Big Big Train – Ingenious Devices

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En attendant de retrouver une certaine stabilité après la brutale disparition de David, Big Big Train recycle du matériel.

Ingenious Devices met au goût du jour trois grands formats de leur discographie, des morceaux ré enregistrés chez Peter Gabriel avec des cordes. Il nous offre également un titre live et y ajoute un inédit d’une minute et vingt secondes.

Je connais tous ces titres sortis de court ‘The Book of Ingenious Devices’ ce qui ne m’a pas empêché de m’offrir l’album. En fait pour tout vous dire, je n’avais même pas réalisé qu’il s’agissait de morceaux déjà enregistrés sur de précédents albums.

Je me suis dit, chouette, un nouveau Big Big Train. Et bien non. Suis-je déçu pour autant ? Ben non, pas vraiment en fait. Car si j’ai presque toute la discographie de Big Big Train, je ne l’écoute pas très souvent. A la sortie de l’album le disque tourne en boucle à la maison et une fois rangé, je n’y revient plus beaucoup. Il y a tellement de musique à écouter.

L’album est une sorte de compilation musicale et technologique avec une trilogie des rails jusqu’à l’espace.

Le premier morceau ‘East Coast Racer’ est tiré de English Electric Part Two. Le titre gagne trois secondes et beaucoup de cordes au passage ainsi que plein de cuivres, des arrangements que le groupe ne pouvait s’offrir à l’époque.

‘The Book of Ingenious Devices’ jette un pont entre ‘East Coast racer’ et ‘Brooklands. Le huitième titre de Folklore perd quelques secondes mais gagne une nouvelle section rythmique au passage. Il s’agit, d’après moi, du plus réussi des trois morceaux de cet album. Je trouve que l’apport des cordes est particulièrement brillant ici.

La sonde ‘Voyager’ en sept parties est né dans Grand Tour en 2019. Le titre était déjà enregistré à l’époque avec un bel ensemble à cordes.

Enfin la version live de ‘Atlantic Cable’, un titre de Common Ground, n’a hélas pas trouvé grâce à mes oreilles et la raison de ce désamour n’est pas bien compliquée à comprendre. Ce n’est pas David qui chante mais Alberto Bravin. Et vous savez comme je suis douillet avec les voix. Déjà que la version studio de 2021 ne m’avait pas vraiment fait grimper au rideau, je trouve celle-ci relativement bordélique.

Ingenious Devices n’est clairement pas indispensable. Les fans de Big Big Train agrémenteront leur collection avec, pour ma part je vais me contenter de la version digitale.

Tout plein de musique

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Depuis une grosse quinzaine je ne sais pas ce qui m’arrive, mais j’écoute tout plein de musique. 

D’ordinaire je survole deux à trois albums par semaine, là c’est plutôt le nombre de disques que je commande, quand à ceux dont j’écoute des extraits, j’en ai perdu le compte.

J’ai presque l’impression d’être revenu à la période de forçat du magazine Neoprog, sauf que là je le fais principalement par curiosité et plaisir.

Il y a bien entendu la rentrée de septembre  qui se profile avec toutes ses nouveautés mais je me penche également beaucoup sur des sorties plus anciennes, proposées par des blogueurs et mes contacts sur Twitter, pardon, X.com.

Le contenu de ces musiques est relativement éclectique : rock progressif, metal, metal progressif, djent, art-rock, synthwave, post-rock… Bref un peu tout le temps la même chose au final.

Il faut dire qu’avec Bandcamp c’est facile de découvrir de la musique, encore plus de la commander ensuite. Du coup j’ai acheté des albums de Amarok, de The Resonance Project, de Marek Arnold, de Ne Obliviscaris, de Pendragon, de Quadrivium, de Voyager, de Illuminated Void, de Atomic Symphony, de Aisles, de Karmamoi, de AVKRVST ou encore de Nine Skies sans parler de Peter Gabriel avec son dernier titre ‘Olive Tree’.

