Sharp Objects

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Bienvenue à Wind Gap.

Camille Preaker, une journaliste rentre chez elle, dans sa maison d’enfance, pour enquêter sur les meurtres de deux enfants. Dans la grande demeure, Adora, sa mère, Amma, sa demie sœur et Alan, son beau père vivent comme à l’époque de la traite des noirs, mais au lieu de couper la canne à sucre, les mexicains employés par la grande exploitation y élèvent des cochons.

Dès les premières minutes, nous comprenons que les relations mère fille sont complexes et tendues, sa demie sœur adolescente joue à la maison de poupées le jour et boit de la vodka la nuit en arpentant la ville en rollers, le beau père écoute de la musique sur sa Hifi hors de prix et la mère fait salon et dirige Vickery, le chef de la police locale.

La série fait de nombreux flash back sur l’enfance de Camille, sur Marian, sa petite sœur décédée, son enterrement, sur leurs fugues en rollers, sur une cabane sordide au fond des bois. L’atmosphère de la petite ville est malsaine, faite de ragots, de vieilles histoires, rancunes, de la chaleur oppressante du sud et du poids des traditions.

Camille, notre journaliste, n’est pas très nette non plus il faut bien l’avouer. Elle sort d’un hôpital psychiatrique, boit comme un trou et est une adepte de la scarification. Et malgré des relations plus que tendues avec sa mère, c’est dans la maison familiale qu’elle va s’installer pour conduire son enquête, faisant resurgir dans son esprit déjà torturé, les fantômes du passé.

Mais Camille n’est pas seule, un flic, Richard Willis, est venu enquêter sur la mort de ces filles, filles à qui le meurtrier a arraché toutes les dents avec une pince, comme pour les cochons, afin qu’ils ne mordent pas. Lui c’est l’étranger dans la ville, celui qui ne comprend pas les gens, leurs silences, leurs codes sociaux mais qui est persuadé que les crimes sont l’oeuvre d’un tueur en série. Il se heurte à la non coopération de Vickery qui est persuadé que les meurtres sont l’oeuvre d’ouvriers mexicains alors que notre sombre étranger pense qu’il s’agit d’une personne de la ville.

La série en huit épisodes est lente, pesante, tendue, parfois à la limite du supportable et j’ai failli abandonner dès le second. Surtout n’en faites rien. Même si l’histoire ne raconte pas vraiment l’enquête la série dépeint un univers familial malsain et une petite ville sudiste. Tout s’accélère très vite dans les deux derniers épisodes, une fois que l’univers de Wind Gap a été bien posé. On ne regrette pas alors d’être allé au bout de la série.

La série est tirée d’un livre écrit par Gillian Flynn à qui on doit entre autres Gone Girl ou les Apparences, deux romans très sombres que j’ai dévoré. Un nouveau livre à ajouter à ma liste de lectures.

https://youtu.be/DgljcMqPG98

Vik

Tout au nord de l’Islande, quelques jours avant Noël, une jeune femme trouve la mort, chutant d’une falaise dominant l’océan.

C’est la première fois que j’ouvre un roman de Ragnar Jónasson, un auteur de polars à succès semble-t-il. Après avoir tenté en vain de lire l’improbable Connerland de Laura Fernandez et avant d’attaquer The Game d’Alessandro Baricco, j’avais besoin de changer d’air, de style, de genre.

Du haut de cette falaise de Kálfshamarsvík, trois femmes sont tombées : la mère, la fille et la sœur, cette femme revenue dans la maison de son enfance après des années d’absence. A Kálfshamarsvík, il n’existe que deux maisons encore debout, celle de Reymar et celle d’Anor, deux maisons aux secrets bien gardés, aux histoires complexes et torturées, deux maisons, une pointe battue par les vents, des formations basaltiques et un phare où se déroule le drame et l’enquête.

Les suspects se comptent sur les doigts d’une main mais les deux enquêteurs auront fort à faire pour comprendre ce qui s’est passé sur cette falaise alors que le réveillon de Noël approche et que la neige recouvre les chemins menant au cap.

