Le grand Siècle

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Je ne suis pas avide d’uchronies et encore moins passionné d’histoire contrairement à mon libraire, mais il m’arrive d’en lire à l’occasion.

J’ai détesté étudier le règne du roi soleil et la révolution française au collège et pourtant j’ai pris en librairie Le Grand Siècle de Johan Heliot. Il faut dire que c’était le 12 mai, un jour après la fin du confinement et que mon libraire n’avait pas grand chose encore à proposer. Alors une uchronie, pourquoi pas.

Sauf que le volume qu’il proposait était le tome 3, La Conquête de la sphère, un titre alléchant à priori. Mais arrivé en caisse, mon libraire prévenant me demande si j’ai lu les deux autres tomes, ce à quoi je réponds non. Il me conseille alors de les lire avant de m’embarquer dans celui-ci.

Sauf que le tome 1, L’Académie de l’éther est épuisé, il n’a que le tome 2. Je prends le tome 2, L’Envol du Soleil, le tome 3, quitte à faire l’impasse sur la première partie du récit, et dans la foulée cherche sur internet le premier volume. Après quelques tentatives, je trouve L’Académie de l’éther sur Rakuten où je revends habituellement mes bouquins, et neuf de surcroit. Me voila donc avec une trilogie uchronique sur le roi soleil écrite par un auteur dont je n’ai jamais lu un ouvrage. Le pari est risqué.

Le Grand Siècle nous propulse au début du règne de Louis XIV, en pleine Fronde. Un jour le jeune roi assiste à la présentation d’une sphère tombée du ciel aux pouvoirs surnaturels. Cet évènement, sensé n’être qu’une distraction pour le jeune roi, va faire basculer l’histoire sur un chemin parallèle à celui consigné dans les ouvrages scolaire.

Le roman raconte le destin d’enfants de paysans contraints de rejoindre la capitale pour survivre, du roi et de ses ministres, de Blaise Pascal, de Condé et bien entendu de cette sphère pensante qui, pour retourner chez elle, va donner un petit coup de pouce au destin.

J’ai failli renoncer à la lecture du Grand Siècle dès les premières pages tant le style ampoulé prêté à ces fils de paysans semblait en total décalage avec l’histoire. Mais comme j’avais deux autres tomes à lire, je me suis accroché. Arrivé au chapitre 5, lorsque le récit s’est enfin attardé sur la sphère, mon intérêt est monté d’un cran, et au bout du compte je suis arrivé à la fin du premier tome avec l’envie de continuer l’aventure.

Johan Heliot ne propose pas ici de la grande littérature mais bien un plaisant divertissement idéal pour les vacances. Les amateur d’uchronie facile devrait y trouver là une bonne lecture et pourquoi pas, un univers clef en main à utiliser pour le jeu de rôle.

Une Anneke caniculaire

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Anneke van Giersbergen

Le thermomètre affiche 27 degrés centigrades dans le salon. Vautré sur le canapé vert bouteille, je patiente jusqu’au coucher du soleil, lorsque le mercure descendra sous le seuil raisonnablement tolérable des trente degrés. La platine joue l’intégrale des albums d’Anneke pendant que je lis Infinités de Vandana Singh.

Nous subissons la seconde vague de canicule de l’été. Cette fois elle devrait durer au moins dix jours, dix jours à plus de trente degrés centigrades, enfermés derrière des volets clos, déshydraté malgré toute l’eau bue, comateux, dormant en pointillés, allongé sur le parquet inconfortable du rez-de-chaussée.

Je viens d’un pays où 25 degrés semblaient une chaleur insupportable et où après deux journées de soleil, la pluie, le vent et les nuages revenaient en force.

Cet hiver, les minimales sont à peine descendues sous la barre du zéro. Pas de neige, pas de lac gelé, pas de bise glacée du nord-est. J’ai à peine allumé le chauffage et les végétaux n’auront eu qu’une trop courte dormance pour résister cette année.

Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà perceptibles et cela ne fait que commencer à moins que ce ne soit qu’un épi phénomène et que mère nature va bientôt tout remettre en ordre. Un RAZ comme dans la nouvelle « Ecoute ! » dit l’oiseau-tipi.

