne, là j’ai été servi.

A la première gorgée, le cerveau conditionné espère rapidement voir l’alcool agir sur les neurotransmetteurs mais après avoir descendu la bouteille, la déception arrive. L’oeil tombe sur le 0.0 % d’alcool écrit en trop petit pour être honnête. L’amertume tant attendue disparaît dans le sucre et l’acidité promise est tuée par le concentré. Les bulles trop petites restent coincées dans l’œsophage gonflant un nuage qui se refuse à sortir bruyamment. Et en fin de bouche il ne reste qu’un arrière goût bilieux désagréable et aucune envie d’en décapsuler une seconde.

Après cette expérience traumatisante j’espère n’avoir jamais à m’inscrire aux alcooliques anonymes. Car ne pas boire d’alcool ne m’empêche pas de vivre. Par contre avaler cette hérésie, cela frise la torture. Vivement que des musiciens repassent à la maison pour que je me débarrasse du stock.

Cinquante-huit

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Seyne les Alpes

Ce n’est pas de ma faute si Macron a viré les députés juste quinze jours avant que nous partions en vacances.

Oui après les européennes, nous avons manqué les premiers et seconds tours des élections législatives. Et pas question de donner pouvoir à nos amis, ce sont des banquiers, des directeurs, des cadres supérieurs ou des retraités. Autant dire qu’ils votent très à droite. Quant à notre fils ainé, il ne vote pas sauf pour la légalisation de la weed.

Dans le petit village de montagne de 1300 âmes où nous avions trouvé refuge, le dimanche matin, l’heure était aux courses plutôt qu’au vote. L’Intermarché regorgeait de petits vieux armés de cabas alors que l’hôtel de ville semblait désert. Pourtant, dans ce coin rural paisible, sur les 844 votants – une affluence record au passage – 45% ont fait le jeu de l’extrême droite au premier tour.

Ici il n’y a pas d’étrangers, juste des petits vieux et quelques chômeurs bientôt retraités. Les actifs se font de plus en plus rares. Deux boulangeries sur trois ont fermé leurs portes. La supérette du centre-ville n’a pas résisté à la concurrence de l’Intermarché construit à quelques kilomètres de là. Les restaurants ont mis la clé sous la porte depuis longtemps, seul survit un café autrefois pompiste et chauffeur de bus sur la place du village. Dans la grande rue, les vitrines crasseuses des commerces fermés prennent la poussière : coiffeur, potier, boulanger, quincaillier, restaurateur, buraliste, libraire.

Au second tour, alors que nous remontions vers l’Alsace, l’union de l’extrême droite remportait 58% des suffrages dans ce petit village de montagne. 

Asterix aux jeux olympiques 

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Voila pas mal de temps que l’on nous bassine avec les JO. Pour moi La Flamme c’est une série TV assez drôle et pas un gros briquet qui ne veut pas s’allumer. 

N’ayant plus la télévision depuis longtemps, j’entends parler de l’événement national sur France-Inter  lorsque je suis en voiture ou bien par mes collègues réquisitionnés pour l’occasion.

Une fois n’est pas coutume, j’aurais presque une pensée émue pour les parisiens qui voient le prix du billet de métro exploser, qui se font expulser de leurs logements et qui découvrent que certains quartiers seront ceinturés par les forces de l’ordre.

Comme en témoignèrent les éminents historiens Uderzo et Goscinny en leur temps, les JO à l’époque romaine étaient déjà entachés de tricheries et de dopage. Alors imaginez aujourd’hui… Petit progrès, les femmes et les handicapés sont autorisés à y participer depuis que De Coubertin n’a plus son mot à dire.

On ne va pas parler du bilan carbone de l’opération parce que bon voilà quoi, nous ne sommes plus à ça près entre la construction du village olympique, l’adaptation des transports parisiens, la réfection des stades, les voyages en avion des athlètes et des spectateurs, les mascottes débiles en plastique et tout ce que j’oublie certainement.

Le sport ne m’intéresse pas, sans doute parce que je ne peux pas en faire, je déteste la compétition, sans doute par peur de perdre et j’ai débranché mon décodeur TV depuis des siècles. Donc fatalement, je ne regarderai pas les JO dont j’ignore le calendrier.

Ce n’est pas du boycotte mais une totale indifférence. Faites vous plaisir si vous aimez ça mais par pitié, évitez de gueuler, de klaxonner, de vous saouler à la Kronembourg en commentant les contre performances des athlètes russes qui partiront bientôt sur le front ukrainien se faire massacrer, une médaille d’or autour du coup.