Vik se lit très vite et facilement. Le lecteur est immédiatement happé par l’atmosphère de cette demeure où vivent un vieil homme d’affaire et ses deux employés usés par la vie. Un roman humain où l’on découvre des traditions islandaises de Noël, des paysages désolés et grandioses, des personnages esquissés que l’on croit pourtant bien connaître à la fin du livre. Ce n’est pas un un « grand » roman, mais ce ne sera certainement pas le dernier Ragnar Jónasson que je lirai.

Réjouissez-vous

La planète se réchauffe, le niveau des océans s’élève, la biodiversité est en péril et les hommes continuent de saigner la Terre à mort. Comment cesser ce massacre ? 
Et si la solution venait d’ailleurs ? Tel est le thème de Réjouissez-vous, le roman Steven Erikson.

Tout commence par l’enlèvement de Samantha, une autrice de science-fiction. Elle disparaît en plein jour, emportée par un O.V.N.I. Peu de temps après, d’étranges champs de force empêchent les humains de s’entre-tuer, de sur-exploiter les ressources naturelles, d’accéder à certains endroits de la planète.

L’homme ne peut plus être violent, pollueur, dangereux. Il est contraint soudain à la sagesse.

Tel est le thème de Réjouissez-vous, une intervention extra-terrestre qui met brutalement fin à tous les maux créés par l’homme. L’espèce humaine perd son libre arbitre. 

Commencent alors, à travers le quotidien de (trop) nombreux personnages, une série de réflexions de nature religieuse, politique, économique, scientifique, philosophique au sujet de cet Intervention.

Le livre n’est pas toujours facile à lire, sans doute trop intelligent pour un roman dit de SF mais il pose des questions intéressantes sur l’humanité. Dommage que l’auteur ajoute des thèmes ridicules comme les Petits Gris ou bien la théorie du complot dans son récit, c’était inutile.

Hélas, mille fois hélas, aucun extra-terrestre ne viendra sauver la Terre de la bêtise humaine, c’est à nous de nous débrouiller tous seuls et tout de suite !

L’Esprit Des Vents

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Ceci est ma première participation à Masse Critique, une opération menée par le site Babelio et les éditeurs, proposant à quelques lecteurs de recevoir un livre en échange d’une critique. Non content de chroniquer du rock progressif, je m’emploie à parler de livres, à croire que je n’ai que ça à faire ? Et si c’était le cas ? Toujours est-il qu’un beau jour de juillet, je reçu par la poste, le livre de François Simon, L’Esprit Des Vents.

Dans un roman, le lecteur est rarement placé dans la peau du vaincu, de celui qui a perdu la guerre et qui doit payer le tribu au vainqueur.

Le Japon se réveille au son de la voix enregistrée par l’Empereur. La guerre est finie, les japonais capitulent. 

François Simon, critique gastronomique, nous raconte la chute de l’Empire du levant, la cuisine aux huitres, l’amitié de deux enfants et la couleur des vents avec des phrases courtes et poétiques à la manière d’Alessandro Baricco

Le livre raconte les histoires de Tateru, Ryu et de nombreux personnages comme leurs parents, le kamikaze yakuza, la tante, la jeune Manechiyo vendue par sa famille. Tous survivent dans la ville de Tokyo occupée par les GIs. Des destins croisés, qui nous racontent un Japon en pleine mutation après la chute de l’empire.

Après l’insouciance de l’enfance sur l’île de Kingdao en Chine, l’exode vers le Japon en ruine et le refuge à Karuizawa, le récit se déplace vers une Tokyo ruinée en pleine reconstruction avec sa pègre, ses militaires, la crasse, la misère et la faim.

L’Esprit Des Vents, plus qu’une histoire d’amitié entre deux adolescents, nous raconte à travers ses différents personnages et les mots de François Simon, un Japon très éloigné des clichés occidentaux. Le roman, servi par une belle plume culinaire, perd peu à peu son fil conducteur pour raconter des histoires dans l’Histoire. Vers la fin, le récit est quelque peu décousu et s’achève sans conclusion, laissant ouverte la suite, peut-être un prochain roman.

Décrocher la Lune

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L’Etoffe des Héros, De la Terre à la Lune, Apollo 13, First Man, Apollo 18, l’aventure spatiale et lunaire m’a toujours fasciné et Cet été, alors nous fêtions le cinquantenaire du premier pas sur la Lune, un évènement qui a marqué mon enfance.