Je commande en édition physique les trucs introuvables sur Bandcamp comme AVKRUST, le label Inside Out n’ayant toujours pas créé un compte sur cette plateforme, et également quelques albums qui sont tellement bons qu’il me faut un support car sinon le digital va s’user (vous savez ces petits 0 et 1 émoussés à force de les passer dans un microprocesseur) comme pour Voyager ou Einar Solberg. Du coup mon disque dur se remplit plus vite que mes étagères ce qui n’est pas plus mal pour la planète.

Je ne vais pas tout chroniquer bien évidemment, avec deux à trois achats par semaine et une chronique le lundi, il n’y a pas de place pour tout le monde. Je rédige beaucoup plus de brouillons de critiques que je n’enregistre de vidéos. Du coup, le vendredi, jour de l’enregistrement le plus souvent, je pioche parmi les textes déjà finalisés pour réaliser la Chronique en Images.

Alors je ne parlerai peut-être pas du très bel EP de Pendragon, des morceaux de I/O avant la sortie de l’album de Peter Gabriel, de Ne Obliviscaris ou de Bahamut de Aisles pour vous faire découvrir à la place Quadrivium, Amarok ou The Resonance Project. L’idée c’est de vous présenter de nouvelles choses même si ce sont les groupes mainstream qui sont plébiscités sur mes vidéos : Lazuli et Marillion en tête.

Voyager – Fearless in Love

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Nous partons aujourd’hui au pays des kangourous. 13 à 18 heures d’avion avec escales, le cauchemar absolu pour une personne comme moi qui déteste les voyages.

Par chance, à l’ère du numérique, il est possible de découvrir l’album d’un groupe australien le jour de sa sortie, sans décalage horaire.

Voyager est une formation avec laquelle je ne suis pas toujours en phase, même si je reconnais le talent évident de ses membres. Ceci dit, lorsque j’ai écouté les premiers extraits de Fearless in Love, j’ai aussitôt commandé l’album.

Il est arrivé le 14 juillet et du fait des restrictions imposées par la sécheresse qui sévit dans notre région, c’est lui qui a été mon feu d’artifice.

Les cinq titres proposés lors de la pré commande m’avaient tout simplement bluffés et si dans les six autres, certains se révèlent moins percutants, Fearless in Love monte sur le podium 2023. Onze pièces pour trois quart d’heure de musique, le nouveau Voyager concilie pop progressive, metal et électro avec brio. Une sorte d’incroyable mélange de Muse, Devin Townsend, The Pineapple Thief et Leprous.

Dans l’album il y a des titres synthwave eighties matinée de metal façon fête foraine comme dans le fabuleux ‘Dreamer’ ou encore ‘Promise’ et ‘Daydream’. La musique de Voyager possède un côté metal festif, un évident côté Eurovision commercial qui aurait dû m’énerver au plus haut point et que aujourd’hui je surkiffe. Comme quoi on peut changer, vous me direz si c’est en bien ou en mal.

La pochette bleue, deux mains entrelacées façon Yin et Yang se décline au dos du vinyle  – oui car après avoir acheté le digital j’ai craqué pour la galette 33 tours – , bref se décline au dos à la manière de Léonard de Vinci dans La Création d’Adam, une main ouverte masculine dans le bleu océan et un doigt tendu féminin, dans l’azur. A l’intérieur, sur deux panneaux, les deux mains sur fond rouge s’agrippent. Un artwork qui évoque le couple, l’amour comme le titre Fearless in Love. Par contre les textes, pleins de répétitions ne m’ont pas beaucoup éclairés sur leur sens, alors je me suis concentré sur la musique.

J’ai parlé au début de cette chronique de titres un peu plus faibles. En réalité, il n’y en a qu’un, ‘The Lamenting’, une pièce nettement moins bling bling que ‘Ultraviolet’ par exemple et qui me fait penser à du The Pineapple Thief. Le titre m’a dérangé à la première écoute de l’album, maintenant il a trouvé sa place dans Fearless in Love et je n’ai plus rien à lui reprocher.

Le nouveau Voyager est sur le podium, juste à côté de 16 de Einar Solberg. Seul le temps et les écoutes pourront peut-être les départager. Deux albums majeurs de l’année à découvrir d’urgence.

