Martin bec d’acier

Image

La seconde sortie photo nous a conduit dans le Ried à la recherche des martins pêcheurs. Un oiseau que je rêve de photographier depuis que j’en ai vu des clichés. Robert, mon mentor, connaît plusieurs spots secrets où ces petits piafs ont l’habitude de de balader. Tout juste s’il ne nous bande pas les yeux pour y aller. Car si trop de personnes connaissaisent ses spots, les oiseaux se feraient plus rares.

Voici donc un martin pêcheur capturé dans mon collimateur. Il est devant moi, à quelques mètres, inconcient que deux humains braquent sur lui leurs objectifs démeusurés. Il ne va rester que quelques secondes immobile avant de s’envoler à toute vitesse vers une autre branche. Il faut être rapide, silencieux, réactif et ne pas se louper, nous n’aurons en une matinée que deux ou trois opportunités de le photographier. En gros vingt secondes cumulées sur quatre heures d’attente. Oui, il faut être patient.

J’utilise ici un doubleur de focale Nikon qui double également mon ouverture mais j’ai eu de la chance, l’arrière plan était relativement éloigné du sujet.

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm, Nikkor TC-20E III, 1/500s, f/11, ISO 1800, 1000 mm

Flippant

Image

Les 28 et 29 octobre dernier l’association Des lumières dans les yeux organisait le salon caritatif du flipper dans notre commune. Une cinquantaine de machines allant de la borne d’arcade au flipper étaient exposées et libres d’accès pour une partie aux visiteurs venus nombreux. 

Lorsque j’étais adolescent, chaque bar ou presque possédait son juke box, son flipper, sa borne d’arcade ou son baby foot. Mais ces machines ont peu à peu déserté ces lieux de perdition.

Si je n’ai jamais été un grand amateur de flipper, j’ai toutefois pensé que cela pourrait faire un chouette sujet de photographie. Alors j’ai pris le Nikon et suis allé à la Salle des Fêtes d’Illkirch découvrir cette animation du week-end.

Il s’agissait d’un salon caritatif, les bénéfices servant à acheter des flippers et des baby-foot dans les hôpitaux. 

À l’entrée, j’ai demandé à la personne chargée de la caisse si je pouvais faire des photographies. Elle m’a renvoyé vers les gens de Des lumières dans les yeux et cela tombait bien puisqu’un de mes collègues, très impliqué dans la vie associative locale, participait à cette manifestation. J’ai pu sortir mon boîtier de son sac et photographier tranquillement les joueurs venus très nombreux renouer avec le plaisir du flipper. Dans l’ensemble, les personnes ont réagi positivement à l’objectif sauf une maman qui n’a pas voulu que j’immortalise son bambin, chose que je comprends parfaitement. Dommage, il payait au baby foot.

J’ai commencé ma promenade par les juke box, des machines qui m’ont toujours fascinées. Un des bénévoles présent les a mises en route pour que je puisse faire de plus belles images. Il m’a également laissé grimper sur l’estrade pour capturer l’ensemble de la salle et a actionné une machine à sous afin que les cadrans tournent devant mon objectif. Bref j’étais aux anges.

Après, il a fallu passer aux choses sérieuses : les flippers. Mais comment photographier ces machines ? J’ai commencé par le plus facile, des perspectives de machines avec les joueurs concentrés devant. Le tout était de saisir des visages expressifs.

Ensuite j’ai attaqué quelques individus isolés, concentrés sur leur partie. J’aurais pu me faire jeter mais la plupart des personnes semblaient contentes d’être photographiées. C’est là que j’ai vu le Coup de poing et ces athlètes prêts à battre le record de la machine. J’avoue que cette série m’a donné beaucoup de mal, il fallait photographier contre la lumière à grande vitesse et saisir l’instant clé avec précision. C’est un papa portant dans les bras son garçon boxeur qui m’a offert la bonne image après avoir vainement tenté de photographier une jeune fille pourtant consantante.

Je me suis également essayé à la photographie des détails des flippers sans grand succès. Il faut dire que les machines étaient presque toutes prises et que les reflets sur les vitres ne facilitaient pas vraiment l’exercice.

Après une heure de shooting et soixante dix clichés, je suis rentré à la maison développer mon travail, car honnêtement, le niveau sonore dans la salle des fêtes était assez insupportable entre les cris des joueurs et le bruit des machines. J’aurais dû mettre des bouchons comme pour un concert.