A mon ami hater

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Bonjour toi ! C’est quoi ton petit nom ? Parce que t’as beau ne pas m’aimer, tu t’inflige quand même chaque semaine mes vidéos pour cliquer sur le pouce vers le bas. 

T’es abonné copaing ? Non parce que c’est important pour mon référencement. J’aimerai bien que tu fasses plus souvent des commentaires pour donner ton avis (c’est aussi très bon pour mon référencement). Parce que signaler que t’aime pas c’est un peu restrictif. Qu’est-ce tu n’aimes pas ? Moi, la musique, la vidéo, mon avis, tout ? Je ne demande qu’à m’améliorer et aimer ce que tu aimes comme ça on s’aimera.

Après, je te le dis gentiment, comme hater, tu es clairement un petit joueur. Il y a quelques années, un autre m’avait pourri sur Facebook et fait tomber l’audimat du webzine de 50% pendant quelques jours quand même. Toi c’est juste un j’aime pas même pas systématique. C’est assez décevant.

J’imagine ton profil. Tu es un prog head nostalgique des seventies qui ne jure que par Pink Floyd, Yes et Ange. Tu es encore en gilet jaune près des ronds points et tu crois toi aussi aux chemtrails mais tu as voté RN aux européennes. C’est pas grave, je suis certain que nous avons plein de points communs comme celui d’écouter de la musique. Tu fais de la photo aussi ou bien tu préfère construire des tour Eiffel en allumettes ? Je demande ça pour apprendre à te connaître.

Tu sais, on se dis tu hein ? Dieu est amour. Alors je t’aime quand même va ! Bisous !

On the Moon Again

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Le 20 juillet 1969 pour la première fois, l’homme se posait sur la Lune. Depuis le cinquantenaire de cet exploit humain et technologique, les astronomes amateurs sont invités tous les ans de part le monde à sortir leurs instruments et à faire découvrir la Lune au grand public. 

Greg organisait le samedi 15 juin pour l’occasion à la Maison Bleue à Strasbourg une exposition photo doublée d’une observation du soleil et de la Lune. 

Comment ne pas y participer ? La Maison Bleue est une des salles de concert où j’ai pu écouter des groupes comme Klone ou Los Dissidendes del Sucio Motel. 

Dans la salle étaient exposées des photographies sur le thème de l’absence alors que des musiciens répétaient sur scène. Et dans la cour, Greg étalait ses magnifiques clichés astro tout en présentant ses instruments. 

J’avais amené un télescope Celestron 8 pour l’occasion et mon copain Michel tout plein d’instruments, dont une lunette Takahashi (la Rolls Royce des lunettes) et un autre Celestron. Enfin Arthur (le petit jeune du groupe) dont nous avons fait la connaissance ce soir là, avait ramené un Newton. Greg lui avait une lunette sur une monture AM5 équipée de caméras et d’un Asiair sans parler de sa batterie WIFI. Si si, ça existe les batteries WIFI.

Le ciel n’était pas franchement de la partie mais au moins il ne pleuvait pas. Dans les rares et timides éclaircies nous avons pu montrer le soleil et ses taches aux curieux venus ce soir là et un peu plus tard, alors qu’il faisait encore jour, la Lune, la star de l’évènement.

J’aime beaucoup montrer le ciel aux curieux même si pendant ce temps je ne fais pas d’observation. Les gens sont comme des enfants lorsque leurs yeux voient la surface de la Lune recouverte de cratères où lorsqu’ils découvrent que le soleil n’est pas qu’une grosse lampe à bronzer brillant dans le ciel.

On m’a demandé si on pouvait voir le drapeau américain planté sur la Lune en 1969 dans mon instrument. J’ai répondu que non, mais à la place j’ai mis mon plus puissant oculaire pour faire découvrir à cette personne les cratères en gros plan.

Une autre s’interrogeait sur la raison pour laquelle nous ne voyions jamais la face cachée de notre satellite, The Dark Side Of The Moon. Vous connaissez la réponse ?  La Lune tourne sur elle-même en vingt-sept jours, durée pendant laquelle elle réalise une orbite complète autour de la Terre tant et si bien qu’elle présente toujours la même face pour un observateur situé sur notre planète.

Il y a eu les inévitables questions sur le grossissement des instruments. Je vous rappelle la formule une fois pour toutes : grossissement égale focale de l’instrument divisé par la focale de l’oculaire. Sur le C8 avec un oculaire de 14 mm, cela faisait 2000/14 à savoir un grossissement d’environ 140 fois. Bizarrement il y a eu beaucoup moins de questions sur l’ouverture des instruments. Pour rappel encore une fois l’ouverture est égale au diamètre de l’objectif divisé par la focale et plus c’est petit, plus c’est lumineux comme en photo, sauf qu’ici on se fou de la profondeur de champ et d bokeh, toutes les cibles sont au moins à des centaines de milliers de kilomètres pour les plus proches.