Jazz à la Petite France

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Ma culture en matière de Jazz est proche de moins l’infini. Celle de mon épouse également, centrée qu’elle est depuis des années sur la musique classique. 

Mais cette année, comme depuis deux ans, dans le quartier de la Petite France à Strasbourg, prend place un festival de jazz en plein air, alors pourquoi ne pas aller y jeter une oreille après tout  ? D’autant qu’il s’agit d’une musique particulièrement bien taillée pour le live.

La scène était dressée place Saint Thomas, à l’ombre des arbres, non loin de l’école de musique de mon épouse. Derrière les sièges pouvant accueillir de nombreux mélomanes, des tables prenaient place pour se restaurer de tartes flambées dont l’odeur alléchante parvenait jusqu’au premier rang.

Un festival gratuit en partie financé par des sponsors comme la ville de Strasbourg et par une incitation aux dons, sur internet avec un QR code apposé sur chaque siège et des personnes faisant la quête comme à l’église après le premier concert.

Nous n’avons assisté qu’aux concerts du samedi et du dimanche, et encore pas à tous. Le festival ouvrait ses portes vers 17h30 pour quatre live à chaque fois, une programmation très éclectique allant de la world music à l’électro en passant quand même par le jazz.


Las Bakkavas ouvrait les hostilités samedi à 17h15. Un groupe amateur local proposant une musique du monde à cinq chanteuses, violon, basse, batterie, accordéon, saxo et claviers. Ce n’était pas transcendant mais nous avons passé un bon moment. 


Venait ensuite l’Abraham Reunion, un quatuor acoustique, piano, contrebasse, batterie et chant mêlant jazz et musiques créoles. Un frère et deux sœurs accompagnés d’un excellent batteur. Ce fut certainement le meilleur concert des deux soirs. La pianiste était percussive et mélodique à la fois, la contrebasse distillaient de belles notes graves en contrepoint, la batterie très présente savaient rester en retrait pour n’écraser personne et la chanteuse, même si je n’étais pas fan de son timbre, possédait une impressionnante tessiture lui permettant de tout faire.


Après une pause burger mérité, nous avons une bonne adresse pas loin de la place, nous sommes revenus pour Los Negros Soundsystem un duo jeune saxophoniste et dj chenu. Un titre nous a convaincu de rentrer à la maison digérer notre frites d’autant que des averses menaçaient de tout arroser, malgré les stupidités que proféraient un spectateur derrière nous sur les prévisions de Météo-France. D’ailleurs, à peine arrivés à la maison, toute la ville était sous la pluie.


Le lendemain à 17h30 la flutiste Naïssam Jalal ouvrait les hostilités avec ses rituels, entre méditation, chamanisme et yoga tantrique. Le quatuor batterie, contrebasse, violoncelle et flûte n’a pas convaincu le matérialiste que je suis, pas plus que mon épouse qui a failli devenir folle. Son estomac criait famine, les longs morceaux l’ennuyaient, et pour passer le temps et sa faim, elle mordait mon épaule. Chacun sa came. Par contre mentions spéciales pour le violoncelliste très habité , Clément Petit, qui nous a livré de belles choses et pour le batteur virtuose souriant, Zaza Desiderio.

Notre ami Laurent était là. Il avait assisté à tous les concerts de la journée du vendredi et remettait le couvert pour le dernier soir. Il a évidemment bien aimé la première prestation mais les trucs bidules mysticos méditatifs, c’est son truc.


A 19h00, l’estomac sur les talons – madame avait décidé que nous mangerions à la maison – nous avons découvert le Subconcious trio, trois femmes (elles représentent 17,4% des musiciens en Europe semble-t-il), une pianiste, une contrebassiste et une batteuse qui allait nous livrer un beau set de jazz. La pianiste Monique Chao jouait de manière lounge quand la batteuse Francesa Remigi cherchait à en découdre avec le public. Entre elles, Victoria Kirilova cherchait un maintenir l’équilibre. A les réécouter sur Bandcamp, je trouve leur travail studio nettement plus harmonieux qu’en live. Ce n’était pas aussi magique que Abraham Réunion mais il y avait de belles choses.