Je pourrais creuser une piscine et plonger dedans pour aggraver la pénurie en eau. Je pourrais installer une climatisation et vivre à 20 degrés afin d’augmenter le réchauffement climatique. Je pourrais partir découvrir la banquise et les derniers ours polaires histoire de me rafraîchir les idées, ramener de belles images et augmenter la concentration en CO2 dans l’atmosphère au passage.

Mais non, je suis sur mon canapé vert anglais, tournant les pages de Infinités en écoutant Symphonized, me demandant quand est-ce que la température commencera à baisser, rêvant de retourner vivre en Bretagne alors que mon épouse pense à Aix en Provence.

L’usage de ventilateurs est déconseillé pour éviter de faire circuler le virus. Le port du masque est devenu obligatoire dans les espaces publics, bientôt ils vont nous annoncer que l’eau du réseau peut transmettre la maladie et qu’il faut éviter les douches et boire l’eau du robinet. 

Pour ce qui est du ventilateur, de toute façon, le son des palles brassant l’air poisseux gâcherait la délicieuse voix d’Anneke sublimée dans Let the Light In, son dernier live symphonique, hélas uniquement disponible pour l’instant qu’en digital. Alors pas de ventilo, quitte à mourir de chaud, la musique est plus importante que la souffrance.

Le soleil va tourner au sud-ouest, m’obligeant à fermer les derniers volets encore ouverts. Je ne pourrais plus lire faute de lumière mais il me reste Vuur, Verloren Verleden et Drive à écouter. Et puis l’obscurité convient parfaitement à mon mal de tête, car le manque de sommeil conjugué à la chaleur et la déshydratation sont un terreau favorable à mes épouvantables migraines hebdomadaires.

Ce soir, lorsque le soleil se couchera, que la température plongera sous les trente degrés, lorsque j’aurai écouté tous les albums d’Anneke, ceux d’Ayreon et de The Gathering compris, j’abandonnerai ma lecture pour aller écouter le live de PI au jardin des deux rives, eux aussi jouent du métal progressif mais sans chanteuse.

[IMG_1334.jpg / 26 juillet 2020 / 18 h37 / Illkirch-Graffenstaden ]

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La capitale du Groendland, forte de de dix-huit-mille habitants s’appelle Nuuk. Nous sommes au pays des nuits de vingt-quatre heures, du blizzard, de la neige et des phoques. 

C’est là qu’enquête Qaanaaq, le chef de la police de Nuuk, inventé par l’écrivain Mo Malo. Pour sa troisième aventure, le commandant Qaamaaq Adriensen, en faisant le tour des postes de police sous sa responsabilité, découvre des suicides de jeunes femmes en relation avec la tradition inuit.  

Avec Nuuk, le lecteur survole le Groenland en hélicoptère, trace sur la glace en motoneige, découvre les traditions inuit et la spécialité locale: la tourte au foie et abats de phoque.

Friand de récits se déroulant à proximité du cercle polaire, je me faisais une joie de lire Mo Malo, un nouvel auteur arctique. 

Si l’histoire est complexe et bien menée, j’ai compris l’essentiel de l’intrigue plus d’une centaine de pages avant la fin. Pourtant, lorsque je joue au Cluédo, je perds à chaque fois. 

J’ai été surtout frustré par le manque de profondeur des personnages et des descriptions à peine esquissées des paysages. Pour les personnages, peut-être faut-il commencer par lire Qaanaaq puis Disco pour leur trouver de la profondeur. Pour le décor, Mo Malo, qui vit en France, devrait peut-être aller quelques mois chasser le phoque en motoneige sur la banquise et nous ramener des images prises avec le téléphone portable du commandant Adriensen.

Salina

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Se plonger dans les mots de Laurent Gaudé relève à chaque fois de la magie.  

Avec Salina, l’auteur nous entraine, comme dans La mort du roi Tsongor, dans l’histoire d’une vengeance, celle d’une femme chassée de son village parce qu’elle n’aime pas le bon frère. 