Guêpier piquet

Image

L’année 2023, même si elle n’est pas encore achevée, aura été pour moi celle de la photographie animalière, plus précisément celle des oiseaux. Grace à mon ami Robert qui m’a améné sur plusieurs spots à cuicuis, j’ai pu apprendre l’exercice de l’affut en tenue de camouflage et attendre le bon moment pour capturer l’image d’un oiseau.

La première sortie fut programmée au Kaiserstuhl en juillet, période de nidification pour les guêpiers. J’ai appris que cette image ne pourrait pas concourir dans une compétition car l’oiseau est posé sur un piquet. Je ne suis inscrit à aucun concours photographique, mais je trouve dommage cette restriction. J’aime bien cet oiseau posé sur un piquet soutenant la vigne, noyé dans le ciel bleu.

Le guêpier est un oiseau très vif et les réglages s’en ressentent avec un temps de pose de 1/3200 de seconde qui oblige à monter en ISO. Photographier à bout de bras avec un 500 mm au bout du Z8 s’avère un exercice de musculation des plus intéressant surtout lorsque cela dure plus d’une heure. La parade est d’utiliser un trépied avec une tête à cardant, mais bon voilà, je n’en ai pas.

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm, 1/3200s, f/5.6, ISO 1000, 500 mm

Las Gas Uas ?

Image

Voici le premier tag que j’ai découvert dans le fort, un texte indéchiffrable peint sur un mur derrière la porte d’entrée d’un bâtiment ruiné. C’est lui qui m’a donné envie de m’aventurer entre les murs fissurés, sous des toits ajourés et au milieu des ronces et des vipères pour découvrir d’autres oeuvres picturales sardes.

J’aime la composition de l’image, la porte qui encadre de tag et le contraste produit par la végétation rampante au premier plan. C’est pour cela que j’ai opté pour une assez grande profondeur de champ (f/9.0) même si j’ai dû descendre à un temps de pose assez long (1/30s, la limite pour moi sans trépied) afin de rester à 64 ISO.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/30s, f/9.0, ISO 64, 36 mm

Doom

Image

Toujours dans les ruines du fort, je suis tombé sur ce « Doom » gigantesque. Il m’a rappelé mes jeunes années lorsque je jouais à ce jeu en 3D sur mon premier PC. Les détails du mur sont tout aussi intéressants que le graffitis lui-même. Avec le recul, la photographie ne présente pas de grand intérêt sorti des couleurs mais il m’en fallait trois pour ma série hebdomadaire, désolé.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/800s, f/5,6, ISO 64, 44 mm

Punk ain’t dead

Image

Près de notre location en Sardaigne, au Capo d’Orso, se trouvaient les ruines d’un fort faisant partie d’un vaste ensemble défensif prévu pour protéger l’île des invasions françaises.

Dans les ruines de certains des bâtiments, je suis tombé sur des tags à la limite du street art comme ce cochon tueur. Je n’ai pas pu résister à l’envie de photographier ces peintures rupestres d’un autre âge. « Punk ain’t dead » clame un autre graffiti primitif sur le mur. Décidément, les punks ne comprendront jamais l’art…

Nikon Z8, Nikkor Z 24-200 mm, 1/160s, f/4.5, 90 ISO, 24 mm

Les cygnes

Image

Les cygnes sont trois tours situées au bout du bassin d’Austerlitz sur les presqu’île Malraux. Je voulais utiliser les planches du pont pour créer de la perspective et de la texture avec à l’horizon ces trois tours. L’appareil est posé au sol, une manière de regarder la ville que j’aime beaucoup. Une fois encore j’ai fait le choix du noir et blanc très contrasté avec ces ciels où le bleu devient presque noir sans assombrir les nuages. Il semblerait que ce soit de plus en plus ma signature noir et blanc. Je n’arrive pas à me contenter du ciel que me propose la nature…

Nikon Z6 II, Nikkor Z 24-70 mm 2.8, 1/160s, f/11, ISO 100, 24mm

Asiair Plus

Image

J’ai donc équipé mon télescope d’un ordinateur pour gérer le pilotage, la photographie et le guidage de la monture. Je pensais me simplifier la vie mais pour l’instant je galère comme pas possible. 

L’ordinateur en question est un Asiair Plus 32 couplé à une caméra de guidage ZWO 120 Mini et le Nikon Z6. Beaucoup de câbles… L’idée était d’assurer un guidage fin du télescope puisque manifestement, avec un Schmitt Cassegrain ouvert à f/10, c’est compliqué.

Mes deux premières tentatives se sont soldées par des manœuvres incompréhensibles et dangereuses du télescope. La monture, au lieu de pointer l’objet demandé, s’égarait dans la voute céleste à la recherche de je ne sais pas quoi. Je me suis même retrouvé avec le tube pointé vers le sol. Bref.