Nous sommes rentrés affamés vers 21h00, rêvant même de Domino’s Pizza et de Mac Donald dans le tram pour finir avec un oeuf au plat dans notre assiette. Le frigo était vide…


Le premier soir je suis venu avec un objectif passe partout pour prendre quelques photos, on ne se refait pas, et le dimanche, j’ai finalement sorti la grosse bertha, histoire d’obtenir des images avec un meilleur piqué. Rien d’extraordinaire au final mais quelques images souvenir de ces deux belles soirées musicales.

Marc Atkinson – Heart & Soul

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Faut-il que je vous présente encore Marc Atkinson ? Je vous ai parlé maintes fois de de Nine Stone Close, de Riversea et de Moon Halo. C’est lui, le chanteur de ces projets. Un anglais qui vit à la campagne, pas loin de York (j’ai dit Cork ?) et qui joue dans les pubs le week-end pour gagner sa vie.

Il est également artiste solo et c’est dans ce rôle que nous le retrouvons aujourd’hui avec Heart & Soul, son nouvel album treize titres.

Ici pas de rock progressif, encore moins de metal, mais de la pop rock au chant et à la guitare avec parfois de la basse, de la batterie, des claviers ou de la guitare électrique.

Je n’ai aucun recul sur le travail de Marc. J’aime trop sa voix et sa manière de chanter. Comme ça vous êtes prévenus. Donc lorsque Marc sort un disque, je l’achète et me délecte de sa musique.

Aux côtés de Marc, il y a sa compagne Tamsin aux chant, sa fille Enya pour l’artwork, Martin Ledger à la guitare, Maurizio Fornacca à la batterie, Bob Fleming à la basse et son compère Iain Jennings aux claviers.

Dans l’ensemble Heart & Soul est dans un mood relativement soft : guitare acoustique et chant soyeux mais de temps en temps, le ton se durcit comme dans ‘Never give up’. Les textes, eux, parlent d’amour, de Lewis Caroll, de la guerre en Ukraine et même un peu de mysticisme. Un album un peu plus sombre que d’accoutumée comme Marc s’en explique dans le livret.

L’album est pop rock, soul, blues, parfois country et même presque metal avec la guitare rageuse de ‘Never Give Up’. Comme l’explique Marc, Heart & Soul est à la fois un album solo et un projet de groupe. Cinq titres sont joués avec une section rythmique, Martin pose ses soli de guitare sur dix pièces et Iain des claviers sur ‘See Right Through You’. On y retrouve donc un peu de l’esprit de Moon Halo d’autant que Martin, Bob et Iain jouent également dans cet autre groupe.

Certains trouveront probablement cet album facile, voire même sirupeux avec la voix feutrée de Marc, les paroles pleines d’amour et la guitare sans grand défi technique sur de nombreux titres, et ils auront raison. Heart & Soul n’est ni original ni dans la performance musicale. C’est un album bâti sur des émotions, une parenthèse de douceur dans un monde de brutes et j’adore ça.

Mon morceau préféré s’intitule ‘Before The Day The World Dies’, vous me reconnaissez bien là avec mon optimisme naturel. J’ai également un faible pour ‘Have You seen Alice’, certainement à clin d’œil à sa compagne, mais tous les titres de cet album me touchent, chacun à sa manière.

Alors si vous êtes curieux de connaître les raisons qui me font aimer Marc Atkinson, je vous recommande d’écouter Heart & Soul avec tout votre coeur votre âme.

Il est sur Bandcamp.

Comedy Of Errors – Threnody For A Dead Queen

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Il me semble que c’est bien la première fois que je parle du groupe Comedy of Errors. Un quintet progressif né en 2011 à Glasgow et qui mélange néo-classique avec du rock seventies.

Threnody For A Dead Queen, qui sait, peut-être un hommage posthume à la reine Victoria, surprenant tout de même pour des écossais, est un album huit titres, très instrumental comprenant trois pièces de plus de douze minutes.