Salina est également un roman initiatique où le fils conduit la mère vers sa dernière demeure, retraçant pour les vivants l’histoire de cette femme pleine de colère et d’amour. 

Le roman prend place dans les somptueux paysages désertiques d’Afrique, au milieu de tribus qui se livrent une guerre éternelle, où les hyènes et les vautours se disputent les corps des vaincus.

La magie règne sur ces terres arides avec l’évocation du second fils de Salina qui se battra contre Saro et les vertèbres du roi éparpillées aux quatre coins du désert, sans lesquelles la dépouille ne trouvera jamais le repos.

J’aurais bien passé quelques pages de plus avec Salina et son histoire car le roman de Laurent Gaudé possède presque le format d’une nouvelle et se retrouve trop vite terminé.

L’énigme

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Écrire ne nourrit pas son homme, dit-on, même lorsque l’auteur connaît le succès. Joël Dicker, fort de quatre romans dont deux best-sellers, semble victime de ce dicton.

Dans l’Enigme de la Chambre 622, l’auteur suisse nous dépeint la haute société de la ville de Genève, ses banquiers, ses palaces, ses espions, ses restaurants, ses millionnaires, ses acteurs, ses belles femmes et l’Ecrivain. Et cette fois Joël assume, l’écrivain c’est lui.

Une fois encore dans l’oeuvre de Dicker, il s’agit d’un roman dans le roman. Joël y parle de lui, de son éditeur et ami Bernard de Fallois décédé le 2 janvier 2018 et du livre qu’il écrit, poussé par Scarlett, une femme qu’il rencontre dans un palace alors qu’il y profite de vacances. L’histoire d’un meurtre commis dans ce même palace au bord du lac, dans la chambre 622. 

Qui est mort ? On ne sait pas. Mais Dicker va enquêter pour nous.

Rolex, diamants, avoirs, rubis, soirées mondaines, pouvoir, nous voici plongé dans un univers d’une laideur sans pareille avec des personnages sans grande consistance ni psychologie auxquels le commun des mortels ne pourra s’identifier. 

Le récit sautant du coq à l’âne, en privilégiant ce dernier, tente tant bien que mal de rebondir sans succès. Aller retour dans le temps, trois mois, quinze ans, cinq jours, incessants changements de décors, de personnages, j’ai l’impression que Dicker masque la pauvreté du récit avec des non coups de théâtre.

Mais que s’est-il passé dans la chambre 622 dans la nuit fu 15 au 16 décembre ? La police ne le sait pas et j’avoue que je m’en moque un peu. 

Je suis allé au bout du livre parce que je n’avais rien d’autre à lire. Ne faites pas comme moi. Pourquoi Joël Dicker est-il tombé si bas après deux excellents romans ? Voilà la véritable énigme.

Miroir de nos peines

Pierre Lemaitre termine sa trilogie d’entre deux guerres par un roman sur le début de la seconde guerre mondiale et l’exode qui s’en suivi. A l’aide de quelques personnages, Désiré, Louise, Jules, Raoul et Gabriel, il nous raconte des destins croisés sur fond d’invasion allemande. Désiré, le personnage caméléon, permet à l’auteur de raconter plusieurs facettes de l’Histoire comme le ministère de la propagande ou la gestion des réfugiés.

Pour une fois Pierre Lemaitre ne joue pas la carte des rebondissements et le Miroir de nos peine se lit comme un long fleuve tranquille, dont tous les affluents convergent à la fin vers une église ruinée où se retrouvent les principaux protagonistes du roman.

L’histoire qui débute sur la ligne Maginot, nous conduit à Paris puis sur les bords de la Loire, racontant les débuts de la guerre puis l’exode sur fond de drame familial et secrets longtemps cachés.

Au revoir là-haut reste le meilleur de la trilogie. Couleurs de l’incendie m’avait quelque peu déçu mais Miroir de nos peines, sans être un chef d’œuvre, se lit plaisamment en plus de donner quelques leçons d’histoires aux profanes de mon genre. Un roman parfait pour l’été.