Je suis tombé presque pas hasard, sur le livre du planétologue français Charles Frankel, l’Aventure Apollo, qui relate les mission Apollo édité chez Dunod. 

Écrit principalement à partir des archives des vols de la NASA et de l’ouvrage A Man on the Moon de Andrew Chaikin, le livre raconte cette incroyable épopée humaine et technologique. Pour tout passionné d’exploration spatiale, le livre ne fera que vous faire revivre cette aventure, ajoutant quelques anecdotes moins connues à celles qui ont déjà fait le tour de la terre. 

Pour ma part, en plus d’apprécier cette lecture facile, j’ai découvert un peu mieux le programme russe lors cette folle course à la Lune. 

Chaque chapitre, agrémenté de quelques photos noir et blanc de la NASA, s’achève par un paragraphe sur ce que sont devenu ces héros de l’épopée lunaire. On y découvre également quelques petits encarts parlant de sujets connexes aux missions spatiales. 

Le livre s’achève sur les perspectives des futures vols habités, la Lune, Mars et les différents projets avortés de retour sur notre satellite.

Si vous êtes comme moi un geek spatial, ne passez pas à côté de ce livre. Même si j’aurai préféré une version plus approfondie, L’Aventure Apollo est le genre d’ouvrage de vulgarisation historico-scientifique qui se lit sans donner mal à la tête et apporte quelques connaissances supplémentaires sur un sujet pourtant maintes fois débattu.

Gratin dauphinois

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Sorti de Dracula et des Liaisons dangereuses, je n’ai pas lu beaucoup de romans épistolaires. Le Cercle Littéraire des amateurs d’épluchures de patates rentre dans cette catégorie en plus de parler de livres et d’auteurs. Mais c’est également ce que l’on pourrait appeler un livre pour filles, une histoire d’amour à l’eau de rose racontée par une jeune écrivaine libérée.

Mon épouse avait dévoré le roman il y a des années sans réussir à me le vendre pour autant. Le livre est resté dans la bibliothèque, magnifiquement ignoré par ma personne, jusqu’au jour où nous avons regardé l’adaptation cinématographique de l’œuvre. Le film se déroulait après guerre à Londres et sur l’île de Guernesey dans de magnifiques paysages, racontant également jolie histoire d’amour entrecoupée de récits plus sombres sur l’occupation allemande. Un agréable divertissement qui me fit considérer le roman de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows d’un autre œil.

Et dès que j’eu un creux dans mes lectures, je le sortis de la bibliothèque pour me plonger dedans sous le regard amusé de mon épouse. Oui c’est un livre pour filles, n’en doutons pas, et sans le film, peut-être ne serais-je pas arrivé à la fin, jusqu’au moment ou Juliet, l’écrivaine arrive sur l’île, moment à partir duquel j’ai dévoré les pages. La jolie Juliet très courtisée, qui écrivait une chronique à succès pendant la guerre dans un journal, rentre en contact par hasard avec un cercle littéraire de Guernesey improvisé pendant l’occupation.

Débute alors de longs échanges épistolaires avec les membres du cercle, son éditeur, sa meilleure amie Sophie et commence le récit de la vie sur une île pendant cinq années, la faim, la peur, la délation, l’entraide, l’amour aussi et les tribulations d’une écrivaine de trente-deux ans cherchant l’âme sœur et le sujet de son prochain roman.

De nombreuses personnes échangent avec Juliet, certaines juste une fois, d’autre plus régulièrement comme son éditeur, son amie Sophie ou Dawsey. On se perd vite parmi touts ces personnages éphémères mais au bout du compte le roman réussit le tour de force de nous raconter Londres après guerre, l’occupation allemande des îles anglo-normandes, les camps de concentration, la passion des livres, la cuisine en temps de guerre et une belle histoire d’amour romantique à souhait.

La coupure

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J’espère que je vous ai manqué. Et vous, m’avez-vous manqué ? Mais oui vous m’avez manqué.

Quinze jours sans Internet, est-ce possible ? Je vais être honnête, je n’ai pas totalement déconnecté. Une fois par jour je relevais mes deux boites aux lettres et allait sur les réseaux sociaux, j’ai même surfé un peu, mais par nécessité. 

