Chronique d’une histoire

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Qu’est-ce qui se cache derrière les caractères codés en UTF-8 de la page HTML d’une chronique de rock progressif ?

L’histoire commence bien souvent par un mail reçu à la rédaction, un message venant d’un artiste, d’un label, d’un robot de plateforme de promotion. Les messages de ce genre arrivent par dizaines toutes les semaines, nous invitant à regarder un Youtube, un Vimeo, écouter un Soundcloud, un Bandcamp, un Haulix ou à télécharger via Dropbox, Google un fichier zip, rar, remplit de mp3 ou de wav. De la pop, du metal, du rock, du psyché, du punk, de la techno, du progressif, nous voyons passer beaucoup de musique.

La première étape consiste à trier ce que nous désirons étudier avec plus de soin de ce qui ne nous intéresse pas pour le webzine. Une fois ce premier débroussaillage effectué, il faut parfois répondre pour obtenir la musique, sous forme de disques ou de fichiers numériques. Lorsque que la musique arrive, il faut référencer le groupe, sa discographie, ses musiciens, l’album, ses morceaux, puis le déposer sur un partage accessible aux chroniqueurs, leur signaler l’arrivée d’une promotion et en faire la promotion.

Vient ensuite la délicate période du choix, chacun regarde, écoute, ce qu’il aimerait chroniquer, vérifie si la date de sortie est compatible avec son planning, puis demande à traiter tel ou tel album.

Commence alors la chronique proprement dite, une phase plus ou moins longue qui dépend beaucoup de l’album, du chroniqueur et de son enthousiasme du moment. Plusieurs  écoutes avec un baladeur pour s’imprégner, une au casque analytique pour jauger de la qualité de la production, plusieurs écoutes sur la chaîne et la phase d’écriture, une fois que l’on croit avoir compris la musique ou lorsque l’on n’en peut plus de l’écouter. Une chronique c’est également de la bibliographie, de la recherche, on ne connaît pas forcément l’histoire du groupe, les musiciens, les précédents albums. Une biographie parfois fournie par les labels afin de nous simplifier le travail et même quelques informations relatives aux morceaux. Il faut s’imprégner des textes, les traduire, comprendre leur sens au delà des mots. Puis il faut écrire, mettre des mots sur des sensations, des sons, des techniques, essayer d’être original, éviter de se répéter à l’infini, garder un style homogène, se relire et se relire encore, puis donner la note, la sanction ou la gratification.

Une fois rédigée, la chronique passe par une phase de validation et de mise en forme. L’auteur la dépose dans un espace partagé et le texte est relu, critiqué, non pas sur le fond mais sur la forme, le fond est de la responsabilité de son auteur, chacun est libre de penser ce qu’il veut d’un album même si nous ne sommes pas toujours d’accord, ce serait trop facile, mais nous le gardons pour nous ou nous en discutons sereinement. La mise en forme consiste à ajouter une vidéo, des images et un lien Facebook, éventuellement à compléter la discographie ou la line up du groupe si elle a changée.

Vient ensuite l’étape de pré-publication. A l’aide d’un framework maison, le texte est inséré dans la base de données du webzine, lié à l’album, aux morceaux, au groupe, aux artistes et à sa note, près pour une publication quelques jours plus tard.

Puis vient le grand jour, de préférence avant la date de sortie du disque. Une nouvelle fois, à l’aide du framework, la propriété publique de la chronique, bascule de non à oui et soudain la magie opère. Sur le webzine, la chronique de l’album devient visible.

Reste à rendre des comptes à qui de droit. La chronique est publiée sur la page Facebook du webzine, sur Google+, sur le Twitter et envoyée au promoteur, artiste ou label qui nous avait sollicité quelques temps plus tôt.

Enfin, lorsque vous cliquez enfin sur la pochette du disque, le framework rentre en action : avec pour seule information une clef, il va rechercher dans la base de données le texte de la chronique, sa note, son auteur, les morceaux, sa pochette, le groupe, ses membres, leur discographie, les précédentes chroniques, élaborer une page HTML et la renvoyer vers votre navigateur, afin que vous puissiez enfin lire l’avis de son auteur.

Dans mon iPhone n°45

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Une semaine bloqué à la maison à cause d’une angine et d’un dos en bouillie, cela laisse du temps pour écouter beaucoup beaucoup d’albums. J’ai chroniqué tout ce qui me tombait entre les oreilles. J’en ai profité pour trier les … Continuer la lecture

Soyons brefs

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L’idée m’est venue lorsque j’ai écouté l’album solo de Daniel Cavanagh, monochrome. Je suis un fan d’Anathema, d’Anneke van Giersbergen et j’avais beaucoup apprécié un live acoustique qu’ils avaient fait tous les deux dans un bled paumé au delà du cercle polaire, il y a quelques années. Mais quand j’ai écouté monochrome, grosse déception. Il s’agissait d’un achat perso, pas d’une promotion et vu l’avalanche d’albums envoyés par les artistes, labels et promoteurs, je manque de temps pour chroniquer mes dernières acquisitions. La rançon du succès sans doute.