D’entrée de jeu, je dirai qu’il y a à boire et à manger sur Threnody For A Dead Queen. Le néo classique aux synthés piquera clairement les oreilles d’un mélomane averti comme le titre final, ‘Funeral Dance’ qui emprunte beaucoup à Mike Oldfield sans la richesse instrumentale. Dans les influences du groupe je retrouve principalement Yes et le géniteur de Tubular Bells, deux formations qui n’ont pas forcément ma préférence dans l’univers du rock progressif.

Mais comme je sortais d’une grosse période metal, mon cerveau avait envie de revenir aux territoires moins violents des seventies et c’est là que je suis tombé sur les derniers achats de Gerlinde sur Bandcamp, dans lequel figurait cet album. Parmi sa sélection très éclectique, Threnody For A Dead Queen semblait le plus audible, sorti de ceux que je connaissais déjà.

Le premier titre de plus d’un quart d’heure, ‘Summer Lies Beyond’, m’a bien fait saliver. Si je ne suis pas forcément fan du chant transformé de Joe Cairney pour faire plus yessien, la musique centrée sur les claviers de Jim Johnston et les guitares de Mark Spalding, a réveillé en moi d’agréables souvenirs progressifs.

Ok, malgré une pathétique tentative vers la treizième minute, la batterie de Bruce Levick peine à tenir la comparaison face à un Phil Collins, un Gavin Harrison ou un Mike Portnoy et la basse de John Fitzgerald brille par son absence, mais dans l’ensemble, la pièce se tient assez bien.

‘The Seventh Seal’ aux influences yes/genesis/iq/marillion et fort de plus quatorze minutes arrive également à donner le change. Lui aussi est très instrumental et la basse y fait même des apparitions, pas remarquables, mais des apparitions. Par contre la batterie, bon voilà quoi.

Après ces deux monstres, l’album se lance dans trois courts formats avant d’attaquer le ‘God Save The Queen’ ou un truc du genre. ‘We Are Such Stuff As Dreams Are Made On’ est un instrumental façon interlude sur lequel il ne se passe pas grand chose. ‘Jane’ joue d’une balade plutôt sympatoche avec son refrain à reprendre en choeur en live et ‘Throught The Veil’, encore une fois un titre instrumental, donne dans la musique de messe à la guitare et claviers sur boite à rythme ou batterie à deux balles.

Et puis arrive le titre album ‘Threnody For A Dead Queen’, douze minutes et vingt huit secondes principalement instrumentales dans lequel on se rend compte, si ce n’était pas déjà le cas, que c’est sur la forme longue que Comedy Of Errors arrive à exprimer tout son potentiel créatif. Les références progressives sont ici également multiples, avec du Genesis, du Marillion, et du Mike Oldfield, mais une fois que vous avez accepté cette contrainte, vous pouvez prendre plaisir à écouter la musique. C’est un peu facile et répétitif, on est loin de la virtuosité des modèles précités, mais le titre construit une certaine ambiance propice à l’introspection chamboulée à la fin du morceau par la section vocale à la manière de Yes.

Restent deux petites pièces pour terminer l’album :

‘And Our Little Life Is Rounded With A Sleep’ dont le titre est plus long à prononcer que la musique à écouter, un instrumental qui semble d’abord sans grande prétention et qui au final est le morceau court le plus intéressant de cet album et puis le dramatique ‘Funeral Dance’, pseudo néo classique au claviers, à fuir si vous avez un tant soit peu d’oreille.

Threnody For A Dead Queen n’est assurément pas l’album de l’année, ni de la décennie, encore moins du siècle. Il contient des titres fleuves de bonne tenue malgré leur manque d’originalité et des choses intercalées vraiment discutables.

Le vieux proghead intégriste y trouvera peut-être son bonheur, pour ma part, c’était l’occasion de découvrir le groupe Comedy Of Errors. Voilà, c’est fait.

Je vais passer à autre chose maintenant.

Carcariass – Afterworld

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Je l’avais promis, et je tiens presque toujours parole, presque, aujourd’hui je vais vous parler du dernier album de Carcariass, Afterworld.