MotherCloud

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Jusqu’où peut-on aller pour apporter le bonheur ? MotherCloud est un récit à trois voix dans la veine de 1984 et du Meilleur des Mondes. Trois personnages qui nous racontent ce qu’il s’est passé dans le MotherCloud. Il y a Gibson, le patron de l’empire du Cloud à qui il ne reste que quelques jours à vivre, Zianna, l’espionne industrielle qui s’est infiltrée dans le complexe et Praxton, l’ex patron d’une entreprise phagocytée par le Cloud comme temps d’autres et contraint pour manger de devenir un des employés de la multinationale.

MotherCloud propose une vision peu reluisante de nos gafas Amazon, Google, Apple et j’en passe. Une entreprise tentaculaire qui détient le monopole de presque toute la distribution. 

Dans le roman on retrouve les thèmes du mythe de l’entreprise providence, du modèle Amazon, de la surveillance via les objets connectés dans un monde qui s’est effondré, en proie aux conséquences du réchauffement climatique.

L’histoire est menée de main de maître par Rob Hart a tel point qu’il est difficile de s’extraire du récit. Si vous commandiez encore vos objets sur Amazon ou Alibaba, peut-être qu’après avoir lu ce roman vous y réfléchirez à deux fois ensuite. Surtout après avoir lu les remerciements de l’auteur à une certaine Maria Fernandes morte pendant le trajet entre trois Dunkin’ Donuts où elle travaillait à temps partiel pour 550 dollars mensuels.

N’oublier jamais

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De mars à mai, les librairies étant fermées et refusant de céder à la tyrannie des amazones, je dû piocher au hasard dans la bibliothèque familiale. Il y eu des lectures heureuses comme le Liseur et d’autres moins heureuses. 

Pourquoi pas lire un polar de Michel Bussi, un auteur semble-t-il à succès.

Nuages, mouettes et écharpe rouge stylisés, je débutais N’oublier jamais. 

Dès les premières pages, un sentiment de déjà lu me titilla. J’avais lu ces pages, mais impossible de me souvenir de l’histoire, un paradoxe si l’on considérait le titre. 

Le sentiment se confirma au fil des pages jusqu’au moment où je rentrais dans un monde inconnu. 

J’avais commencé le livre sans jamais le finir, et pour cause: le personnage principal Jamal, un enfant de la Courneuve handicapé physique, n’inspire guère de sympathie, pas plus que d’intérêt. D’ailleurs pourquoi le choix d’un tel protagoniste, puisqu’il n’apporte pas grand chose à l’histoire ? 

Une histoire de meurtres en séries de jeunes filles sur la côte normande, trois viols à dix années d’interval et Jamal, venu se préparer à une course sur le Mont Blanc et qui se retrouve mêlé au drame. 

L’intrigue tient la route pendant quatre cent pages avant que Michel Bussi ne bâcle son récit, le faisant trainer encore sur cent-trente pages, là où j’avais décroché un jour pour aller lire un autre roman. 

Cette fois j’ai tenu bon, attendant la réouverture de ma librairie et je suis arrivé à la fin. Les quatre dernières pages rattrapent un peu le gâchis des cent-trente précédentes, c’est déjà ça.

Il est probable, que dans quelques années, je retombe sur ce livre et que je recommence à le lire, par erreur. Il est probable que je me rende compte de l’avoir déjà parcouru, sans me souvenir de l’intrigue, car au final, N’oublier jamais porte bien mal son nom.

Bibliophile

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Hier, après une journée éprouvante au travail et malgré la fatigue accumulée, j’ai décidé de pousser à vélo jusque l’unique libraire de ma ville.

Avez-vous remarqué que les automobilistes avaient oubliés que les cyclistes existent encore ? Avez-vous remarqué que les masques rendent les piétons sourds ? Arriver en un seul morceau chez Pedro (c’est ainsi que s’appelle mon) marchand de rêve, ne fut pas une mince affaire. Mais j’ai survécu.

Un seul libraire pour vingt-sept-mille habitants et par chance un vrai libraire passionné.

Alors plutôt que de commander à la Fnac, acheter des livres sous cellophane au supermarché ou pire encore, aller sur Amazon, je suis allé dans sa petite libraire.