Mais comment ne pas parler de ce si décevant monochrome ? Je n’avais pas envie de me le repasser une dizaine de fois pour le chroniquer, le masochisme a ses limites, donc impossible de le décortiquer, de souligner les temps forts, les emprunts, les faiblesses. Alors que faire ? Une mini chronique ? Un texte de quelques lignes, donnant juste mon impression à chaud après deux écoutes sans creuser le sujet ? La brève était née.

Rangées parmi les chroniques, les brèves bénéficient d’un agencement légèrement différent pour qu’on ne les confonde pas avec des chroniques en bon et du forme. L’avantage, est bien entendu de couvrir plus d’albums, l’inconvénient, c’est de ne pas aller au fond de l’analyse, de survoler. Dans la mesure du possible, je ne le ferai qu’avec des promotions que l’on aurait pas chroniqué de toute façon, avec des achats perso et cela ne changera pas la fréquence des chroniques dites normales.

Crise de foie

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Crise foie ou crise de foi ? Après une overdose de Threshold, VUUR et Sons Of Apollo, je n’en peux plus du metal prog. Ecoeurement, dépression post metal, post coïtale, burn out musical, je l’ignore, ce qui est certain c’est que mes oreilles réclament de nouvelles sensations.

Mon unique religion se nomme la musique, mon alimentation, des morceaux de quinze minutes. Dès que je dispose de quelques minutes, j’allume la chaîne, le baladeur, branche le casque et écoute un album de progressif. Entre les promotions, les achats, et les anciens albums, je peux tenir une centaine jours en continu sans écouter deux fois le même morceaux.

Mais de temps en temps, je perds la foi, mon foie, ne supportant plus cette alimentation trop chargée. D’ordinaire la médicamentation était simple, après une forte dose de néo-progressif, une cuillerée de metal, un sachet de rétro prog et je repartais pour trois albums. Cette fois, foie, foi, l’heure est grave. La purge metal n’a pas réussi, la mono-diète catenbury non plus et pas question d’arrêter de m’alimenter de prog, il faut que le webzine tourne.

J’ai connu un gars qui traversait la même crise existentielle. Il polluait les forums consacrés au rock progressif, dénigrant systématiquement le métal prog, le rétro prog, le néo-prog, louant des groupes inconnus ayant sorti un seul EP avant de sombrer dans l’oubli. J’en suis presque là, mais pas encore. Plutôt que de tirer sur l’ambulance comme lui, j’essaye de nouvelles drogues, de nouveaux dieux et mon oreille se complet de plus en plus dans le prog fusion instrumental, m’entraînant vers des contrées dans lesquelles je n’osais guère m’aventurer il y a encore peu.

Si vous voyez fleurir des groupes improbables prochainement dans nos chroniques, ne prenez pas peur, je mange juste du radis noir afin de pouvoir à nouveau m’asseoir au banquet gargantuesque du rock progressif pour les fêtes.

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Quoi de neuf dans mon iPhone ? D’ordinaire, je ne mets pas les albums que chroniquent les collaborateurs du webzine, n’ayant pas le temps de tout écouter. Cette fois je fais exception, curieux d’entendre ce Sons Of Apollo ainsi que … Continuer la lecture

Notation polonaise inversée

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Vous connaissez la notation polonaise inversée ? Sans doute pas, il faut être vieux pour ça. Ce système de calcul existait sur les calculatrice HP et une guerre intellectuelle faisait rage, à l’époque, entre les utilisateurs de Texas Instrument et Hewlet Packard pour savoir qui calculait le plus rapidement. Sur les TI, la somme de deux et trois s’écrivait 2 + 3 Enter, sur les HP, 2 Enter 3 Enter +. Vous en déduisez comme moi que sur une HP, taper un calcul était fastidieux. En réalité pas tant que ça, car avec une HP point de parenthèse, à la place une gymnastique complexe pour calculer et à la clef un gain de temps conséquent.

Mais je ne suis pas ici de vous parler de cette bataille de geek rassurez-vous. Je suis là pour vous expliquer comment je note mes albums à Neoprog. Et à bien y réfléchir, je me demande quel sujet sera le plus simple à aborder, la notation polonaise inversée où le système du webzine.

Lors de la création du monde, le seigneur s’aperçut bien vite que son oeuvre était imparfaite. Il inventa alors la note sur vingt pour évaluer les belles choses des bouses. vingt pour l’excellence, zéro pour les artefacts innommables. Le même système de notation que celui de l’école de l’ancien temps, jugé aujourd’hui stigmatisant par les parents d’élèves et transformé en compétences pour cacher le fait que nos enfants sont des débiles.

