Des fuites à Neoprog ?

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Le problème des médias, même pour un modeste webzine comme le notre, ce sont les fuites.

Nous recevons énormément de musique watermarkée (c’est à dire comportant un traçage numérique) et leur partage comporte quelques risques, surtout parce que nous utilisons une plateforme de travail collaboratif en ligne. Les interviews, les chroniques, les promotions, sont partagées sur un espace privé dans le Cloud, tenu secret et accessible via un compte unique pour chaque utilisateur. Nous n’y laissons que le minimum et la durée de vie d’un document est très brève, mais le risque de fuite existe.

Qu’une chronique soit aspirée via les tubes du net, ça ne serait pas trop grave, qu’un album non paru coule sur la toile, ce serait dramatique. Alors nous nous devons d’être extrêmement prudents. Quelques webzines ont du mettre la clef sous la porte à cause de matériel promotionnel dispersé dans l’infosphère.

Il y a une fuite à Neoprog. Je l’ai découvert ce weekend, mais depuis combien de temps cela dure-il ?

Toutes les semaines je dépose les promotions dans le Cloud et le dimanche matin je les efface. Les chroniques publiées sont détruites, de même que les interviews et les live reports. Je vérifie régulièrement les droits de chacun sur notre espace et m’assure qu’aucun compte sauvage n’apparaisse. Pourtant ça coule… Il ne s’agit pas une fuite explosive qui éclabousse tout, juste quelques gouttes insidieuses, moins d’un litre par semaine, juste assez pour détremper le placo plâtre et la laine de bois.

J’ai mis du temps à comprendre d’où cela provenait. Un ancien chroniqueur oublié, un pirate, des droits mal gérés ? En réalité, il s’agissait d’un vieux tuyau, de deux boulons mal vissés, rien de dramatique, mais cela coulait. Mais croyez moi, remplacer un vieux tuyau n’est pas si simple, il faut que le nouveau se raccorde à la canalisation, qu’il n’y est pas de fuite, qu’il soit assez long. J’ai fait de nombreux essais, j’ai du couper toute l’alimentation à trois reprises suite à des remplacements hasardeux qui ont inondé tout le réseau, je me suis déplacé deux fois pour chercher des composants plus adaptés, j’ai du resserrer quelques boulons, poser des joints, installer un tube tout neuf et maintenant il semblerait que plus rien ne coule, mais quel stress ! Toutes les heures, je scrute le montage, inquiet. Pour l’instant, tout est sec.

La question est, combien de litres se sont répandus et depuis combien de temps. Que risquons-nous et faut-il que je prévienne qui de droit ?

La fuite ne s’est pas produite dans le Cloud, mais dans les locaux de la rédaction du webzine, plus précisément dans la salle de bain. Aucun album n’a fuité, pas même une chronique, seul les locaux ont risqué l’inondation pendant quelques instants. L’eau a coulé sur le carrelage et j’en ai épongé la plus grande partie. Cela n’a duré en réalité que peu de temps, lorsque j’ai décidé de changer le vieux tuyau rigide des WC par sa version flexible, afin de poser plus facilement la plaque de placo à venir. Par chance je n’ai pas de voisin à l’étage en dessous. Nos bureaux se situent dans une maison et la salle de bain se situe au rez de chaussé. Le pire a été évité.

Quoi neuf facteur ?

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Cela fait un petit moment que je nous vous ai pas parlé des albums qui devraient tôt ou tard arriver dans ma boite aux lettres. Car non content de recevoir du numérique à ne plus savoir qu’en faire, j’ai besoin de remplir les étagères de la maison avec des CDs et vinyles. C’est une manière pour moi de remercier les artistes pour les fabuleux albums qu’il composent, de dépenser mon salaire durement gagné et d’écouter ou réécouter dans des conditions de confort optimales, des albums merveilleux.

Dans les crowdfundings en souffrance il y a Gleb Kolyadin, Gens de La Lune (cela fait juste deux ans qu’on l’attend maintenant ce DVD, sérieusement…), Habitants qui a pris du retard et The Mars Chronicles qui a connu bien des déboires.

Dans les petits plaisirs vinyle il y a la réédition de The Visitor d’ARENA et celle de Hvel d’Arstidir. S’offrir des rééditions vire à la collectionnite aiguë mais que voulez-vous, on ne se refait pas.

Je me suis offert également le nouveau Galahad, le prochain Karmamoi ainsi que le nouveau Wilson/Wakeman.

Il y a également The Gift, qui je l’espère que celui-là traînera moins que le Gens de la Lune.

La question que je me pose maintenant est la suivante : quand vais-je écouter tout cela sachant que ma salle de bain, en chantier, est très loin de ma chaîne hifi, que je suis sur les routes toute la semaine et que le WE je vais aux concerts ? A la retraite peut-être, quand la salle de bain sera terminée.

Les ve

Il est d’usage d’envoyer ses vœux pour la nouvelle année. De préférence assez rapidement après le premier janvier. Des vœux SMS, Facebook, des vœux Twitter, des vœux par mail, des vœux au travail, des vœux par la poste.