Mon libraire, lorsqu’il a dû fermer, s’est mis à raconter sur Facebook, avec la passion qui le caractérise, les livres qu’il avait aimé depuis son enfance, des premiers Astérix Le Gaulois jusque que les romans de la Table Ronde

Un masque sur le visage, j’ai pris bien soin de lire les consignes embuées et de laver mes mains au gel avant de rentrer dans le Saint Des Saints, la librairie. Partout des bouquins, la bonne odeur du papier, les jaquettes tentatrices et quelques lecteurs farfouillant au rayon des nouveautés.

Car croyez moi, deux mois à fonctionner en autarcie sur sa bibliothèque personnelle sans approvisionnement externe, sans médiathèque ouverte, sans libraire, c’est l’enfer pour un lecteur.

Je suis allé immédiatement au rayon science-fiction, ma lecture de prédilection, avant de farfouiller ensuite du côté des polars, mon second vice. Côté SF rien de connu au premier abord sauf le troisième tome de Grand Siècle, une uchronie dont je n’avais pas commencé le cycle. Côté polars je suis tombé sur un bouquin dont j’avais entendu du bien sur le blog littéraire de Emotions, MotherCloud de Rob Hart Côté BD, le tome deux de Hope n’étant pas encore sorti (peut-être en juillet), je suis resté bredouille.

Pas facile de choisir un livre sans l’ouvrir pour en lire quelques pages, mais c’est toujours mieux que rien. Au final je suis reparti avec trois livres, les tomes deux et trois de Grand Siècle, (personne n’aurait le tome un par hasard car il est épuisé ?) et MotherCloud. J’ai oublié de regarder du côté du Joël Dicker, l’Enigme de la Chambre 622, recommandé à deux reprises. De toute façon j’adore Joël Dicker. Il va donc falloir que je repasse chez mon libraire.

Furtivité

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Décidément Damasio n’est pas un auteur aisé à lire. La Horde du Contrevent m’avait demandé beaucoup d’efforts malgré l’évidente fascination qu’avait exercé sur moi son univers. Il en a été de même avec son dernier roman Les Furtifs.

Une fois encore l’idée est absolument géniale, où a-t-il pu imaginer cela ? La société futuriste qui sert de décor au récit est oppressante comme un roman de Huxley, les personnages touchent notre âme, mais hélas le roman oscille entre coups d’éclats et enlisement.

Par moment vous dévorez les pages, par moment vous vous endormez sur un paragraphe. Ce qui plombe le récit, c’est son côté commando, son aspect militant bobo, ces pages d’action et de combat. Ce qui pétille entre les lignes, c’est l’amour, la tendresse, l’humanité.

Le récit m’a ému et ennuyé à la fois. Un chapitre au bord des larmes, un autre à sauter une ligne sur deux.

La première rencontre entre Lorca et sa proie, m’a tenu en haleine du premier mot jusque au point final. Sa description de notre futur proche m’a terrifié tellement elle est crédible et sombre.

Chez Damasio, il y a toujours ces petits signes dans le récit, censés préciser qui raconte quoi et qui me perturbent à chaque fois. Cette fois il a rajouté l’emploi d’une conjugaison furtive qui sème encore plus le trouble. Il me faut toujours plusieurs lignes pur comprendre qui est le conteur, chez moi les accents, points et zigouigouis m’égarent plus qu’autre chose.

Mais depuis que j’ai terminé Les Furtifs, lorsque je regarde un moineau sur un branche et mon chat bondir dans le jardin, je ne peux m’empêcher de penser aux fifs, ces créatures fascinantes nées dans l’esprit de l’auteur. Et lorsque je déambule dans les rues de ma ville, entouré de personnes connectées à leurs smartphones, agressé par les enseignes commerciales, les publicités, je perçois dans le livre Les Furtifs un récit d’anticipation très proche de notre réalité.

Alors, même si ce fut une lecture parfois dans la souffrance, je ne peux que vous recommander ce nouveau livre de Damasio.

Les Furtifs est l’histoire d’amour d’une révolution de l’humanité.