Après des débuts difficiles avec la notation sur vingt, Neoprog, également y alla de sa réforme, passant d’un système sur vingt points à un autre sur dix. Mais en voulant effectuer cette migration qui consistait à diviser par deux le score, le bon webmaster s’aperçut que quatre-vingt-dix-neuf pour-cent des albums chroniqués dépassaient le dix sur vingt. A part un Yes et un Steve Hogarth, rares étaient les albums qui n’obtenaient pas la moyenne chez nous. Alors arbitrairement, la note fut amputée de sa partie basse, les dix premiers points.

Nouvelle Note = max((Ancienne Note-10),0)

Puis, comme bon nombre de lecteurs (des parents d’élèves en difficultés) trouvaient la note stigmatisante, je décidais d’attribuer des étoiles aux albums. Cette fois ce fut plus simple, une étoile pour deux points, cinq étoiles pour dix sur dix c’est à dire vingt sur vingt, une étoile pour deux sur dix c’est à dire douze sur vingt. Vous me suivez ? Oui je sais, l’équipe de chroniqueurs s’y perd toujours, car en réalité, dans la base de données, la note est encore sur vingt. Certains d’entre nous notent en étoiles, sur dix ou sur vingt, bref l’enfer ! Et quand un rigolo me propose à dix-neuf virgule cinq je suis obligé de lui demander de choisir, dix-neuf ou vingt, je n’ai pas encore programmé le quart d’étoile.

 =   3 étoiles x 2 = 6 points + 10 points = 16/20

C’est simple non ?

Résumons, une étoile vaut deux points (il existe des demies étoiles pour pimenter l’affaire, une demie étoile valant… un point, c’est bien vous suivez). Donc un album deux étoiles vaut quatre points, mais comme la note est sur vingt et non sur dix, il faudrait multiplier celle-ci par deux, alors qu’en réalité il faut lui ajouter dix points ou cinq étoiles invisibles.

Mais comment estimer qu’un album vaut tant ou tant d’étoiles ? Bonne question. La longueur, l’épaisseur du livret, le nombre de musiciens présents, l’âge moyen de ceux-ci, le nombre d’albums qu’ils ont déjà composés ?

Pour ma part, un facteur très important rentre en compte : ai-je affaire à des artistes aguerris avec derrière eux une maison de production puissante, des studios XXL et des équipements de malades, ou bien à un album auto-produit par des amateurs avec de petits moyens. Pour ces deux cas de figure, j’utilise des échelles d’évaluation très différentes. Que Yes sorte un album de bonne facture, cela me semble le minimum syndical avec leurs années d’expérience et les moyens à leur disposition. Qu’un petit groupe français répétant le WE dans un garage produise une galette correcte avec de bonnes idées dedans, et c’est un très bon album.

Outre la notoriété, il y a l’originalité. Un énième cover Pink Floyd risque de se prendre une fessée s’il n’est pas excellent, alors qu’un album novateur aura toute ma sympathie. Comprenez-moi, j’en écoute des tonnes. Je tiens compte de la production bien entendu. Même si tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir les studios de Real World et Steven Wilson derrière la console, un son où se détachent tous les instruments est important pour moi. J’ai eu à écouter de très mauvaises productions signées Asia par exemple, c’est impardonnable !

Outre la technique des musiciens, la voix des chanteurs, l’artwork de l’album, rentre en compte le feeling, facteur éminemment subjectif, qui dépend du chroniqueur, de son humeur du moment, de ce qu’il a mangé à midi, de ce qu’il a écouté avant, s’il n’y a pas eu droit la veille, depuis une semaine, un mois, un an. Ce côté subjectif je l’assume pleinement et il m’est arrivé, après coup, de réévaluer une note, avec le recul, passé la colère ou l’enthousiaste initial. C’est d’ailleurs en partie pour cela que je chronique sur du papier.

Un des facteurs qui peut faire monter la note malgré moi, c’est quand je suis proche de l’artiste (non je ne couche pas avec la chanteuse, même si j’aimerai, ma femme veille au grain). J’essaye de ne pas chroniquer ceux que je connais trop bien dans la vraie vie.

Bref, si vous êtes célèbre, que votre production est moyenne et que je suis mal luné, vous aurez une petite étoile, c’est à dire deux sur dix ou douze sur vingt. Et si vous êtes amateurs, inventifs et que vous chantez bien, vous aurez cinq étoiles, à condition que je sois de bonne humeur.

Au passage, j’espère que ça vous a agacé mes dix-sept sur vingt au lieu des chiffres, c’était fait exprès…

Dans mon iPhone n°41

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Quoi de neuf dans mon iPhone cette semaine ? Je viens de recevoir le nouvel album des canadiens de Existence cette semaine ainsi que le CD de Trace D’illusions, un groupe de jazz progressif français très prometteur. Je travaille sur … Continuer la lecture