Lorsque vous attendez une commande, un message perso de Kate Bush, que vous voulez connaître les horaires d’ouverture d’un parc, regarder la météo, mettre à jour le code de votre webzine ou consulter une recette de cuisine, comment faire aujourd’hui sans Internet ? 

Oui, je l’avoue j’ai triché.

Le mail c’était pour gérer les urgences et vider peu à peu les sollicitations inutiles. Les réseaux sociaux pour surveiller d’éventuels dérapages et bannir toutes les publicités. Je n’ai pas liké, pas commenté, pas répondu aux messages, pas envoyé de mail, si un seul en fait, pour répondre à Kate, à part ça j’ai communiqué uniquement avec des êtres humains. 

La tentation était pourtant bien là, mais de moins en moins forte au fil des jours. J’ai même arrêté mon rituel trois expressos quotidiens le remplaçant par un thé vert matinal et un expresso digestif. Par contre j’ai continué d’écrire off line sur mon smartphone sans réseau, car je ne peux m’empêcher d’écrire, un roman est en route. J’ai chroniqué également, mais à vitesse réduite. 

Zénitude. N’allez pas croire que ma tête n’a pas explosé pour autant, ça aurait été trop beau, j’ai eu droit à un magnifique feu d’artifice le quatorze juillet, mémorable. A la rentrée rendez-vous au service anti-douleurs pour essayer de trouver un nouveau protocole de survie. 

J’ai écouté du prog mais aussi le dernier Bruce Springsteen, au passage un peu décevant à cause des arrangements, et quelques vieilles galettes en mode nostalgique. Presque que des vinyles car j’avais le temps de me poser dans le salon et déguster. 

J’ai fait quelques photos, animaux, tourisme, astronomie, filles nues, que pour le plaisir. J’ai bricolé, soigné mon potager, construit une maison, lu beaucoup, regardé quelques films, visité ma belle région car même chez sois il est possible de voyager.

Le sevrage internet a eu cependant des conséquences sur mon mental déjà très fragilisé et il se peut que quelques exagérations se soient glissées dans mon propos, sauras-tu les trouver ?

30 mètres

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Voici donc le livre que mon épouse lisait alors que je marchais dans la forêt radioactive entourant Pripyat. Des champignons, un empoisonnement, des japonais, nous sommes en Finlande, dans une petite ville qui produit du matsutake, un met dont les japonais sont friands.

Notre héro, Jaackko, va mourir. Il le sait, ce n’est qu’une question de jours, au mieux de semaines. Quelqu’un l’a empoisonné et son univers confortable s’effondre brutalement comme ses certitudes. Son corps le lâche peu à peu après avoir emmagasiné trop de toxines, nausées, douleurs, étourdissements, pertes de connaissance, il n’en a plus pour longtemps d’après son médecin, un autre parallèle avec De bonnes raisons de mourir de Morgan Audic.

Et Jaackko, avant de quitter la terre, veut trouver qui lui a fait ça : le chauffeur de sa société, son nouveau concurrent agressif, son épouse infidèle, les japonais ?

Antti Tuomainen manie le roman noir avec une plume légère qui chatouille malgré les morts et la violence qui ponctuent le récit. Le sourire, grinçant parfois, reste toujours au coin des lèvres. Les personnages du roman ne manquent pas de couleurs et c’est avec plaisir que l’on suit ce chef d’entreprise sur les routes de sa petite ville, poursuivi, poursuivant, interrogé, espionnant, creusant, cognant, se gavant de Coca-Cola et de glaces, trouvant dans cette mort inéluctable la force de rebondir. Il y a bien entendu un policier qui fouille partout, à la recherche d’un sabre de samouraï volé, posant des questions embarrassantes, mettant en garde, et puis il y a ces assassins potentiels : sa fidèle épouse cordon bleu, le trio de gros bras concurrents et menaçants et ceux qu’il ne soupçonnaient pas.

Il ne s’agit pas du roman noir du siècle assurément mais d’une saine lecture de vacances à déguster avec un coca et une glace dans son transat un jour de grosse chaleur.

à ma zone

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Mon libraire craint de mettre la clef sous la porte, les disquaires ont presque tous disparus des grandes villes et certaines boutiques de jeux vidéos sont en passe de fermer. A la place poussent des enseignes de vapotage et des opticiens.