Contrairement à Planet Chaos, avec lequel j’ai découvert le groupe franc-comtois, Afterworld est principalement chanté, devrais-je dire gueulé. Il s’éloigne clairement des sphères progressives même si vous entendrez ici où là des guitares floydiennes comme dans au début de ‘Identity’ et des claviers planant, la fin de ‘Black Rain’ par exemple. On est plus sur du Paradise Lost période Host et du Queensrÿche que dans les seventies à patte d’eph et cheveux gras.

Les guitares de Pascal et Bob font beaucoup à la musique dans l’album sans parler du chant scandé growlé de Jérôme. Au niveau de la rythmique, Raphaël à la basse et Bertrand à la batterie ne donnent pas vraiment dans la dentelle. C’est dense et pas franchement très inventif.

J’adore l’entré en matière de l’album sur un ‘No Aftermath’, cette ouverture martiale dopée à la testostérone, une marche militaire qui écrase tout sur son passage avec la troupe qui hurle en choeur ‘We are the shield, the claws, and the ground meat.’. Pour la subtilité et la douceur, vous repasserez.

Si vous avez joué à Space Hulk, ces soldats de l’espace en armures affrontant des nuées d’aliens Genestealer dans des épaves de vaisseaux, vous appréhenderez mieux la violence de Aftermath, qu’elle soit vocale ou musicale. Cet album, c’est cri de ce guerrier transformé pour devenir une machine à tuer qui tapis au fond de son cerveau, conserve un brin de conscience humaine.

Manifestement Afterworld poursuit le récit, du moins le thème abordé dans le précédent opus Planet Chaos.

Tous les morceaux ne fonctionnement cependant pas forcément aussi bien que ‘No Aftertermath’, ‘Identity’, ‘Angst’ ou ‘Generation Rot’. ‘Billions Of Suns’ et ‘Black Rain’ peinent à me convaincre. Leur côté brutal manque de mordant. Je trouve également que les instrumentaux ‘Fall Of An Empire’ et ‘Afterworld’ ne possèdent pas la même richesse que ceux de Planet Chaos. Ils s’écoutent sans marquer les esprits.

Afterworld c’est presque une heure brutale, tendue et dense au chant caverneux pendant laquelle les guitares font des merveilles et où le chant arrive à produire des refrains furieusement accrocheurs.

Évidemment ça poutre un peu malgré quelques claviers à la Vangelis et des longs accords façon Gilmour. Le metal écrase vite les ouvertures cinématiques comme dans ‘Machine Kult’ et si on n’apprécie pas les gros tatoués et la bière à 10°, il vaut mieux s’abstenir.

Je n’aurai peut-être pas accroché avec Afterworld sans avoir découvert leur précédent album, alors si vous avez un doute, commencez par  Planet Chaos et continuez avec Afterworld. Vous pourriez prendre goût à leur musique.

Sunbeam Overdrive – DIAMA

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Si Stéphane n’a pas été entièrement convaincu par D I A M A du groupe Sunbeam Overdrive, pour ma part j’ai été suffisamment enthousiasmé par leur travail pour en faire une chronique.

Sunbeam Overdrive est un quatuor marseillais qui existe depuis 2019 si mes informations sont bonnes et qui avec D I A M A sort sa première galette. Leur musique s’apparente à du rock alternatif à composantes metal et progressives, rejoignant par certains aspects Tool ou Klone.

L’album Diama propose onze morceaux dont deux reprises dispensables au regard du reste. Le chant clair y prédomine sur un metal alternatif électro ponctué parfois de growl.

Si D I A M A ne révolutionne pas le genre, il possède un très bel équilibre entre puissance et émotion, plaçant du growl par endroit sans forcer la dose et usant d’accélérations comme d’espaces plus calmes au bon moment. En plus, l’album propose plusieurs morceaux franchement accrocheurs comme ‘Diama’, ‘Shen’ ou ‘Diamond Shape’.

D I A M A ne comprend que deux courts instrumentaux, ‘Ascending’ qui ouvre l’album façon world music et ‘Junction Buhl’s Eye’ qui lui, donne dans le space rock psychédélique. Côté poutrage, ‘Deaf and Blind’ ne ménage pas vos oreilles avec un djent growlé suivi de métal alternatif assez déconstruit.