Je déteste souhaiter la bonne année, faire la bise à tout le monde en cette période d’incubation microbienne intense, le meilleur moyen de ramener gastro, grippe, bronchite et rhume à la maison en moins de dix minutes. Mais c’est l’usage, on fait la bise, même aux êtres détestés tout au long de l’année, on leur souhaite bonne santé alors que dans le quart d’heure qui suit on rêverait de les voir crever dans d’atroces souffrances.

Le premier janvier à 00h01, mon téléphone portable, toujours muet d’ordinaire, s’excite soudainement, il remplit de feux d’artifices l’écran OLED Apple, de notifications Facebook et Twitter et de mails de bonne année. En quinze minutes, la batterie est à plat. Du coup, impossible de répondre, c’est bête hein…

A partir 2 janvier, les cartes de vœux arrivent, des images moches avec des messages parfois affligeants comme celui de votre grande tante qui vit à l’autre bout de la France et qui se languit depuis votre dernière visite qui date d’il y a sept ans – elle a mauvaise haleine, est incontinente et surtout ne possède aucun bien dont vous pourriez hériter – alors bon.

Au milieu de tout ces miasmes convenus, des vœux du président qui met en place le jour carence pour les fonctionnaires toujours malades c’est bien connu, du PDG qui supprime 1500 postes, il reste tout de même quelques messages qui vous touchent, des amis éloignés avec qui vous ne prenez contact que trop rarement, la faute à la vie, et des proches qui vous sont chers.

Cette année, j’ai reçu la plus grosse carte de vœux de ma vie. Une carte de vœux envoyée par la poste, roulée dans un carton, car trop grande pour une enveloppe, une carte de 40 par 60 cm, une carte couverte de photographies live, la carte d’un artiste qui est devenu très vite beaucoup plus qu’un simple musicien, un ami, venu me faire un coucou, loin de chez lui, alors que je traînais mon rein bousillé d’une pièce à l’autre de ma maison, l’auteur de la plus touchante dédicace de ma collection, un chanteur au cœur de rockeur immense, un grand blond sans chaussure noire,  Cris Luna.

Tout bien considéré, j’adore les cartes de vœux, bonne année à tous les musiciens qui ne vivent pas de leur rêve mais vivent leur rêve, qui rament pour sortir un album, pour décrocher une date de concert, qui s’échinent le jour pour jouer la nuit, qui écrivent avec leurs tripes et qui donnent tout ce qu’ils ont sur scène. Bonne année à vous, et tout particulièrement à Chris que j’espère bientôt écouter en concert en Lorraine.

Let’s There Be Rock !

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listening party

A côtoyer des musiciens, des contacts privilégiés se tissent au fil du temps. Nous discutons de musique, de recherche de labels, de salles, nous nous rencontrons parfois et ce qui n’était au départ qu’une relation virtuelle, devient plus personnelle.

Inévitablement, l’objectivité du chroniqueur s’en trouve faussée mais il y a plus délicat encore. Lorsque vous connaissez bien un musicien, il aime vous faire écouter ce sur quoi il travaille, il demande votre avis, et là les choses se corsent.

Bien entendu, il est très agréable de découvrir en avant première ce qui devrait être le prochain album du groupe, d’écouter des morceaux qui peut-être ne verront  jamais le jour. Mais lorsque l’on parle de maquette, on touche au travail de création de l’artiste, processus pendant lequel nous ne devrions jamais intervenir, de peur d’influer sur son déroulement.

Imaginez que votre opinion soit écoutée, que votre avis change, un temps soit peu, la direction que prendra la musique, comment pourrez-vous ensuite évaluer cet album en toute rigueur, sachant qu’il y a un peu de vous en lui ?

Mais comment refuser ? Refuser c’est éventuellement vexer quelqu’un que l’on apprécie. Dans la mesure du possible, lorsque cela m’arrive, j’essaye de rester factuel, de parler de la qualité du son, de la structure des morceaux sans rentrer dans le « j’aime ou je n’aime pas » et surtout, j’essaye de ne rien dire qui pourrait amener l’artiste à modifier ses morceaux.

Le musicien, même connu, redoute toujours les réactions de son public à la sortie d’une nouvelle création. Certains organisent des « listening party » pour jauger l’audience, d’autres envoient des maquettes et attendent des retours avant d’aller plus loin, enfin certains s’en foutent et ne se fient qu’à leur envie musicale du moment. Je pense que les musiciens devraient plus se fier à leur instinct, leurs pulsions, et laisser la musique parler, sans s’inquiéter de la réaction future du public. C’est là que sont nés les plus grands chefs d’œuvres.

Ne vous privez pas, continuez à m’envoyer vos drafts, je les écouteraient avec plaisir tout en tachant de rester le plus neutre possible. Mais ne me demandez pas ensuite de chroniquer l’album dont j’aurai découvert la genèse, ce serait trop compliqué à gérer.