Avant le règne de Virgin, La Fnac, Cultura, Amazon, Ali Express fleurissaient des magasins spécialisées tenus par des passionnés. Aujourd’hui, dans ces supermarchés physiques ou virtuels de la culture, on trouve de tout ou presque, jeux, BDs, livres, CDs, vinyles, mini chaînes, téléphones, appareils photos, mixeurs, vibromasseurs. Les vendeurs, dans les rayons, même avec la meilleure volonté du monde, sont incapables de vous conseiller utilement, passant d’une grand-mère cherchant un grille pain à un métalleux en quête d’un obscur groupe de doom écossais.

J’ai encore la chance aujourd’hui d’avoir un libraire qui connaît mes goûts et me conseille, me faisant découvrir des merveilles, ma boutique de disques d’occasion avec son vendeur fan de groupes de métal atmosphérique à chanteuses et un magasin qui ne vend que des vinyles juste à côté et qui soutient la scène locale.

Je commande les livres chez mon libraire, après tout, un livre peu bien attendre une semaine. Pour la musique j’essaye d’abord chez mes disquaires mais il faut avouer que souvent je commande directement aux groupes; ce que j’écoute n’est pas franchement mainstream. J’ai aussi mon photographe, mon magasin audio et de bandes dessinées. Ils sont un peu plus chers parfois, mais de bon conseil, alors je ne fais pas comme beaucoup, posant mes questions dans la boutique et achetant ensuite en ligne. Un jour sinon le conseil fermera ses portes faute de clients.

Je n’achète pas sur Amazon, je fais mes courses au petit supermarché du coin, j‘achète mon pain chez le boulanger, je vais à la boucherie, au marché. J’essaye de faire travailler les magasins de proximité, pas les grands groupes esclavagistes. Attitude de riche ? Pas vraiment. L’achat en ligne coûte cher, rien qu’en considérant les frais de ports. Et si de grandes enseignes cassent les prix à la sortie d’un disque, elles se rattrapent largement quelques mois plus tard, car le stock c’est la mort de leur business.

Se balader dans les rues, faire du lèche vitrine, entrer dans une boutique attiré par un nouveau livre et ressortir avec trois autres, après avoir discuté avec un libraire passionné, c’est autrement plus plaisant que d’attendre que le facteur passe devant sa boite aux lettres vous ne trouvez-pas ?

L’Inclinaison

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L’Inclinaison raconte l’histoire d’un jeune compositeur de musique contemporaine vivant dans un pays totalitaire. Un compositeur, qui va s’embarquer pour une tournée de huit semaines avec un orchestre dans un archipel possédant un parfum de rêve.

L’Inclinaison parle de musique, des îles, de la mer, la vie, du temps qui passe, de l’inspiration, des voyages, de la liberté. Un roman hors du commun, un livre qui prend le temps de raconter.

Né dans un pays en guerre, froid, industriel et pollué où une dictatrice règne sans partage d’une poigne de fer, le compositeur Alessandro Sussken embarque pour les îles paradisiaques qu’il a toujours rêvé de visiter. Pendant huit semaines, il voyage insouciant, d’îles en îles, donnant quelques récitals, dormant dans les bateaux, se livrant à l’étrange rituel des formalités administratives à chaque débarquement, découvrant l’apparente insouciance des insulaires, le plaisir de la vie au soleil. Mais après huit semaines au paradis, il revient sur le continent et une surprise de taille l’y attend.

Si L’Inclinaison parle beaucoup de musique, du processus de composition, des artistes, il s’agit également d’un récit fantastique, abordant de manière très orignale, un thème pourtant maintes fois exploité par les écrivains, celui du voyage dans le temps. Le roman est tout sauf dans l’action, certains chapitres semblent même un copier coller du précédent, à se demander si Christopher Priest ne cherche pas à faire du remplissage, jusqu’à ce que le lecteur comprenne la démarche de l’auteur. Ce qui semblait répétitif devient alors indispensable au récit.

Le roman est beau, bien écrit, différent. Les mélomanes aimeront son approche de la musique, les voyageurs voudront repartir en mer, les passionnés de paradoxes temporels pourront se creuser les méninges et les lecteurs de Priest adoreront son nouveau roman.