D I A M A brille tout particulièrement par une batterie hyper soignée et bien mise en avant par le mixage. Ce n’est pas souvent que j’écoute un album en suivant plus la section rythmique que les lignes vocales. Pourtant le chant est vraiment très bien comme dans ‘Deaf and Blind’ et les guitares brillent souvent, écoutez plutôt ces petites notes claires qui scintillent dans ‘Shen’. Mais ici, j’avoue, le travail de Laurent sur les caisses mérite vraiment que l’on s’y attarde.

Il y a plein de titres que j’adore sur cet album mais c’est peut être ‘Shen’ qui a ma préférence. Le gros son est mis entre parenthèses, privilégiant la forme alternative au metal, les guitares jouent de subtilité avec de belles figurent djent et le chant est presque un accompagnement à la section rythmique.

D I A M A est une très belle découverte. J’attends d’ailleurs le CD avec impatience, parce que Marseille Strasbourg à dos d’escargot c’est assez long, et j’attends avec impatience de voir ce que ce jeune groupe pourrait devenir avec le temps.

En attendant, allez l’écouter sur Bandcamp et plus si affinités bien entendu.

Z7

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Alors non, je n’ai pas complété ma collection de boîtiers Nikon avec un nouveau modèle de la gamme Z. Je suis allé en Suisse, à Pratteln pour écouter le groupe Ticket To The Moon qui ouvrait pour Riverside.

Cela faisait des mois que je n’avais pas rendu visite à ce temple du rock progressif, il faut dire que c’est assez loin et que pour s’y rendre, mieux vaut avoir la vignette suisse pour l’autoroute.

Guillaume, le bassiste de Ticket to the Moon m’avait annoncé, des étincelles dans les yeux, une semaine auparavant, qu’ils joueraient en première partie de Riverside au Z7. J’ai mendié une accréditation photo et préparé mon paquetage. J’avais envie de revoir les franco-suisse en live. La dernière fois ils jouaient avec Lazuli, c’était il y a trois ans. 

Et ce qui est cool, c’est que mon épouse m’a accompagné, peut-être pour me rendre la pareille après la Fête de la Musique. Qu’importe elle était là.

Nous sommes arrivés entre deux averses. A la caisse pas trace de mon accréditation mais j’ai été ajouté à la liste des photographes sans avoir à supplier. Une fois dans la salle, le ciel est tombé sur le toit du Z7. Une pluie digne du Déluge, notre timing était parfait. 

Le temps de discuter un peu avec Guillaume et Andrea, de préparer le matériel, il était temps de rentrer dans l’arène pour trois morceaux avec les autres photographes.

Ticket to the Moon avait trente cinq minutes pour convaincre. Cinq suffiront. Le trio, malgré trois ans d’absence, reprend ses marques et livre un set post rock solide, agrémenté de beaux éclairages et d’un son de qualité. Guillaume et Andrea occupent la grande scène du Z7 comme si c’était la leur, jouant au clic pour compenser l’absence de claviers. Ils présentent au public nombreux et enthousiaste leur nouvel album Elements sorti cette année, leur premier disque cent pour cent instrumental depuis leurs débuts. Trente-cinq minutes c’est bien trop court lorsque l’on aime leur musique, mais c’est ainsi, peut-être aurais-je l’occasion de les écouter à nouveau lorsqu’ils joueront en tête d’affiche.

A 21 heures les polonais de Riverside s’installent pour deux heures de concert. Cette fois ce sera l’album Identity qui sera à l’honneur. Un disque qui n’a pas forcément été bien reçu par les fans comme nous l’expliquera Mariusz pendant le show.

Je ne vais pas vous mentir, je ne me serai pas déplacé juste pour Riverside. Leur dernier album ne m’a pas complètement convaincu et le groupe ne m’a pas toujours enthousiasmé en live.