Après avoir suivi un excellent tuto sur Youtube, j’ai modifié la manière d’alimenter la monture qui passait initialement par l’Asiair. Car d’après les informations glanées ici ou là, il semblerait qu’il faille d’abord mettre en station la monture puis allumer l’Asiair et non l’inverse. N’empêche que ça ne fonctionnait pas, jusqu’à que je comprenne que l’ordinateur utilisait le boîtier photo pour se repérer dans le ciel, et comme il réalise des clichés de courte durée, il est nécessaire de booster les ISO pendant cette phase. Et la miracle, l’Asiair a pointé les objets demandés avec une excellente précision.

Par contre l’autoguidage apportait plus d’erreurs à la monture que sans l’utilisation de la caméra. Mes photos en autoguidage ressemblaient a des filés d’étoiles merdiques. C’est là que j’ai trouvé un autre tuto, en français pour le coup, sur l’autoguidage. Un tuto pour « débutant » heureusement car je n’en ai pas compris la moitié avec ses formules, calculs et explications. Par contre, j’ai bien compris que je l’y prenais comme un manche. Vous savez cette habitude de ne pas lire la notice et d’essayer tout de suite, quitte à faire après quelques ajustements. Ben en astronomie, mieux vaut lire la notice.

Le dernier test, un dimanche soir frisquet, était nettement plus prometteur. Après une rapide mise en station, la monture a pointé la galaxie d’Andromède du premier coup et l’autoguidage a fonctionné également. J’ai fait une dizaine de clichés de trente secondes sans filé d’étoiles, un record, par contre l’Asiair semblait avoir des problèmes de dialogue avec l’appareil photo. Je pensais que cela venait du wifi de l’iPad puis du câble USB mais je pense que c’est lié à la mise en veille du boîtier.

Dans le même temps, j’ai commandé une pièce imprimée en 3D à mon fils pour fixer l’Asiair directement sur la monture afin d’y accrocher une nouvelle lunette guide ZWO. L’idée c’est de monter mon APN avec un objectif 500 mm ouvert à f/5.6 au lieu du télescope 2032 mm ouvert à f/10 et de piloter l’ensemble via l’Asiair. Cela en ferait une lunette pour l’astrophoto d’assez bonne qualité à moindre coût.

Le déport de l’Asiair sur le côté avec la lunette guide posée dessus s’est révélé une très mauvaise idée. La monture était complètement déséquilibré en déclinaison rendant impossible n’importe qu’elle recherche d’objet dans le ciel, même après un très bon réglage. J’ai dû renoncer à la petite pièce en PLA conçue par mon fils et opter pour un bricolage plus hasardeux qui remet l’Asiair et la lunette guide au centre de gravité de la monture.

Y a plus qu’à tester…

La conque

Image

La conque est une de mes rares photographies couleur de la Presqu’île Malraux. Mais là, pour le coup, le choix s’imposait par le contraste entre la sculpture en bronze et le bâtiment en briques. Il s’agit de l’armement Seegmuller, rien à voir avec la guerre mais plutôt l’armement des péniches naviguant sur le Rhin à l’époque. Trois bâtisses rouges et blanches avec des silos dans l’une desquelles fut construite la médiathèque André Malraux en 2008.

Le cliqué a nécessité pas mal de contorsions pour obtenir cette perspective. Je n’ai toutefois pas réussi à trouver le bonne symétrie avec les bandes blanches verticales.

Nikon Z6 II, Nikkor 24-70 mm 2.8, 1/250s, f/11, ISO 125, 24 mm

Le bassin

Image

Il y a quelques mois, j’ai fait une sortie sur la presqu’île Malraux à Strasbourg avec d’autres photographes. Objectif, architecture. Le site comporte en effet de nombreuses réalisations modernes qui peuvent chatouiller l’oeil du photographe. Le site offre également de nombreuses perspectives intéressantes ainsi qu’un bassin et quelques tours.

Une de mes premières photos fut pour ce bassin.

Au départ je recherchais une perspective avant le découvrir ces détritus flottant à la surface de l’eau. Je me suis dit que cela pourrait être une premier plan pour une photographie d’architecture moderne. J’ai longtemps hésité sur le développement, couleur, noir et blanc, atténuation de l’arrière plan, pour finalement revenir à ma technique préférée, un monochrome très contrasté avec beaucoup de clarté et un ciel très assombri.

Nikon Z6 II, Nikkor Z 24-70 mm 2.8, 1/80s, f/11, ISO 100, 24.5 mm