D’autres questions ont bien entendu concerné le prix du matériel installé ce soir là près de la Maison Bleue. La réponse est cher, voire très cher (le set up de Greg par exemple) sachant que l’on peut très bien débuter en astronomie avec une simple paire de jumelles. D’ailleurs Arthur avait ses yeux de hiboux, des mini jumelles grand angle très lumineuses, parfaites pour découvrir le ciel.

Malgré de nombreux nuages, un kebab peu relevé, une bonne vieille migraine tenace et pas beaucoup de public, ce fut une soirée sympa entre geeks amoureux du ciel.

Portraits

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Lorsque vous passez toutes vos soirées à photographier des accordéonistes, vous faites inévitablement des rencontres. Je vous passe les amis, les connaissances, les potes tenant les stands et les rares photographes couvrant les soirées. Je vais vous parler des autres, ces rencontres auxquelles je ne m’attendais pas.

Présents tous les soirs, quelque soit le temps, l’heure, la musique et le lieu, ils m’ont suivi et collé à la peau. Des nués de moustiques ont sucé mon sang et failli provoquer à plusieurs reprises des catastrophes lorsque d’un geste brusque je les chassais d’une main alors que je tenais le téléobjectif de l’autre.

Plus mignon, ce fut cette petite fille de trois ou quatre ans qui intriguée par l’appareil photo m’a couru après pour regarder les clichés sur l’écran dès que je shootais. Ce qui était amusant lors du premier concert assez statique sous la tente est devenu très compliqué dans la grande salle où les photographes doivent bouger très vite et prendre des positions acrobatiques pour réussir des images rock. Imaginez. Vous vous retrouvez avec un petit bout de chou accroché à vos baskets. En plus de surveiller le groupe qui bouge très vite sur scène il faut veiller à ne pas bousculer l’adorable petite curieuse collée contre vous.

Il y a eu également cette toute jeune accordéoniste à la mine boudeuse noyée dans un orchestre de pianos à bretelles et que je n’ai pas osé photographier. Quand je pontais mon objectif dans sa direction elle me jetait un regard noir en s’agrippant à son accordéon presque aussi grand qu’elle. En règle générale j’évite les photos d’enfants, les parents ne possède aucun humour dans ces cas là, même s’ils inondent Facebook de photos moches de leur progéniture.

Et puis il y a eu ce petit bonhomme observant un des musiciens du groupe Mes Souliers sont Rouges installer son matériel. Un instant leurs regards se sont croisés (oui j’ai manqué la photo de pas grand chose) et une complicité est née entre le guitariste et l’artiste en devenir.

Je suis également tombé sur un italien volubile qui m’a quasiment embrassé en me baraguinant un truc incompréhensible tout en me montrant mon teeshirt. J’ai compris après quelques secondes qu’il s’agissait d’un fan du groupe Messa dont je portais les couleurs ce soir là. Peut-être s’agissait-il d’un des musiciens des groupes présents ce soir là ou d’un technicien, toujours est-il qu’il a disparu après cette accolade enthousiaste et que je ne l’ai plus revu.

Dans le même genre j’ai croisé un ingénieur son arborant les couleurs du groupe Cult of Luna. On s’est tout de suite compris en grimaçant devant certains ensembles. Assurément un excellent ingé son, parce que lorsque que l’on écoute de la bonne musique… enfin bref.

L’avant dernier soir, j’ai été également interpellé par une des charmantes organisatrices du festival, la première personne à vraiment s’inquiéter de voir un photographe couvrir les concerts et à m’informer des modalités des soirées. Cela faisait juste huit jours que j’assistais à chaque concert.

Une dame a aussi lancé dans mon dos un « Si vous êtes là c’est que la musique va être épouvantable ! ». Je me suis retourné, et j’ai découvert ma voisine qui est également ma dentiste.  Elle sait que j’écoute des groupes assez étranges (pour le français moyen) même si elle habite trop loin pour les entendre. Elle m’a tout fait avouer sous la torture avec sa fraise.

Il y avait aussi les habitués que l’on retrouvait chaque soir : un danseur allant nu pieds, une dame déguisée en petite fille, une aveugle qui participait à toutes les danses, un photographe avec chaque jour un nouveau tee shirt de metal, deux jumelles accordéonistes qui jouaient dans plusieurs ensembles, des gamins qui couraient partout, un danseur chauve n’osant jamais aller au centre de la piste, un alsaco étrange qui braillait tout ce qu’il pouvait dans la rue et puis des moustiques, plein des moustiques.