Je trouve que lors de leur performance au Z7, les claviers donnent parfois dans la bouillie désaccordée même si je sais très bien qu’un synthé reste au diapason. Pourtant, par moments, y a des trucs qui me dérange, comme si un des musiciens jouent faux.

Ce sont les morceaux très rythmés, les tubes de Riverside, qui fonctionnent le mieux d’après moi. Ma chérie, elle, a préféré le morceau final à rallonge de la soirée. Le monde à l’envers.

Le light show était fabuleux, rien à dire et si le son était un peu fort, cela restait très acceptable avec des bouchons.

Par contre la facture fut douloureuse : 50 € de billet pour ma femme, 5 € pour l’accréditation, 8 € de parking, 8 € pour deux verres d’eau, 42 € de vignette suisse sans parler du plein d’essence à 80 €, une soirée au Z7 revient assez cher, même en ne payant qu’un seul billet. Vive la Suisse !

Je ne suis pas vraiment emballé par les photos mais j’étais fatigué après une grosse semaine et le shooting réalisé sur trois titres. J’ai du mal avec ça. Je suis lent, c’est comme ça.

Les photos de Ticket to the Moon sont ici et celles de Riverside ici.

Le son du mixeur

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Le 21 juin en France, on célèbre la musique grace à Jack Lang. Une fête populaire où n’importe qui pouvait descendre dans la rue, faire du bruit, ou même de la musique. Depuis, cet événement s’est quelque peu organisé et les mairies proposent différentes scènes où des artistes, amateurs ou professionnels peuvent se produire.

Et chaque année à la maison, il faut choisir dans un programme très riche et très varié, quelle ville, quels groupes, quel style. Car mon épouse est classique et moi plutôt rock.

Dans ma commune, il y avait mes copains de Out5ide qui allaient mettre le feu mais à Obernai, c’était ceux de ma chérie qui jouaient. Un groupe de rock français façon Noir Désir avec qui elle avait enregistré quelques notes de violoncelle. Cruel dilemme si nous devions passer la soirée ensemble, d’autant plus que le lendemain je partais pour la Suisse écouter Ticket To The Moon et Riverside au Z7.

Le Bruit du Frigo, oui c’est le nom de leur groupe, joue des trucs qui ne m’emballent pas vraiment, disons que je n’écoute pas ce genre de musique à la maison. Mais pour une fois, je pouvais bien faire plaisir à mon épouse. Alors nous sommes partis pour Obernai écouter le Moteur du Congélateur.

A l’intérieur des remparts de la petite ville alsacienne, la fête battait son plein. Les terrasses des restaurants croulaient de monde, les gens faisaient la queue devant les glaciers, les jeunes buvaient des bières sur le mur d’enceinte et plusieurs groupes se produisaient dans la ville. Le Bruit Du Frigo jouait sur la grande scène de la place du marché, au centre ville.

Sept musiciens composaient le groupe mené par Bruno ce soir là. Guitares, basse, batterie, trompette, trombone et accordéon pour accompagner des textes anars au vitriol. Il ne manquait plus qu’une violoncelliste. Malgré mes préjugés, quelques problèmes techniques et une grosse journée de travail, c’était pas mal du tout. 

Le nouveau tromboniste du groupe, qui jouait son second concert, était parfois un peu perdu, voir totalement, la batterie et la guitare ont connu quelques misères mais Le Bruit du Frigo a tout donné le temps d’une soirée et c’est ce que l’on demande aux artistes au final.

Comment à mon habitude, je suis venu armé d’un appareil photo, histoire de le foire doublement plaisir. Et ici, entre les cuivres, l’accordéon et le chanteur, il y avait matière à exposer la pellicule. Cent cinquante clichés que j’ai transféré sur le Mac en rentrant sans les regarder faute de temps car il fallait que je prépare mon barda pour le lendemain, jeudi soir et le concert du Z7, mais ça je vous le raconterai dans deux jours.

Nous sommes passés entre les gouttes et les orages pour cette fête de la musique à Obernai, un endroit sympa pour profiter de cette fête populaire, loin des grosses scènes institutionnelles que l’on trouve souvent dans les grandes villes. 

Vous pouvez retrouver les photos ici.